Dans un contexte de profonde restructuration de la construction navale militaire française, la seconde moitié du XXe siècle a été marquée par un déclin continu de l’adhésion syndicale au sein d’un des bastions du militantisme ouvrier breton : l’arsenal de Brest. Face à une telle évolution, l’évocation régulière de quelques lointains « faits d’armes » a participé à la construction d’une image d’un établissement en perpétuelle ébullition. Sans faire abstraction d’un phénomène protestataire incontestable à certaines époques, cette recherche propose néanmoins de se démarquer de cette vision réductrice en reconsidérant une action syndicale longtemps guidée par la volonté de négocier avec une hiérarchie complaisante plus que par une opposition systématique. Des avancées sociales de l’entre-deux-guerres à la fin de la décennie 1960, elle s’attachera à analyser l’itinéraire d’un mouvement ouvrier tiraillé entre une condition « privilégiée » et un statut de « fer de lance » de la lutte prolétarienne, s’adaptant aux contextes politico-économiques successifs, de l’administration étatique traditionnelle à l’apparition d’une notion de productivité jusque lors étrangère à la construction navale militaire. Confrontée à une situation où histoire et mémoire sont parfois divergentes alors que l’arsenal du Ponant tend à devenir un fort enjeu patrimonial, cette recherche s’efforcera de faire la part entre les mythes et les réalités en replaçant les faits dans les contextes historiques successifs, en redonnant aux événements la juste place qu’ils ont occupée dans le quotidien des travailleurs et des syndicats et en rétablissant l’implication et les responsabilités de chaque acteur social dans le fonctionnement et la vie de l’établissement comme dans la constitution d’une aristocratie ouvrière à la pointe du Finistère. / In the context of fundamental changes to the french naval military structure, for many decades, the unions at the Brest arsenal are facing haemorrhaging membership at a side which was one of the bastions of Breton worker militancy throughout the 20th century. Confronted by a decline which seems irreversible, the repeated evocation of far off ‘feats of arms’ has helped the development of an image of an establishment in perpetual agitation. Without ignoring the protest culture, obvious at certain times, this research proposes the existence of a union policy guided by a wish for negotiations with a compliant hierarchy rather than systematic opposition. From the social advances between the wars to the end of the decade of the 60s, the research identifies the progress of a workers’ movement adapting to successive changes in the political-economic climate and of the traditional state administration to the notion of productivity hitherto foreign to naval military construction.Though history and memory sometimes diverge, while the arsenal tends to become a strong patrimonial stake, this study will try hard to announce between the myths and the realities by replacing the facts in the successive historic contexts, by restoring in the events the rightful place which they occupied in the life of the workers and the unions and by restoring the implication and the responsibilities of every social player in the functioning and the life of the establishment and also in the constitution of labor aristocracy in the Finistère. As well as cutting a new historical path, it seeks to understand and explain the image of confrontation at the finistère arsenal at the time it transformed into a cornerstone of the heritage of Brest.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015BRES0038 |
Date | 02 October 2015 |
Creators | Le Moigne, Alain |
Contributors | Brest, Bougeard, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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