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Philosophies, cultures politiques et représentations de l'Autochtone aux États-Unis et au Canada, 18e et 19e sièclesBergeron, David January 2015 (has links)
Cette thèse vérifie l’effet d’une philosophie sur la représentation historique d’une réalité sociale, et ce des lendemains de la Révolution américaine jusqu’à l’aube du XXe siècle. Cette représentation concerne l’Autochtone, son rapport au contexte et à l’État. Comment la culture politique des cadres étatsunien et canadien respectivement mène l’élite s’y inscrivant – soit celle concernée par la question -, de 1783 à 1900, à se représenter la réalité amérindienne et son rapport au contexte social et à l’État? Aux États-Unis, projet libéral et individualiste, l’élite réfléchit l’Autochtone en fonction de fins libérales, raison d’être des institutions. L’individualisme balise la pensée; l’Autochtone n’est respecté et reconnu collectivement qu’en tant qu’il n’affecte point la téléologie du cadre. L’Amérique du Nord britannique voit les nécessités impériales, plus tard nationales, fonder la réflexion. Elles définissent la place lui revenant dans ce projet, celle déterminée par l’autorité gouvernant sa réalisation, laquelle doit alors préserver son contrôle sur l’Amérindien. En fonction d’un ordre est-il pensé.
Cette étude le confirme. Méthodologiquement centrée sur l’analyse de la réflexion d’élites politiques et juridiques, la différence entre une représentation fondée sur des impératifs libéraux et une centrée sur des notions d’ordre et d’étatisme y est appréhendée. Le cadre américain oppose un individualisme à une reconnaissance légale de la tribu. Le premier devra primer, signifiant l’américanisation de l’Autochtone, car la loi et le politique doivent, pour le colon, servir la finalité territoriale. Le cadre britannique s’élabore sur une réflexion fondée sur des impératifs d’ordre. La réalité et la place des collectivités sont réfléchies, définies et déterminées par une autorité légitimée sur une tradition. Elle gère le contexte, ses éléments, comme les tribus, pour s’assurer d’un développement ordonné. L’Autochtone n’est pas impérativement individualisé, mais plutôt collectivement protégé, gouverné et ségrégé. Son contrôle passe avant son individualisation, l’ordre devant baliser le développement. Ainsi s’élaborent deux pensées au sujet de l’Amérindien, formatées à l’intérieur des pôles individu/collectivité.
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