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L’exotisme au cinéma : formes, fonctions et imaginaires

Cette thèse explore les ramifications et les enjeux de l’exotisme lorsqu’il prend forme au cinéma. Elle pose pour hypothèse de départ que le cinéma a non seulement participé à forger et à consolider un imaginaire occidental par le biais de l’exotisme, mais qu’il continue de le faire dans le contexte actuel sous de nouvelles formes. À partir d’une lecture postcoloniale de différentes œuvres, nous nous posons deux questions principales. La première : selon quelles modalités le cinéma peut-il être pensé conjointement avec l’exotisme ? La seconde : quelles sont les dynamiques à l’œuvre dans les films pour construire/déconstruire les « autres » et les « ailleurs » non occidentaux ? Suivant ces interrogations, nous revisitons certaines périodes clés de la production cinématographique occidentale (à la fois anglaise, européenne et nord-américaine). La thèse se divise en quatre parties retraçant chacune différentes variations de l’exotisme au cinéma : émergence, instrumentalisation, critique et retour. La première aborde les travelogues à partir de l’œuvre d’Elias Burton Holmes, les archives géo-ethnographiques et l’œuvre d’Albert Kahn, les films d’expéditions polaires et l’œuvre d’Herbet G. Ponting, et les films de chasses et de safaris à partir de l’œuvre du couple d’aventuriers Martin et Osa Johnson. La seconde interroge l’instrumentalisation de ces premiers films à des fins narratives. Nous y analysons succinctement les films d’aventures hollywoodiens dans la jungle, les drames nordiques, les romances océaniques, les westerns et les drames psychologiques dans les colonies du Maghreb. La troisième partie pose les bases des tendances critiques de l’exotisme colonial et occidentalocentré. Nous y abordons d’une part les rapprochements entre la critique de l’exotisme et l’idée du « contre-exotisme » (Christin 2000 ; Urbain 2002 ; Staszak 2008 ; Gauthier 2008). Y sont analysés les films Les statues meurent aussi (1953, Marker, Resnais, Cloquet) et Les maitres fous (1955, Rouch). Nous interrogeons d’autre part l’œuvre de Sembene Ousmane et particulièrement son film La noire de… (1966), en la rapprochant des mouvements des cinémas nationaux et à ce qui a été identifié en littérature comme l’« autre par lui-même » (Moura 1998). Finalement, la quatrième partie interroge les enjeux de la mondialisation et des nouvelles technologies suggérant qu’ils mettent de l’avant un retour de l’exotisme occidental au cinéma. En analysant quelques films sortis depuis les années 1980 et en offrant une analyse approfondie du film Avatar (2009, Cameron), nous cherchons à démontrer que les Blockbusters états-uniens renouent avec une longue tradition de l’exotisme comme mise en spectacle de l’altérité pour et par les Occidentaux. / This thesis explores the ramifications and issues of exoticism when it takes shape in cinema. It posits the
starting hypothesis that cinema has not only participated in forging and consolidating a Western imagination through
exoticism, but that it continues to do so in the current context in new forms. From a post-colonial reading of different
works, we ask ourselves two main questions. The first: how can cinema be thought of together with exoticism? The
second: what are the dynamics at work in the films to construct/deconstruct non-Western "others" and "elsewhere"?
Following these questions, we revisit certain key periods of Western film production (both English, European and
North American). The thesis is divided into four parts, each retracing different variations of exoticism in cinema:
emergence, instrumentalization, criticism and return. The first deals with travelogues based on the work of Elias Burton
Holmes, the geo-ethnographic archives and the work of Albert Kahn, the films of polar expeditions and the work of
Herbet G. Ponting, and the films of hunts and safaris from the work of the couple of adventurers Martin and Osa
Johnson. The second questions the instrumentalization of these first films for narrative purposes. We briefly analyze
Hollywood jungle adventure films, Nordic dramas, ocean romances, westerns and psychological dramas in the colonies
of the Maghreb.The third part lays the foundations of the critical tendencies of colonial and Western-centric exoticism.
On the one hand, we address the connections between the critique of exoticism and the idea of "counter-exoticism"
(Christin 2000; Urbain 2002; Staszak 2008; Gauthier 2008). The films The Statues Also Die (1953, Marker, Resnais,
Cloquet) and The Crazy Masters (1955, Rouch) are analyzed there. We also examine the work of Sembene Ousmane
and particularly his film La noire de… (1966), by bringing it closer to the movements of national cinemas and to what
has been identified in literature as the “other by itself (Moura 1998). Finally, the fourth part questions the issues of
globalization and new technologies, suggesting that they put forward a return of Western exoticism to cinema. By
analyzing a few films released since the 1980s and by offering an in-depth analysis of the film Avatar (2009, Cameron),
we seek to demonstrate that American Blockbusters are reviving a long tradition of exoticism as a spectacle of
otherness for and by Westerners.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32076
Date06 1900
CreatorsHoule, Jean-Sébastien
ContributorsGarneau, Michèle
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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