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Spiritualité et réalisme merveilleux dans la littérature caribéenne francophone: la (re)construction d'une identitéSacré, Sébastien Richard Ghislain 05 December 2012 (has links)
Si pour les ethnographes les mythes sont essentiels à la survie de toute société, cela pose problème quand on considère la Caraïbe et la rupture de l’esclavage. Une étude de la littérature antillaise réaliste merveilleuse nous montre que si les romans sont imprégnés par la spiritualité et le folklore, nous n’y trouvons aucun mythe des origines. Comment une société peut-elle subsister sans ces éléments fondamentaux ? Combinant une approche mythocritique à une mythanalyse des oeuvres d’auteurs antillais contemporains, nous émettons cette hypothèse : en s’inspirant de multiples héritages, ils se constituent une identité par la reconstruction de mythes spécifiquement
antillais.
Vu l’absence de romans antillais contemporains dans les études du magical realism et du réalisme merveilleux, notre première partie explore ce dernier concept pour en proposer une nouvelle catégorisation : le réalisme mystique. Notre deuxième partie examine les principes narratifs des romans en se demandant comment les auteurs parviennent à concilier un double héritage oralité/écriture et à sauvegarder leur identité. Notre dernière partie illustre enfin comment, par l’utilisation de schémas mythique spécifiques et un recentrement sur l’île natale, les textes mettent en place sa (re)mythisation.Cette étude permet la mise à jour de nouveaux paradigmes dans la littérature antillaise contemporaine. Elle montre comment le réalisme mystique est une modalité rattachée au magical realism qui, combinant réalisme historico ethnographique et folklore local, s’applique spécifiquement à la région des Antilles. Dépassant l’impossibilité théorique de transition de l’oralité vers l’écriture, nous révélons aussi que l’utilisation de l’ « oraliture » par les écrivains et le rôle de « guerriers de l’imaginaire » associé à certains d’entre eux propose une harmonisation oralité/écriture de même qu’une sauvegarde identitaire. Enfin, nous voyons qu’un certain nombre de romans réalistes mystiques proposent, outre une mise à distance de l’Afrique et de la France, un nouveau mythe originel centré sur la traversée de l’océan et un passage matriciel par la cale des négriers. Nous voyons également comment, loin de territoires d’acculturation comme les plantations, les auteurs développent une restructuration mythique de l’espace, notamment par une mise en valeur de la nature primordiale devenue propice à une renaissance identitaire.
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Spiritualité et réalisme merveilleux dans la littérature caribéenne francophone: la (re)construction d'une identitéSacré, Sébastien Richard Ghislain 05 December 2012 (has links)
Si pour les ethnographes les mythes sont essentiels à la survie de toute société, cela pose problème quand on considère la Caraïbe et la rupture de l’esclavage. Une étude de la littérature antillaise réaliste merveilleuse nous montre que si les romans sont imprégnés par la spiritualité et le folklore, nous n’y trouvons aucun mythe des origines. Comment une société peut-elle subsister sans ces éléments fondamentaux ? Combinant une approche mythocritique à une mythanalyse des oeuvres d’auteurs antillais contemporains, nous émettons cette hypothèse : en s’inspirant de multiples héritages, ils se constituent une identité par la reconstruction de mythes spécifiquement
antillais.
Vu l’absence de romans antillais contemporains dans les études du magical realism et du réalisme merveilleux, notre première partie explore ce dernier concept pour en proposer une nouvelle catégorisation : le réalisme mystique. Notre deuxième partie examine les principes narratifs des romans en se demandant comment les auteurs parviennent à concilier un double héritage oralité/écriture et à sauvegarder leur identité. Notre dernière partie illustre enfin comment, par l’utilisation de schémas mythique spécifiques et un recentrement sur l’île natale, les textes mettent en place sa (re)mythisation.Cette étude permet la mise à jour de nouveaux paradigmes dans la littérature antillaise contemporaine. Elle montre comment le réalisme mystique est une modalité rattachée au magical realism qui, combinant réalisme historico ethnographique et folklore local, s’applique spécifiquement à la région des Antilles. Dépassant l’impossibilité théorique de transition de l’oralité vers l’écriture, nous révélons aussi que l’utilisation de l’ « oraliture » par les écrivains et le rôle de « guerriers de l’imaginaire » associé à certains d’entre eux propose une harmonisation oralité/écriture de même qu’une sauvegarde identitaire. Enfin, nous voyons qu’un certain nombre de romans réalistes mystiques proposent, outre une mise à distance de l’Afrique et de la France, un nouveau mythe originel centré sur la traversée de l’océan et un passage matriciel par la cale des négriers. Nous voyons également comment, loin de territoires d’acculturation comme les plantations, les auteurs développent une restructuration mythique de l’espace, notamment par une mise en valeur de la nature primordiale devenue propice à une renaissance identitaire.
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Critical conditions refiguring bodies of illness and disability in francophone African and Caribbean women's writing /Ngue, Julie Christine Nack, January 2007 (has links)
Thesis (Ph. D.)--UCLA, 2007. / Vita. Includes bibliographical references (leaves 225-253).
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Évolution du personnage féminin chez quelques écrivaines des Caraïbes francophonesDorcé, Mylène Florence 10 1900 (has links)
Cette thèse porte sur l’évolution du personnage féminin, des points de vue physique, psychologique et social, dans vingt-deux romans publiés entre 1924 et 2012, par dix-neuf écrivaines issues des Caraïbes francophones, soit, de la Guadeloupe, d’Haïti et de la Martinique. Le corpus est divisé en trois tranches chronologiques, à savoir, les romans qui ont été publiés entre 1924 et 1959 (c’est-à-dire, la période qui correspond plus ou moins aux mouvements littéraires de l’Indigénisme et de la Négritude), puis les romans publiés entre 1960 et 1989 (ou la période qui coïncide avec la littérature de la dictature, la littérature de l’exil, et l’Antillanité) et, en dernier lieu, les romans qui ont été publiés entre 1990 et 2012 (durant la période qui équivaut à la littérature post-dictature, à la littérature migrante, et à la Créolité).
Après avoir situé les œuvres de notre corpus dans leur contexte historique, nous avons analysé celles qui tombent dans la catégorie des récits de soi, puisque plus du tiers des textes à l’étude, neuf sur vingt-deux, ont recours à cette stratégie narrative. En nous appuyant sur les théories de l’autobiographie et de l’autofiction, nous constatons qu’à travers les récits et le « je » subjectif des protagonistes, les écrivaines réécrivent en quelque sorte l’histoire d’un point de vue endogène. Les récits se transforment en terreaux fertiles qui donnent aux écrivaines l’occasion de contourner à loisir les règles du pacte autobiographique et de franchir allègrement la frontière entre le fictif et le réel, en utilisant diverses ruses auctoriales par l’entremise desquelles elles représentent la femme noire, dans une perspective qui se veut valorisante, tout en lui redonnant, de manière symbolique, la voix qui lui a été usurpée pendant la période esclavagiste.
L’analyse du personnage féminin démontre que la composante raciale demeure un facteur incontournable dans l’univers romanesque féminin des Caraïbes francophones. À l’appui des théories du personnage et d’études qui portent sur l’écriture des femmes, nous remarquons que, sur le plan physique, les écrivaines de la première génération ont surtout créé des héroïnes à la carnation pale, alors que les personnages féminins noirs sont secondaires, du point de vue actantiel. Cette tendance change progressivement dans les romans des écrivaines de la seconde génération qui incluent de plus en plus de protagonistes noires ou à la peau foncée qui sont au cœur de l’action. Au fil des ans, les écrivaines mettent davantage en scène des protagonistes qui illustrent avec acuité l’aspect multiethnique et multiracial des îles. Nous avons procédé à l’analyse psychologique du personnage féminin en nous basant sur les théories féministes. Si les héroïnes romanesques de la première génération d’écrivaines ont tendance à accepter leur sort avec résignation, celles de la seconde génération se battent avec acharnement pour s’émanciper des influences néfastes qui minent leur existence. Les héroïnes des romans contemporains vont encore plus loin dans leur lutte pour faire valoir leurs droits, en commettant souvent des actes qui sont jugés contraires à la norme. Sur le plan social, force est de constater que la race et la situation familiale des protagonistes durant leur enfance déterminent en grande partie la place qu’elles occuperont plus tard dans l’échelle sociale. Les éléments racial, physique, psychologique et social influent l’un sur l’autre et ont un grand impact sur l’issue de l’intrigue.
Notre étude porte également sur la nature des rapports du personnage féminin avec les personnages masculins. Une fois de plus, à l’appui d’éléments se rapportant, entre autres, à la théorie du personnage et aux théories féministes, nous avons classé les personnages masculins selon les catégories : du bon, de la brute, de l’infâme et du criminel, en fonction de leurs interactions avec les héroïnes romanesques. Au facteur racial, s’ajoute le lieu de l’intrigue comme déterminant de l’issue de l’histoire. Pour ce qui est des relations entre les personnages féminins, nous constatons qu’au cours des cent dernières années, ces relations évoluent d’une dynamique individuelle (alors que les héroïnes romanesques comptent exclusivement sur la loyauté de leur confidente), à une dynamique collective, alors que l’on constate de plus en plus l’emploi du topos de l’espace clos comme stratégie pour assurer, a priori, la protection (physique, psychologique, sociale) des personnages féminins en question. Notre analyse des substituts maternels démontre, entre autres, l’évolution de la figure grand-maternelle qui passe progressivement du statut d’aïeule mythique à celui d’éducatrice subversive, et à celui de protagoniste qui occupe une place prépondérante dans l’intrigue et au sein de son entourage. / This thesis focuses on the physical, psychological and social evolution of female characters, in twenty-two novels that were published between 1924 and 2012, by nineteen women writers from the French Caribbean, namely from Guadeloupe, Haiti and Martinique. The corpus is divided into three chronological brackets. The first chronological bracket consists of the novels that were published between 1924 and 1959 (or the period that more or less corresponds to the Indigenism and Négritude literary movements). The second chronological bracket consists of novels that were published between 1960 and 1989 (that is, the period corresponding to Dictatorship Literature, Exile Literature and Antillanité). The third and last chronological bracket comprises novels that were published between 1990 and 2012 (namely, during the period that corresponds to Post-Dictatorship Literature, Migrant Literature and Créolité).
After situating the novels in their historical context, we analyzed those that fall in the first-person narrative category, since over a third of the novels we are studying (nine out of twenty-two) use this narrative strategy. Drawing on autobiographical and autofiction theories, we find that through the subjective “I” of the protagonists’ stories, the women writers somehow rewrite history from an endogenous perspective. The narratives then become fertile grounds that allow the writers to subvert the rules of the autobiographical pact at their will, while merrily crossing the boundaries between truth and fiction. The women writers use various auctorial ruses through which they aim to represent the Black woman in a positive manner and symbolically give her back her voice, which was silenced during slavery.
Analyzing female characters demonstrates that race remains an inescapable factor in the French Caribbean fiction world. Using theories pertaining to fiction characters and women’s writing, we notice that from a physical standpoint, the women writers from the first generation mainly created fair-skinned heroines, while Black female characters were mostly represented as secondary personages. This practice progressively changed as women writers from the second generation created more dark-skinned and Black female characters that are front and center in the plots. Throughout the years, women writers showcase more and more protagonists which keenly illustrate the multiethnic and multicultural aspects of the islands. We proceeded with the psychological analysis of female characters, by using feminist theories. If the heroines created by the first generation of women writers tend to accept their fate with resignation, those created by the second generation of women writers relentlessly fight to free themselves from the negative influences that undermine their lives. The protagonists of contemporary novels go even further when they fight for their rights, and often act in ways that are considered to be against the norm. On the social front, the race and the family situation of the protagonists during their childhood will play a great part in the position they will hold in the socioeconomic ladder, later on. The racial, physical, psychological and social components intersect and have a certain influence over one another, as they also play a significant role in the ending of the story.
Our study also focuses on the nature of the interactions of female characters with male characters. Once again, using elements pertaining to the theories of fiction characters, we ranked the male characters in the following four categories: the good male characters, the bullies, the wicked and the criminals, with respect to the types of relations they sustain with the heroines. Along with the race factor, the location of the plot also has an impact on the ending of the story. When focusing on the types of relations that occur strictly among female characters, we note that these relations have evolved from an individual standpoint in the early-years novels (while the heroines exclusively relied on the loyalty of their confident), to a collective one, as women writers increasingly rely on the use of the topos of the closed space, as a strategy that a priori ensures the (physical, psychological, social) safety of female characters. Among other things, our analysis of mother substitutes shows the evolution of the grand-mother figure, which progressively transitions from mythical ancestor to subversive educator, then to a leading character who takes centre stage in the plot, and has a good standing among the members of her entourage
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