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Association entre le mode d’accouchement et la transmission verticale du virus du papillome humain

Contexte : La littérature suggère que le virus du papillome humain (VPH) puisse être transmis verticalement. Or, le mécanisme exact de transmission verticale demeure inconnu et les données ne permettent pas de savoir dans quelle mesure la transmission verticale est affectée par le mode d’accouchement. L’objectif de l’étude était de mesurer l’association entre le mode d’accouchement et la détection d’ADN du VPH chez les bébés.

Méthode : Nous avons utilisé les données de 1052 femmes enceintes de la cohorte HERITAGE. Des échantillons vaginaux auto-collectés ont été obtenus chez les mères durant la grossesse, et des échantillons des muqueuses de la bouche, la gorge, les yeux et de la région anogénitale ont été collectés chez les bébés à la naissance et à 3 mois. Nous avons inclus les 282 femmes ayant eu un test VPH positif au premier et troisième trimestre de grossesse. Tous les échantillons ont été analysés pour la détection d’ADN du VPH par la méthode de réaction de polymérase en chaîne (PCR) avec le test Linear ArrayMC. Les informations sur l’accouchement ont été collectées dans les dossiers médicaux. L’association entre le mode d’accouchement et la transmission verticale du VPH a été mesurée par régressions logistiques.

Résultats : La probabilité de transmission verticale du VPH a été de 8,9% (25/282), soit 3,7% (3/81) pour les césariennes et 10,9% (22/201) pour les accouchements vaginaux. Chez 21 des 25 enfants positifs au VPH (84%), il y avait au moins un génotype concordant avec leur mère, et tous sont nés par accouchement vaginal. Une augmentation significative du risque de transmission verticale du VPH a été observée pour l’accouchement vaginal, en comparaison avec la césarienne (OR ajusté: 3,63, intervalles de confiance à 95% (IC 95%): 1,03-12,82). Nous n’avons pas observé d’association significative entre la césarienne suivant la rupture des membranes et le risque de transmission, lorsque comparé avec la césarienne avec membranes intactes (OR ajusté : 1,31, IC 95% : 0,10-17,76). Il n’y a pas eu d’association entre la durée écoulée entre la rupture des membranes et la naissance (en heures continues) et le risque de transmission verticale (OR : 1,00, IC 95% : 0,97-1,02).

Conclusion : L’accouchement par césarienne a été associé à un risque significativement plus faible de transmission du VPH chez les bébés. La transmission verticale du VPH surviendrait principalement lors du passage dans le canal vaginal car très peu d’enfants nés par césarienne ont été infectés au VPH. Puisque la rupture des membranes avant la césarienne et la durée entre la rupture des membranes et la naissance n’ont pas été associées à un risque de transmission du VPH plus élevé, nos résultats suggèrent que la transmission par infection ascendante après rupture des membranes est probablement rare. / Background: The literature suggests that human papillomavirus (HPV) can be transmitted vertically. However, the exact mechanism of vertical transmission remains unknown and the data do not allow us to know to what extent vertical transmission is affected by the mode of delivery. The aim of the study was to measure the association between mode of delivery and the detection of HPV DNA in infants.

Method: We used data from 1052 pregnant women from the HERITAGE cohort. Self-collected vaginal samples were obtained from mothers during pregnancy, and specimens from the mucous membranes of the mouth, throat, eyes and anogenital region were collected from infants at birth and at 3 months. We included 282 women who had both positive HPV tests in the first and third trimester of pregnancy. All samples were analyzed for detection of HPV DNA by the polymerase chain reaction (PCR) method with the Linear ArrayTM assay. Information about the delivery was collected from medical records. The association between the mode of delivery and HPV detection in infants was measured using logistic regressions.

Results: The probability of transmission of HPV was 8.9% (25/282); 3.7% (3/81) for caesarean sections and 10.9% (22/201) for vaginal deliveries. In 21 of 25 HPV positive infants (84%), there was at least one genotype concordant with their mother, and all were born vaginally. A significant increase in the risk of transmission of HPV was observed for vaginal delivery, compared to caesarean section (adjusted OR: 3.63, 95% confidence intervals (95% CI): 1.03-12.82). We found no significant increase in the risk of HPV transmission for caesarean section following rupture of membranes, compared to caesarean section with intact membranes (adjusted OR: 1.31, 95% CI: 0.10-17.76). There was no association between the time between rupture of membranes and birth (in continuous hours) and the risk of vertical transmission (OR: 1.00, 95% CI: 0.97-1.02).

Conclusion: Caesarean delivery is associated with a significantly lower risk of HPV vertical transmission. Vertical transmission is thought to occur mainly during passage through the vaginal canal, because very few infants born by caesarean section have been infected with HPV. Since rupture of membranes before caesarean section and the time between ruptured membranes and birth have not been associated with a higher risk of HPV transmission, our results suggest that transmission by ascending infection after rupture of membranes is unlikely.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25217
Date09 1900
CreatorsNantel, Émilie
ContributorsTrottier, Helen, Mayrand, Marie-Hélène
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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