Cette étude analyse l’impact du processus libéral de paix en République Démocratique du Congo sur la poursuite des violences dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Elle soutient que les dynamiques conflictuelles dans ces deux régions sont entretenues par l’établissement d’un programme de partage de pouvoir (power sharing), inclusif, jumelé à l’application des réformes économiques libérales. En se concentrant sur la réforme du secteur de sécurité et l’harmonisation de la politique nationale (en vue des élections post-conflictuelles de 2006), le processus de paix néglige les enjeux politiques et socio-économiques locaux. Le désengagement de l’État et la libéralisation du secteur minier accentuent le taux de corruption du gouvernement de transition et renforcent l’exploitation illégale des ressources par les groupes armés. Cette recherche soutient que l’implantation massive d’entreprises minières multinationales dans les provinces du Nord et du Sud Kivu aggrave la déformation des tissus socio-économiques locaux, accentue la dépendance des populations aux réseaux de gouvernance informelle et renforce les divers groupes armés présents sur le terrain. Par conséquent, les réformes structurelles menées dans le cadre du processus libéral de paix font perdurer les violences et occasionnent de nouvelles dynamiques conflictuelles localisées autour du contrôle des ressources locales, qu’elles soient d’ordre économique ou politique. / This study analyzes the impact of the liberal peace process on the continuation of violence in the provinces of North and South Kivu in the Democratic Republic of Congo. The study finds that conflict dynamics in the two regions are maintained by the establishment of an inclusive power sharing program that is paired with the application of liberal economic reforms. By focusing on reforms in the security sector and on the harmonization of national politics (with the post-conflict elections of 2006 in view), the peace process neglects local political and socio-economic issues. The disengagement of the state and the liberalization of the mining sector increase the corruption levels of the transition government and reinforce the illegal exploitation of resources by armed groups. This research supports that the massive establishment of multinational mining companies in the provinces of North and South Kivu contributes to the deformation of the local socio-economic fabric, increasing the dependence of local populations to informal governance networks and strengthening the diverse armed groups present in the region. Thus, the structural reforms carried within the framework of the liberal peace process perpetuate violence and cause new conflict dynamics centered around the control of local resources, whether economic or political.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10427 |
Date | 11 1900 |
Creators | Hubert, Nicolas |
Contributors | Zahar, Marie-Joelle |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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