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Sortir l'enfant de la rue n'est pas sortir la rue de l'enfant : analyse de l'itinérance juvénile à Dakar, Sénégal

Au Sénégal, des milliers d’enfants, victimes de maltraitance de leur tuteur ou au sein leur famille, s’enfuient et se retrouvent à vivre en petits groupes de jeunes, de manière autonome, dans les rues de Dakar et sa banlieue. Certains de ces enfants en situation de rue grandissent dans les rues, tandis que pour d’autres, la vie de rue représente une transition, une étape de vie. Comment et pourquoi certains enfants de la rue réussissent-ils à sortir de ce milieu, tandis que d’autres y grandissent et deviennent des adultes de la rue? Peut-on penser à des facteurs qui favoriseraient la sortie de rue? Comment se déroule la sortie de rue? Pour les enfants hébergés au Samusocial Sénégal, organisme au sein duquel la recherche terrain a été effectuée, le processus de sortie de rue commence par une demande d’appui de l’enfant lui-même. Ce désir peut avoir été engendré par des facteurs à la fois push out et pull out : du côté des facteurs qui poussent l’enfant hors de la rue, on retrouve la violence continuelle, les agressions sexuelles, et les ennuis de santé, tandis que les facteurs qui tirent l’enfant hors de la rue semblent être la présence active et le travail de terrain des institutions de prise en charge, les relations familiales, et des événements ponctuels inopinés. Accueilli au centre d’hébergement du Samusocial Sénégal, dont le fonctionnement rappelle la structure familiale, l’enfant réapprend graduellement à manger, dormir, jouer, apprendre, faire confiance et se comporter selon les normes sociales sénégalaises, et non selon la culture de la rue, dans le but d’être réunifié avec sa famille (nucléaire ou élargie) ou d’entreprendre une formation professionnelle. Or, ce processus ne se fait pas sans heurts, et toutes les sorties de rue ne suivent pas une trajectoire linéaire : en fait, la plupart des enfants éprouvent une grande difficulté à se réadapter à un milieu de vie structuré et encadré par des règles de vie. Toutefois, une prise en charge holistique et une intervention culturellement adaptée à l’enfant et à sa famille favorisent la résilience de la cellule familiale et la pérennité de la sortie de rue.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/23164
Date January 2012
CreatorsGilbert, Véronique
ContributorsGueye, Abdoulaye
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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