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Le frisson et le baume : souffrantes et soignantes au siècle des Lumières (France, Suisse) / The thrill and the balm : sufferers and caregivers in the Enlightenment (France, Switzerland)

Au siècle des Lumières, les femmes sont exclues des principales professions médicales – à l’exception des sages-femmes – et leurs pratiques sont l’objet de nombreuses critiques de la part des médecins et chirurgiens qui promeuvent leurs propres connaissances sur le corps, soucieux d’acquérir un nouveau statut social, économique et politique. La médicalisation de la société ne se fait pas pour autant contre les femmes, car les plus aisées d’entre elles sont sollicitées comme médiatrices de la nouveauté. Dans ce contexte, cette thèse interroge la réception des ambitions médicales et la place prise par les femmes dans le processus de médicalisation. Les sources sollicitées ne sont pas celles qui sont produites par le corps médical, afin de prendre de la distance avec leur discours normatif et professionnel, mais celles qui ressortent de l’intime : journaux et mémoires, correspondances et livres de raison, recueils de recettes féminins. Il s’agit ainsi de composer une histoire des souffrantes et des soignantes à partir de discours de femmes et non sur les femmes, à l’intersection de l’histoire socio-culturelle de la médecine, de l’histoire des femmes et du genre. Ceci limite l’analyse aux lettrées, membres de la noblesse ou de la haute bourgeoisie, française et helvétique en l’occurrence. Les savoirs féminins sont au cœur de l’analyse à travers la définition des lieux d’apprentissage du corps et des représentations corporelles que leurs écrits mettent en scène. Les pratiques de soin féminines sont également étudiées, en dissociant le soin de soi – incluant aussi bien l’automédication, le recours aux thérapeutes que l’influence de la parenté dans la gestion de la santé et de la maternité – du soin d’autrui qui se rapporte aux corps sur lesquels les femmes exercent leur pouvoir de soin et à leurs manières de soigner. / During the Enlightenment, women are excluded from medical professions – with the exception of midwives – and their practices are the subject of much criticism from doctors and surgeons who promote their own knowledge of the body to acquire a new social, economic and political status. The medicalization of society is not necessarily against women, because most of them are requested as mediators of novelty. In this context, this thesis questions the receipt of medical ambitions and the role played by women in the process of medicalization. Sources sought are not those produced by the medical profession to take distance with their normative and professional discourse, but those that emerge from the private : journals and memoirs, correspondence and record books, collections of recipes written by women. This thesis aims to compose a history of suffering and caregivers from discourse of women and not on women, at the intersection of social and cultural history of medicine, history of women and gender. This limits the analysis to the literate members of the nobility or gentry, French and Swiss in this case. Women’s knowledges are at the heart of the analysis by defining learning spaces of the body and body representations depicted by their writings. Women’s care practices are also considered, dissociating self-care – including both self-medication, therapeutic relationship and the influence of the family in the control of health and motherhood – and the care of others which refers to the body on which women exercise their power and their healing practices.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012TOU20140
Date17 November 2012
CreatorsHanafi, Nahema
ContributorsToulouse 2, Université de Lausanne, Barras, Vincent, Mouysset, Sylvie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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