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Mantzikert et les Normands : les perceptions et les représentations des Byzantins dans la propagande antibyzantine des chroniqueurs italo-normands du 11e siècle

Bilodeau Gonthier, David January 2017 (has links)
La propagande italo-normande du 11e siècle ainsi que la bataille de Mantzikert sont deux sujets qui ont déjà été largement abordés par les historiens modernes. Toutefois, aucune étude n’a encore tenté de faire le pont entre ces historiographies divergentes en introduisant l’apport des sources normandes à l’étude historique de la bataille. Ce mémoire se propose donc de démontrer que la bataille de Mantzikert constituait un élément de propagande important de la culture historique italo-normande, et que cette culture historique fut une des premières à véhiculer une représentation négative des Byzantins. En effet, même si la première croisade marque traditionnellement l’apparition d’une vision négative des Byzantins dans l’historiographie latine, Aimé du Mont-Cassin, Guillaume de Pouille et Geoffroi Malaterra furent parmi les premiers chroniqueurs latins à donner une image négative des Byzantins qui s’articulait autour des notions de perfidie et d’absence de virilité. Ainsi, l’analyse des relations entre l’Orient et l’Occident au 11e siècle permet tout d’abord de voir comment est apparue cette animosité que les Latins avaient envers les Grecs, et surtout comment celle-ci précédait la première croisade en étant présente dans les chroniques italo-normandes. Ensuite, l’analyse de la culture historique italo-normande propose de comprendre comment les représentations négatives des Byzantins ont été conditionnées par le contexte de conquête de l’Italie méridionale alors que les Normands cherchaient à diffamer les Byzantins pour ainsi mieux légitimer leur conquête d’un territoire qui était historiquement byzantin. En dernier lieu, cette étude propose de revisiter la bataille de Mantzikert et de souligner comment cette dernière fut instrumentalisée par les ennemis de Byzance, et notamment par les chroniqueurs italo-normands qui voyaient en elle un excellent instrument de propagande permettant de justifier les conquêtes normandes en démontrant les vices et les faiblesses des Byzantins.
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Une étude des conceptions de l’opinion publique chez les chroniqueurs politiques et éditorialistes québécois

Bouthillette, Jean François 11 1900 (has links)
Dans les démocraties occidentales, la notion d’opinion publique occupe une place importante dans l’action des politiciens et le discours des médias. Elle y renvoie généralement à la somme des opinions individuelles des citoyens, aux résultats de sondages. Or, les limites de l’opinion publique ainsi conceptualisée apparaissent de plus en plus clairement aux chercheurs en sciences sociales, et cela jette un doute sur sa valeur comme guide des politiques publiques. Pour mieux comprendre la place de l’opinion publique dans le processus démocratique québécois, nous avons cherché à connaître les conceptions qu’en ont certains acteurs-clés : les chroniqueurs politiques et éditorialistes francophones du Québec. Au moyen d’entrevues, nous avons documenté leurs « théories profanes » à ce sujet, c’est à dire leurs façons de voir l’opinion publique et sa place dans le processus démocratique. L’exercice nous apprend que ces « commentateurs habituels » distinguent plusieurs formes d’opinion publique, de valeur inégale. Celle qui revêt le plus d’intérêt pour eux est une « opinion publique latente », qui intègre des dimensions d’intensité et de propension à changer. Ils jugent les sondages utiles mais insuffisants pour appréhender l’opinion publique; aussi l’interprètent-ils à partir de conversations et d’un certain « sens de l’opinion publique ». Selon eux, les médias peuvent influencer l’opinion publique, mais surtout influencer la tenue d’une délibération publique et la façon dont les décideurs lisent l’opinion publique. Ils estiment aussi pouvoir, par leur travail journalistique, favoriser l’émergence d’une opinion publique raisonnée, ce qui est conforme à leur idéal de démocratie participative. / The notion of public opinion is central to political action and media coverage of politics, in western democracies. It usually refers to the sum of all citizens’ individual attitudes, and to survey results. Yet, the limitations of public opinion thus conceptualized appears ever more clearly to scholars, calling into question its value as an input to the political process. In order to better understand the role of public opinion in the political process in Quebec, we have been seeking to understand how some important political actors — elite francophone political columnists and editorialists — view public opinion. By interviewing those journalists, we gathered their “lay theories”, i.e. the way they understand public opinion and its place in the democratic process. We found out that these pundits distinguish different types of public opinion, which are of unequal value to them. They are mostly interested in “latent public opinion”, a concept that includes dimensions of intensity and transformation potential of opinion. They believe surveys are somewhat useful, but incomplete tools for assessing public opinion. Therefore, they turn to other means of knowing it: conversations, and a certain “public opinion sense”. According to them, the media can have an influence on public opinion, but above all it can have an influence on public deliberation and on the way politicians view public opinion. Respondents also believe they can contribute, by their journalistic work, to the construction of a more considered public opinion — which is in tune with their ideal of participatory democracy.
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Une étude des conceptions de l’opinion publique chez les chroniqueurs politiques et éditorialistes québécois

Bouthillette, Jean François 11 1900 (has links)
Dans les démocraties occidentales, la notion d’opinion publique occupe une place importante dans l’action des politiciens et le discours des médias. Elle y renvoie généralement à la somme des opinions individuelles des citoyens, aux résultats de sondages. Or, les limites de l’opinion publique ainsi conceptualisée apparaissent de plus en plus clairement aux chercheurs en sciences sociales, et cela jette un doute sur sa valeur comme guide des politiques publiques. Pour mieux comprendre la place de l’opinion publique dans le processus démocratique québécois, nous avons cherché à connaître les conceptions qu’en ont certains acteurs-clés : les chroniqueurs politiques et éditorialistes francophones du Québec. Au moyen d’entrevues, nous avons documenté leurs « théories profanes » à ce sujet, c’est à dire leurs façons de voir l’opinion publique et sa place dans le processus démocratique. L’exercice nous apprend que ces « commentateurs habituels » distinguent plusieurs formes d’opinion publique, de valeur inégale. Celle qui revêt le plus d’intérêt pour eux est une « opinion publique latente », qui intègre des dimensions d’intensité et de propension à changer. Ils jugent les sondages utiles mais insuffisants pour appréhender l’opinion publique; aussi l’interprètent-ils à partir de conversations et d’un certain « sens de l’opinion publique ». Selon eux, les médias peuvent influencer l’opinion publique, mais surtout influencer la tenue d’une délibération publique et la façon dont les décideurs lisent l’opinion publique. Ils estiment aussi pouvoir, par leur travail journalistique, favoriser l’émergence d’une opinion publique raisonnée, ce qui est conforme à leur idéal de démocratie participative. / The notion of public opinion is central to political action and media coverage of politics, in western democracies. It usually refers to the sum of all citizens’ individual attitudes, and to survey results. Yet, the limitations of public opinion thus conceptualized appears ever more clearly to scholars, calling into question its value as an input to the political process. In order to better understand the role of public opinion in the political process in Quebec, we have been seeking to understand how some important political actors — elite francophone political columnists and editorialists — view public opinion. By interviewing those journalists, we gathered their “lay theories”, i.e. the way they understand public opinion and its place in the democratic process. We found out that these pundits distinguish different types of public opinion, which are of unequal value to them. They are mostly interested in “latent public opinion”, a concept that includes dimensions of intensity and transformation potential of opinion. They believe surveys are somewhat useful, but incomplete tools for assessing public opinion. Therefore, they turn to other means of knowing it: conversations, and a certain “public opinion sense”. According to them, the media can have an influence on public opinion, but above all it can have an influence on public deliberation and on the way politicians view public opinion. Respondents also believe they can contribute, by their journalistic work, to the construction of a more considered public opinion — which is in tune with their ideal of participatory democracy.

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