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Habiter l'Arménie au Québec : ethnographie d'un patrimoine domestique en diasporaFourcade, Marie-Blanche 12 April 2018 (has links)
Notre thèse a pour objectif d'identifier le patrimoine domestique de membres de la communauté arménienne au Québec et d'analyser le rôle qu'il peut tenir dans la construction de l'identité diasporique à l'échelle individuelle et familiale. De prime abord, nous nous sommes intéressées à ce qui pouvait en définir les principaux jalons, c'est-à-dire les éléments de culture matérielle porteurs de signes explicites de l'appartenance arménienne. Le corpus de cinq cents objets, composé de biens de famille, de souvenirs touristiques et de produits culturels, révèle ainsi un alliage particulier qui exprime par ses formes et son iconographie, non pas une, mais des « arménités ». Qu'ils soient intégrés à la décoration de la maison ou qu'ils servent aux activités domestiques, lesdits objets contribuent à la réinscription spatio-temporelle des migrants dans leur pays d'adoption, comme à la reconstruction d'un territoire culturel à part entière. Ils participent de la sorte à renonciation d'une identité remodelée à l'image de l'expérience diasporique, accompagnant les informateurs dans leur entreprise, consciente ou inconsciente, de réenracinement. En définitive, dans les relations entretenues avec les objets, les individus contribuent à se forger un patrimoine qui est spécifique à la diaspora arménienne du Québec. Cette étude veut proposer une nouvelle approche de l'objet patrimonial, en soutenant qu'il relève davantage de l'être que de l'avoir, d'un processus que d'un résultat, d'une ethnoscopie que d'une relation statique au territoire et aux critères traditionnels de la consécration patrimoniale.
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Représentations de l'identité inuite canadienne et enjeux revendicatifs contemporains, 1970-2004 : des réflexionsDéry, Andrée-Anne 11 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2004-2005 / Depuis le début des années 1970, l'émergence de groupes d'intérêts inuits à travers l'Arctique canadien, dont plusieurs ont négocié et ratifié à ce jour des accords de revendications territoriales et d'autonomie gouvernementale avec leurs gouvernements, a contribué à rendre ardue 1 écriture d'une histoire inuite contemporaine dite « objective ». Ce contexte politique et revendicatif particulier a eu une incidence sur les discours touchant à l'identité des Inuits canadiens. Les représentations de leur identité, qu'elles aient circulé tant dans les sources émanant de leaders inuits, de gouvernements et de chercheurs universitaires, sont révélatrices des intérêts poursuivis et des causes défendues par chacun même si elles se veulent souvent un reflet objectif de la réalité. Cela pose par conséquent la difficulté pour tout acteur social de se dérober aux discussions politiques, éthiques et morales de son époque ou, en d'autres mots, au contexte sociohistorique de production. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Du projet d'études au projet de vie : une analyse des parcours universitaires chez les étudiants des Premières Nations du QuébecRatel, Jean-Luc 25 April 2024 (has links)
En lien avec le contexte historique de ségrégation sociale et la visée assimilatrice de l’éducation formelle qui leur fut imposée, les Autochtones du Québec ont longtemps été exclus de l’enseignement supérieur. De nos jours, ils connaissent des taux de diplomation en constante augmentation, mais maintiennent un écart persistant par rapport à la population non autochtone. Les données recueillies auprès de 23 étudiants et diplômés universitaires des Premières Nations du Québec et de 11 professionnels travaillant auprès d’eux nous ont permis de constater un motif commun aux différents parcours scolaires : étudier en vue de contribuer à l’amélioration du mieux-être chez les Autochtones, tant dans les communautés qu’à l’extérieur. Nos objectifs généraux sont de contribuer à une meilleure connaissance du phénomène des études universitaires chez les Premières Nations du Québec et comprendre le sens conféré par les étudiants des Premières Nations du Québec à leurs parcours universitaires. Plus spécifiquement, nos objectifs de recherche visent à : 1) Comprendre le rapport à l’identité et aux cultures autochtones chez les étudiants et diplômés des Premières Nations; 2) Comprendre les principaux facteurs expliquant le passage à l’université des étudiants des Premières Nations et comment se déroulent leurs parcours; 3) Connaître les projets et réalisations des étudiants des Premières Nations en lien avec leurs études universitaires; 4) Analyser l’environnement mis en place par les universités et les pouvoirs publics pour favoriser l’intégration des étudiants autochtones à la communauté universitaire. Notre thèse explique comment les parcours scolaires des étudiants universitaires des Premières Nations du Québec sont nettement influencés par leur rapport à l’identité et aux cultures autochtones et que cette influence donne lieu à des projets d’études qui prennent la forme de projets de vie en milieu autochtone (Blaser, 2004). Ces projets sont de nature collective et visent le mieux-être des Autochtones en général en plus des étudiants eux-mêmes, que ce soit dans les communautés ou à l’extérieur. Nous expliquons aussi comment les étudiants parviennent à combiner les apports de l’éducation autochtone à ceux de l’éducation occidentale, en lien avec la conception de la décolonisation de l’éducation telle que définie par Battiste (2013). Leur rapport à l’identité et aux cultures autochtones est analysé en tenant compte des rapports de pouvoir entre la culture majoritaire québécoise, elle-même en situation de minorité dans le contexte canadien (McAndrew, 2005). C’est donc en relevant les éléments caractéristiques des faces externe et interne de leurs cultures (Juteau, 1999) que nous saisissons cette influence dans leurs parcours scolaires et, plus généralement, dans leurs vies. Les étudiants et diplômés interviewés témoignent, chacun à sa façon, de l’ancrage de leurs parcours scolaires dans le modèle de l’université comme sphère publique démocratique (Giroux, 2002) en vue de développer le mieux-être chez les Autochtones. La plupart ont connu des expériences de travail et d’implication en milieu autochtone à différents moments de leurs parcours. On constate aussi que certains ne cherchent pas à ancrer leurs études dans le modèle des projets de vie, mais qu’ils vivent alors leurs cultures dans d’autres sphères d’activités. La plupart des participants sont des étudiants dont les parents n’ont pas fréquenté l’université (de première génération) et c’est dans la transmission d’un rapport favorable à l’institution scolaire que se trouve une partie de l’explication de leur passage à l’université, en lien avec la sociologie de Lahire (1995). Notre discussion poursuit la réflexion sur l’institution universitaire elle-même et sa métamorphose ayant permis à un nombre accru d’Autochtones de la fréquenter, dans l’optique de la multiversité (Kerr, 1967). Nous défendons un modèle de campus interculturel (Tanaka, 2003) conçu comme sphère publique démocratique dans le but de mieux répondre aux défis contemporains de la diversité ethnoculturelle dans les universités québécoises. / Quebec’s Indigenous peoples have long been excluded from higher education because of the historical context of social segregation and the assimilative aim of the formal education imposed on them. Today, that population is experiencing increasing graduation rates, but they are maintaining a persistent gap with the non-Indigenous population. The data collected from 23 Quebec First Nations university students and graduates, plus 11 professionals working with them, allowed us to see a common pattern in the different school pathways: study in order to improve the well-being of Aboriginal people within and outside the communities. Research general objectives are, first, to contribute to a better knowledge of the phenomenon of university studies among the First Nations of Quebec and, second, to understand the meaning conferred by Quebec First Nations students on their university studies. Research specific objectives are to: 1) Understand the relationship to Indigenous identity and culture among First Nations students and graduates; 2) Understand the main factors explaining the transition to university of First Nations students and how their pathways go; 3) Understand the projects and achievements of First Nations students in connection with their university studies; 4) Analyze the environment offer by universities and public authorities to help the integration of Indigenous students into the university community. This thesis explains how the educational pathways of First Nations university students in Quebec are clearly influenced by their relationship to Indigenous identity and culture, and how that influence gives birth to study projects in the form of life projects in an Indigenous environment (Blaser, 2004). These projects are of a collective nature and focus on the well-being of Indigenous peoples in general, in addition to the students themselves, whether in communities or outside. I also explain how students manage to combine the contributions of Indigenous education with those of Western education, in connection with the conception of the decolonization of education as defined by Battiste (2013). Their relationship to Indigenous identity and cultures is analyzed in relation to the power relationships between the majority culture in Quebec, which is, itself, a minority in the Canadian context (McAndrew, 2005). It is therefore by identifying the characteristic elements of the external and internal faces of their cultures (Juteau, 1999) that I capture this influence in their schooling and, more generally, in their lives. The students and graduates interviewed testify, each in their own way, the anchoring of their educational backgrounds in the university model as a democratic public sphere (Giroux, 2002) in order to develop the well-being of Indigenous peoples. Most have experienced work and involvement in Indigenous communities at different points in their lives. I also note that some do not seek to anchor their studies in the model of life projects, but they, then, live their cultures in other spheres of activity. Most of the participants are students whose parents have not attended university (so-called first generation) and it is in the transmission of a favourable relation to the school institution that is part of the explanation to their transition to university, in connection with the sociology of Lahire (1995). The discussion continues to reflect on the university institution itself and its metamorphosis, which has allowed an increasing number of Aboriginal people to attend it, in relation to the idea of multiversity (Kerr, 1967). I argue for an intercultural campus model (Tanaka, 2003) designed as a democratic public sphere in order to better respond to the contemporary challenges of ethnocultural diversity in Quebec universities.
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Le blanchiment de l'apparence : enjeux identitaires et pratiques corporelles dans un contexte contemporain : étude chez des femmes d'origine haïtienne de MontréalBordeleau, Lilianne 18 April 2018 (has links)
Ce mémoire de maîtrise vise à documenter et à expliquer le phénomène du blanchiment de l'apparence, celui-ci ayant été observé dans la communauté haïtienne de Montréal en 2010. Le blanchiment de l'apparence consiste en diverses techniques dont l'éclaircissement de la peau par l'utilisation de produits blanchissants, les transformations capillaires (produits défrisants, extensions de cheveux) ou encore le recours à la chirurgie esthétique afin d'obtenir des traits corporels fins. Dans le but de mieux comprendre les raisons explicatives du blanchiment de l'apparence, les discours de Montréalaises d'origine haïtienne ont été recueillis. Ce projet de recherche établit une relation entre le désir de se blanchir l'apparence et les séquelles entraînées par la période coloniale. Les préjugés de race et de couleur qui s'inscrivent dans la période coloniale sont présents encore aujourd'hui dans la communauté haïtienne et alimentent le besoin de se rapprocher corporellement des Blancs. De plus, le contexte de vie nord-américain modifie les perceptions des critères d'esthétisme présents dans la communauté haïtienne et entraîne un désir de se conformer aux normes de beauté en vigueur (axées sur le phénotype caucasien).
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Être Polynésien et Polynésienne au Canada et s'exprimer à travers la danse dans la région de MontréalLemay, Isabelle 18 October 2024 (has links)
Un mouvement d'affirmation et de renouveau identitaire mā'ohi ou autochtone s'est produit en Polynésie française à partir des années 1980 à travers une réappropriation de différentes pratiques culturelles comme la danse tahitienne, le tatouage ou la navigation traditionnelle. Ce mouvement de renouveau a aussi pris une dimension extraterritoriale puisqu'y participent aussi les Polynésiens vivant en dehors de la Polynésie française, soit en France hexagonale ou ailleurs dans le monde. La promotion de la culture polynésienne sur la scène internationale se fait notamment par la mise en valeur du *‘ori Tahiti* ou danse tahitienne à travers des spectacles, des compétitions de danse et une offre de cours de danse. C'est le cas dans la ville de Montréal où une école de danse et une troupe offrent des cours de danse tahitienne, en plus d'avoir organisé en 2017 et 2018 une compétition de danse, le *Heiva i Montréal*. Ces organisations ont également offert des prestations, en collaboration avec Tahiti Tourisme, lors du Salon du tourisme de Montréal. Ce mémoire s'intéresse aux Polynésiens habitant à Montréal, de façon temporaire ou permanente. Il en brosse un portrait d'ensemble, en s'intéressant aux raisons de leur venue à Montréal et à leur expérience de la ville. Il explore notamment le rôle que joue l'association des étudiants et des étudiantes de Polynésie française (AEPF) dans la communauté que forment les Polynésiens à Montréal. Il se penche ensuite sur les rapports que ces derniers maintiennent avec leur culture et la Polynésie française plus généralement ainsi que sur la réception réservée à la culture polynésienne dans leur terre d'accueil. Y sont alors discutées les notions d'« appropriation culturelle » et d'« appréciation culturelle » mises en avant par les Polynésiens et les Polynésiennes. Enfin, il explore différents aspects de la pratique du *‘ori Tahiti* par les Polynésiens à Montréal, laquelle permet l'affirmation de leur identité polynésienne. / From the 1980s onwards, French Polynesia witnessed a movement of affirmation and renewal of the Mā'ohi or indigenous identity, through the reappropriation of various cultural practices such as Tahitian dance, tattooing and traditional sailing. This revival movement has also taken on an extra-territorial dimension, involving Polynesians living outside French Polynesia, either in mainland France or elsewhere in the world. The promotion of Polynesian culture on the international scene is achieved in particular by promoting *'ori Tahiti* or Tahitian dance through performances, dance competitions and dance classes. This is the case in the city of Montreal, where a dance school and a troupe offer Tahitian dance classes, in addition to having organized in 2017 and 2018 a dance competition, the *Heiva i Montreal*. These organizations also offered performances, in collaboration with Tahiti Tourisme, at the Montréal tourism show. This master's thesis focuses on Polynesians living in Montreal, either temporarily or permanently. It paints an overall portrait of these migrants, focusing on their reasons for coming to Montreal and their experience of the city. It explores the role played by the French Polynesian Student Association (FPSA) in the community formed by Polynesians in Montreal. It then looks at the relationships that they maintain with their culture and French Polynesia more generally as well as the reception reserved for Polynesian culture in their host land. The notions of "cultural appropriation" and "cultural appreciation" put forward by Polynesians are then discussed. Finally, it explores various aspects of the practice of *'ori Tahiti* by Polynesians in Montreal, which enables them to assert their Polynesian identity.
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Être Polynésien et fréquenter l'université : l'expérience étudiante en Polynésie françaiseBoucher, Maude 10 June 2024 (has links)
Ce mémoire porte sur le passage des étudiants polynésiens à l'université afin de brosser un portrait de leur expérience universitaire dans le contexte (post)colonial de la Polynésie française, une collectivité d'outre-mer de la République française. La recherche s'intéresse plus précisément à l'expérience que vivent les étudiants polynésiens de premier cycle de l'Université de la Polynésie française, seule université publique du territoire et institution universitaire la plus fréquentée avec une population étudiante d'environ 3000 étudiants. Cette étude fait écho au constat du nombre relativement élevé d'abandons des études universitaires en Polynésie française par comparaison avec la France hexagonale et aux conséquences structurelles du manque de main-d'œuvre polynésienne qualifiée pour l'avenir de la Polynésie française -- qu'elle soit ou non indépendante par rapport à la France. Ce mémoire se divise en six chapitres dont trois chapitres analytiques. Il traite du bagage d'expériences avec lequel les étudiants polynésiens se présentent à l'université, lequel est notamment constitué de leurs expériences familiales et de leur parcours scolaire. Il s'intéresse aussi aux représentations auxquelles ces mêmes étudiants sont exposés et celles des divers acteurs du milieu universitaire à leur égard lors de leur passage à l'université ainsi qu'aux relations qu'ils entretiennent avec ces différents acteurs de l'institution universitaire. Enfin, ce mémoire tente de comprendre comment différents éléments du quotidien vécu à l'université participent à forger l'expérience des étudiants polynésiens. / This master's thesis examines the Polynesian students experience of university in the (post)colonial context of today's French Polynesia, an overseas collectivity of the French Republic. More specifically, the research focuses on the experience of Polynesian undergraduates at the University of French Polynesia, which is the most frequently attended university in French Polynesia, with over 3,000 students per year. This study echoes the relatively high number of university dropouts in French Polynesia compared to hexagonal France, and the structural consequences that this lack of qualified Polynesian workforce poses for the future of French Polynesia - whether or not it is independent from -- France. This master's thesis is divided into six chapters, three of which are analytical. It deals with the background of experiences that Polynesian students bring with them to university, which includes their family experiences and their educational background. It also looks at the representations to which these same students are exposed, and those of the various stakeholders in the university environment towards them during their time at university, as well as the relationships they maintain with the various stakeholders in the university institution. Finally, this thesis attempts to understand how different elements of everyday life at university help to shape the experience of Polynesian students.
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«Je suis DIAGUITA !» : la construction identitaire des Diaguita «sans terre» au ChiliLuna-Penna, Galo Antonio 19 April 2018 (has links)
À partir de l'année 2000, au Chili, commence un phénomène de revendication identitaire d'un groupe d'autochtones, les Diaguita. Jusque là, les chercheurs affirmaient que les Diaguita avaient disparu pendant la Conquête espagnole et que leur culture était digne d'entrer dans les musées. Cependant, après un long processus de revendication et de nombreuses demandes à l'État, les Diaguita ont obtenu leur reconnaissance comme ethnie officielle en 2006. Au Chili, ils sont ainsi le dernier peuple autochtone qui a obtenu gain de cause. Ce processus a surgi d'une manière parallèle dans les vallées de l'Huasco et celle d'Elqui avec quelques particularismes. Ainsi, à la différence de ce qui est arrivé dans la Vallée de l'Huasco, dans la Vallée de l'Elqui un groupe de personnes, de manière individuelle et sans se connaître, a demandé à l'État qu'il reconnaisse leur identité diaguita. Ce mémoire se propose d'expliquer ces différents processus. Il éclaire ainsi comment un groupe de personnes qui n'ont pas de liens de parenté entre elles et ne vivent pas dans la même communauté ou le même quartier, qui ne maintiennent pas non plus des contacts quotidiens entre elles, ont pu au même moment se sentir membres d'un même groupe, partager la même identité.
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Les dynamiques identitaires chez les métis-autochtones en Abitibi-TémiscamingueBégin, Élise 17 April 2018 (has links)
Ce mémoire s'intéresse aux individus d'ascendance mixte amérindienne et euro-canàdienne, en Abitibi-Témiscamingue, qui s'identifient en tant que Métis et se regroupent actuellement en communautés politiquement orgnanisées, dans le but d'obtenir une reconnaissance et des droits juridiques semblables à ceux qui ont été octroyés aux Métis de l'Ouest et, plus récemment, à ceux de l'Ontario, suite au jugement Powley en 2003. Malgré l'existence de plus d'une centaine de communautés métisses au Québec, le gouvernement provincial n'a accordé jusqu'à maintenant aucune reconnaissance légale aux Métis de la province. Ce contexte, dans lequel émergent de nouvelles identités, est un terrain propice à l'étude de l'ethnicité, des échanges et transferts interculturels historiques et contemporains qui sont au fondement de l'identité métisse, et de la compréhension de la manière dont se crée une « culture », comment elle s'articule à partir de la mémoire collective, se constitue en un patrimoine et met en place des stratégies pour se représenter aux autres et ainsi pouvoir exister comme entité culturelle. Mes séjours en 2007 et 2008 chez des familles membres des communautés métisses dans les régions de l'Abitibi et du Témiscamingue ont permis d'entrevoir deux types de communautés qui sont décrites et analysées dans ce mémoire : un premier type, que j'ai nommé « Métis-Algonquin » ou « Métis-Cri » selon leurs origines culturelles amérindiennes, est issu des unions entre Amérindiens algonquins et cris et des descendants européens francophones et anglophones, venus dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue pour la traite des fourrures et l'exploitation forestière. Non reconnus comme Indiens, ces individus métissés se sont unis, dans les années 1970 et 1980, à l'Alliance Laurentienne pour les Métis et Indiens sans statut afin d'obtenir une reconnaissance légale. Un second type, que j'ai désigné par le terme « Néo-Métis » pour souligner le caractère plus récent et renouvelé de ce type d'identification autochtone, est associé à des individus, arrivés dans la région comme colons dans la première moitié du 20e siècle, et dont les métissages sont antérieurs à leur installation en Abitibi-Témiscamingue. N'ayant en général pas reçu d'héritage autochtone, ceux-ci ont pris conscience de leurs origines mixtes que très récemment et se regroupent aujourd'hui dans le but de retrouver leurs racines amérindiennes, et d'obtenir des droits leur permettant de perpétuer leurs pratiques ancestrales. Il est question dans ce mémoire d'étudier, à travers les récits d'individus appartenant à différentes générations, la manière dont l'identité métisse se forme, se transforme et se transmet chez les individus et familles associées à ces deux types de communauté. Plus généralement, ce mémoire vise à mieux comprendre, d'un point de vue ethnologique, les communautés métisses de la région de l'Abitibi-Témiscamingue.
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Se construire et s'affirmer par les lieux : un regard sur les présences autochtones à MontréalComat, Ioana 20 April 2018 (has links)
MOTS CLÉS: Montréal, Québec, géographie culturelle, Loi sur les Indiens, Mouvement des centres d’amitié autochtones, lieu, sujet, récit. Cette thèse part du constat que la mise en œuvre de la Loi sur les Indiens enferme l’existence des Premières Nations dans l’espace hétérotopique des réserves, conditionnant ainsi les façons de penser, de s’identifier, mais aussi les relations avec et dans la ville. Postulant l’association consubstantielle entre autochtones et réserves, on ne s’étonnera donc pas d’une présence urbaine qui, aux yeux du gouvernement canadien, devenait d’abord synonyme d’exode rural, puis d’une nécessaire dissolution culturelle dans la société « d’accueil ». Dans l’optique de déconstruire ce cloisonnement idéologique des sociétés autochtones dans des territoires juridiques, la thèse s’intéresse à l’expérience des Autochtones à Montréal et spécifiquement à l’une des plus anciennes institutions de son paysage urbain, le Centre d’amitié autochtone. Afin de contribuer à reconstruire les représentations émises à l’égard des présences autochtones urbaines, nous proposons de restituer la mémoire de ce lieu à travers l’expérience de ceux qui en ont fait l’histoire, puis d’analyser la rhétorique du mouvement social porté par le Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec dont la visée transformatrice sera enrichie, dans un troisième temps, par un retour sur le témoignage d’individus plus ou moins extérieurs à celui-ci. La nature participative de cette recherche offre la possibilité de repenser l’appareil conceptuel généralement mobilisé lorsqu’il est question d’aborder l’expérience autochtone de la ville, tout en rendant visible le patrimoine historique et culturel caractéristique de la présence montréalaise. C’est ainsi que les acquis théoriques de la géographie culturelle, notamment à propos du triptyque lieu / sujet / récit, permettent d’enrichir un champ d’études émergeant, à savoir celui s’intéressant aux questions relatives aux autochtones en milieu urbain. / KEY WORDS: Montreal, Quebec, cultural geography, Indian Act, Native Friendship Centres movement, place, subject, narrative. This thesis is based on the fact that the Indian Act confines the existence of First Nations in the heterotopic space of reserves, thus not only conditioning their ways of conceiving and identifying themselves, but also their relationships with and within the city. On the premise of a consubstancial association between Aboriginals and Indian reserves, it is hardly surprising that urban Aboriginal presence had been seen by the Canadian government first as equivalent to rural exodus, then synonymous with a cultural dissolution within the ‘‘host’’ society. In order to deconstruct the ideological incarceration of Aboriginal communities in legally defined territories, this thesis explores the experiences of Aboriginal peoples in Montreal and, more specifically, with one of its oldest institutions, the Native Friendship Centre. So as to contribute in reconstructing the representations of urban Aboriginal presence, we propose firstly to restore the memory of this place through the experiences of those who made its history, secondly to analyze the social movement rhetoric carried by the Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec and thirdly, to enrich its goal of transformation by looking back on testimonials from people more or less external to the Centre. The participative nature of this research provides an opportunity to rethink the conceptual apparatus generally used to address the experiences of Aboriginal peoples in cities while rendering visible the historical and cultural heritage of Montreal’s Aboriginal presence. In this way, cultural geography’s theoretical perspectives, in particular the triptych place / subject /narrative, allows us to contribute to the emerging field of study concerned with Aboriginal people in urban areas.
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L'interprétation de la destruction inhérente à l'intention génocidaire en droit internationalSavard, Catherine 25 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 7 août 2023) / En droit international, le génocide se caractérise par une intention spécifique de détruire, en tout ou en partie, un groupe protégé. Cette intention spécifique a été au cœur de controverses importantes depuis la genèse du concept de génocide. Ce débat est particulièrement actuel de nos jours, alors que les notions de « génocide » et de « génocide culturel » sont invoquées notamment par plusieurs groupes autochtones afin de décrire les expériences vécues dans le contexte de sociétés coloniales. Le présent ouvrage questionne la nature de la destruction inhérente à l'intention génocidaire en droit international. En d'autres termes, cette destruction s'entend-elle strictement d'une destruction physique et biologique du groupe, comme le soutient une partie substantielle de la doctrine et de la jurisprudence, ou englobe-t-elle une forme plus large de destruction? En tenant compte des sources pertinentes du droit international en ce qui a trait à l'interprétation des traités, cet ouvrage conclut que la destruction inhérente à l'intention génocidaire s'entend non seulement d'une destruction physique et biologique, mais également de la destruction du groupe en tant qu'unité sociale. En effet, cette approche apparaît parfaitement cohérente avec le cadre interprétatif applicable en vertu de la Convention de Vienne sur le droit des traités. Nous soutenons également qu'une telle interprétation n'entraîne aucune violation du principe de la légalité. Enfin, une interprétation de la destruction inhérente à l'intention génocidaire qui inclut la destruction du groupe en tant qu'unité sociale a le potentiel de contribuer à une certaine décolonisation du droit international, dans la mesure où elle s'inscrit à contre-courant par rapport aux considérations hégémoniques et coloniales ayant présidé au développement du système juridique international moderne. / In international law, genocide is characterized by a specific intent to destroy, in whole or in part, a protected group. This specific intent has been at the heart of significant controversy since the genesis of the concept of genocide. This debate is particularly relevant today, as the notions of "genocide" and "cultural genocide" have been invoked by indigenous groups to describe their experiences within colonial societies. This thesis questions the nature of the destruction inherent in genocidal intent in international law. In other words, does this destruction refer strictly to the physical and biological destruction of the group, as a substantial part of the doctrine and jurisprudence argues, or does it encompass a broader form of destruction? Taking into account the relevant sources of international law relating to treaty interpretation, this thesis concludes that the destruction that is inherent to genocidal intent includes not only physical and biological destruction, but also the destruction of the group as a social unit. Indeed, this approach appears perfectly consistent with the interpretative framework provided for by the Vienna Convention on the Law of Treaties. Further, it is argued that such an interpretation does not entail any violation of the principle of legality. Finally, an interpretation of the destruction that includes the destruction of the group as a social unit has the potential to contribute to a decolonization of international law, insofar as it runs counter to the hegemonic and colonial considerations that have governed the development of the modern international legal system.
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