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La part narrative du Journal de Witold GombrowiczArchambault, Philippe January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à décrire et à analyser les récits -la part narrative -du Journal de Witold Gombrowicz afin de dégager les spécificités formelles et les enjeux de l'art narratif du diariste. Prenant place dans un ensemble textuel dominé par le mode/genre discursif, le récit est appelé à remplir des fonctions précises: l'usage qu'en fait l'écrivain laisse transparaître des motifs liés à une stratégie interlocutoire, à la représentation de soi et à l'interprétation du réel. La manière dont Gombrowicz exploite les différentes ressources du genre narratif n'est ni anodine ni gratuite, puisque les variations énonciatives, créées par l'alternance entre le discours et le récit, donnent à lire un jeu avec la Forme, aussi conscient que concerté. Une étude des diverses formes narratives du Journal et de leur dispositio -la façon dont elles sont réparties et organisées -permet de découvrir deux types de liaisons et d'interactions existant entre plusieurs récits, mais aussi entre la part narrative et la part réflexive-argumentative de l'ensemble. Le premier est d'ordre formel et se réalise à la faveur d'une imbrication textuelle et d'une hybridité générique (discours/récit) généralisée. Le second a trait au contenu -à l'objet, à la matière de l'écriture -et s'opère par le biais de correspondances thématiques. Ces deux types de liaisons et d'interactions énonciatives font place à un jeu interprétatif permettant au diariste de composer des variations sur un même thème. Par ailleurs, une analyse du statut autobiographique du Journal et des différents genres de récits qu'il renferme nous conduit à reconnaître un processus de fictionnalisation. Ce dernier se décline et s'observe sous trois aspects: l'ambiguïté référentielle, le traitement fictionnel de soi et la facture stylistique des récits -les procédés poétiques à l'oeuvre dans la mise en récit. Par la fictionnalisation, Gombrowicz donne voix à son projet de se créer, de s'expérimenter entre et parmi les hommes, et à son désir de pénétrer, et de nous faire pénétrer, un autre ordre de vérité -celui de l'être aux prises avec le réel -, s'inscrivant en marge de la « réalité des faits » et de la dichotomie du vrai et du faux. Puis, en considérant ce que réalise le récit dans son interaction avec la part discursive de l'oeuvre, il est possible d'y cerner trois grands rôles, soit les fonctions argumentative, biographique et agonistique. Il apparaît que certains récits du Journal ont pour tâche d'illustrer les idées du diariste, de les mettre en lumière et en perspective, en les intégrant à son histoire personnelle, à sa biographie. Par la voie narrative, Gombrowicz lie les grandes problématiques de son oeuvre à son vécu, jetant un pont entre le discours intellectuel et le langage ambivalent du corps, celui du désir, des passions et des affects. Le récit prend le relais là où le discours est jugé insuffisant, en prenant en charge ce qui excède ce dernier, en portant à l'écriture la dimension conflictuelle et agonique de l'existence de l'écrivain. À l'issue de notre réflexion, nous pouvons affirmer que le récit, loin de se borner à « raconter une histoire », est axé sur une complexification et une problématisation du vécu. Plus qu'à des impératifs d'ordre esthétique (de forme, de composition), les récits du Journal répondent à des exigences d'ordre éthique, à un souci permanent de justesse, d'équilibre et de nuance. Ils permettent à Gombrowicz d'opposer au discours raisonné la résistance du réel, le « dire » au « vivre », mais aussi de soumettre son image -son ethos -d'écrivain, et l'autorité qui s'y rattache, à la part de contradictions, de conflits et d'échecs que comporte son existence. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gombrowicz, Journal, Énonciation, Récit, Discours, Forme, Genre, Fonction.
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La signification au seuil du chaos : pour une sémiotique du savoir-fantastique dans Cosmos de Witold GombrowiczSoyeux, Alexandra January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire entend démontrer que le roman Cosmos de Witold Gombrowicz, interprété à la lumière du concept de sémiosis chez Peirce, met en scène un processus d'acquisition du savoir qui doit s'opérer à l'intérieur d'un signe imaginaire, l'icône. De ce fait, en tant qu'il est la représentation d'un sens réalisé au coeur de l'irrationnel, hors des cadres logiques et naturels, le roman crée un effet fantastique en jouant avec le statut réel ou irréel du sens produit. C'est pourquoi ce mémoire se propose également d'établir que Cosmos appartient au récit fantastique, dont l'effet est tributaire du mouvement sémiotique de la pensée accomplie dans l' hypoicône. La sémiosis apparaît dans le texte sous la forme d'une quête de signification, selon laquelle le narrateur s'efforce de construire la réalité chaotique qui constitue son univers. Ce mouvement, entre le chaos et l'organisation des signes, s'inscrit dans l'écriture à la façon d'un musement, à partir duquel s'instaure une sémiosis dont le déplacement s'effectue dans le champ de tension entre le doute et la croyance. Immergé dans un monde marqué par la perte de la transcendance (que cette perte concerne Dieu, le signe ou la Forme), le personnage est incapable de fonder à partir des phénomènes une connaissance objective du réel. C'est en plongeant sa conscience au coeur d'un imaginaire subjectif et intime qu'il parvient à fabriquer une signification fantastique de son microcosme, laquelle consiste en l'expression d'un désir innommable et non communicable. Repliée dans une conscience privée, cette image du désir ne trouve pas de lieu de partage et ne parvient donc pas à signifier sur le plan social. Enfin, la sémiosis accomplie dans l'hypoicône génère un effet fantastique, puisque ses indéterminations sont à l'origine de l'ambiguïté propre aux sentiments d'angoisse et d'étrangeté. Dans Cosmos, ces sentiments, dépourvus de surnaturels, se manifestent dans l'homme et le réel quotidiens, c'est-à-dire à partir d'une réalité normale sur laquelle on ne peut plus porter avec certitude un regard objectif. Le désir intime du personnage et son univers, animés du démoniaque gombrowiczéen, ouvrent le roman à l'inhumain et au surnaturel (interprété ici comme un au-delà du langage). À l'issue de notre réflexion, nous pouvons conclure que Cosmos illustre l'interdépendance nécessaire du savoir et de l'imaginaire, qu'il oppose d'un même geste en interrogeant la validité d'une connaissance acquise au sein d'un espace fantastique. Le savoir repose sur une logique de l'irrationnel et sur un désir intime qu'il tend à neutraliser, lesquels à leur tour discréditent cet acquis. L'hypoicône et le fantastique sont étroitement liés en ce qu'ils soustendent
un dépassement et un décentrement, dans l'imaginaire, des codes et des symboles sociaux. Ainsi dégagé de toute censure, leur mouvement rend possible, sur la scène de la représentation, l'expression de l'innommable et de l'inédit, grâce à laquelle la pensée et le savoir collectifs peuvent se renouveler. Somme toute, le roman établit qu'il n'y a pas de connaissance exempte d'imaginaire et de sensualité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Icône, Imaginaire, Fantastique, Gombrowicz, Sémiotique.
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La dialectique immaturité/maturité dans les romans Ferdydurke de Witold Gombrowicz et La vie est ailleurs de Milan KunderaHudon, Laurie January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à comparer la manière dont Witold Gombrowicz et Milan Kundera conçoivent la dialectique immaturité/maturité, afin de dégager la portée critique qu'elle comporte. Parce qu'ils mettent en scène des personnages qui éprouvent un sentiment de fascination-répulsion à l'égard de leur propre immaturité, et oscillent constamment entre un profond désir d'autonomie et un besoin viscéral d'adhérer à des formes établies, les romans Ferdydurke et La vie est ailleurs explorent les paradoxes de l'homme moderne: ne pouvant plus compter ni sur la transcendance ni sur des traditions ancestrales, ce dernier se retrouve piégé dans un monde qui lui semble de plus en plus énigmatique. Une étude comparative de la dialectique immaturité/maturité -sur les plans psychologique, anthropologique, poétique, biologique et socio-historique, -permet de découvrir le regard que ces romanciers centre-européens posent sur le monde moderne. Malgré les nombreuses similitudes existant entre l'oeuvre de Gombrowicz et celle de Kundera -ces derniers mènent un combat pour libérer l'écriture romanesque de tous les discours idéologiques et illusions esthétiques qui empêchent l'écrivain de rendre compte avec lucidité du monde réel -, il demeure que ces romanciers accordent une valeur différente aux notions d'immaturité et de maturité. D'une part, pour Gombrowicz, l'immaturité revêt deux significations opposées: la première, puisqu'elle traduit l'inaccomplissement naturel de l'homme, est synonyme d'anti-forme et devient un moteur de la subversion des lieux communs et des idées établies; la seconde, parce qu'elle est imposée par le monde extérieur et qu'elle camoufle tout ce qui est informe sous une fausse maturité, emprisonne l'homme dans une forme qui ne l'exprime pas totalement. D'autre part, chez Milan Kundera, l'immaturité désigne l'attitude de ceux qui, déterminés à gommer la complexité du monde, se créent un univers parallèle dans lequel les imperfections de la vie sont totalement évacuées, ou encore adhèrent à des mouvements idéologiques proposant une vision réductrice de la réalité. Au terme de notre recherche, il est permis d'affirmer que la principale différence existant entre la manière dont ces deux romanciers centre-européens conçoivent l'opposition entre l'immaturité et la maturité réside dans le fait que, contrairement à Gombrowicz qui estime que l'homme est à la fois immature et mature et s'efforce, notamment dans Ferdydurke, de rendre compte du chaos qui habite chaque individu, Kundera condamne avec véhémence tout ce qui a trait à l'immaturité et aspire à faire du roman le genre par excellence de la maturité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Immaturité, Maturité, Roman, Modernité, Individu, Jeunesse.
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Vie ou mort de l'homme-signe dans La pornographie de Witold Gombrowicz et Le naufragé de Thomas BernhardDesrosiers, Israël January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire se présente comme une réflexion qui vise à démontrer que le développement de la conscience, qui est analogue à l'avancement du signe peircien, nécessite la participation de l'altérité sous peine de conduire au dépérissement de l'identité. L'altérité amène à la conscience un non-dit qui, une fois rendu présent, entraîne l'altération et la disparition de l'identité ou, au contraire, l'amène à se développer indéfiniment. Tel est l'enjeu des personnages principaux des romans La pornographie de Witold Gombrowicz et Le naufragé de Thomas Bernhard, en l'occurrence le narrateur Witold Gombrowicz et le narrateur anonyme. L'ensemble de ma réflexion se déroule en trois temps. Le premier chapitre, Pour une sémiotique du récit de soi, reconstitue les événements marquants qui ont fondé les enjeux des oeuvres littéraires étudiées qui sont fondamentaux pour la présente recherche, à savoir, pour Gombrowicz, l'expérience de l'altérité apportée par l'exil, et pour Bernhard, l'isolement et la résistance à l'intérieur de la culture autrichienne. Les difficultés inhérentes à leurs expériences illustrent comment chez ces auteurs le sujet perçoit le monde et comment il essaie de se définir à l'intérieur de cette représentation. Au second chapitre, Écriture de l'altérité, la théorie du signe de C.S. Peirce permet d'analyser La pornographie et Le naufragé afin de saisir les actions et les modalités reliées à l'acceptation et au rejet de l'altérité chez les deux narrateurs. Le troisième chapitre, L'icône, lieu de la relance ou de l'entropie du signe, examine de façon comparative le développement diégétique des deux romans par la notion peircienne de l'icône face à l'acceptation ou le rejet de l'expérience de l'altérité qui modifie rétroactivement la perception et l'identité des narrateurs des deux romans. La notion de l'icône permet de comprendre pourquoi le récit de l'un s'inscrit comme une promesse d'ouverture alors que celui de l'autre traduit un échec et une fermeture de la conscience. Au terme de la présente réflexion, il est permis d'affirmer que l'acceptation ou le rejet de l'altérité provoque d'importants changements chez les narrateurs, tant sur le plan de la perception et de la représentation du monde que de l'identité. Le personnage narrateur de Gombrowicz assume l'expérience de l'altérité y trouvant une opportunité de se confronter à la réalité et de reconstruire son identité; au contraire, celui de Bernhard s'engage dans une tentative de résistance pour protéger son individualité en s'acharnant à épurer sa perception du monde de tous changements possibles issus de l'altérité, combat à la fois ardu et fatal puisqu'il conduit inévitablement à la figure du suicide. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Altérité, Icône, Identité, Sémiotique, Signe.
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Moi, mon double et l'autre(-moi) : du journal de Gombrowicz au texte dramatique dans le cadre d'une réflexion sur la dramaturgie de l'intérioritéCardona, Melissa 05 1900 (has links) (PDF)
Nous proposons, dans ce mémoire qui s'articule autour de la dramaturgie de l'intériorité, un survol des différentes modalités de l'écriture d'un nouveau je qui, mi-biographique, mi-fictif, appartient à un auteur. Nous explorons les composantes d'une écriture qui est sous-tendue par le pacte autobiographique de Philippe Lejeune et qui tient lieu de gage d'authenticité. Cette annonce au lecteur se veut le premier pas vers la connaissance de soi par le biais de la communication avec l'autre. Notre mémoire donne à lire deux versants de l'engendrement dramaturgique du moi à partir de deux types de matériau intime. Notre mémoire-création est construit à partir de l'adaptation subjective d'un objet intime extérieur à soi, littéraire, alors que notre mémoire d'accompagnement fait état de l'utilisation du matériau biographique chez les auteurs de théâtre autofictionnel. Le mémoire-création s'est orienté à partir du Journal de l'auteur polonais Witold Gombrowicz. Nous introduisons notre travail par un volet biographique qui sert de pacte à la suite duquel nous proposons trois laboratoires d'écriture dramaturgique dans lesquels nous cherchons à transmettre l'intériorité de notre sujet/objet. Moi, mon double et l'autre(-moi) compte trois courtes pièces de théâtre précédées de préfaces explicatives concernant notre démarche d'adaptation. Les résultats de la recherche biographique ont guidé notre perception critique du matériau original et ont trouvé place dans la création. Nous avons choisi de rendre hommage au caractère autocritique de l'auteur qui pratique la démultiplication de sa propre pensée afin de couvrir et de dominer tous les discours possibles. Moi, mon double et l'autre(moi), réitère le monologue du Journal en donnant parole à l'esprit faible. Nous verrons que notre projet d'adaptation recoupe des questions auxquelles sont confrontés les dramaturges de l'autofiction et que la transposition symbolique des références biographiques s'inscrit dans la thématique de réification artistique du mémoire d'accompagnement. En regard de l'autofiction, l'analyse des textes dramatiques s'attarde à l'écriture de la fictivité vécue retrouvée dans trois œuvres québécoises. Rêves de Wajdi Mouawad, Le vrai monde? de Michel Tremblay et L'Inoublié ou Marcel Pomme-dans-l'eau: un récit-fleuve de Marcel Pomerlo, appartiennent à ce que nous caractérisons avec Jean-Pierre Sarrazac (1989) de dramaturgie du moi en mettant l'accent sur un protagoniste-auteur. Cette recherche sur le dévoilement d'un nouveau je passe par la symbolisation de la quête identitaire de l'auteur et a des reflets de narcissisme (le moi obsessionnel). La réflexion sur les manifestations de la dramaturgie de l'intériorité cherche à s'inscrire dans le mouvement de l'Intima Theatern de Strindberg. Dans l'infiniment petit, l'intimité, trouver l'infiniment grand : l'exposition du moi pour un théâtre de l'Autre, un théâtre du Monde.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Dramaturgie de l'intériorité, théâtre intime, Witold Gombrowicz, les auteurs du moi
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