A travers cette thèse, nous avons saisi des expériences féminines qui sont à l’oeuvre dans la société sénégalaise. De telles expériences qui sont souvent perçues comme « transgressives » par les figures de l’autorité masculine sénégalaise (acteurs religieux et entrepreneurs moraux par exemple) permettent de mettre à jour un Sénégal situédans les tensions d’une glocalisation. Nous avons analysé ce Sénégal comme le site d’une négociation entre ses principes visibles (vertu, morale, tolérance, tradition, etc) et des pratiques de femmes, qui n’ayant plus peur de sortir des canaux de socialisation, explorent de nouvelles subjectivités. Face à ces tensions, prime une culture del’ambivalence incarnée à la fois par les médias, les acteurs moraux et les figures étiquetées péjorativement. En d’autres termes, les médias sont souvent « créateurs » des visibilités « scandaleuses » et peuvent s’aligner derrière les acteurs moraux ou religieux pour défendre la vertu nationale ou l’image de la Sénégalaise. Pour les acteursmoraux, l’ambivalence se situe dans le fait qu’il existe un fossé entre leurs propres pratiques et les principes islamiques qu’ils incarnent et utilisent pour dénoncer des faits perçus comme « scandaleux ». Les figures « transgressives » mobilisent, quant à elles, une identification se référant aux identités religieuses et aux imaginaires sociaux pour ne pas trop s’écarter des cadres normatifs. Toutes ces ambivalences traduisent in fine l’ambivalence d’une société se définissant comme pieuse, vertueuse et « traditionnelle » mais qui est sans cesse débordée par les pratiques d’une jeunesse au diapason d’un monde globalisé. / This doctoral dissertation is an account of current female experiences I observed in Senegalese society. These experiences, often perceived as « transgressive» by Senegalese male authorities, namely religious and other moral guides, allow us to uncover a Senegalese society faced with the pressures of glocalization. Senegalese society is trying to negociate a balance between the preservation of fundamental principles (virtue, morality, tolerance, tradition, etc) and certain behaviours and life styles of women who are no longer afraid to free themselves from established socialization channels and explore new subjectivities. Faced with these tensions, a culture of contradictions is dominant as embodied through various networks namely the media, moral figures, and the female actors labelled negatively. In other words, the media is often the creator of scandalous characters and may support moral and religious figures in their defense of virtue, the country’s moral status, and the image of the Senegalese woman. For moral figures, the contradictions are marked by the fact that there is a big gap between their own practices and the Islamic principles they embody and use to speak against facts they perceive as scandalous. As for the « transgressive » actors, they find ways to relate to religious identities and social imaginaries so as not to distance themselves too much from social norms. All these tensions reflect the contradictions of a society that defines itself as « pious », « virtuous », and «traditional », but that is constantly overwhelmed by the practices of a younger generation in tune with a globalized world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BOR21947 |
Date | 15 October 2012 |
Creators | Diop, Awa |
Contributors | Bordeaux 2, Macé, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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