1 |
"Sous le ciel des Estatz" : les Etats généraux de Lorraine sous le règne personnel de Charles III (1559-1608) / « Sous le ciel des Estatz » : the Estates General of the Duchy of Lorraine during the personal reign of Charles III (1559-1608)Lapointe, Julien 30 March 2015 (has links)
À la tête des duchés de Lorraine et de Bar, Charles III réunit des États généraux communs aux deux principautés pour obtenir le conseil et l’aide des trois ordres. L’habilité de ce duc sera par l’emploi de ce moyen traditionnel d’aboutir au renforcement de sa puissance et souveraineté. Régnant à une époque très troublée par les Guerres de Religion, le prince doit recourir de plus en plus souvent à l’aide de ses sujets pour lever des troupes et fortifier les villes. Pour lever des aides extraordinaires, le duc doit obtenir le consentement des États généraux, qui rarement le lui refusent. La multiplication des aides et leur quasi permanence entraîne un conflit avec les bourgeois de Bar. Saisi par ces derniers, le Parlement de Paris impose au duc la tenue d’États généraux distincts pour la partie du duché qui relève féodalement du royaume – le Barrois mouvant, entraînant la scission des États généraux. L’absence d’unité institutionnelle entre les deux duchés est surtout flagrante en matière d’organisation juridictionnelle. Une puissante Ancienne Chevalerie juge souverainement les procès civils dans le duché de Lorraine au sein des Assises. Mais l’institution est décadente et fait l’objet de débats constants au sein des États. Le duc cherche à imposer sa justice au détriment des juridictions féodales, et entend répondre aux vœux du Tiers État : qu’elle soit bien administrée. Dans le Barrois non mouvant, le duc érige une Cour Souveraine des Grands Jours de Saint-Mihiel. Cette érection est critiquée par la Noblesse locale, évincée au profit de juristes. Le duc ne se contente pas de lutter contre les juridictions féodales. Grâce à ses agents, il parvient à imposer progressivement sa justice au détriment des justices seigneuriales. Les seigneurs s’en offusquent par la voix des États. Enfin, c’est sous le règne de ce prince que les États procèdent à la réformation des coutumes, les modifications apportées traduisant les évolutions de la société lorraine. / As sovereign Duke of Lorraine and Bar, Charles III convened the Estates General common to both principalities to obtain council and assistance from the Three Orders (clergy, nobility & commoners). The agility which with Charles III was able to use this ancient state tool reinforced both his power and sovereignty. During a reign troubled by the French Wars of Religion, the prince resorted time and time again to his subjects to raise troops and fortify city walls.To raise extraordinary taxation, the consent of the Estates General was necessary – though rarely was it refused. Nevertheless, the increase of these taxes and their semi-permanence brought the prince into conflict with the bourgeoisie of Bar. They appealed to the Parliament of Paris which compelled the Duke to hold separate Estates General, one for the portion of the fief ultimately subject to the jurisdiction of the Kingdom of France (the so-called Barrois mouvant), the other within the sovereign jurisdiction of the Duke. The lack of institutional unity between the two duchies is particularly blatant in terms of court structure. Civil matters are exclusively presided by the old and powerful Knights of the Duchy of Lorraine at the heart of the assizes. This system is, however, antiquated and highly contested in the Estates General. The Duke strived to divert litigation from the feudal courts into his own courts and, in responding to the wishes of the Third Order, to ensure the proper administration of justice. In the remaining territory subject to the Duke’s sovereign jurisdiction (the Barrois non mouvant), the Duke established a Sovereign Court of Great Days of Saint-Mihiel (Cour Souveraine des Grands Jours de Saint-Mihiel), which was criticised by the local nobility for usurping their feudal jurisdiction in favour of trained lawyers. Thanks to his supporters, reform is not limited to the above feudal jurisdictions, as the Duke’s courts gradually also supplant the manorial courts. Horrified by these developments, the nobility protested in the Estates General. It is under the reign of Charles III that the Estates General reform the custumals to keep pace with the social evolution of the Duchy of Lorraine.
|
2 |
Bâtir en Lorraine méridionale (XIe-XIIe siècles) : chantier et mise en œuvre des matériaux / Building in southern Lorraine (11th-12th centuries) : construction and implementation of materialsMoulis, Cédric 01 December 2018 (has links)
S’appuyant sur les acquis des travaux en histoire de l’art sur le bâti roman lorrain, cette thèse revisite un certain nombre de sites à l’aune de problématiques archéologiques liées à l’art de bâtir. Quatorze monographies d’églises, abbatiales ou châteaux, et une centaine de sites explorés dans l’ancien diocèse de Toul, permettent d’appréhender l’exploitation des matériaux, essentiellement la pierre et le bois, et leur mise en œuvre à travers neuf thématiques inhérentes au chantier de construction : implanter, proportionner, extraire, tailler, assembler, maçonner, voûter, échafauder, couvrir. Ce travail met ainsi en valeur les savoir-faire des architectes, des carriers, des tailleurs de pierre, des maçons ou encore des charpentiers sur un patrimoine trop modeste pour avoir jusque-là attiré la réelle attention des chercheurs.Ce sujet n’a pas fait l’objet d’études conséquentes, pour le périmètre géographique et la période chronologique retenus. Nous avons mis en lumière des bâtiments dont le plan et la volumétrie, s’ils s’accordent bien avec les canons romans connus, peuvent varier d’un endroit à l’autre du territoire, avec des spécificités inhérentes aux pays du Toulois, du Saintois et du Vallage. Ces pays se distinguent par la densité des vestiges, ce qui témoigne de leur vitalité au cours du XIIe notamment, et par la qualité des ressources lithiques disponibles.L’examen des matériaux et de leurs lieux d’exploitation met en valeur une économie basée sur une économie souvent restreinte à un rayon de cinq kilomètres autour du chantier, à l’exception peut-être du sapin et de la chaux. Le recours aux analyses physico-chimiques complète le dispositif de recherche mis en place. Elles ont souvent permis de reconsidérer les datations proposées par les historiens de l’art, en vieillissant les édifices, quelquefois de plusieurs dizaines d’années.Il s’agit ici bien souvent des premières observations en archéologie du bâti menées sur ces édifices ruraux de faible volume ou sur des parties difficiles d’accès, qu’ils soient en ruine ou en fonction. À la lumière de ces explorations, un nouveau champ de recherche régional émerge, celui des usages du bois dans les maçonneries et les charpentes, dont il reste bien davantage de traces que supposé au début de l’enquête. D’une manière plus générale, nous constatons une évolution dans la technicité des chantiers, et leur rationalisation, qui touche en premier lieu les édifices religieux réguliers dès la fin du XIe siècle, avant de s’étendre à la construction castrale au cours du XIIe siècle, puis aux petites églises de campagne à la fin de la période. Dans une perspective identique, nous démontrons que les savoir-faire locaux sont plus facilement utilisés que les grandes notions de l’architecture développées sur des bâtiments plus prestigieux et dans des régions de centralité politique importante.Nous avons également voulu remettre l’Homme et son geste au centre du processus de construction. Sans délaisser les motivations et les conséquences dans le domaine édilitaire, nous avons travaillé essentiellement sur la technicité. Comment passe-t-on de la motivation (volonté édilitaire) à la conséquence (réception de l’ouvrage terminé) ? Plus que le point d’arrivée, c’est donc le chemin pour y parvenir qui a été au centre de nos préoccupations. Ainsi nous imaginons la position du tailleur de pierre, celle de sa main, le mouvement insufflé à l’outil percutant la matière ; comment s’organise une assise de parement et comment différentier la première pierre posée de la dernière ; comment répondre aux contraintes architectoniques ; comment développer l’échafaudage. Les particularismes locaux montrent un déplacement, plutôt contraint géographiquement, des ouvriers sur les chantiers au gré de l’ouverture de ceux-ci / Thanks to steps forward on art history regarding the Romanesque architecture in the Lorraine region, this thesis revisits a number of sites in terms of archaeological issues related to the art of building. Fourteen monographs of churches, abbeys or castles, plus a hundred or so sites explored in the ancient diocese of Toul, make it possible to understand the use of building materials, primarily stone and wood. This can be done along nine themes related to construction: how to define location, proportionate, extract, cut, assemble, build, vault, scaffold, cover. This work highlights the know-how of architects, quarrymen, stonecutters, masons or carpenters involved in projects that have been neglected as they are often too modest to attract the attention of researchers.In fact, this topic has not been so far the subject of substantial studies for the geographical area and the chronological period involved. We have highlighted buildings for which plan and volume vary from one place to the other, although they all fit well with the known Romanesque canons. Specificities are prevalent in the Toul area, the Saintois or the Vallage. They are distinguished first by the density of remains in comparison with the rest of the Lorraine. This testifies to the vitality of these three entities during the 12th century in particular. It seems also related to the lithic resources available in these sectors.Examination of the materials and locations of available resources in the area highlights an economy based on short distribution channels, whereas materials rarely come from more than five kilometers away from the construction site, with the possible exception of pine wood and mortar. Physico-chemical analyzes have completed the research. They have often made it possible to reconsider the datings proposed by art historians, aging the buildings by several tens of years.On the sites themselves, we often provide the first observations in the archeology of buildings carried out so far, especially for rural buildings of low volume or for parts of buildings which are difficult to access, either in ruin or still in use. In light of these explorations, a new field of research is emerging and has to extended: the use of wood in the masonry and the carpentry. More traces remain than thought of at the beginning of the investigation. In a more general way, we notice an evolution in the technicality of the building sites, and their rationalization, which encompasses first the religious buildings at the end of the 11th century, before extending to the castle construction during the 12th century, and later to the small country churches. From a similar perspective, we demonstrate that local know-how is more often used than grand architectural concepts developed on more prestigious buildings and in regions of more political importance.We have also taken special care to put the Man and his gesture back in the center of the construction process. Most of the time, studies in this area are concerned with motivations and consequences of an action, be it political, artistic or editorial. We have focused more on technicality. How to go from motivation (the will to build) to realization (reception of the finished work) ? More than the point of arrival, it is the process that has been at the center of our concerns. Thus, we can imagine the position of the stonecutter in front of his stone, the position of his hand, the movement he infuses to the tool. How to organize the facings and how to differentiate the first stone laid from the last? How to respond to architectural constraints ? How to develop the scaffolding ? Here again, certain local peculiarities have appeared, probably showing a movement of workers to the various sites according to the opening of the construction works. Finally, our work brings new heuristic tools to the attention of researchers making the reading of the wall facings less tedious and more rational
|
3 |
L’autorité de l’Etat : les relations entre les préfets, les sous-préfets, les maires et la population en Lorraine au XIXe siècle (1800-1870) / The Authority of the State : the Relationship between Prefects, Sub-prefects Mayors and the People in Lorraine in the XIXth Century (1800-1870)Martischang, François-Xavier 06 December 2016 (has links)
S’inscrivant dans le regain d’intérêt récent des historiens pour la question de l’autorité, que l’on peut définir, d’après le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Larousse, comme le « droit ou pouvoir de commander, de se faire obéir », cette thèse étudie l’autorité de l’Etat à travers le prisme de l’autorité de trois de ses représentants en province (les préfets, les sous-préfet et les maires), de 1800, date de la réorganisation de l’administration par Napoléon Bonaparte, à la fin du Second Empire. Il s’agit, ainsi, de déterminer dans quel cadre et de quelle manière les préfets, les sous-préfets et les maires s’efforçaient d’obtenir l’obéissance de la population à leur personne, au régime qu’ils représentaient et à l’Etat qu’ils personnifiaient, ainsi que d’identifier les difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Afin de disposer d’un terrain d’enquête suffisamment large pour couvrir des situations différentes, tout en restant relativement restreint, de manière à mener des analyses aussi précisément contextualisées que possible, nous avons fait le choix d’inscrire ce travail dans le cadre géographique des quatre départements lorrains (Meurthe, Meuse, Moselle et Vosges). Etudier la relation d’autorité entre administrateurs et la population en province implique, tout d’abord, de rendre compte du cadre, fixé par l’Etat, dans lequel s’inscrivait l’autorité de ses représentants. Le modèle qui fut élaboré sous le Consulat et l’Empire d’une autorité déléguée forte, qui reposait sur des pouvoirs étendus, sur les compétences professionnelles des administrateurs, mais aussi sur leurs savoir-faire sociaux et relationnels, a été précisément analysé. S’il a ensuite globalement été préservé par tous les régimes qui se sont succédés jusqu’en 1870, ce modèle n’en connut pas moins un certain nombre d’évolutions et d’inflexions, dont on a cherché à rendre compte. Ce cadre fournissait aux administrateurs un certain nombre d’outils pour s’imposer, et de consignes à respecter, mais il ne leur précisait pas comment procéder concrètement. La thèse s’attache donc à examiner, dans un deuxième temps, la manière dont ils exerçaient leur autorité au quotidien. L’analyse des outils qu’ils utilisaient pour construire et entretenir leur autorité montre qu’ils recouraient non seulement à leurs compétences professionnelles, mais aussi à leurs qualités personnelles ou encore à leur statut de représentant de l’autorité de l’Etat. Mais les administrateurs devaient aussi faire face à un certain nombre de difficultés – concurrence des autres personnes détenant une autorité, crises graves qui remettaient en cause leur ascendant (les invasions et occupations de 1814-1815) et contestations de la part de leurs administrés – qui mettaient leur autorité à l’épreuve et pouvaient avoir des conséquences sur leurs carrières. / Considering the historians’ recent growing interest for the topic of authority, which can be defined, according to Larousse’s Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, as « the right or the power to order, to be obeyed », this thesis aims at studying the authority of the state through the angle of the authority exerted by three of its representatives in the province (the prefects, the sub-prefects and the mayors), from 1800, when Napoleon Bonaparte reorganized the french administration, till the end of the Second Empire. This dissertation will endeavour to analyse in which frame and how the prefects, the sub-prefects and the mayors managed to make the population obey both to their persons, the regime they represented and the state they embodied, as well as to identify the difficulties they were confronted with. To study a wide range of situations, but in a relatively restricted area, so as to analyse them as precisely as possible, we decided to focus on the four departments of Lorraine (Meurthe, Meuse, Moselle et Vosges). First, studying the relationship between the civil servants and the population implies to examine the framework, elaborated by the state, in which the authority of its representatives was exerted. The model, built during the Consulate and the first Empire, of a strong delegated authority, based on extended powers, on the professional expertise of the administrators, as well as on their social competences, has been precisely analysed. Even if it was globally maintened by all the following regimes up to 1870, this model knew, nevertheless, some transformations and modulations, which we tried to examine. The administrators found in this frame some tools to assert their authority on the people, and some instructions to obey, but no definite ways to proceed. Thus, the thesis secondly attempts to examine how they exerted their authority on a daily basis. Looking at the way they built and maintened their authority, we realize they used not only their professionnal skills, but also their individual qualities and their status of the state representative. But the administrators had to face up to some difficulties – competition with the other persons who had some authority, hard crises which questionned their influence (the invasions and the occupations of 1814-1815) and citizens’ protests – which put their authority to the test and could impact their careers.
|
4 |
La maison en Lorraine, du Moyen Âge à la Renaissance (XIIIe-XVIe siècles) / Buildings and building research in the Lorraine region (eastern France) from the Middle Ages to the Renaissance period (13th – 16th c. AD)Ferraresso, Ivan 17 June 2015 (has links)
La maison des XIIIe-XVIe siècles n’avait jamais fait l’objet d’une enquête approfondie en Lorraine. Jusqu'ici, seule l'architecture civile de la ville de Metz a manifestement attiré l'attention. Dans le reste du territoire régional, le bâti domestique hérité du Bas Moyen Âge n'a pas acquis la même notoriété. Il n'a apparemment pas laissé de traces suffisamment prégnantes dans le paysage architectural pour engendrer des recherches significatives. Cet état de conservation a priori constitue un verrou méthodologique qui nous invite à changer de paradigme. Différents concepts, hérités de la sociologie, de la sémiologie architecturale et des logiques de temporalité permettent d'appréhender le sujet sous un angle anthropo-historique. L'examen de la bibliographie régionale souligne que les travaux antérieurs, même ponctuels, suivaient déjà cette orientation. Aujourd'hui, la recherche profite d'une documentation qui s'est très largement enrichie. Elle s'appuie sur un recensement approfondi, des études architecturales et diverses interventions archéologiques. L’ensemble de ces traces matérielles constitue un répertoire inédit dont la spatialisation semble refléter, pour partie, les évolutions de l’écoumène lorrain des XIIIe-XVIe siècles. Pour mieux entrevoir sa résonance socioculturelle, l’architecture a été interrogée selon trois orientations : sa survivance patrimoniale, ses formes délaissées et les savoir‑faire locaux. Ce biais microhistorique participe à la définition d'un archétype de la maison des XIIIe-XVIe siècles tout en démontrant sa part d'héritage en Lorraine. / Until now the buildings of the 13th-16th centuries in the Lorraine region have not yet been investigated systematically by modern building research. Only the profane architecture of the city of Metz has been studied occasionally. In the rest of the study region, the domestic building constructed during the late Middle Age is remaining still largely unknown, without any doubt resulting from a lack of its visibility. It is evident that the bad state of conservation is remarkably hampering modern methodological building research. This has forced us to modify our scientific approach by integrating sociological concepts, the architectural language and the evidence of important chrono-historical developments. The regional bibliography dealing with this subject is evidencing that the anthropo-historical approach has largely influenced former studies and analysis. Today, modern research is taking profit from a much more developed scientific documentation, which is based on a systematic inventory, architectural studies and results from archaeological excavations. The stock of the inventoried buildings is without any doubt reflecting the socio-political developments of the Lorraine region between the 13th and the 16th c. AD. In this work the building’s architecture was studied from three different viewpoints to understand their today’s socio-cultural value: the surviving and persisting elements deriving from older architectural practices, the abandonment of practices and techniques and, not to forget, the local architectural and technical Know-how. This approach has allowed identifying the archetype of the domestic building in the Lorraine region between the 13th and 16th centuries and its heritage within the known historical building stock.
|
5 |
Le portrait du défunt dans les cimetières lorrains de 1804 à nos jours / The portrait of the deceased in the Lorraine cemeteries from 1804 to the present dayBolle-Anotta, Françoise 06 November 2017 (has links)
Dès la loi impériale du 23 Prairial an XII (12 juin1804) qui impose l’obligation d’inhumation pour tous au cimetière, la sculpture se met au service du portrait du défunt, dans cet espace si particulier qui tient à la fois du cadre privé et du cadre public. Héritier d’une tradition jusqu’alors réservée aux nobles et au roi, le portrait funéraire s’affiche dans une iconographie qui oscille entre symbolique et réalisme des traits physiques; le militaire est honoré comme héros tandis que le curé est vénéré par les paroissiens. S’inscrivant dans la mode de la statuomanie galopante des années 1880, les cimetières lorrains rejoignent la volonté publique d’honorer ses Grands Hommes, à une époque où la « Petite Patrie », la Lorraine, rencontre la « Grande Patrie », la France, où des artistes connus et parfois moins connus mettent leur savoir-faire et leur notoriété au service de portraits de notables. Le portrait funéraire connaît alors son âge d’or. Alors que le cimetière moderne se construit peu à peu grâce à son organisation parcellaire, les familles éprouvent très rapidement le besoin impérieux de matérialiser, sur ces concessions familiales, le souvenir des traits de leur défunt et le portrait sculpté leur en offre la possibilité et le voilà qui quitte l’intimité des salons pour être installé soit sur la stèle de la tombe familiale. C’est ainsi que l’époux éploré se souvient du visage de sa chère épouse, que des parents effondrés peuvent se consoler d’avoir perdu un petit ange en lui substituant un autre visage, plutôt idéalisé, ou mieux la figure d’un autre ange, plus solide car en marbre et plus protecteur. Peu à peu, le cimetière se pare d’un peuple de statues que viennent compléter quelques motifs professionnels, rares toutefois. La personnalisation de la tombe reste toutefois très discrète, la douleur contenue. La sculpture funéraire, et le portrait en particulier, se mettent au service de l’expression de sentiments filiaux ou conjugaux, réservés jusqu’alors à l’intimité, mais traduisent un élitisme que la législation du 23 prairial an XII ne souhaitait pas. Pendant la période 1880-1930, les commanditaires des portraits funéraires bénéficient d’une offre élargie de produits notamment grâce à l’essor de la photographie et au procédé de vitrification. Sans concurrencer le portrait sculpté porté principalement par le médaillon de bronze et la ronde-bosse, le vitrail photographique permet de promouvoir le souvenir du défunt dans un écrin luxueux, où, pour la première fois, la présence de la couleur fait animer ces visages et les rend presque vivants. Mais, c’est un luxe que peu de familles peuvent s’offrir. Alors, le médaillon photographique sur plaque émaillée, plus modeste, permet à une clientèle moins fortunée d’accéder au portrait funéraire au cimetière. Après 1930, alors que chapelle et vitrail disparaissent des allées du cimetière, le médaillon peut définitivement prendre place sur les sépultures. Très vite, c’est un succès assuré qui ne se dément pas, aujourd’hui encore. La période de 1940 à nos jours est de loin la plus riche en portraits funéraires et ce grâce à des techniques bien maîtrisées, celle de la photographie sur médaillon de porcelaine et celle de la gravure mécanique ou artistique, grâce également à de nouveaux supports que sont les plaques funéraires, les urnes, les vases. Et il n’est pas rare qu’une famille ait recours à des techniques différentes pour chacun de ses défunts. La façon de présenter le défunt a également évolué ; le modèle de studio photographique cède la place à un modèle présenté « au naturel », c’est-à-dire issu de l’album photographique familial et de nouveaux symboles montrent le défunt sous des aspects plus personnels. Désormais, le portrait funéraire du défunt au cimetière n’est plus seulement un visage mais c’est aussi un sportif, un chasseur, un motard, un professionnel, un amoureux des bêtes, un amateur de pétanque / From the imperial law of 23 Prairial year XII (June 12, 1804) which imposes the burial obligation for all in the cemetery, the sculpture puts itself at the service of the portrait of the deceased, in this very special space which is at the same time of the private frame and the public setting. Heir to a tradition hitherto booked with noble and to the king, the funerary portrait is displayed in an iconography which oscillates between symbolic system and realism of the physical features; the soldier is honored as hero while the priest is venerated by the parishioners. Falling under the fashion of the “statuomanie galopante” years 1880, the Lorraine cemeteries join the public will to honour its Great men, at one time when the “Small Fatherland”, Lorraine, meets the “Great Fatherland”, France, where known artists and sometimes less known put their know-how and their notoriety at the service of portraits the notable ones. The funerary portrait knows its golden age then. Whereas the modern cemetery is built little by little thanks to its compartmental organization, the families test the imperative need very quickly to materialize, on these family concessions, the memory of the features of their late and the carved portrait give of it them the opportunity and here it is which leaves the intimacy of the living rooms to be installed either on the family stele of the tomb. Thus the tearful husband remembers the face his dear wife, that ploughed up parents can comfort themselves to have lost a little angel in him substituent another face, rather idealized, or best the figure of another angel, more solid because out of marble and more protective. Little by little, the cemetery is avoided of people of statues which some professional reasons come to supplement, rare however. The personalization of the tomb remains however very discrete, the pain contained. The funerary sculpture, and the portrait in particular, are put at the service of the expression of subsidiary or marital feelings, hitherto booked with the intimacy, but translate an elitism which the legislation 23 Prairial An XII did not wish. For the period 1880-1930, the silent partners of the funerary portraits profit from a widened offer of products in particular thanks to rise of the photography and with the process of vitrification. Without competing with the carved portrait carried mainly by the bronze medallion and the sculpture in the round, the photographic stained glass makes it possible to promote the memory of late in a luxurious house, where, for the first time, the presence of the color makes animate these faces and makes them almost alive. But, it is a luxury which few families can offer. Then, the photographic medallion on enamelled plate, more modest, makes it possible to less fortunate customers to reach the funerary portrait with the cemetery. After 1930, whereas vault and stained glass disappear from the alleys of the cemetery, the medallion can definitively take seat on the burials. Very quickly, these is a assured success which is not contradicted, still today. The period of 1940 to our days is by far richest in funerary portraits and this thanks to techniques controlled well, that of photography on porcelain medallion and that of mechanical or artistic engraving, grace also to new supports which are the funerary plates, the ballot boxes, vases. And it is not rare that a family resorts to different techniques for each one of her late. The way of presenting the late one also evolved; the photographic model of studio gives way to a model presented “to the naturalness”, i.e. resulting from the family photographic album and new symbols show the late one under more personal aspects. From now on, the funerary portrait of late with the cemetery is not only any more one face but it is also a sportsman, a hunter, a motorcyclist, a professional, in love with the animals, an amateur of game of bowls.
|
Page generated in 0.0508 seconds