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L'ouverture sociale comme configuration : pratiques et processus de sélection et de socialisation des milieux populaires dans les établissements d'élite : une comparaison France-Angleterre / Widening participation and access in a figurational perspective : selection process and socialisation of working-class pupils in elite universities : a comparison between France and EnglandAllouch, Annabelle 05 December 2013 (has links)
À partir du cas des dispositifs d’ouverture sociale lancés en France et en Angleterre, cette thèse aborde la question des effets des institutions d’élite sur les processus de stratification sociale, dans un contexte d’internationalisation de l’enseignement supérieur. En nous concentrant sur la mise en œuvre de ces dispositifs, nous avons apporté trois éclairages sur ce débat : - Le travail d’ajustement des institutions repose sur leur capacité à instituer des liens d’interdépendance, qui assurent une cohésion autour de la lecture commune des inégalités sociales. Plus précisément, les institutions contribuent à affecter le fonctionnement des politiques éducatives en matière d’ouverture sociale, en promouvant des modes de coopération entre des « univers » qui s’ignoraient relativement auparavant. - Par ailleurs, le travail d’ajustement engendre des changements dans les processus de certification. Il conduit les institutions à promouvoir de nouvelles conventions de jugement comme le potentiel. - Enfin, le travail des institutions concerne aussi leur capacité à transmettre des normes scolairement légitimes dans le cadre d’espaces de socialisation anticipatrice, comme le tutorat. La comparaison des dispositifs entre les deux pays étudiés souligne la convergence dans le traitement et la temporalité des ajustements. Alors que la question de la diversification des élites apparaît comme spécifique à chaque espace national, l’analyse comparée souligne l’existence de traits communs entre les institutions et l’impact de l’internationalisation sur cette question.Cette thèse porte sur les cas de Sciences Po, de l’ESSEC et de l’Université d’Oxford. / Widening participation programmes have been launched simultaneously in both France and England in the 2000s. They stem from the idea that it is necessary for elite universities, despite their traditional mission of elite education, to get involved in the field of antidiscrimination and thus develop measures to increase equality of opportunity and diversify their student body. This thesis highlights the impact of these programmes on the way to address social inequalities in the educational sector. In fact, widening participation schemes contribute to the dissemination of a new interpretation of social mobility on the basis of a compensation targeting talented pupils (Pupils identified as “with potential”) rather than sustaining the most deprived of them. It is allowed by the current withdrawal of the traditional role of the Welfare state in education (in a context of financial crisis) which increases the pressure on universities (through financial incentives), in the name of their social responsibility towards society. This work is based on an ethnographic survey led in three French and English elite institutions, including the University of Oxford, Sciences Po and ESSEC.
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La construction des inégalités sociales dans le système éducatif au Liban : étude de cas d'un groupe de boursiers dans une université d'élite. / Construction of social inequalities in the Lebanese education system : Case study of a group of scholarship students in an elite university.Nimer, Maissam 07 July 2016 (has links)
Cette thèse porte sur le processus de construction des inégalités sociales à travers le système éducatif dans le contexte libanais. Elle met en évidence la place occupée par différents types d'appartenances et de contextes sociaux dans l'accès à l’école et certains enjeux spécifiques à la société libanaise.À partir de l’étude d'un dispositif de bourses, financé par une agence internationale d’aide au développement, qui sélectionne des étudiants de milieu modeste et leur permet de les inscrire dans une université privée, cette recherche s’intéresse à la construction des dispositions à la « réussite » à travers diverses instances de socialisation à l'école et à l'université, qui déterminent la manière dont les étudiants boursiers se saisissent de la chance qui leur est offerte pour s'élever sur l'échelle sociale. Des entretiens semi-directifs auprès des étudiants, enseignants et responsables, des analyses de documents et des observations participantes ont été réalisées pendant quatre années au sein de l'université d'accueil.Nos résultats montrent que les dispositions construites avant l’accès à l’université sont le produit des trajectoires différenciées par le volume de capital scolaire ou culturel détenu par la famille, la stabilité financière de la famille, le rapport aux valeurs traditionnelles ou religieuses et l'origine géographique. Les pratiques et les dispositions familiales, socialement et culturellement situées, transmises à l’individu, sont confrontées à l’université à d’autres modes de socialisation. Une fois à l'université, ces dispositions se transforment en inégalités dans la manière dont les individus répondent aux attentes normatives du dispositif de bourses. Il ressort de ces vagues consécutives de socialisations, différents profils de boursiers mettant en lien le contexte dans lequel l'individu a grandi et été socialisé et la manière de vivre le parcours universitaire et de se construire des projets d'avenir.L’intérêt du cas étudié est de mettre en lumière certains enjeux spécifiques à la société libanaise, tout en déconstruisant quelques idées préconçues sur les déterminismes religieux ou communautaires entre autres. / This thesis explores the construction process of social inequalities through Lebanese education system and demonstrates the role of different social affiliations or contexts in access to education within the Lebanese society. Through the case study of a scholarship program, financed by an international development agency which selects students from underprivileged backgrounds and gives them access to a private university, it looks into the ways in which individuals construct dispositions to "success" through several instances of socialization at school and at university which in turn determines the way they seize this opportunity to climb the social ladder. The results of this study are based on data obtained through semi-structured interviews with students, teachers and supervisors, student files and participant observations within the host university over four academic years.My results show that dispositions constructed before entering university are the product of trajectories differentiated by volume of family’s cultural capital, its financial stability, its relation to traditional or religious values and its geographical origin. The practices and dispositions of families appear to be socially and culturally centered, transmitted to the individual, and followed by other types of socializations at university. Once at university, these dispositions were transformed into inequalities through individuals’ reactions to normative expectations of the scholarship program. Different profiles of students emerge from these consecutive waves of socializations, linking the context in which an individual was socialized to the way he/she experiences university and constructs future plans.The key contribution of this study is to shed light on certain challenges specific to the Lebanese society, whilst deconstructing preconceived ideas on determinisms based on religious and confessional belonging among others.
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Les chemins internationaux de la mobilité sociale : expériences de mobilité et d’immobilité sociale dans les parcours migratoires comparés d’émigrés comoriens et togolais / International paths of social mobility : experiences of social mobility and immobility in Comorian and Togolese's migrant life courseBréant, Hugo 27 June 2016 (has links)
Cette thèse prend pour objet les parcours biographiques d'émigrés comoriens et togolais, en s'intéressant à la double dimension de ces mobilités internationales, entendues à la fois comme des processus de mobilité spatiale et comme des trajectoires de mobilité sociale. Pour étudier ces mobilités, l'enquête a été menée en France et dans les deux pays d'origine. Près de 200 récits de vie, complétés par des observations au sein des familles, ont pu être réalisés auprès de non-émigrés, d'émigrés, d'émigrés de retour et de leurs proches. La recherche questionne le franchissement des frontières internationales comme moyen de s'affranchir des frontières sociales nationales, c'est-à-dire les manières dont les émigrés s'approprient la mobilité internationale et peuvent converti leurs expériences migratoires en ressources leur permettant de s'engager dans un processus de mobilité sociale ascendante. Cette enquête souligne que les histoires migratoires nationales, les conditions politiques restrictives de la mobilité internationale et les dispositions familiales à la migration se combinent pour construire des parcours inégaux. La comparaison multidimensionnelle entre des émigrés originaires de deux pays, aux propriétés sociales diverses, met d'abord en lumière l'influence centrale des histoires familiales et du milieu social d'origine des émigrés dans l'explication des parcours individuels. L'enquête démontre par ailleurs que les mobilités internationales conduisent les émigrés à traverser plusieurs espaces sociaux et nationaux et à s'engager dans des trajectoires qui mêlent à la fois des expériences d'immobilité et de mobilité sociale. Au-delà de ces expériences individuelles contrastées, la thèse indique enfin que la migration participe tout autant à reproduire les inégalités qu'à brouiller les frontières sociales du pays d'origine. / This thesis explores the life course of Comorian and Togolese migrants by focusing on. the dual dimension of international mobility, understood both as a spatial mobility process and as a social mobility trajectory. In order to investigate this mobility, the study was both conducted in France and in the two countries of origin. Nearly 200 life stories of non-migrants. migrants, returning migrants and their close relations were collected and completed by observations within the families. The research questions the crossing of international borders as a mean to overcome national social boundaries, that is to say, the ways migrants appropriate international mobility and convert their experiences into resources allowing them to begin a process of upward social mobility. This study stresses that the national migration history, the restrictive political conditions of international mobility and the families' dispositions for migration ail combine to create unequal individual courses. The multidimensional comparison of migrants from both countries that show diverse social characteristics highlights the central influence of family history and migrants' social background in the explanation of their persona! trajectories. The study also demonstrates that international mobility pushes migrants to cross several national and social spaces and to engage in paths that combine both experiences of immobility and social mobility. Beyond these contrasting individual experiences, the thesis finally shows that the migration process is perpetuating inequalities as well as blurring the social boundaries in the countries of origin.
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