Sur fond d’incertitude radicale, les entrepreneurs ne peuvent s’en remettre à un calcul précis de rentabilité. Pour les anticipations d’investissement, ils ont recours à leurs esprits animaux, c’est-à-dire un jugement analogique instinctif sur le futur associé à une décision émotionnelle automatique par rapport à lui en fonction de motivations. La notion remonte à l’Antiquité. Elle était synonyme d’influx nerveux. Si l’on interroge les neurosciences d’aujourd’hui, ce sont les marqueurs somatiques qui l’éclairent. Nos émotions servent à arrêter la réflexion, restreindre l’espace des possibles et valoriser certaines options. Elles contribuent à l’intelligence de nos décisions. C’est l’excès, de cognition ou d’émotion, qui est à éviter. Les émotions servent également à réviser ou renforcer nos croyances. Par leur mouvement propre, elles peuvent créer des cycles, ce que nous proposons d’appeler « le paradoxe de la confiance ». Une confiance élevée prépare le terrain de la chute future. À l’inverse, une confiance basse met peu à peu en place les conditions du retournement de conjoncture. Notre travail propose une analyse du raisonnement inductif en économie, à l’origine de l’élaboration de scénarios anticipatifs. Le capital culturel et symbolique semble également orienter les esprits animaux. Notre enquête empirique établit l’existence d’un lien entre capital culturel et prise de risque. Elle dessine aussi une typologie des esprits animaux à même de saisir l’hétérogénéité des entrepreneurs. 11 familles sont dégagées, en fonction de leurs motivations, émotions, capitaux culturels, comportements d’investissement et scénarios anticipatifs privilégiés. / In a background of fundamental uncertainty, entrepreneurs cannot rely on a precise calculus of profitability. For their investment expectations, they have to lean on their animal spirits, that is an analogical, instinctive judgment about the future associated with an automatic emotional decision under the guidance of motivations. The notion traces back to the Ancient times. She was then synonymous with “nerve impulse”. Nowadays, if one probes neuroscience, it appears that somatic markers could shed some light on them. Emotions are useful to stop thoughts, restrict the states of nature and value certain options. They contribute to the intelligence of decisions. It is the excess, be it of cognition or emotion, that is detrimental. Emotions also serve to update or strengthen our beliefs. By their own momentum, they can create cycles, which I propose to dub “the confidence paradox”. When confidence is high, the terrain for the future fall is being prepared. Conversely, when it is low, little by little the conditions for a reversal are being staged. Our work proposes an analysis of inductive reasoning responsible for the elaboration of anticipative scripts. Cultural and symbolic capital also appears to come into play. Our empirical inquiry establishes a link between cultural capital and risk-taking. It outlines as well a clustering of animal spirits so as to grasp the heterogeneity of entrepreneurs. 11 different sorts are outlined and sorted by their motivations, emotions, cultural capital, investment behaviors and preferred anticipative scripts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BORD0151 |
Date | 15 September 2014 |
Creators | Lainé, Michaël |
Contributors | Bordeaux, Le Héron, Edwin |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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