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La Voix dans l’œuvre d’André du Bouchet / The Voice in the works of André du Bouchet

Collet, Amélie 09 December 2013 (has links)
Fondatrice et résultante du corps textuel, origine et horizon du poème, la Voix, dans l’œuvre d’André du Bouchet, dépend de cet espace exigu qui se situe simultanément en dehors du sens et du non-sens. Dépassant la dichotomie écriture/oralité propre à la métaphysique traditionnelle occidentale, le poète l’apparente à une sorte de balancement entre l'exprimé et l'imprimé, entre un « vouloir-dire » et un « faire-silence ». La Voix est ce « signe » du bruit ou du mutisme, clair de toute signification préétablie et irréductible, dans le temps où il est perçu à l’ordre de la langue, qu’il habite cependant. Le sens des mots ne se constitue que dans la disposition élocutoire qui les porte à la parole et qui englobe l’ensemble de la corporéité et de la spatialité. Retentissante dans un espace qui est ouvert sur le dehors, la Voix est la manifestation d’un « espace-temps-lieu-monde » singulier par l'écoute qui, seule, peut entendre dans les mots l'émergence d'un existant. Véritable ouverture potentielle et permissive à un toujours vouloir-dire, la Voix perd son statut d’épiphénomène (simple expression sonore d’une pensée primitive) pour acquérir celui d’événement. Elle est cette parole pour ne rien dire, dont force est de prendre acte sans conclure. / The Voice in the works of André du Bouchet, is at the foundation and the result of the text corpus, the origin and horizon of the poem. It is dependent on the exiguous space lying simultaneously beyond meaning and lack of meaning. Transcending the writing/oral expression dichotomy characterizing Western traditional metaphysics, the poet identifies it as swaying somehow from the expressed to the imprinted, from a “meaning to say” to a “keeping under silence”. The Voice is the “sign” of noise or silence. It is void of all pre-established and irreducible meaning at the very moment it comes to be perceived in the language order, yet it inhabits it. The meaning of words only constitutes itself in the delivery phase that brings them into speech and encompasses physicality and spatiality as a whole. Resounding in a space looking outward, the Voice is the expression of a peculiar “space-time-place-world” when it is listened to. It is only this listening that makes it possible to hear the emergence of existing elements in words. As a true potential and permissive opening to a permanent “meaning to say”, the Voice loses its status of epiphenomenon (a simple sound expression of primitive thought) to gain that of event. It is this speech that says nothing that we are forced to acknowledge without reaching a conclusion.
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"L'énergie de l'espace" : André du Bouchet. : Reprendre à la peinture son bien. / "The Energy of Space" : André du Bouchet : Borrowing elements from painting

Decorniquet, Sylvie 11 December 2015 (has links)
La spécificité de l’œuvre d’André du Bouchet se tient dans un lien extrêmement étroit avec les arts plastiques et les artistes. Son écriture engage la poésie, à l’égal de la peinture, dans la compréhension de l’énigme de la visibilité, en inventant sa propre mise en espace. La page est traitée comme une surface où le fait d’agencer des termes selon des orientations spécifiques octroie au support le bénéfice de l’énergie exercée par cette spatialisation des éléments, en plus de la tension déployée par les entrelacs du sens. Trois axes sont ainsi successivement abordés : le Tracé, la Vision, et le Support. Chacune des opérations lexicales comme syntaxiques procèdent du souci de désenclaver les notions qui viennent clore le sens et de porter l’accent sur la mobilité. Ainsi, André du Bouchet entend approcher les procédés que les peintres mettent en œuvre pour rendre compte, et de leur vision du monde, et de cette échappée du réel à laquelle ils se confrontent. S’interrogeant sur le regard porté sur le monde, puis retournant la question sur la façon dont le monde vient au regard, il façonne cette « langue sans parler…..aveuglément peinture » qui fait entrevoir une réalité inédite. Sa conception d’une épaisseur du support s’appuie sur une pensée en volume qui substitue aux coordonnées spatio-temporelles de la géométrie de l’espace des qualités intensives liées à une appréhension kinesthésique du monde. Il fonde une énergétique de l’espace et engage, ce faisant, une conception de la place de l’homme dans le monde entendue comme déplacement, emportement incessant. / The specificity of André du Bouchet's work lies in its intimate connection with the fine arts and artists. His writing commits poetry - the way painting does - to understanding the riddle of invisibility by inventing its own spatial disposition. The page of a book is treated like a surface which disposing terms together according to specific orientations gives the medium the energy exerted by that spatialisation of elements, on top of a tension displayed by the interweaving of word meaning. Three lines of research are thus treated in succession : Layout, Vision and Medium. Each lexical and syntactic operation aims at opening up the notions which give a limit to meaning, and to emphasise mobility. in this manner, André du Bouchet, intends to come close to the techniques that painters apply in order to express their vision of the worl, but also the escape from reality which they confront themselves to. Pondering on the way we look at the world and then - conversely - on the way the world appears to the eye, he shapes that "speechless language ... dazzlingly painting" which gives a glimpse of an unfamiliar reality. His thinking in terms of volume explains his conception of a multi-layer medium ; its substitutes the space-time coordinates of space geometry for intensive qualities linked to a kinaesthetic apprehension of the world. He brings into being a form of energetics of space and thus introduces a conception of man's place in the world as movement and constant flow.
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Perceiving Matter in Notes on Space, Undated (Log 3) by André du Bouchet, Fontfroide-le-Haut, Fata Morgana, 2000

Simmons, Sandra 12 1900 (has links)
This study of the graphic field in notes on space, undated (log 3) focuses on how the white emptiness of a page plays a structural role in the articulation of dissociated fragments of notes. According to the criteria of three theorists (Genette, Lapacherie, Baetens), the distinction between non-linear and tabular proves to be non-exclusive in this particular work. Ostensibly, this non-figurative writing instigates interactive contemplation and lends itself to multiple entries, like an object one contemplates from every possible visual perspective without ever constructing a representation or image. The poetic form that du Bouchet explores renders perceptible the latent materiality of all text.

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