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La loi morale et le sentiment de respect : les deux ressorts de l’action morale chez KantMaurice, Luc 11 1900 (has links)
Le présent texte porte sur la question du ressort ou mobile (« Triebfeder ») de l’action morale chez Kant. L’interprétation qui y est soutenue consiste à dire qu’il n’y a pas qu’un seul ressort de ce type chez Kant, comme le soutiennent maints commentateurs, mais plutôt deux : la loi morale et le sentiment de respect. Le nerf argumentatif de cette thèse réside dans la prise en compte systématique des aspects des facultés de l’esprit humain impliquées dans la question du ressort moral chez Kant. Deux éléments jouent ici un rôle particulièrement important : (i) les deux sens explicites attribués par Kant au mot « volonté », mot qui peut signifier (a) la raison pratique et (b) la faculté de désirer, et (ii) la division de la faculté de désirer en (a) (libre) arbitre et (b) raison pratique. Plus d’une douzaine d’interprétations, réparties sur plus d’un siècle, sont analysées de manière critique, et deux modifications du manuscrit allemand de la « Critique de la raison pratique » sont proposées pour le chapitre « Des ressorts de la raison pure pratique ». / This text focuses on the question of the incentive (“Triebfeder“) of moral action in Kant’s philosophy. The interpretation that is supported here is that there isn’t only one incentive of this sort in Kantian morality, as argued by many commentators, but rather two: the moral law and the feeling of respect. The argumentative nerve of this thesis lies in the systematic consideration of aspects of the faculties of the human mind involved in the question of the moral incentive in Kant. Two elements are here particularly important: (i) the two meanings explicitly assigned by Kant to the word “will”, a word which can mean (a) practical reason and (b) the faculty of desire, and (ii) the division of the faculty of desire in (a) (free) power of choice (“Willkür”) and (b) practical reason. More than a dozen interpretations spread over a century are critically analyzed, and two changes of the German manuscript of the “Critique of practical reason” are also proposed, in the chapter “Incentives of the pure practical reason”.
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Fondements philosophiques du projet d'un Etat mondial chez Eric Weil / Philosophical foundations for a world state project by Éric WeilDiallo, Moussa 15 December 2017 (has links)
Notre thèse traite du thème : « Fondements philosophiques du projet d’un État mondial chez Éric Weil. » Il faut relever que l’idée d’un État mondial a effleuré l’esprit de beaucoup de penseurs avant et après Weil lui-même. Sans revenir en détails sur les idées cosmopolitiques qui ont été développées depuis les stoïciens jusqu’aux auteurs contemporains, on peut retenir que l’idée d’un État mondial a toujours visé un seul et unique but : instaurer une paix perpétuelle dans le monde. Ce qui fait la particularité et l’originalité de l’approche weilienne de cette question, c’est qu’elle centre la problématique de l’État mondial sur la question fondamentale de sa philosophie : le problème de la violence. Si le problème de la violence du langage a été thématisé et traité de façon systématique dans la Logique de la philosophie ; si le problème de la violence en l’homme a pu trouver sa solution dans la Philosophie morale; si la violence de la nature a pu trouver sa solution dans l’organisation rationnelle du travail social ; si la violence entre les individus à l’intérieur des États particuliers a pu trouver sa solution dans le cadre des États-nations, il restait à Weil de résoudre le problème non moins fondamental de la violence entre les États. C’est dans ce but qu’il a envisagé dans la troisième et dernière partie de la Philosophie politique la création d’un État mondial dont le but est « la satisfaction des individus raisonnables à l’intérieur d’États particuliers libres ». En confrontant la conception weilienne de l’État mondial avec celles de Maritain et de Kojève notamment, nous sommes arrivés à la conclusion que Weil a utilisé l’appellation « État mondial » pour désigner, une administration mondiale de la société mondiale du travail social. En somme, la conception weilienne de l’État mondial est pertinente et pleinement justifiée sur le plan philosophique, sur le plan de sa philosophie. Elle est philosophiquement justifiée parce qu’elle trouve ses fondements dans la Logique de la philosophie de Weil. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle permet de surmonter les obstacles comme le nationalisme, l’impérialisme, le conflit des cultures par l’idée de la promotion d’un État mondial pluraliste qui préserve la diversité des formes de vie. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle permet de surmonter l’obstacle du droit des nations à disposer d’elles-mêmes par la garantie de la souveraineté bien comprise des États particuliers dans le cadre de l’État mondial. Elle est pleinement justifiée, parce qu’elle vise à réaliser un monde sensé, à réaliser un monde de raison où vivrons des hommes libres, égaux et raisonnables. En un mot, la création de l’État mondial, telle que l’a envisagée Weil à la fin de la Philosophie politique, permet à l’humanité de se réconcilier avec elle-même. / Abstract Our thesis deals with the theme: “Philosophical foundations for a world state project by Éric Weil”. It should be mentioned that the idea of a world state has been explored by many thinkers before and after Weil. Without going into details about the cosmopolitan ideas that have been developed since the Stoicians to contemporary authors, it is to be noted that the idea of a world state has always aimed at single and unique objective: establishing everlasting world peace. The specificity and originality of Weil’s approach resides in his questioning the philosophy underlying the world state concept, that is, the issue of violence. If the problem of the violence of language has been thematized and systematically treated in the Logic of Philosophy. Even though man-inherent violence issue is solved by Moral philosophy, and nature-inherent violence is solved to rational organization of social labour, and violence among individuals dealt with within the framework of nation-states, the fundamental issue of inter-state violence remains unsolved. In the third and last part of his book, Political Philosophy, he suggests the creation of a world state whose aim is “the satisfaction of reasonable individuals within specific free states”Comparing the Weilian conception of the world state with that of Maritain and Kojeve leads to the conclusion that Weil used the term "world state" to designate a global administration of the world society’s social work. In short, the Weilian conception of the world state is philosophically relevant and fully justified. It is philosophically justified because it finds its foundations in the Logic of the philosophy of Weil. It is fully justified because it overcomes such obstacles as nationalism, imperialism, the conflict of cultures by the idea of promoting a pluralistic world state that preserves the diversity of life forms. It is fully justified because it overcomes the obstacle of the right of nations to self-determination by guaranteeing the sovereignty, well understood by sovereign States within the framework of the world state. It is fully justified, because it aims to realize a sensible world, a world of reason in which free, equal and reasonable men will live together. In short, the creation of the world state, as envisioned by Weil at the end of Political Philosophy, would enable mankind to reconcile with itself.
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