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Spinoza et l'idée de toléranceSimard Delisle, Guillaume January 2010 (has links) (PDF)
Dans ce mémoire, nous voudrions démontrer que Spinoza n'est pas (contrairement aux idées toutes faites) un apologiste de la tolérance religieuse, car il juge que l'idée de tolérance appartient à une conception erronée de la religion. La tolérance religieuse est le fait de tolérer un mal: l'hérésie. Cette idée repose donc sur le préjugé que la religion a pour fonction d'unifier les hommes autour de croyances orthodoxes. Or, pour Spinoza, les représentations religieuses sont nécessairement hétérodoxes puisqu'elles dépendent partiellement de l'imaginaire individuel. De plus, la religion n'est pas un discours visant à répondre à des questions théoriques. Son objectif est plutôt d'unifier le corps social en instituant des normes intersubjectives. Spinoza établit également une corrélation directe entre les conflits religieux et cette mécompréhension du phénomène religieux. En faisant miroiter l'idéal d'orthodoxie, les théologiens ont détourné la religion de son véritable objectif, qui est de soumettre les hommes à des règles imaginaires dans un but politique. Le premier chapitre contient une analyse de l'épistémologie spinoziste. Nous y comparons la pensée rationnelle et la croyance, et tirons la conclusion que cette dernière est nécessairement multiple, thèse qui contribue à la réflexion sur la nature et la fonction de la croyance religieuse qui fait l'objet du troisième chapitre. Le deuxième chapitre vise avant tout à expliquer pourquoi l'idée de tolérance est absente dans l'Éthique de Spinoza. Nous y présentons les critiques des dogmes fondamentaux qui entourent la question du salut, laquelle est au coeur du débat sur la tolérance. Nous abordons principalement les critiques spinozistes du libre-arbitre, du péché originel et de l'immortalité de l'âme.
Le troisième chapitre porte essentiellement sur la pensée politique de Spinoza. Nous y abordons le rôle pratique de la religion et de l'imagination, ainsi que la question du rapport entre le théologique et le politique. Nous mettons notamment en lumière le fait que la constitution d'une Église orthodoxe nuit considérablement à la puissance de l'État. Le dernier chapitre présente le combat qu'a livré Spinoza contre l'idéal d'orthodoxie religieuse. Nous exposons les grandes lignes de sa méthode d'interprétation de l'Écriture et les conclusions qu'il tire de sa lecture de la Bible quant à la fonction, au contenu et à l'autorité politique de la religion. Notre principal objectif est d'étudier à nouveaux frais, de façon aussi détaillée que possible, la contribution historique et philosophique de Spinoza à propos de l'idée de tolérance, en nous appuyant sur les textes eux-mêmes. Nous croyons que ses réflexions sont toujours actuelles et qu'elles peuvent nous éclairer sur le rôle et les responsabilités de l'État de droit moderne en ce qui concerne les pratiques religieuses. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Spinoza, Tolérance, Politique, Religion et Herméneutique.
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Violence au féminin en juges 4-5 : entre normativité et subversion du genreLétourneau, Anne January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire est un projet d'exégèse biblique féministe. Il a pour objet les personnages féminins de Déborah et de Yaël dans les chapitres 4 et 5 du livre des Juges. Ces femmes font figure d'exception dans le livre des Juges dont les nombreux personnages féminins sont surtout des victimes. En effet, Déborah et Yaël exercent violence et/ou pouvoir: l'une en raison de son leadership pluriel auprès du peuple d'Israël et de son armée; l'autre en tant que meurtrière de Sisera, le chef de l'armée cananéenne. Elles apparaissent toutes deux dans le récit de Jg 4 et le chant de Jg 5, deux versions de la même histoire. Ce mémoire s'inscrit à la suite des travaux de Bal (1988; 1995) sur les rapports entre genre féminin et meurtre en Jg 4-5 et s'inspire de la théorie de la performativité du genre de Judith Butler (2006). Il porte précisément sur les thématiques du genre, de la violence et du pouvoir, et a pour but de cerner les représentations du genre féminin déployées par Déborah et Yaël à travers leurs actes violents et leurs gestes de souveraineté. Deux hypothèses sous-tendent un tel projet. D'abord, l'acte violent, et par extension le geste de souveraineté, sont le véhicule de contenus genrés. Ensuite, bien que l'idéologie patriarcale imprègne l'ensemble de la bible hébraïque, des espaces de liberté pour les femmes existent à l'intérieur des passages relatifs aux personnages de Déborah et de Yaël. De nombreuses méthodes aussi bien diachroniques que synchroniques ont été requises afin de mener a bien une telle recherche: critique textuelle, traductologie, philologie, analyse littéraire, analyse structurelle, critique des formes et narratologie. Le premier chapitre a permis d'établir le texte à partir duquel l'exploration des féminités de Déborah et de Yaël a été possible. En effet, s'y trouvent la critique textuelle et la traduction des chapitres 4 et 5 du livre des Juges. Le second chapitre porte sur les représentations du genre féminin de Déborah, la prophétesse et la juge du récit en prose de Jg 4. Nous avons pu constater que, dans le cas de ce personnage, féminité et puissance sont étroitement liées. De cette « femme de flammes » dépend non seulement le déclenchement des combats, mais aussi la présence divine dont elle est la porte-parole. Par ailleurs, sa fonction de juge s'exerce à la fois dans ses dimensions judiciaire, religieuse, politique et militaire. À travers Déborah, le féminin apparaît clairement comme le sexe fort du récit en prose. Le troisième chapitre traite de nouveau de Déborah, mais telle qu'elle apparaît dans le cantique. Cette puissante chantre dispose d'un pouvoir à la fois lyrique, religieux et politico-militaire. Son discours, particulièrement violent dans les derniers versets portant sur Yaël et la mère de Sisera, évoque à la fois une conscience aiguë de la condition féminine en contexte de violence guerrière et l'impossibilité d'une réelle solidarité féminine en contexte patriarcal. La Yaël du récit en prose est le sujet du quatrième chapitre. La meurtrière y fait la démonstration d'une féminité où se côtoient les stéréotypes féminins de la mère et de la femme adultère/étrangère et plusieurs traits « typiquement » masculins. Sa masculinisation va de pair avec la féminisation et l'anéantissement de l'ennemi qu'elle assassine, Sisera. Le cinquième chapitre du mémoire porte sur les représentations féminines de Yaël dans le cantique. La féminité de Yaël y apparaît d'abord en termes « héroïques », entre autres en raison de la bénédiction qu'elle reçoit. Cette femme étrangère et nomade évoque, à travers les représentations de sa féminité, à la fois l'idéal de la femme nourricière et l'anti-modèle de la femme séductrice. Elle se caractérise avant tout par son ambiguïté et sa grande violence. L'agonie de Sisera entre ses cuisses suggère une imagerie maternelle particulièrement souffrante alors même que c'est un homme qui est violé et violenté. Bref, Déborah et Yaël apparaissent toutes deux comme de véritables héroïnes. C'est en effet un type de féminité héroïque, forte de plusieurs traits dits masculins, que leur fréquentation des lieux de pouvoir et de violence a contribué à construire. Cette féminité constitue une alternative à l'idéal biblique de la « femme de valeur » ainsi qu'à la féminité réifiante de la « femme-utérus ». ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bible hébraïque, Livre des Juges, Exégèse, Traduction, Déborah, Yaël, Féminisme, Genre, Violence.
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Penser le corps, sa puissance et sa destinée chez Spinoza : aux sources de son anthropologie / Understanding the body, its power, and its destiny in Spinoza's philosophy : at the sources of his anthropologyBrown, Julius 08 September 2015 (has links)
Spinoza évaluera la révolution copernicienne et prônera un naturalisme rationaliste et matérialiste contre la tradition onto-théologique, Aristote et Descartes en étant les deux figures clés, sans parler des théologiens et de la Bible. Spinoza interprète l’erreur du géocentrisme comme signalant deux autres erreurs : le dualisme anthropologique classique qui inféodait le corps à l’âme et l’illusion du libre-arbitre. Par la réhabilitation gnoséologique, psychophysique et socio-affective du corps, il prétend conduire l’homme au salut présent, non eschatologique, le réconciliant avec lui-même et avec le Dieu-Nature. La permanence d’une sensibilité anthropologique hébraïque y est prégnante, ce qui n’annule pas des disparités conceptuelles, métaphysiques, sotériologiques et éthiques entre lui et l’Écriture. Ces disparités pourraient rapprocher Spinoza plus d’Aristote que de Descartes. Le projet spinozien tiendra-t-il ses promesses sans retomber dans les travers du mythique et du mystique ? / Spinoza assesses the Copernican revolution and advocates a rationalist and materialistic naturalismagainst the onto-theological tradition, Aristotle and Descartes as the two main figures thereof,theologians and the Bible not to mention. Spinoza interprets the error of geocentrism as indicating twoother errors: classical anthropological dualism which subjugated the body to the soul and the illusion offree-will. By gnoseological, psychophysical and socio-emotional rehabilitation of the body, he claims tolead man to present salvation, not eschatological, reconciling him with himself and with God as Nature.The permanence of Hebraic anthropological sensibility is pregnant, which does not cancel metaphysical,soteriological and ethical disparities between him and the Bible. These disparities could bring Spinozacloser to Aristotle than to Descartes. Will the spinozian project keep its promises without relapsing intothe traps of the mythical and the mystical ?
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