À travers l’analyse d’une quinzaine de pièces issues du répertoire contemporain (1991-2017), cette étude vise à penser la dynamique du ravissement à l’œuvre dans les écritures dramatiques pour rendre compte d’un réel catastrophique. Plutôt que déplier des situations par le biais d’outils de distanciation critiques, elles opèrent un mouvement qui suspend le sens des gestes des protagonistes, ravit la possibilité de leur compréhension pour mieux enchanter le réel. L’échappée s’opère par le négatif pour faire surgir l’espoir à partir du désespoir. Ce mouvement paradoxal qui fait de la défaite la brèche par laquelle inquiéter la tyrannie de la réalité peut se penser comme passage d’une situation de sidération à une fascination qui dessine une ligne de fuite vers un point d’utopie. Le ravissement, à partir notamment de la pensée de Maurice Blanchot, Georges Didi-Huberman et Roland Barthes, peut être conçu comme échappée d’un réel insaisissable qui fait de l’ignorance le site d’une réinvention du réel par le poétique. Dans les œuvres de Marguerite Duras et Didier-Georges Gabily, la ravissante opère une suspension de toute herméneutique et de toute résolution dramatique. Dans les œuvres d’Ivana Sajko, Dorothée Zumstein, Claudine Galea et Marie Ndiaye, la fascination implique une mise en crise du sujet fasciné. Dans une deuxième partie est explorée l’échappée du réel à partir du négatif. Les œuvres de Sarah Kane servent d’appui pour penser la tension vers un centre utopique, puis l’étude est étendue à des pièces du répertoire français contemporain, de Samuel Gallet, Magali Mougel, Lancelot Hamelin, Mariette Navarro et Philippe Malone. / Through the analysis of about fifteen contemporary plays (1991-2017), this thesis opens a reflexion on the dynamic of rapture in dramatic plays and how it reflects a catastrophic reality. Rather than developing dramatic situations by critical and distancing means, they procede in a movement that suspends the meaning of the gestures of the characters, and rapts the possibility of their comprehension to better enchant reality. Escape is depicted in a negative way to let merge hope from despair. This paradoxal movement transforms defeat into a breach through which the tyranny of reality is troubled, and is raised from a situation of sideration to one of fascination, thus pointing towards utopia. The notion of rapture is based in particular on the works of Maurice Blanchot, Georges Didi-Huberman and Roland Barthes. It can be seen as an escape from an elusive reality that transforms ignorance into the site of a reinvention of reality by poetic means. In the works of Marguerite Duras and Didier-Georges Gabily, the ravishing figure suspends hermeneutics and dramatic resolution. This study is extended to plays by Ivana Sajko, Dorothée Zumstein, Claudine Galea and Marie Ndiaye where fascination implies a situation of crisis for the fascinated subject. The second part is an exploration of how negativity can lead to escaping from reality. Sarah Kane plays are a support to consider the tension towards an utopic centre, and the study is developed to contemporary french plays by Samuel Gallet, Magali Mougel, Lancelot Hamelin, Mariette Navarro and Philippe Malone.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LYSE2052 |
Date | 20 March 2018 |
Creators | Gascuel, Adèle |
Contributors | Lyon, Losco-Lena, Mireille |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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