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La gouvernance sans Etat : une étude de cas sur les territoires contrôlés par le front révolutionnaire uni en Sierra Leone / Governance without State : a case study on territories controlled by the Revolutionary United Front in Sierra LeoneSesay, Mohamed Kanja 13 December 2013 (has links)
La guerre civile en Sierra Leone débute en 1991 et dure jusqu’en 2002.Encore aujourd’hui, les analystes sont assez partagés sur ses causes, notamment lesmotivations des rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF), mouvement àl’origine des hostilités. De son entrée en Sierra Leone à nos jours, le RUF a étél’objet de plusieurs débats et critiques, tant sur son organisation que sur sesméthodes guerrières. En questionnant d’abord la capacité organisationnelle de cemouvement, la thèse a pour objet de contextualiser les arguments souvent associésavec des guerres civiles de ce type. Ils insistent sur l’absence de sens : ces conflitsillustreraient d’abord une situation de chaos total. Elles seraient aussi laconséquence de l’absence ou de la défaillance d’un État.Cette présente étude s’inscrit dans le prolongement des débats sur le RUF.Elle démontre que ce dernier n’était pas si désorganisé que ce que racontent lescommentateurs, avertis ou non. Cette opinion répandue résulte notamment d’unemédiatisation intense de son usage intensif de la violence extrême, très réellecependant. Le RUF n’était pas qu’un groupe de voleurs de diamants sanguinairesmais aussi une force assez structurée avec une logique hiérarchique claire, voireune idéologie. Grâce à ces facteurs, il a mis en place des structures lui permettantd’établir les relations de gouvernant à gouvernés avec les populations urbainessous son contrôle. Cette force rebelle a instauré un mode de gestion de lacollectivité. Cela a modifié la nature de ce groupe armé, devenu, dans les zonessous son contrôle, un « appareil administratif » civil, loin d’être toujoursperformant mais bien identifiable comme tel.En juxtaposant les interactions complexes d’une gouvernance quotidienne,la thèse met en lumière les méthodes de gouvernance du RUF et les aspects dits« normaux » de la vie dans ces villes en guerre. Elle analyse les variables de larelation entre les membres du mouvement rebelle occupant ces communes et lapopulation locale. Une fois une ville conquise, les rebelles sont obligés d’y fairequelque chose. Le RUF impose un « système administratif » instaurant un ordre devie en commun dans toute cette zone.L’étude analyse donc ces outils de la gouvernance civile, mobilisés entemps de guerre. Au cours de cet étude, plusieurs recherches de terrain en SierraLeone, ont été menées. Ces séjours sur place ont permis la réalisation de plusieursentretiens, individuels et collectifs. Ils soutiennent les idées générales exposéesdans cette thèse. / The war in Sierra Leone began in 1991 and ended in 2002. Analysts remaindivided on the question of its cause, particularly on the issue of the motivations ofthe rebel Revolutionary United Front (RUF), the armed group which started thehostilities. From its entry into Sierra Leone to date; the RUF has been the subjectof much debate and criticism, both on its organization and its methods of wagingwar. By asking questions relating to the organizational capacity of the RUF, thisstudy aims to contextualize the central arguments often associated with civil warsof the Sierra Leonean kind: they insist on the absence of meaning; these conflictsillustrate a situation of chaos and/or are devoid of political reflections. They arealso the consequence of the absence or failure of a State.This present study continues these discussions in relation to the RUF, bydemonstrating that this guerilla force was not as disorganized as often portrayed,despite increased media coverage on its use of violence. The RUF was not a groupof murderous diamond thieves but also quite structured with a clear hierarchicallogic or ideology. Through this internal organisation, it set up structures toestablish governor/governed relations with urban populations under its control.The rebel force thus established a system to manage these local communities. Suchconsiderations changed the nature of the armed group in the areas under itscontrol, where it established a civil "administrative unit", far from being efficientbut identifiable as such.By juxtaposing the complex interactions of daily governance, the thesishighlights the governance practices of the RUF and the aspects that characterise"normal" life in these « war torn » towns. It analyzes the variables of therelationship between members of the rebel movement occupying these towns andthe local population. Once a town is conquered, the rebels are forced to dosomething there, an "administrative system" establishing an order of coexistence inthe whole area is imposed.The study therefore analyzes the tools of civil governance, mobilized intime of war. During this study, several field research trips to Sierra Leone, wereconducted. These trips have allowed the realization of several interviews,individual and collective. They support the general ideas presented in this thesis.
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La gouvernance sans État : une étude de cas sur les territoires contrôlés par le Front Révolutionnaire Uni en Sierra LeoneSesay, Mohamed 13 December 2013 (has links) (PDF)
La guerre civile en Sierra Leone débute en 1991 et dure jusqu'en 2002. Encore aujourd'hui, les analystes sont assez partagés sur ses causes, notamment les motivations des rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF), mouvement à l'origine des hostilités. De son entrée en Sierra Leone à nos jours, le RUF a été l'objet de plusieurs débats et critiques, tant sur son organisation que sur ses méthodes guerrières. En questionnant d'abord la capacité organisationnelle de ce mouvement, la thèse a pour objet de contextualiser les arguments souvent associés avec des guerres civiles de ce type. Ils insistent sur l'absence de sens : ces conflits illustreraient d'abord une situation de chaos total. Elles seraient aussi la conséquence de l'absence ou de la défaillance d'un État. Cette présente étude s'inscrit dans le prolongement des débats sur le RUF. Elle démontre que ce dernier n'était pas si désorganisé que ce que racontent les commentateurs, avertis ou non. Cette opinion répandue résulte notamment d'une médiatisation intense de son usage intensif de la violence extrême, très réelle cependant. Le RUF n'était pas qu'un groupe de voleurs de diamants sanguinaires mais aussi une force assez structurée avec une logique hiérarchique claire, voire une idéologie. Grâce à ces facteurs, il a mis en place des structures lui permettant d'établir les relations de gouvernant à gouvernés avec les populations urbaines sous son contrôle. Cette force rebelle a instauré un mode de gestion de la collectivité. Cela a modifié la nature de ce groupe armé, devenu, dans les zones sous son contrôle, un " appareil administratif " civil, loin d'être toujours performant mais bien identifiable comme tel. En juxtaposant les interactions complexes d'une gouvernance quotidienne, la thèse met en lumière les méthodes de gouvernance du RUF et les aspects dits " normaux " de la vie dans ces villes en guerre. Elle analyse les variables de la relation entre les membres du mouvement rebelle occupant ces communes et la population locale. Une fois une ville conquise, les rebelles sont obligés d'y faire quelque chose. Le RUF impose un " système administratif " instaurant un ordre de vie en commun dans toute cette zone. L'étude analyse donc ces outils de la gouvernance civile, mobilisés en temps de guerre. Au cours de cet étude, plusieurs recherches de terrain en Sierra Leone, ont été menées. Ces séjours sur place ont permis la réalisation de plusieurs entretiens, individuels et collectifs. Ils soutiennent les idées générales exposées dans cette thèse.
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