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Mémoire et écriture des génocides turc et nazi dans les œuvres de Grigoris Balakian, Vahram Dadrian, Abraham Hartunian, Papken Injarabian, Robert Antelme, Primo Levi et Jorge Semprun / Remembrance and testimony of the turkish and nazi's genocides in Grigoris Balakian's, Vahram Dadrian's, Abraham Hartunian's, Papken Injarabian's, Robert Antelme's, Primo Levi's and Jorge Semprun's works

Au crépuscule d'une expérience génocidaire comme la catastrophe arménienne ou la Shoah, les témoins font face à la gageure d'une reconstruction, tant physique que morale, dans une société humaine aux contours éthiques brisés : tout sens et tout repère semblent ruinés. Chacun affronte un ardu retour à l'humanité et à une identité niée par les bourreaux. Cet itinéraire de reconstruction, qui mène de l'inhumain à l'humain, met en évidence une posture difficile entre parole et silence, qui frappent sur l'écueil de l'indicible. Du caractère indicible de l'expérience génocidaire découle le dilemme invalidant vécu par le témoin tiraillé entre une mémoire sclérosante et un nécessaire devoir de mémoire. L'indicibilité du crime masque plutôt une incommunicabilité : l'expérience est tellement hors de toute limité qu'elle semble annihiler toute possibilité de compréhension d'un tiers. Les survivants optent alors pour une échappatoire scripturaire qui n'est pas sans entraîner une refondation des concepts de réception, et une tentative ou tentation de poser les bases d'une esthétique littéraire inédite, propre aux témoignages issus de génocide, par delà les paradoxes, la littérature servant la vérité. Les rescapés arméniens, confrontés à la négation de la catastrophe, refusent ce recours à la littérature et condamnent malgré eux leurs témoignages à la confidentialité. Seule la culture et le jeu de ses références, lien entre le déporté et le tiers récepteur, parvient à dépasser la barrière éthique que s'imposent les survivants arméniens. La culture, mise à mal et révélée par les génocides, s'avère une force à même de sublimer l'existence la plus abjecte et l'écriture la plus improbable. / At the end of a genocidal experience like the armenian catastrophe or the holocaust, witnesses have to reconstruct themselves, both physically and morally, in a society that has lost its ethical foundations: all meanings or references seem ruined. each deportee has to find a way to get his humanity and his identity (denied by his torturers) back. this reconstruction, from inhuman to human, shows a difficult behaviour between speaking and silence, and bring to the fore the inexpressible nature of the genocidal experience. witnesses experience moreover the dilemma between a disabling memory and an essential obligation to remember. it appears that the crime is more unreportable than indescribable: the experience is so extreme that it seems to annihilate all chance of understanding from a third party. then, the survivors choose to write down their experiences, modifying receipt concepts, and trying to build the new foundations of an original literary esthetics, in which art, imagination and truth can coexist. the armenian survivors, having to deal with the denial of the turkish genocide, refuse to write literary testimony and seem to censure their own works and limit, in spite of themselves, the impact they should encounter. only culture and its references, last link between the deportee and a third party, manages to go beyond the ethical limit that armenian survivors assert themselves. culture, subjected to doubt and revealed because of genocides, is confirmed as a power able to sublimate the most awful existence and the most unlikely writing.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2010MON30010
Date19 February 2010
CreatorsCarbonnel-Prentice, Pruneline
ContributorsMontpellier 3, Dugas, Guy
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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