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Médiatisation technologique et voix du réel. : une anthropologie historique du regard — de la trace à l'écran. / Technological Mediatisation and Voices of the Real : an Antropological History of Gaze – from the Trace to the ScreenMorales Hernandez, Mauricio 02 May 2017 (has links)
Nous partons du constat de l’importance de l’image dans le processus d’anthropogénèse, car la fixité de l’image se dévoile comme une médiation temporelle, c’est-à-dire, comme la création d’un temps rapporté médiatisant notre rapport au réel et transgressant par là notre champ perceptif. À ce titre, l’histoire de l’image apparaît comme le développement de divers modèles eidétiques statiques qui vont être en négociation et relation permanente avec les modèles eidétiques dynamiques : le langage, les gestes, l’outillage, la musique, la danse, l’habitat ; modèles qui en contrepartie sont des médiations nous permettant d’investir l’espace et de le délimiter. L’interpénétration des deux types de modèles, dynamiques et statiques, constituerait, dans la pléthore et la diversité d’éléments composant chaque culture, le caractère définissant l’homme comme animal politique. C’est ainsi que l’on a pu discerner une différence ontologique lors de l’apparition de la trace photographique, trace résultant, non d’une idéalisation formelle et symbolique, mais de l’idéalisation d’une distance, à partir de laquelle se matérialise l’écran en articulant le regard depuis une nouvelle échelle opératoire. L’apport essentiel de l’image serait entré donc dans une nouvelle phase qui, au bout de presque deux siècles, aurait transformé l’homme en animal médiatique. C’est là que l’histoire de la nouvelle trace, sous l’essor de la technologie numérique, centre tout enjeu politique dans sa manifestation la plus conséquente, celle de l’expression cinématographique.Dans ce cadre nous avons abordé et privilégié une histoire du cinéma à des moments où celle-ci développe des enjeux spécifiques dans son rapport au réel, comme notamment dans l’exemple de l’œuvre du cinéaste mexicain Téo Hernández, réalisée pour l’essentiel en Europe entre 1968 et 1992. Sa forte dimension phénoménologique, l’importance du corps dans l’acte de filmer, tout autant que sa fine réflexion sur le médium et son rapport au réel, nous ont fournit une clé de voûte nous permettant de comprendre les grands changements médiatiques qui sont survenus dans les années 80, et qui ont déterminé le regard politique du monde actuel. / We begin by observing the importance of the image in the anthropogenesis’ process because the fixed image reveals temporal mediation, namely, the creation of reported time, mediatizing our relation to the real and thus, transgressing our fields of the perceptual. On this basis, the image’s history appears as a development of various static eidetic models that are going to be in a negotiation and permanent relationship with dynamic eidetic models: language, gestures, equipment, music, dance, the habitat; models that, in return, are mediations enabling us to invest the space and divide it up. The intermingling of the dynamic and static models would constitute the character defining man as a political animal, in the myriad and diversity of the elements that are components for each culture. That is how we are able to detect an ontological difference at the time when the photographic trace appears, a trace not resulting from a formal, symbolic idealization but from an idealization of distance, from which the screen materializes by articulating the eye from a new operative scale. The image’s essential contribution would thus have entered a new phase that would have transformed man into a media animal after almost two centuries. That is where the history of the new trace becomes the core of all political issues in its most consistent manifestation, under the surge of digital technology, that of cinematographic expression.In doing so, we have addressed and favoured one of cinema’s histories at a time when there was a development of specific issues in relation to the real, notably using the work of a Mexican filmmaker, Téo Hernández, mainly done in Europe between 1968 and 1992 as an example. Its powerful phenomenological dimensions — the importance of the body while filming — and also the deep reflexion on the medium and its relation to the real, have provided us with a keystone that enables us to understand the major changes in media that happened during the 1980s and determined the political outlook of the world today.
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« L'art des yeux ouverts » : le cinéma, avènement d'une nouvelle culture dans les écrits de Béla Balázs / "The art of open eyes" : the film, advent of a new culture on Béla Balázs's written worksCampigotto, Marie 11 December 2017 (has links)
Aujourd’hui, le nom de Béla Balázs (1884-1949) est avant tout associé aux débuts de la théorisation du cinéma. Le présent travail résulte d’une volonté de lire ses écrits dans une perspective plus large que celle du champ cinématographique. L’analyse des réflexions de Balázs sur le cinéma dans un certain contexte d’histoire des idées permet de montrer par quel prisme il aborde cet art dans son ensemble. Dans un besoin de renouveau culturel qui l’a mené au communisme, il pense toujours le cinéma en fonction de ce qu’il signifie pour l’homme. Forgé par le constat de la crise de la culture de Georg Simmel et les réflexions bergsoniennes au sujet de la perception, Balázs défend l’idée que le cinéma surmonte les conséquences négatives de la modernité sur l’épanouissement des individus. Face à un monde de plus en plus mécanisé et vide de sens, le film représente une chance de se réapproprier la technique afin de mettre une nouvelle culture en mouvement. L’homme se détache de la sphère du lisible pour devenir visible à nouveau. Le cinéma présente un monde anthropomorphe et trois techniques principales lui confèrent son potentiel artistique et culturel : le gros plan, le cadrage et le montage. L’effet de celles-ci ne se limite pas à la salle de projection, puisqu’elles amorcent un changement de perception et réapprennent à l’homme à voir. Si nous nous basons dans cette étude sur les ouvrages de Balázs sur le cinéma L’Homme visible (1924), L’esprit du cinéma (1930) et Le cinéma. Nature et évolution d’un art nouveau (1948), nous tenons également compte de ses écrits littéraires, dans lesquels les problématiques liées à la culture et la perception sont centrales. / Nowadays, the name of Béla Balázs is above all else associated with the onsets of the theorization of the Cinema. The present work is the fruit of a will to translate his writings in a perspective that is wider than the one of Cinema. The analysis of Balázs's thoughts on movie-making in a particular context, in terms of history of ideas, enables one to identify the prism through which he tackled this art altogether. In a search for a cultural renewal that lead him to Communism, he always thought out of Cinema as of what it meant for mankind. Shaped by Georg Simmel's observation of a cultural crisis, and Henri Bergson's thoughts about perception, Balázs supported the idea that cinema set the individuals free from the negative consequences of modernization which could hinder their personal fulfillment. In a world that is more and more mechanic and meaningless, films stand as a chance to reclaim a technique and set a new culture in motion. The Man detaches himself from telling and resumes through showing. Cinema displays a world that is anthropomorphic and three major techniques help it achieve its cultural and artistic potential: the close-up, framing, and editing. And their effect is not limited to the projection room, since they mark the debut of a change in perception, and make the Man learn to see again. This study is primarily based on Balázs's works on cinema such as The Visible Man (1924), The Spirit of Film (1930) and Theory of Art (1948), but also takes into account his literary works, in which issues tied to culture and perception are central.
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