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Réécrire le trauma de l'avortement : Les armoires vides et L'événement d'Annie Ernaux

Mihelakis, Eftihia 05 1900 (has links) (PDF)
La répétition d'une même trame historique est un schème fondamental dans l'œuvre d'Annie Ernaux, puisqu'elle publie, en 1974, le roman autobiographique Les Armoires vides et, en 2000, le témoignage autobiographique L'Événement. Si, chez Ernaux, la nécessité de répéter se transpose dans la narrativisation en double d'un même événement traumatique (l'avortement), c'est qu'il n'est pas suffisant que le trauma soit écrit une seule fois. C'est à partir de cette constatation que nous nous proposons de penser la nécessité de réécrire le trauma comme moyen de le gérer. Réécrire le récit du trauma serait ainsi une façon de reprendre un événement du passé afin de le transformer, de l'amener au-delà d'une blessure initiale. Si la volonté de parler de choses indicibles ou honteuses sous-tend toute son œuvre, il s'avère que la critique littéraire a très peu étudié la question du trauma de l'avortement sous l'angle de la réécriture. En effet, peu travaillé, le doublet Les Armoires vides-L'Événement demeure négligé par la critique littéraire et c'est ce manque que notre mémoire cherche à pallier. Dans cette optique, notre volonté est de focaliser ce travail de réécriture sur le rôle insuffisant que joue la première version racontée du trauma de l'avortement. Recourant surtout au domaine de la psychanalyse et de l'histoire en ce qui a trait aux notions de trauma, de mémoire et de répétition, ce mémoire puise également certains éléments du côté de la philosophie et de la critique littéraire en ce qui concerne les notions de témoignage et de transmission/filiation. En nous appuyant sur les théories états-uniennes du trauma, ainsi que sur la posture de l'écriture ernausienne, nous démontrons que le travail que laisse entrevoir la réécriture n'est pas de l'ordre de la catharsis. Enfin, si les théories du trauma mettent en évidence l'importance d'autrui dans le récit du trauma, c'est pour mieux indiquer que toute tentative de survie dépend de cette présence au sein du témoignage. De plus, à cette nécessité de raconter le récit du trauma s'ajoute l'importance de le transmettre. Puisque Annie Ernaux croit que son témoignage autobiographique doit se construire à la jonction de l'intime et du public, elle envisage son témoignage comme un don au lecteur. C'est de cette façon qu'elle croit aller au bout de son événement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Annie Ernaux, trauma, avortement, réécriture, narration, temps
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Mademoiselle devient bourgeoise : l'ascension sociale féminine chez Émile Zola, Gabrielle Roy et Annie Ernaux.

Rousseau, Élisabeth January 1999 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Figurations d'un récit ambigu : éthique de la responsabilité chez Annie Ernaux, Élise Turcotte et Ken Bugul

Gendron, Karine 16 March 2024 (has links)
357581\u Ma thèse part du constat de la mise en scène abondante et répétée de différents types de récits (radiophoniques, journalistiques, littéraires, oraux, visuels) dans les univers narratifs de trois auteures contemporaines d’expression française : Annie Ernaux (France), Élise Turcotte (Québec) et Ken Bugul (Sénégal). Les figures du récit répertoriées dans leurs oeuvres rendent visibles les failles, les incertitudes et l’incomplétude de l’acte communicationnel qui en découle. Ma thèse s’est articulée autour de cette première question : pourquoi ces auteures mettent-elles en scène un récit défaillant puisqu’ambigu par le moyen même du récit ambigu que constitue l’oeuvre? Mon hypothèse a été d’y voir une forme d’éthique narrative : plutôt que de simplement relancer le constat postmoderne de la fin de l’autorité des récits (Lyotard), ces auteures se demanderaient quel récit écrire dans ce contexte et comment le faire. En montrant toute forme de récit comme étant fondamentalement ambigu, Ernaux, Turcotte et Bugul exposeraient en même temps aux lecteurs leurs propres productions narratives sous cette lumière, endossant ce caractère incontournable de leur récit et explorant par l’écriture ses limites, ses forces, ses enjeux et les moyens de sa prise en charge. Elles mesureraient ainsi la nature et l’ampleur de leur responsabilité quant aux effets potentiels de leurs récits sur autrui, forme d’éthique narrative que prône la philosophe américaine Judith Butler. Or, comment passer de l’analyse des figures du récit dans les oeuvres à la qualification de l’éthique narrative des auteures ? L’éthique littéraire se conçoit le plus souvent en regard des thématiques déployées dans les oeuvres, sans égard au travail poétique et énonciatif de l’écrivain, qui pourtant infléchit le sens donné à cette thématique. À ce propos, Altes et Daunais rappellent que le dessein de l’oeuvre ne repose que rarement sur une volonté d’intervention directe dans la société. Plusieurs chercheurs sur l’engagement littéraire contemporain (Gefen, Blanckeman, Bouju, Semujanga) avancent que les intentions d’un auteur relèvent d’un second degré perceptible dans le travail formel de l’oeuvre. Ma thèse situe donc l’éthique littéraire dans l’horizon d’une éthique narrative telle que conçue par Ricoeur, s’inscrivant dans la narration même de l’oeuvre, et portant les marques d’une réflexion de l’auteur quant à la forme idéale guidant sa conduite du récit en fonction de ses effets potentiels et imprévisibles sur autrui. Pour extraire des oeuvres cette éthique narrative, j’ai effectué une étude figurale de type longitudinale en analysant l’ensemble du corpus en prose des écrivaines choisies, afin de discerner les figures du récit récurrentes, les effets de système dans l’oeuvre complète et leur rapport avec la démarche auctoriale d’ensemble. Parmi les trois catégories principales de figures du récit (« récit-exposé », « récit-imposé », « récit-suggéré ») identifiées, celle du « récit-suggéré », récit le plus ambigu, est systématiquement idéalisée. Elle se démarque par son interprétation coopérative, sa constante réappropriation par autrui et son inachèvement souhaité. Elle provient généralement d’un personnage énonciateur intranquille qui souhaite rendre infiniment modifiable sa production narrative en regard de ses effets futurs imprévisibles. Se dégage alors un imaginaire du récit favorisant son ambiguïté et engendrant une problématisation de la responsabilité toujours partielle de son énonciateur. L’esthétique et les procédés textuels des oeuvres des trois auteures (intra-intertextualité, symbolisme, contradictions contrôlées des versions autobiographiques, réitération des thèmes par des genres et des styles variés) confirment que l’idéalisation figurée du récit ambigu renvoie aussi à leur pratique narrative, qui pourtant reste plus intelligible que ce que l’idéal chercherait à atteindre.
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L'ekphrasis photographique et le rapport au biographique chez Annie Ernaux et Patrick Modiano : le cas d'Une femme et de Chien de printemps

Morand-Dupuis, Marie-Hélène 24 April 2018 (has links)
L'objectif de ce mémoire consiste à comparer le rapport au photographique et au biographique dans l'œuvre d'Annie Ernaux et celle de Patrick Modiano. Nous pensons que ces deux auteurs ont une conception similaire de l'écriture qu'une telle étude, centrée sur Une femme et Chien de printemps, permet de mettre de l'avant. Notre analyse a révélé que ces deux œuvres remettent en question le caractère référentiel du photographique et du biographique. Les ekphraseis photographiques et la dimension biographique des textes soulignent l'impossibilité de récupérer le passé dans son intégralité. En plus d'interroger le rapport à l'objet photographique et biographique, les deux auteurs interrogent le rapport au sujet photographique et biographique. Le narrateur de chacun des récits s'assimile peu à peu au sujet dont il relate le vécu, de sorte que la dimension biographique des textes prend une tournure autobiographique. De plus, l'obsession des narrateurs pour les traces du passé et leur désir de ressusciter les êtres sans histoire les amènent à nier la perte qui est à l'origine de leur travail d'écriture. Ils sont cependant partagés entre ce désir et celui de témoigner de l'expérience de ces individus pour les sortir de l'oubli, désir qui implique une reconnaissance de la perte initiale. Enfin, les deux auteurs insistent sur la dimension collective du photographique et du biographique. Ils s'inspirent du caractère fragmentaire du photographique, qui rappelle le fonctionnement de la mémoire, pour proposer une alternative au récit traditionnel comme modalité d'écriture de l'Histoire. Ainsi, le photographique et le biographique dans leurs limites mêmes sont significatifs puisqu'ils permettent de livrer une représentation du passé qui est davantage de l'ordre de la recherche que de l'ordre de l'affirmation d'une vérité.
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"L'effarement du réel" : étude des lieux de tension entre réalité et fiction dans les récits de Marie-Sissi Labrèche et d'Annie Ernaux

Lepage, Pascale 18 April 2018 (has links)
Ce mémoire propose une étude des lieux de tension entre réalité et fiction dans les récits de Marie-Sissi Labrèche et d'Annie Ernaux. Les dispositifs paradoxaux, qui rendent ambiguë l'appartenance générique de ces œuvres, y sont interrogés sous différents angles. Le premier chapitre est l'occasion d'étudier la manière dont les textes exploitent les éléments paratextuels, notamment par la comparaison des différentes éditions des oeuvres. Les propos tenus par les auteures lors d'entrevues y sont également considérés. Dans le deuxième chapitre, les références culturelles et les éléments intertextuels sont envisagés comme des effets de réalité ou comme des lieux d'ambiguïté. Le troisième chapitre montre que les procédés autoréférentiels mettent en évidence le caractère fictionnel de l'oeuvre chez Labrèche, tandis qu'ils participent à l'effet de réalité chez Ernaux. Le dernier chapitre étudie le traitement de la temporalité dans les récits. En somme, l'hybridité générique qui caractérise le récit contemporain est mise en évidence.
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Écriture de la mémoire : le rythme des souvenirs dans Les années d'Annie Ernaux, suivi de Val-Jalbert en trois temps

Giguère-Hardy, Jessie 12 July 2024 (has links)
Ce mémoire en recherche-création se divise en deux parties, soit une réflexion et un roman. La partie réflexive *Écriture de la mémoire : le rythme des souvenirs dans* Les années *d'Annie Ernaux* se veut une analyse de la temporalité narrative du récit. Ce dernier relatant la vie de l'autrice dans une « auto-socio-biographie » s'étalant de 1941 à 2006 est marqué par plusieurs rythmes différents coexistant tous ensemble dans l'œuvre. Le premier chapitre traite de l'aspect linéaire de la narration et de l'impression de rapidité et d'empressement qui le caractérise. Le chapitre deux est une analyse de l'aspect cyclique du temps, possiblement un héritage de la société agricole qui a vu naître Ernaux, conférant un rythme plus lent à certaines parties. Le dernier chapitre se concentre sur l'aspect fragmentaire de l'œuvre, notamment, par l'utilisation des énumérations et des listes, et de comment ces deux procédés peuvent à la fois être un accélérant et un ralentissement du temps dans la narration. La partie création *Val-Jalbert en trois temps* est un roman à trois voix. L'intrigue se situe en 1921 dans le village de compagnie de Val-Jalbert au Lac-Saint-Jean. On y suit le quotidien de Rose-Alma, une jeune femme curieuse s'occupant de la maison familiale, de son père Gaudiose, l'un des plus vieux ouvriers du moulin de pâte à papier de Val-Jalbert, et de « l'esprit de l'eau » qui habite le cœur du village, la chute Ouiatchouan. La vie suit chacun un cours différent pour chacun des trois protagonistes : Gaudiose vit dans le passé où il peut chérir le souvenir de sa défunte femme, Rose-Alma suit le rythme des listes de tâches ménagères et l'eau avance toujours vers l'avant, éternelle. Pour Rose-Alma et son père, leur vie tranquille se voit bousculée lorsque Georges-Henri, un jeune homme érudit, entre dans leurs vies.
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"Sur la montagne nue" (texte de création) : suivi de L’écriture de l’autofiction à la troisième personne chez Gabrielle Roy, Marguerite Duras et Annie Ernaux et ses échos dans "Sur la montagne nue" (essai réflexif)

Royer, Anne-Julie 23 April 2018 (has links)
Sur la montagne nue est un recueil de huit nouvelles à la forme particulière: les textes sont divisés en paragraphes qui présentent, en alternance, deux voix, deux femmes distinctes. Ces femmes parlent d’elles-mêmes à la troisième personne du singulier. Il n’y a pas de dialogues, seulement des voix qui se donnent l’une après l’autre et qui se rejoignent par le biais de la mémoire. Il s’agit de nouvelles certes, mais elles ont été écrites pour la scène, pour des comédiennes, pour être entendues. De surcroît, les propos de ces textes sont généralement autofictionnels. Dans la partie théorique, je questionne le choix d’une narration à la troisième personne pour l’écriture de l’autofiction. Pour ce faire, je compare mon travail avec la pratique de Gabrielle Roy, Marguerite Duras et Annie Ernaux qui ont elles aussi, dans certains moments de leurs oeuvres, choisi ce type de narration pour l’écriture de soi.
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There's no place like home homemaking, making home, and femininity in contemporary women's filmmaking and the literature of the Métropol and the Maghreb /

Weber-Fève, Stacey A. January 2006 (has links)
Thesis (Ph. D.)--Ohio State University, 2006. / Title from first page of PDF file. Includes bibliographical references (p. 266-288).

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