Le travail présenté dans cette thèse s’inscrit dans le champ de la géographie culturelle et veut participer à prouver qu’il existe un tournant spatial tel qu’il a été défini par Edward Soja en 1996, qui permet de porter un regard autre sur les sociétés en les analysant à partir des objets culturels qu’elles produisent. Les albums pour enfants, ces livres conçus pour le jeune public qui combinent images, supports et très souvent textes dans un rapport d’interdépendance, constituent les objets de ce travail de recherches. Envisagés comme des produits culturels géographiques, ils interrogent, disent, représentent et mettent en scène espaces et spatialités. S’intéressant à un corpus d’albums iconotextuels narratifs édités en France entre 1919 et 2012, ce travail s’emploie à démontrer qu’il existe une interdépendance entre trois instances narratives (textuelle, iconique et plastique) et que cette interdépendance génère et imagine non seulement de l’espace pour le lecteur mais également une intentionnalité spatiale, une transmission d’un habiter tel qu’il est pensé par l’auteur-illustrateur. La dernière partie de ce travail, plus exploratoire, propose de voir dans l’album pour enfants un lieu de communication dans lequel l’intentionnalité spatiale aiderait le lecteur-enfant à agir sur de l’espace. La réception, l’expérience esthétique, la lecture performative de l’album permettraient à l’enfant de se construire un capital culturel spatial dans lequel il pourrait puiser pour « faire avec » l’espace qu’il habite ou qu’il aura à habiter. / The work presented in this dissertation fits in the field of cultural geography and hopes to prove that there exists a spatial turning point as defined by Edward Soja in 1996, which will allow a further look into societies, analyzing them by means of the cultural objects that they produce.Children’s picture books, these books conceived for the young public which combine images, props, and very often text in a relationship of interdependence, constitute the objects of this research work. Considered as geographic cultural products, they question, state, represent, and stage spaces and spatialities.Drawing from a body of narrative, iconotextual picture books published in France between 1919 and 2012, this work intends to demonstrate that there exists an interdependence among three narrative instances (textual, iconic, and plastic) and that this interdependence generates and imagines not only space for the reader but also a spatial intentionality, a transmission of living such as envisioned by the author-illustrator.The last part of this work, more exploratory, proposes seeing in children’s books a place of communication in which the spatial intentionality would help the child-reader to act on the space. The reception, the esthetic experience, the performative reading of the picture book would allow the child to construct for himself a spatial cultural capital in which he could delve to “play with” the space in which he lives or that he will have to live.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014ENSL0964 |
Date | 04 December 2014 |
Creators | Meunier, Christophe |
Contributors | Lyon, École normale supérieure, Lussault, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0031 seconds