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La grammaire participative. Théories et pratiques architecturales et urbanistiques 1904-1968

le Maire de Romsée, Judith 17 February 2009 (has links)
Résumé partie I :la figure de l’architecte et son rapport avec les autres sujets de l’art de bâtir évolue au cours des siècles. L’architecte démiurge se confronte à l’autorité du prince et fonde sa supériorité d’abord sur un savoir scientifique régit par les règles du beau objectif. La figure d’artiste lui confère une autorité fondée aussi sur l’intuition et la subjectivité du génie. Enfin, la considération du goût et de l’opinion du public modifie la hiérarchie des sujets, le beau est investi d’une dimension subjective à laquelle accède le public. La posture didactique des architectes et la démocratisation des savoir offre à la figure d’accéder à l’architecture, il est reconnu comme spécialiste de l’habiter. La multiplication des figures, architectes et commanditaires publics ainsi que la diffusion et l’échange des savoirs, vont être organisés dans les configurations de la grammaire participative autour d’objets, la ville, le logement et d’objectifs éthiques pour la qualité de vie et le bonheur. L’urbanisme naissant est un des domaines d’applications de la grammaire participative. Les crises urbaines focalisent la déclinaison de configurations qui s’intéressent au milieu et aux habitants qui y vivent ainsi qu’à l’évolution de la ville comme « récif humain ». Lieu de configurations délibératives pendant l’Antiquité, la ville est l’objet humain des communautés actives au Moyen âge tandis que lors de la crise industrielle, les injustices sociales et la taudification délitent les communautés. Des configurations de la grammaire de la participation sont élaborées par les auteurs de l’époque et seront répétés dans les écrits du siècle suivant, notamment l’importance de l’apprentissage qui permet au citoyen averti d’agir et de participer. Un apprentissage qui s’effectue par le biais de mediums :l’enquête, les voyages et les expositions ou les musées urbains. La connaissance des autres assure l’acceptation de la différence et favorise la recherche d’un bonheur commun. Le consensus démocratique sur l’environnement des citoyens est un objectif de la participation. Les idées de Geddes sont diffusées aux Etats-Unis, par Lewis Mumford et des architectes proches de ce dernier, rédigent une méthode pour un urbanisme éducatif et participatif, initié au cœur du New Deal américain. En France, lors de la reconstruction, ont lieu des séances d’information et de concertation avec les populations sinistrées, comme à Maubeuge en 1945. M. Poëte et G. Bardet fondent l’urbanisme humaniste dont la configuration polyphonique préside à la reconstruction. Résumé partie II :La grammaire participative fait partie de la culture des architectes modernistes des CIAM. Le Corbusier expérimente une configuration « expressiviste » avec les paysans de la Sarthe et met au point un manuel destiné à l’autoconstruction. Le groupe américain des CIAM apporte une configuration processuelle dans laquelle la hiérarchie des figures s’estompe. Ils interviennent en faveur d'une réflexion sur la communauté, figure de l’autre participant, comme thème du premier congrès CIAM d'après guerre de 1947. Les thématiques retenues, incongrues en cette période de crise du logement causée par la guerre, concernent finalement l’expression architecturale et un état des lieux de l’architecture dans les pays des membres. Néanmoins, la question de la participation est amenée, notamment par la configuration « empiriste » de J.M. Richards dont la figure de l’autre est « l’homme commun ». Le débat s’oriente sur le langage de l’architecture et la compréhension qu’en a l’homme de la rue. Dans la configuration « empiriste » ridchardsienne, le médium de la grammaire participative est élaboré sur le modèle de la configuration « éducative » des pays scandinaves, un langage issu de la construction et de l’utilisation de matériaux traditionnels. A Bridgwater, la jeune génération signale l’émergence d’une conscience nouvelle et valorise l’ordinaire et l’imagination en opposition à la rationalité pure de l’architecture moderniste. La figure de l’autre est dotée d’un savoir réflexif, sensible et subjectif. Elle peut amener sa créativité au savoir scientifique de l’architecte. Malgré tout, l’ancienne garde du modernisme élude l’idée de participation et songe à interroger la réception de l’objet architectural par le public. Le milieu architectural moderniste est le lieu de débat international le plus actif à ce moment avec l'UIA. Il rassemble avant son éclatement deux tendances opposées dont l’une emprunte la voie de l'esthétique, avec l’objet architectural comme finalité, tandis que l’autre valorise le processus architectural participatif.Résumé partie III :La voie du processus architectural, en opposition à l'objet architectural, est empruntée par la nouvelle génération d'architectes notamment le Team Ten. Envisager l'architecture comme un processus entraîne sa redéfinition et consiste à étendre le logement au concept « d’Habitat». Il est basé d'une part sur un tandem architecture - urbanisme et d'autre part sur un duo architecture - contexte au sens large de paysage, de culture du site et d'histoire du lieu. L’article de De Carlo de 1948, montre qu’une attitude de participation est la condition de l’architecture redéfinie. Le concept d'Habitat est situé dans l'espace même si on peut le définir comme local, l'échelle régionale est interrogée. La posture écologique se marque également sur les problématiques des infrastructures de déplacement dans le « quartier ». C’est l’échelle de la proximité qui est valorisée, le piéton et le lien social. La configuration organique de B. Zévi explicite l’attention au milieu. Il propose d’apprendre à voir l’architecture. La figure de l’autre manie ce médium pour participer. Le temps et le mouvement sont présents dans la terminologie utilisée par les architectes. L'objectif de l’Habitat est la flexibilité et l'évolutivité. Des configurations se basent sur l’informatique et la polyvalence des structures. L'architecture «ouverte » est un médium pour donner à l'usager le pouvoir de l'action dans le temps. Les superstructures servent l’objectif de mobilité, de flexibilité et de participation. C’est le public qui les remplit. La contextualisation de l’architecture donne lieu à des enquêtes et à une fascination pour l'ordinaire ou le spécifique. Mais seuls quelques architectes vont au delà d'une récolte d’informations et considèrent l’égalité de l’autre pour permettre un échange de savoir. La posture didactique sert à rendre l’architecture « apprentissable», ainsi du jardinage à l'autoconstruction ou l’autoplanification, les architectes développent des participations directes ou indirectes et des outils destinés aux usagers. La fortune critique de la participation permet de poursuivre le tracé des filières jusqu’en soixante huit. Les modes de rassemblement et de communication des professionnels, l’histoire de l’architecture et certaines filières d’enseignement montrer une collusion de facteurs induisant une généralisation des pratiques architecturales participatives au cours de la décennie soixante dix. / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Urban form and energy nexus: a multi-scalar investigation for a sustainable urbanism

Hermand, Séverine 29 May 2020 (has links) (PDF)
The increasing challenges caused by non-renewable energy in regard to climate change, the increased flux of migration to urban areas, and the undeniable impact of human activities on these phenomena have given rise to a wide range of scientific work analysing the relationship between urban form and energy. Pioneering research in this field shows a link between the density of cities and their energy consumption. While concerns surrounding sustainable urbanism have grown, urban thinking has evolved, and the interdependence between planning and mobility, and planning and building are increasingly being explored beyond the traditional ways in which they have been considered in isolation. Environmentally conscious design of dense urban forms is thus at the heart of sustainable urbanism. This research uses the concept of urban form to explain the city as a spatial phenomenon. Urban form is proposed as an analytical lens through which the contributions of design characteristics are revealed, for an energy-efficient urban planning policy.Although the link between urban form and energy performance is clearly established, research is lacking on the influence of spatial organization on energy saving in cities from efficient urban fabrics. The urban scale dimension of research on energy consumption attracts much less interest than that of the building, which is very present within the literature. Therefore, the research question was formulated as follows: “How can urban form and energy performance be connected to meet the increasingly unique and changing expectations or needs of places and populations?”. In this regard, the approach adopted in this research is a methodological contribution to knowledge.To answer this question, a research framework was developed with several research methods were employed to answer a set of sub-questions. The first –“What are the links between urban form and energy consumption?”– should be seen as exploratory questions to form a complete picture of the problem. It is answered through a combination of literature review and analysis of urban form elements. The second sub-question –“How can urban form indicators be integrated into the decision-making process for an energy-efficient urban planning policy?– is a fundamental question and is theoretically answered by a literature review and through the development of a theoretical framework. The third sub-question –“What are the links between socio-economic variables, transport infrastructure energy consumption and urban form?”– is the first of three questions that structure the empirical research. It resulted in a statistical data analysis for the selected case area, i.e. the Brussels-Capital Region. The fourth sub-question –“ What are the links between building geometry and solar gains?”– is answered with the analysis of a 3D simulation model of a district area in renovation. The last sub-question –“What are the design priorities required to reduce urban energy use?”– led to the development of a conclusion at multiple scales of urban form analysis. After introducing the topic, the research question and the research framework in the first chapter, chapters 2 to 6 respectively respond to each of the sub-questions. To answer the first sub-question, a historical analysis of the relationship between energy and urban form is presented in chapter 2. The discipline of urban form study in the fields of architecture urbanism and geography introduced four main schools of thought and three main approaches to analyse the urban form during the period 1960-2018. These schools support the viability of urban form analysis as an instrument for planning, as it makes us consider how urban form design affects the energy usage of the city. At the same time, urban planners need to consider the urban not to be simply a set of data, but a subject of inquiry that depends on an assumed initial definition and conceptualisation.In chapter 3, the methodological aspects used in this research are detailed and give an answer to the second sub-question. Four complementary systems of urban form elements are highlighted and connected to the energy indicators identified in the literature review. The scale of analysis for each of the urban form elements is also presented in this chapter with argumentation and detailed definition of the urban indicators. At the same time, the econometric statistical analysis is developed and explain the potential of; correlation, cointegration and causality analysis in building an efficient urban planning policy. In chapter 4, the Brussels-Capital Region mobility data for a 26 years period (1990-2016) are statistically analysed. The link between urban form indicators, transport and socio-economic indicators show the importance of road length development on increasing energy consumption in transport for the region. It also highlights the need for policy planning more inclined to take the “time” into consideration to be able to support future energy-efficient policy measure. In chapter 5, the analysis of the relationships between urban form and energy is scaled down to the street and building scales. A solar analysis is conducted on two different urban form models (the closed block and the open block). The results point to the importance of urban planning design considering open space an object of inquiry rather than simply leftover space between buildings. It is also reasserting the need for 3D model analyses in the preliminary stages of the conception of the technical specifications provided by the region for each project. Finally, in the chapter 6, the applicability and merits of the theoretical framework are first reflected upon. Next, the newly gained insights about the processes behind urban form and energy nexus are presented. Then, an answer is given to the main research question in the form of recommendations. These recommendations are based on the idea that the study of urban form development could be used as a powerful tool for crafting urban regulation guidelines and practices for a more integrated, sustainable urbanism. / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Polytechnique) / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Approche archéologique et architecturale des monastères de l'ordre des Célestins :L'exemple de Sainte-Croix-sous-Offémont (Oise-France)

Panier, Arthur 28 May 2021 (has links) (PDF)
Encore relativement peu étudié, notamment du point de vue architectural, l’ordre des Célestins jouit d’un prestige important à la fin du Moyen Âge et durant la période Moderne en Europe de l’Ouest. Si la plupart de leurs monastères ont aujourd’hui disparu, un nombre restreint de sites dispose encore de vestiges. Le prieuré de Sainte-Croix-sous-Offémont, implanté en forêt de Laigue, à quelques kilomètres de Compiègne (Oise), figure parmi les mieux conservés. Fondé en 1331 par Jean de Nesle et Marguerite de Mello, le monastère conserve encore en partie son église, son cloître et ses bâtiments claustraux, dont certaines structures remarquables du XVIe siècle témoignent de l’introduction des formes italianisantes dans l’architecture en France. L’analyse minutieuse du bâti subsistant, des sources écrites et des documents graphiques, dessine l’évolution architecturale du monastère entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Largement marqués par les racines érémitiques des premiers temps de l’ordre en Italie, les édifices des Célestins traduisent du rapprochement progressif des religieux vers les élites laïques de leur temps. À travers l’exemple de Sainte-Croix-sous-Offémont, c’est l’ensemble du patrimoine bâti des Célestins, et en particulier celui des établissements appartenant à la Province des Célestins de France, qu’il nous est donné d’explorer. Un examen particulier est, par ailleurs, donné au prieuré royal de Saint-Pierre-en-Chastres (Oise), maison mère de Sainte-Croix-sous-Offémont. Second établissement implanté en France par Philippe le Bel, son étude apporte une compréhension plus large de l’intérêt de la haute noblesse pour les Célestins, notamment à travers la présence de la chapelle fondée par Louis Ier d’Orléans à la fin du XIVe siècle. À terme, la compréhension des espaces architecturaux et des élévations des monastères de l’ordre permet d’établir de nouvelles perspectives quant aux pratiques et au mode de vie des religieux eux-mêmes. La recherche de sobriété architecturale, de même que le nombre peu élevé de religieux par monastère, se reflètent dans le décor et le plan de leurs édifices, spécifiquement dans leurs églises, souvent à vaisseau unique. Par ailleurs, la dualité de l’identité des religieux, ermites et cénobitiques, s’exprime particulièrement par la répartition du dortoir en cellules individuelles. L’architecture, la topographie, les vestiges matériels et l’histoire des Célestins révèlent l’organisation interne et externe de leurs monastères, mais aussi leur influence sur les sociétés médiévale et moderne avant leur disparition peu avant la Révolution. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Tracer des reprises du Pragmatisme en architecture (1990-2010). Penser l'engagement des architectes avec le réel.

Lefebvre, Pauline 28 September 2016 (has links)
Cette thèse porte sur les récents succès du pragmatisme en architecture. Elle s’intéresse particulièrement aux moments où le terme ‘pragmatisme’ prend un sens philosophique, lorsqu’une alliance est établie avec le courant de pensée entamé par Peirce, James et Dewey à la fin du 19ème siècle. L’objectif est de considérer à nouveaux frais la manière dont le terme a été discuté quand le milieu (principalement nord-américain) de la théorie de l'architecture s’est mis à aspirer à « un nouveau pragmatisme architectural » dans les années 1990 et 2000. Certains architectes ont commencé à réclamer une refocalisation sur les aspects pratiques de l’architecture, face à une discipline qui était devenue très théorique, surtout du fait des récents succès de la théorie critique allemande et du structuralisme et poststructuralisme français. Ils se désintéressaient de ces influences théoriques difficiles et mettaient surtout en cause la forme discursive que l’architecture s’était mise à prendre. Ils défendaient un retour à la pratique, à son aspect expérimental, projectif. Ce mouvement a soulevé beaucoup d’objections de la part de penseurs qui craignaient que ce tournant pro-pratique, anti-théorique ou encore « post-critique » ne prive les architectes des garde-fous assurés par la distance critique et ne les mène tout droit dans les affres de l’instrumentalisme, de l’anti-intellectualisme, et surtout de la complicité avec le marché ou le pouvoir. Mes recherches explorent les rares occasions où une philosophie alternative – le Pragmatisme – a été introduite pour tempérer ce mouvement anti-théorie. Dans ce contexte, certains ont considéré le Pragmatisme comme une alternative américaine secourable pour succéder aux philosophies continentales. Malgré ces tentatives, le Pragmatisme est très rarement considéré comme une véritable alternative à la théorie critique, du point de vue de la posture politique qu’il engendrerait :ceux qui redoutent les conséquences de l’attitude désinvolte des post-critiques n’admettent pas que le Pragmatisme puisse offrir des formes différentes d’engagement politique et de responsabilités morales, qui soient plus ancrées dans la pratique, sans être pour autant moins exigeantes. La thèse s’empare de cet angle mort, de ce manque de confiance face aux promesses du Pragmatisme. Elle met en évidence les contributions qui ont choisi le Pragmatisme comme alternative à la critique ou du moins comme moyen de repenser les engagements des architectes à nouveaux frais, loin du réquisit de distanciation et d’autonomie imposé par la critique. La thèse prolonge encore cette exploration par un travail spéculatif, sous la forme de « et si ». Au travers d’une lecture approfondie des premiers pragmatistes, une série d’essais ponctuent la cartographie des récents succès du Pragmatisme en architecture, afin de penser – avec cette philosophie – l’engagement des architectes avec le réel. / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Architecture) / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le tournant esthétique de la participation urbaine à l'épreuve de la société civile: Une recherche en terrains bruxellois

Houlstan-Hasaerts, Rafaella 14 February 2019 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les articulations entre esthétique et politique au sein de la participation urbaine, et, plus particulièrement sur les promesses politiques d’une participation urbaine qui ferait la part belle à l’expression, la figuration, l’imagination et la création, ainsi qu’aux dimensions incarnée, sensible, attachée, affective et émotionnelle de nos rapports à la ville. Ainsi, il semblerait que des engagements et des intérêts « esthétiques » puissent favoriser l’empowerment et l’émancipation ;l’inclusion démocratique et la symétrisation des pouvoirs ;des manières renouvelées de vivre ensemble et de créer en commun. Des promesses de cet ordre sont au cœur de ce que je propose de nommer un tournant esthétique de la participation urbaine institutionnelle, c’est-à-dire, le passage d'une conception délibérative de la participation, pensée sur le modèle du « forum » à une conception esthétique de la participation, pensée sur le modèle de l’« atelier ». Or, déjà, des voix critiques s’élèvent. Certains soulignent les risques de dépolitisation qui accompagnent l’esthétisation de la participation et de l’expérience urbaines. D’autres, a contrario, soulignent le risque de subordination de l’esthétique au consensus démocratique et à l’éthique, au détriment de la qualité urbaine et de l’autonomie de la création. Certains pointent moins l’articulation esthético-politique, que des facteurs externes susceptibles de la mettre en péril. En cause, les suspects usuels :les institutions et le capitalisme. L’objectif de cette thèse est de prendre au sérieux ces critiques, sans abandonner les exigences politiques d’une participation où la part qualitative de notre expérience urbaine trouverait une place. La proposition ici faite pour y parvenir est de décentrer le regard, en ne s’intéressant pas directement aux dispositifs institutionnels de participation. Ma première hypothèse, plutôt de nature factuelle, pose que les promesses politiques du tournant esthétique de la participation urbaine débordent son versant institutionnel, qu’elles prennent entre autres leurs sources dans des mobilisations et initiatives de citoyens, de militants, de créateurs engagés qui, depuis les luttes urbaines des années ’60, scandent l’histoire de la production de la ville. Cette hypothèse a des implications « généalogiques », dans la mesure où elle incite à relire l’histoire de la participation urbaine institutionnelle non seulement à l’aune de son « esthétisation », mais également en mettant en évidence les liens de parenté voire parfois de filiation directe entre cette esthétisation et des dynamiques participatives émanant de mouvements sociaux et de la contre-culture. La seconde hypothèse est plutôt de nature normative et a des implications évaluatives et prospectives. Elle pose que c’est au sein de mobilisations et d’initiatives de la société civile que des promesses dont est également assorti le tournant esthétique de la participation urbaine institutionnelle se sont le mieux incarnées, et que celles-ci fournissent des leviers de résistance face aux critiques dont il est l’objet. Enfin, les deux hypothèses mises bout à bout nous invitent à nous interroger sur les manières dont l’institution a plus ou moins bien accueilli ces tentatives. Mesurer les écarts entre ces moments de politique vivante et leurs éventuelles percolations dans des dynamiques participatives ultérieures, permet de saisir comment nous avons hérité de ces mobilisations et initiatives de la société civile et, éventuellement, comment nous pourrions mieux en hériter. / This thesis is about the connections between aesthetics and politics in urban participation and, more particularly, about the political promises of an urban participation that seemingly gives priority to expression, figuration, imagination and creation as well to the embodied, sensitive, attached, affective and emotional dimensions of our relations to the city. It would therefore seem that ‘aesthetic’ engagements and interests can promote empowerment and emancipation; democratic inclusion and the symmetrization of power; renewed ways of living together and creating collectively. Such promises are at the heart of what I propose to call an aesthetic turn of institutional urban participation, i.e. the passage from a deliberative conception of participation, conceived following the model of the “forum”, to an aesthetic conception of participation, conceived following the model of the “workshop”. And yet critical voices are already being raised. Some underline the risk of depoliticization that accompanies the aestheticization of urban participation and experience. Others, by contrast, emphasize the risk that aesthetics will be subordinated to democratic consensus and to ethics, at the expense of urban quality and of creative autonomy. Some highlight less the politico-aesthetic connection than external factors liable to jeopardize it. At issue, the usual suspects: the institutional framework and capitalism. The objective of this thesis is to take these critiques seriously without losing sight of the political demands of a participation in which the qualitative part of our urban experience would find a place. The proposal made here to achieve this objective is to decentre the gaze by not taking a direct interest in institutional mechanisms of participation. My first hypothesis, of a rather factual nature, posits that the political promises of the aesthetic turn of urban participation exceed its institutional facet, that they find their source in, among other things, mobilizations and initiatives taken by citizens, activists, engaged creators who, since the urban struggles of the 1960s, have marked the history of urban production. This hypothesis has “genealogical” implications, insofar as it encourages a rereading of the history of urban institutional participation not only in the context of its “aestheticization” but also by highlighting the at times direct relations between this aestheticization and participatory dynamics emanating from social movements and the counterculture. The second hypothesis is of a rather normative nature and has both evaluative and prospective implications. It posits that it is within the mobilizations and initiatives of civil society that the promises which also come with the aesthetic turn of institutional urban participation were best embodied, and that these provide levers of resistance against the critiques of which it is the target. Lastly, placed back to back, the two hypotheses invite us to question the extent to which the institutions have welcomed these attempts. Measuring the distances between these moments of live politics and their potential percolations to ulterior participatory dynamics makes it possible to understand how we inherited these mobilizations and initiatives from civil society and, possibly, how we could better inherit them. / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Architecture) / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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DU DEDANS AU DEHORS. Connexions à partir d’un espace public d'une ville multiple :Ajacẹ́, Xọgbonú, Porto-Novo (Sud-Bénin)

Tassi, Sara 16 December 2019 (has links) (PDF)
La présente recherche s’intéresse à la notion d’espace public dans les villes d’origine précoloniale du Sud-Bénin.À partir d’un travail de terrain dans la région de Porto-Novo, elle se focalise sur la dimension concrète de cette notion. Elle interroge les formes spatiales qui y sont associées et la manière dont ces dernières se transforment en interaction avec des pratiques, des discours, des normes. L’hypothèse suggère que ces formes spatiales peuvent fonctionner comme des indices. Leur qualification permet d’investiguer les manières dont la notion d’espace public – forgée dans l'histoire des sciences sociales européennes – a été interprétée, digérée, détournée dans des contextes où les principes d’aménagements européens ne sont que partiellement opérants (quartiers d’origine précoloniale, lieux sacrés, ). Concrètement, la recherche trouve son origine dans un constat :aujourd’hui à Porto-Novo, le terme espace public désigne des espaces aux statuts très divers, dont un grand nombre sont directement rattachés aux maisons familiales. Cette constatation nous a poussé à construire la thèse à partir de mouvements d’aller-retour entre l’intérieur et l’extérieur des maisons familiales. Dans ces mouvements, une attention particulière est accordée aux détails concrets. Ces derniers sont ici appréhendés comme des traces, des indices de la manière dont une pluralité d'êtres cohabitent dans un même espace. Chaque élément permet alors de faire émerger des rapports de continuité et de discontinuité autres que ceux suggérés par la proximité spatiale ;des rapports qui engagent à dépasser les limites conventionnelles du quartier, du tissu historique ainsi que de la ville administrative.Pour ce faire, la thèse s’appuie sur un travail situé de relevé et d’écoute en action. Ce qui implique une contamination entre les outils propres aux architectes et urbanistes (le dessin d’architecture, principalement) et ceux qui relèvent d’autres champs disciplinaires tels que la géographie, les sciences sociales, etc. C’est par le biais de cette contamination que la présente recherche tente de problématiser le concept moderne de ville et de rejouer les oppositions binaires qui l’accompagnent (public/privé, sacré/profane.). / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Architecture) / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Modest attachments: An inquiry into the potentialities of material spaces in a psychiatric day care centre

D'Hoop, Ariane 20 June 2018 (has links)
Les lieux de soin institutionnels ont été fortement transformés par les secousses qu’a connu le champ psychiatrique depuis un demi-siècle. Aujourd’hui, des équipes de soignants travaillent dans des centres de soin plus petits, à l’intérieur des villes, plutôt que dans les espaces disciplinaires des hôpitaux. Cette thèse conduit le lecteur dans l’un de ces lieux, un centre de jour pour adolescents à Bruxelles. Elle plonge dans les détails de ses aménagements matériels et ordinaires, et pose ces questions :Comment fonctionnent les espaces matériels dans la pratique quotidienne d’un centre psychiatrique ?Comment contribuent-ils au soin institutionnel ?Quelles en sont les potentialités, avec leurs tensions, leurs réussites, leurs échecs ?Au long de sept chapitres, la thèse décrit la manière dont ces espaces contribuent à faire émerger des attachements modestes. Les attachements modestes sont des inclinations modérées et variées, qui prolifèrent alors que les soignants tentent de susciter la moindre de ces appréciations par le biais de l’environnement matériel. Ces espaces jouent un rôle actif dans la constitution de diverses manières de devenir attaché, allant des petites affinités qui se manifestent au fil de la journée jusqu’aux goûts qui finissent par revêtir une grande importance. Le récit suit trois fils conceptuels enchevêtrés, chacun accentuant une dimension de l’enquête. Le premier fil est une ethnographie du soin institutionnel, hérité des communautés thérapeutiques. Ce travail communautaire est déconsidéré dans le champ psychiatrique actuel. Or il crée des possibilités pour les patients – particulièrement pour les plus réticents à la prise en charge :il les invite à répondre par le biais de leurs affinités et désintérêts, au lieu de se voir compris au prisme des déficiences d’une maladie. Cette thèse suit comme second fil le développement d’une approche des espaces matériels saisis du point de vue de leurs potentialités. Cette approche prête une attention ethnographique aux possibilités qu’ouvrent ou non les espaces dans leurs interactions avec ceux qui donnent ou reçoivent le soin. Elle développe par là une sensibilité matérielle-sémiotique à l’égard de la matérialité d’un lieu, afin de voir comment des idées prennent forme dans et avec les aménagements matériels, au cours de la pratique de soin. Le troisième fil met au travail le concept d’« attachement ». Celui-ci désigne la co-constitution d’affinités, de choses, d’engagements corporels et de collectifs, qui se développe quand une personne ou un groupe en vient à tenir à quelque chose. Dans le centre de jour, les attachements sont souvent des appréciations modestes, d’intensité tranquille, diffuses et diluées dans des moments informels et des activités journalières :une place assise devient familière, un regard s’attarde sur une peinture exposée ou encore un jeu vidéo déclenche un intérêt temporairement partagé. La thèse témoigne des potentialités des espaces matériels pour éveiller et renforcer de tels attachements modestes et montre comment ceux-ci contribuent de façon significative au travail de soin. / Institutional care buildings have been largely transformed as the psychiatric field has undergone significant changes over the last fifty years. Instead of the disciplining spaces of hospitals, teams of caregivers now work in smaller centres located in the community. This thesis brings the reader into one of these places, a psychiatric day care centre for teenagers in Brussels. It dives into the details of its everyday material arrangements, and asks, How do material spaces work in the everyday practice of a psychiatric centre? How do they contribute to institutional care? What are their potentialities, with their tensions, successes, and failures? Presented over seven chapters, the dissertation describes how these spaces help make modest attachments emerge. ‘Modest attachments’ proliferate as caregivers attempt to spark even the smallest appreciations by mediation of the material environment. Material spaces play active roles in enacting various ways of becoming attached, from small affinities in the everyday flow, towards appreciations that become of great concern. The narrative follows three conceptual threads, each accentuating a dimension of the inquiry. The first thread of the thesis is an ethnography of institutional care, shaped by the notion of therapeutic communities. This community work with patients is given less importance in today’s psychiatric field. Yet, such a care work creates possibilities for patients – especially for those most reluctant to being cared for: it invites them to respond with their specific affinities and disinterests, rather than being understood through the deficiencies of a disease. The thesis develops an approach towards the potentialities of material spaces. This approach pays ethnographic attention to the possibilities that material spaces unleash in interactions with those giving and receiving care. It therefore develops a material-semiotic sensibility regarding the materiality of a place, looking at how ideas take shape in and with the material arrangements of the space involved in the ongoing care practice.The third thread elaborates the concept of ‘attachments’, a term that designates the co-creation of affinities, things, bodily engagements, and collectives, that develop when a person or a group comes to strongly like something. In the day centre, attachments are often modest appreciations, of quiet intensity, diffuse and dilute in informal moments and daily activities: a seat that become familiar, a displayed drawing that draws a lingering gaze, or a videogame that spark a momentary shared interest. The thesis witnesses the potentialities of material spaces for awakening and strengthening such modest attachments and shows how these significantly contribute to the care work. / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme (Architecture) / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Concevoir le contexte de l'architecture: réalité habitée et réalité projetée dans trois doctrines du 20e siècle

Marbehant, Sylvain 21 October 2014 (has links)
Cette thèse de doctorat développe un questionnement de nature épistémologique à propos du domaine architectural et des connaissances qui lui sont associées. La théorie architecturale se distingue par la grande diversité de ses formes, par la multiplicité des acteurs qui la mobilisent et surtout par la grande complexité de l'objet qu'elle vise :l'œuvre architecturale. Pour pouvoir aborder de manière lucide ces différents filtres, nous proposons d'en décoder les origines pour une notion théorique particulière: le contexte de l'œuvre architecturale.<p>Le contexte d'une œuvre rassemble l'ensemble des conditions matérielles, sociocognitives et culturelles qui contribuent à sa signification. Cependant l'interprétation d'un contexte est souvent faite de manière équivoque tant les sources du sens sont multiples et variées pour l'architecture. <p>Un examen rapide de l'évolution de la culture architecturale dans le courant du 20e siècle permet de situer la grande popularité de la question du contexte dans la seconde moitié de ce siècle. L'importance du contexte y apparaissait comme une force effective pour endiguer la crise du sens que connaissait l'architecture. Une sensibilité commune émergea au sein de trois courants architecturaux – appelés dans cette étude la Team 10, les Italiens et les Américains. Tous fondaient leurs interprétations sur l'idée que les conditions matérielles et historiques d'une situation donnée participent à la signification que prend l'œuvre architecturale chez ses habitants. Ils en déduisirent une série de notions originales qui constituent l'objet de cette étude.<p>Au moment du repli théorique amorcé au moment du postmodernisme, ces interprétations furent formalisées au sein de trois doctrines :le structuralisme, le rationalisme et le contextualisme. Dans ce cadre doctrinal, à chaque situation donnée pouvaient correspondre plusieurs contextes élaborés a priori et conditionnant sans détour l'œuvre architecturale qui y prenait place. Ainsi, alors que la signification d'un contexte est liée à sa spécificité, ces interprétations formalisées encourageaient la reproduction de stratégies d'interventions architecturales abstraites de toute contingence. <p>La critique du postmodernisme expliqua ces pratiques caricaturales par l'oubli du rôle actif des auteurs architectes dans le travail d'interprétation du contexte d'une œuvre. Un contexte ne doit pas être interprété seulement en tant que réalité habitée – trouvant son sens chez les habitants de l'œuvre – mais aussi en tant que réalité projetée. – trouvant son sens dans la conception de l'œuvre. <p>La première hypothèse de cette recherche avance qu'au sein des trois courants à l'origine des doctrines du structuralisme, du rationalisme et du contextualisme s'exprimait consciemment cette différence entre réalité habitée et réalité projetée. Si les formalisations doctrinales écartèrent l'importance de l'engagement créatif des architectes dans l'interprétation d'un contexte n'avait pas été oubliée chez les principaux auteurs de ces trois courants. La seconde hypothèse de cette recherche avance que l'interprétation d'un contexte en tant que réalité projetée est nécessaire pour renouveler le sens de l'œuvre qui y est associée. Par l'engagement de l'auteur architecte, peut naître une relation spécifique entre l'œuvre architecturale et son contexte, spécificité garante de la signification.<p>Ces deux hypothèses s'appuient sur deux développements. D'abord un double inventaire des principales notions relatives à la compréhension du contexte de l'œuvre architecturale en tant que réalité habitée et en tant que réalité projetée. Ces inventaires sont illustrés par quelques projets exemplaires traduisant l'impact de ces interprétations sur l'architecture construite. Ensuite par une réflexion théorique plus générale développant la relation possible entre la connaissance architecturale et l'œuvre au sein d'une réalité projetée. A la suite de ce second développement de nature épistémologique, nous avançons que par la nature intermédiaire que prennent les connaissances dans le cadre d'une réalité projetée, il s'instaure une relation de réciprocité – et non pas d'autorité - entre le théorique et le pratique.<p> / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le plan libre, syncrétisme de la modernité corbuséenne: essai de clarification du concept de plan libre dans l'oeuvre architectural de Le Corbusier

Burniat, Patrick 11 June 2008 (has links)
Le sujet de la thèse —la clarification du concept de plan libre dans l’œuvre architectural de Le Corbusier— s’inscrit dans un cadre général de recherches portant sur les modes de conception architecturale en contexte de modernité. Cette préoccupation prend comme horizon la compréhension des processus qui servent l’architecture comme construction d’idées et qui permettent d’en articuler les différentes phases, depuis l’amont des intentions exprimées par le concepteur, jusqu’à l’aval des expressions prises par la solution, en passant par les moyens qui, précisément, permettent d’articuler une pensée abstraite à un objet concret. C’est un champ d’interrogation qui s’appuie sur le constat d’un double déficit disciplinaire :l’intérêt général porté aux formes de l’architecture plutôt qu’aux processus qui les ont fait naître ;l’absence de vocabulaire réellement partagé des concepts utilisés par la discipline, ce qui forme, dans l’un et l’autre cas, “obstacles” à la connaissance de l’architecture et à son enseignement.<p><p>A cet égard, le concept de plan libre occupe une position de choix. Célèbre « mot-force » du manifeste corbuséen de 1927 —« Les Cinq points d’une nouvelle architecture »—, devenu un concept central —mais aussi “nomade”— de l’historiographie de l’architecture moderne, il se trouve donc à l’articulation des questions relatives à la modernité et à la conception. De plus, une simple confrontation de sa définition originale, tant à l’œuvre de Le Corbusier qu’à l’historiographie du Mouvement Moderne, révèle la polysémie du concept et, en particulier, les ambiguïtés et paradoxes que suscitent sa double interprétation :comme “modèle d’organisation spatiale” d’une part et comme “intention libératoire” de l’autre, au point qu’elle laisse le chercheur perplexe à l’égard de ce qu’en l’état, un tel concept peut bien apporter à la connaissance de l’architecture. <p><p>Pour surmonter ces difficultés d’interprétations, deux hypothèses sont proposées. <p>La première envisage le plan libre comme mode opératoire de “libre” conception propre à Le Corbusier. La seconde renvoie à la construction discursive du plan libre comme oxymore, c’est-à-dire comme figure de rhétorique qui, en associant deux termes de sens contraires, construit un ou plusieurs sens nouveaux. <p><p>En conclusion, leur vérification conduit à interpréter le plan libre comme mode spécifique de conception —qui assure tout autant l’autonomie du créateur que la fertilité du processus de création—, lui-même basé sur un processus récurrent de “mises en tension” et de recherches de nouveaux “équilibres” :du regard dialogique que Le Corbusier porte sur le monde —en particulier sur le processus de modernisation— à l’expression duale qu’il donne à ses compositions. Au final, cette double optique fonde notre interprétation du plan libre comme syncrétisme de la modernité corbuséenne. Elle se valide également comme clés de lecture particulièrement riches pour la compréhension de l’oeuvre corbuséenne et des processus de conception qui l’animent.<p><p>x x x<p>Développement<p><p>Tout au long des chapitres de l’étude, nous nous sommes attaché à interroger le concept de plan libre au-delà des compréhensions conventionnelles et “familières” qu’on pouvait en avoir de prime abord, à savoir :d’une part, le plan libre comme “modèle d’organisation spatiale” —défini par opposition au “plan paralysé”—et, d’autre part, le plan libre comme “intention libératoire”, lequel marque un large désir d’émancipation, en particulier —sans y être restreint— à l’égard des pratiques académiques. Dès le premier chapitre en effet, nous avions montré que ces premières définitions “communes” du plan libre —clairement identifiables tant dans l’œuvre corbuséenne que dans les instrumentalisations dont il fut l’objet par la critique spécialisée— formaient “obstacles”, dans ces deux champs, à une claire compréhension de ce qu’il pouvait signifier.<p><p>Bien que l’on ne puisse douter de la validité des définitions proposées par Le Corbusier lui-même, nous avons dû relever à leur égard un certain nombre d’ambiguïtés ou de contresens qui nous obligeaient à questionner ces termes au-delà de ce qu’on y voit habituellement. De la sorte, nous mettions aussi en évidence qu’il n’y avait pas, dans le concept de plan libre, un, mais bien deux “niveaux de libération” à identifier :d’une part, un mouvement d’émancipation de la nouvelle architecture à l’égard de tout ce qui pouvait, de manière hétéronome, “préformer” sa conception ;d’autre part, une liberté interne au système mis en place, assurant à l’auteur de projet la mise à disposition de moyens innovants et permettant la « permanente mise à l’épreuve » (A. Rivkin) de l’architecture face aux conditions changeantes du projet. <p><p>Ces différentes observations nous invitaient à approfondir la réflexion et, surtout, à la déplacer vers ce processus qui, justement, permettait de lier la “virtualité” de l’intention à la “matérialité” d’une solution, soit le propre de la conception architecturale. En effet, entre ces premières définitions du plan libre qui, déjà, le situaient aux “extrêmes” de la conception architecturale — intention versus expression— il semblait opportun d’en revenir là aussi à l’investigation de cette problématique “intermédiaire” :par quels moyens Le Corbusier passait-il du plan libre comme intention au plan libre comme expression ?<p><p>L’hypothèse fut alors posée de considérer le plan libre corbuséen comme “méta-opérateur” d’une libre conception du projet, le terme désignant selon Robert Prost « l’ensemble des modes opératoires que réclame toute formulation de solution ». Dans ce sens, on pouvait aisément présumer que ce mode de conception était lui-même animé par le regard doctrinal porté par Le Corbusier sur cette même modernité au service de laquelle il avait précisément défini la « nouvelle architecture » et les « Cinq points » qui en étaient « les moyens ». <p><p>L’objectif de nos développements ultérieurs fut dès lors, tout à la fois, de montrer ce “statut” opératoire du plan libre comme libre conception; de déterminer les moyens —procéduraux et substantiels— qui l’organisaient ;de montrer ce qu’ils construisaient dans l’œuvre en termes d’innovation ;de relever, en parallèle, en quoi et comment ils étaient révélateurs du point de vue de Le Corbusier sur la modernité. <p><p>Les hypothèses et l’intérêt des questions soulevées furent définitivement fondés après l’exposé des cadres généraux à l’intérieur desquels elles devaient être discutées :les champs de la conception d’une part et de la modernité de l’autre. C’est l’objet du chapitre 2. <p><p>L’étude s’est alors développée en quatre parties, basées sur des temporalités et/ou des corpus spécifiques et orientées vers des questions particulières. <p><p>Dans un premier temps —chapitre 3—, nous avons pris comme cadre d’interrogation l’exposition du Weissenhof à Stuttgart en 1927, moment de la publication du célèbre manifeste corbuséen des « Cinq points d’une nouvelle architecture » et lieu de la construction de ces maisons par lesquelles Le Corbusier exposa concrètement ses points de vue théoriques. <p><p>Le concept de plan libre y a été évalué à l’aune :des Cinq points dans le cadre desquels il a été énoncé; de l’ossature Dom-Ino qui en fonde l’émergence et la nature particulière; des maisons du Weissenhof qui en concrétisent la portée et les ambitions. Bien que cette matière ait déjà été abondamment retournée par les labours de la critique architecturale, un exposé exhaustif se devait d’être fait pour fonder notre propre compréhension des événements, construire nos propres observations et conclusions, eu égard à nos hypothèses. Par ailleurs, ce chapitre a permis d’éclaircir le mode de fonctionnement des Cinq points et de l’ossature Dom-Ino quant à leurs rôles et objectifs dans le processus de conception corbuséen.<p><p>Dans le 4e chapitre, nous nous sommes plus particulièrement interrogé sur ce qui fondait le choix et la définition de ces moyens particuliers. Il fut donc consacré à l’étude du plan libre comme édification d’une “théorie” du projet. Jamais Le Corbusier n’a produit un discours coordonné sur sa pratique —à la manière du traité d’Alberti— et les nombreux textes par lesquels il commente son œuvre et justifie les Cinq points comme « Eléments objectifs de discussion sur le phénomène architectural » présentent ces questions selon des points de vue fragmentaires :seul l’enchaînement des sources a permis d’extraire des thèmes dont la récurrence, voire la redondance, fait sens. La variation des énoncés des Cinq points que nous avons pu relever invitait par ailleurs à voir là une pensée en “construction” plutôt qu’une doctrine “arrêtée”, le manifeste étant dès lors compris comme un “arrêt sur images” ponctuant le parcours d’une pensée elle-même en permanente évolution. <p><p>Le corpus de cette analyse fut constitué de conférences, articles et livres rédigés par Le Corbusier, pour l’essentiel entre 1918 et la fin des années 20. Sur base de ce matériel, un certain nombre de thèmes récurrents ont été identifiés qui étayent la compréhension de ce que peuvent être les éléments de doctrine qui sous-tendent la conception du projet corbuséen et la manière dont il construit la validation de son propos. L’intérêt de cet examen fut aussi de permettre l’identification de quelques-unes de ces références procédurales qui font partie du fond culturel du concepteur et par lesquelles Le Corbusier organise ses processus de conception à l’égard de ce qui constitue l’architecture comme « problème en soi ». Dans un second temps, la comparaison de ces observations avec ce qui fait, selon Françoise Choay, théorie chez Alberti, a conforté l’idée de ce que cette construction doctrinale était propre à sous-tendre et qualifier un mode de conception et d’en confirmer, pour une part, les moyens de son ambition “émancipatrice”.<p><p>Dans le chapitre 5, nous avons procédé à l’examen de quatre références procédurales de conception que nous avions précédemment identifiées :la re-programmation, la dissociation, l’inversion et la réconciliation des contraires. L’intérêt était double. Il s’agissait, d’une part, de comprendre —et de vérifier— en quoi et comment ces procédures permettaient de rencontrer les objectifs d’une libre conception du projet —ce que nous avons traduit là par leur capacité à innover sur le plan formel et spatial et à assurer une relative autonomie du concepteur— et, d’autre part, de saisir —et montrer— en quoi et comment ils servaient le point de vue de Le Corbusier sur la modernité. Le corpus considéré ici était constitué d’une sélection de réalisations architecturales des années 20. Leur examen permit de saisir concrètement ce vers quoi les procédures conduisaient en examinant ce qu’elles construisaient dans l’œuvre. Bien que non exemptes d’observations personnelles, ces analyses se sont appuyées sur divers travaux antérieurs menés par les exégètes de l’œuvre corbuséenne dont, en particulier, Alan Colquhoun, Colin Rowe, Jacques Lucan, etc, auprès desquels nous avons trouvé matière à étayer nos hypothèses par l’articulation de leurs points de vue au nôtre, réduisant également quelques-unes des fractures de compréhension énoncées dès l’introduction.<p><p>Le chapitre 6 a, quant à lui, été plus particulièrement réservé à l’observation des références substantielles présentes dans le système de conception corbuséen au moment des Cinq points, que ce soit sur un plan concret ou à un horizon théorique. Dès l’exposé introductif de nos hypothèses, nous avions en effet relevé la relative incompatibilité que l’on pouvait discerner dans la mise au point d’un système de conception dont on attendait, d’un côté, qu’il puisse en permanence apporter des réponses innovantes en l’appuyant, de l’autre, sur des références de formes —celles des Cinq points— qui ne pouvaient qu’en restreindre l’ordre des possibilités. Deux discussions nous ont permis, sur le plan théorique au moins, de saisir les raisons de cette incompatibilité :celle de l’autoréférentialité du système d’une part et celle du miroir de l’inversion d’autre part, toutes deux conduisant nécessairement à restreindre le champ de la création à l’ordre d’une forme d’imitation. <p><p>Le chapitre 7, de conclusion, est revenu plus spécifiquement sur la discussion de l’objectif —et des conditions— dans lesquelles Le Corbusier poursuit cette volonté d’autonomie propre à la posture de l’artiste moderne, et l’objective. Si l’on s’accorde à reconnaître que le processus de modernisation à conduit à l’effritement des traditions stabilisatrices sur lesquelles se fondait ce qui faisait “sens commun”, la question est posée, entre autres, de savoir comment créer et objectiver ce “sens commun” à partir d’une vision subjective du “moi” créateur. La démonstration porte là sur la mise en exergue des invariants sur lesquels Le Corbusier fonde ses discours de validation :les principes pérennes qu’il “reconnaît” dans l’histoire, tout autant que les invariants de “l’homme”, qu’ils soient de nature socio-anthropologique, anthropomorphique ou psycho-physiologique. De la sorte, la posture émancipatrice de Le Corbusier se révèle fondée sur le respect d’un cadre normatif, intemporel, par lequel il tente d’objectiver sa propre subjectivité.<p><p>Cette approche duale nous est finalement apparue récurrente à tous niveaux de son processus de conception, et donc comme forgeant l’une de ses spécificités. Quel que soit le niveau auquel on l’envisage, Le Corbusier fonde son approche sur la mise en tension de termes, d’idées ou de figures qu’il oppose et entre lesquels il semble tout à la fois réfléchir, résoudre et exprimer les questions particulières de la conception, visant au final un nouvel équilibre entre les pôles identifiés, ce qu’énonce de manière métaphorique l’oxymore “plan libre”.<p><p><p> / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Mobilité durable à Cotonou: outils de régulation des transports incluant les populations précaires

Badji, Aconkpanle 29 May 2015 (has links)
Cette thèse s’intéresse particulièrement à un aspect de la durabilité sociale des transports urbains à Cotonou au Bénin :la mobilité des populations pauvres. L’objectif global est de contribuer à l’amélioration des transports à Cotonou en faveur des populations pauvres de la ville. De façon spécifique, la thèse se propose de mettre en lumière le processus de mise à l’écart des citadins pauvres depuis les origines de la ville jusqu’à la formation des quartiers précaires, et d'en observer les ruptures et continuités. Dans un deuxième temps, elle ambitionne analyser l’offre de transport à Cotonou et étudier fondamentalement la mobilité des citadins pauvres. Elle propose enfin des solutions de politiques améliorantes afin de mieux intégrer la satisfaction des besoins de mobilité et d’accessibilité des populations défavorisées dans le système de transport urbain et d’y assurer plus d’équité. <p>Le recours à l'approche historique a permis d'analyser le processus de mise à l'écart des pauvres, tandis qu'une enquête individuelle de mobilité a permis d'étudier leurs habitudes de déplacement. Cette enquête a pris en compte un échantillon représentatif de 660 personnes pauvres âgées de 15 à 59 ans, issus de 4 quartiers très pauvres de Cotonou. Elle a été complétée par une démarche plus qualitative par l'administration de questionnaires semi-structurés à 20 enquêtés. La dernière démarche a consisté à investiguer le système de transports urbain dans ses trois dimensions (infrastructures, services de transport et aspects institutionnels) afin d'en saisir les contraintes et réalités.<p>Cette étude montre une expression de mobilité atypique des citadins pauvres. Les analyses entreprises sur les caractéristiques socio-économiques de cette population pauvre montrent un sous équipement en moyens de transport dans un contexte de difficulté d’accès aux transports publics. On note de rares utilisations du transport public, les déplacements sont courts, rares et s’inscrivent dans l’utile, il s’agit prioritairement des déplacements contraints. Mais ces habitudes coopèrent également avec des stratégies d’auto-emploi à domicile ou dans le quartier qui permettent ainsi à beaucoup de pauvres d’éviter les dépenses en transport. Les témoignages permettent de lire également les stratégies de gestion à moindre coût des déplacements lorsque les populations se résolvent à les mener :combinaison de la marche avec d’autres moyens, aides de proches, etc. D’autres logiques gouvernent également à certaines habitudes et qui sont plus culturelles avec des orientations liées au genre. Dans cette même mouvance, on note différents rapports des individus à l’espace et qui participent de la logique des courts déplacements dans les environs du domicile. Les habitudes de déplacement des pauvres participent d’un isolement qui n’autorise que fort peu leur contribution à la vie de la cité et à son développement. Dans ces conditions, leur sortie du cercle vicieux de la pauvreté est mise à l'épreuve.<p>D’un autre côté, le système de transport à Cotonou révèle des défaillances qui, à l’analyse, renforcent la pénibilité des déplacements des citadins pauvres. L’offre de transport évolue dans un désordre favorisé par la démission des puissances publiques et l’afflux dans le secteur de milliers d’opérateurs artisanaux qui gèrent en partie, exploitent et régulent le système. Le réseau routier est dégradé et faiblement revêtu alors que l’aménagement des routes bitumées et pavées n’intègre guère leur exploitation aisée et planifiée, par des services de transport public structurés. <p>L’ampleur des défaillances dans les divers compartiments de l’offre de transport ainsi que la pénibilité des conditions de déplacement des pauvres nécessitent impérativement un remède adapté. De là vient la prospection de plusieurs pistes pour l’amélioration du système de transport. Mais le fonctionnement de ces pistes nécessite à la fois un effort d’organisation et de régulation du système. D’où des analyses et suggestions pour un portage institutionnel adéquat. Mais l’opérationnalisation d’une telle option équivaut au réglage d’une suite de complexes défis.<p> / Doctorat en Art de bâtir et urbanisme / info:eu-repo/semantics/nonPublished

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