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L'été au Parc Belmont ; suivi de, Cartographies du pèreCharland, Thara 08 1900 (has links)
L’été au Parc Belmont est un recueil de fragments qui allie prose narrative, photographies d’archives familiales, écriture manuscrite et dessins. Le récit relate l’enquête d’une narratrice sur l’identité de son père et la difficile mise au tombeau de celui-ci. Dans ce projet d’exhumation du passé paternel, la parole phagocytante de la narratrice rassemble toutes les informations qu’elle peut trouver et demeure l’unique énonciatrice du récit. C’est dans une temporalité ressassante, mélancolique et non linéaire que se déroule l’intrigue; entre l’enfance du père le long de la rivière des Prairies, son adolescence à Cartierville et sa vie adulte dans une ville de banlieue, le présent de l’enquête vient faire irruption. Le recours à des archives familiales sous forme de photographies et de vidéos pour l’élaboration de ce recueil problématise le rapport entre le texte et l’image. Ainsi, les photographies sont utilisées de diverses manières : photos qui apparaissent dans le texte sans qu’on les convoque directement, photos dont est donnée une ekphrasis elliptique ou falsifiée, photos accompagnées de légendes détournées, etc.
Cartographies du père propose une réflexion sur les liens qu’entretiennent le topographique et le biographique dans les textes littéraires contemporains. Dans le cadre de cet essai, je m’intéresse à un corpus doublement mixte : québécois et américain, mais également narratif et graphique. L’étude porte plus exactement sur trois autrices et auteurs, soit Alison Bechdel (Fun Home : A Family Tragicomic, 2006), Hervé Bouchard (Harvey ou Comment je suis devenu invisible, 2009) et Catherine Mavrikakis (La ballade d’Ali Baba, 2014). Au-delà des rapports entre transmission et lieu, les textes de mon corpus sont liés par la mort du père, perte indépassable, événement toujours à investiguer pour les narratrices et narrateurs. Il s’agit non seulement d’analyser la manière dont ces textes thématisent l’absence paternelle ainsi que les difficultés et les apories de la transmission qui en découlent, mais aussi de quelles façons ils représentent le lieu, jouent avec l’espace de la page, mobilisent les outils de la cartographie et décrivent les trajets. Pour ces héritières et héritiers, la reconstruction d’un événement ou d’un passé familial passe nécessairement par une reconstitution du lieu, qu’il soit la campagne de la Pennsylvanie, la maison familiale des Bouillon ou le chemin entre Montréal et Key West. L’analyse de cette reconstitution du lieu informe le lecteur du rapport que l’héritier entretient avec la figure paternelle. Cartographies du père offre également une réflexion sur l’acte de raconter l’autre et sur les recours fictionnels inévitables que cette entreprise oblige. / L’été au Parc Belmont is a collection of fragments that combines narrative prose, family archive photographs, handwriting and drawings. In this story, the narrator is investigating her father’s identity. The narrator gathers all the information she can find and remains the sole enunciator of the story in her attempt to exhume the paternal past. The plot unfolds in an overwhelming, melancholy and non-linear temporality; between the father’s childhood along the Rivière des Prairies, his adolescence in Cartierville and his adulthood in a suburban town, the narrator’s investigation periodically bursts in. The use of family archives in the form of photographs and videos problematizes the relationship between text and image. Thus, photographs are used in various ways : photos which appear in the text without being directly referred to, photos which are given an elliptical or falsified ekphrasis, photos accompanied by diverted legends, etc.
Cartographies du père offers a reflection on the links between topography and biography in contemporary literary texts. In this essay, I am studying a corpus that is both Québécois and American, as well as narrative and graphic. The study focuses on three authors : Alison Bechdel (Fun Home : A Family Tragicomic, 2006), Hervé Bouchard (Harvey ou Comment je suis devenu invisible, 2009) and Catherine Mavrikakis (La ballade d’Ali Baba, 2014). Beyond the relationships between transmission and locales, the texts of my corpus are linked by the father’s death, an unsurpassable loss, an event that is yet to be investigated by the narrators. While this essay focuses on the way in which these texts thematize paternal absence –namely through the difficulties and shortcomings of the transmission resulting from this loss – it is also questioning the ways in which the authors represent various locales, play with the space of the page, mobilize mapping tools and describe routes. For these heirs, the reconstruction of a family event or history necessarily involves a reconstruction of the setting, whether it be the Pennsylvania countryside, the Bouillon family home or the road between Montreal and Key West. The analysis of the reconstruction of the locale informs the reader of the relationship that the heir maintains with the father figure. Cartographies du père also offers a reflection on the act of remembering and talking about another person and on the inevitable fictional shifts that this action provoke.
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