RésuméEn raison des bouleversements qui ont eu lieu dans la seconde moitié du XXe siècle, le monde a connu une accélération notable de l'histoire. Cette accélération s'est manifestée sur plusieurs fronts – l'historique, le scientifique, le technologique – mais aussi sur le front littéraire, changeant à jamais la façon dont nous représentons notre monde et notre passé. Cette thèse porte sur les nouveaux modes de représentation ou mimesis dans l'œuvre d'art. Comment les événements, qui se déroulent en dehors du roman, ont-ils affecté la forme même, la technique et la langue du roman contemporain ? Comment la violence qui a été infligée au monde extérieur s'est-elle reflétée dans le récit littéraire ? Du fait que la forme narrative est en soi un moyen de « rassembler » les événements dispersés et les incohérences de la réalité, la forme traditionnelle manipule violemment cette réalité dans le but de lui donner un sens, quand elle est souvent inexplicable. En mettant en question les conventions naturelles et données du récit, les romans expérimentaux du XXe siècle ont tenté de mettre en place des formes originales, en mesure de représenter des expériences différentes. Notre thèse traite principalement de ces nouvelles conceptions de la représentation dans le roman contemporain et de la manière dont, en dépit de leur fragmentation, de l'expérimentation et de la rupture violente avec les traditions du passé, ces romans innovants ont néanmoins réussi à produire des «représentations» de la réalité qui captent fidèlement notre histoire contemporaine, caractérisée par l'accélération et la fragmentation. Pour justifier cet argument, nous avons comparé les récits de fiction avec ceux des deux autres domaines à partir desquels nous tirons la connaissance de notre passé, à savoir l'histoire et la mémoire. Où est la place de la fiction aux côtés de ces deux piliers de connaissance souvent totalisants et totalitaires ? Enfin, que peut faire la littérature pour ces sujets de l'histoire, systématiquement exclus de l'écriture de l’histoire dominante ? En prenant la plume pour écrire leur version de l'histoire, ces «autres» du document historique dominant ont inscrit leur histoire particulière sur le palimpseste existant de l'histoire dominante et ont également obligé les canons littéraires, auxquels ils appartiennent, à développer leurs limites esthétiques et éthiques. / SummaryAs a result of the changes that have occurred in the latter half of the twentieth century, the world has witnessed a noticeable acceleration of history. This acceleration has manifested itself on many fronts – the historic, the scientific, the technological – but also on the literary front changing forever the way we represent our world and our place in it. This paper deals with the new modes of representation or mimesis in the work of art. How have the events happening outside the novel affected the very form, technique and the language of the contemporary novel? How has the violence that has been inflicted on the outside world being replicated and perhaps resolved in the literary narrative? Because narrative form is in itself a way of ordering and “bringing together” the fragmented events and incoherencies of reality, the very traditional form often violently manipulates this reality with the aim of giving meaning to an often inexplicable reality. By bringing into question the natural and given conventions of narrative, the experimental novels of the twentieth century have tried to realize original and unique forms that are able to represent different experiences. Our paper deals with primarily with these new conventions of representing reality and how, despite their fragmentation, experimentation, and violent rupture with the traditions of the past, they have nonetheless successfully produced “representations” of reality that faithfully capture our contemporary history characterized by acceleration as well as fragmentation. In order to justify this argument, we have compared narratives of fiction with the other two domains from which we derive the knowledge of our past, namely history and memory. Where is the place of fiction alongside these two often totalizing and totalitarian pillars of knowledge? Finally, what can literature do to those subjects of history who have systematically excluded from the writing of their dominant History? By taking the pen to write their side of the story, these “others” of the dominant historical document have both inscribed their particular stories on the existing palimpsest of dominant history, but have also forced the literary canons in which they belong to expand both their aesthetic and ethical boundaries.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040035 |
Date | 12 May 2014 |
Creators | Ali, Nancy |
Contributors | Paris 4, Masson, Jean-Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds