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Extra-European Seamen employed by British Imperial Shipping Companies (1860-1960) / Les marins extra-européens employés par les compagnies maritimes impériales britanniques (1860-1960)

Cousin, Justine 05 December 2018 (has links)
Cette thèse étudie les marins non-européens travaillant sur les navires à vapeur des compagnies maritimes britanniques desservant l’empire de la Grande-Bretagne, à partir d’archives métropolitaines et coloniales, mais aussi de témoignages oraux. Ces sources sont étudiées avec une approche d’histoire impériale, maritime, sociale et du travail. Les marins extra-européens viennent des Caraïbes, du sous-continent indien, de la péninsule arabique, d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Ils occupent des postes peu ou pas qualifiés dans les trois départements du bord, justifiés par des caractéristiques pseudo-scientifiques établissant une hiérarchie des origines. Leur recrutement est justifié leur faible coût salarial et de leurs horaires de travail étendus en comparaison de leurs collègues britanniques. Les postes de commandement étant réservés aux Blancs, les marins de couleur sont confinés à un rôle de subordonnés. Ces derniers subissent une ségrégation touchant leur logement et leur avitaillement, mais aussi leurs uniformes, contribuant à les mettre à part sur les navires à vapeur. Le recrutement des marins extra-européens se développe massivement à partir de 1849 avant de connaitre des restrictions à partir de 1905 et surtout de l’entre-deux-guerres. Certains s’installent dans les quartiers portuaires dans des environnement multi-ethniques, souvent dégradés et à l’écart du reste de la ville. Ils restent alors dans des pensions qui servent d’entre-deux culturel ou bien sont pris en charge par les missionnaires locaux. Certains s’installent dans leur propre logement et établissent des relations avec les femmes blanches, ce qui suscite périodiquement l’hostilité des hommes locaux. / This dissertation studies extra-European seamen who worked on steamships of the British shipping companies throughout the British Empire, by using metropolitan and colonial archives as well as oral history testimonies. These sources are studied with an imperial, maritime, labour and social history approaches. Extra-European seamen came from the Caribbean, the Indian subcontinent, the Arabian peninsula, Eastern and Western Africa. They were hired for unskilled or low-skilled positions in the three shipboard departments, based on pseudoscientific characteristics which created racial hierarchies. They were chosen over their British counterparts, as they cost less and worked more hours aboard. Tbey were subordinated to white officers, as non-white seamen could not get a senior position. Their accommodation and food rations both reflected work division and racial segregation, as they had specific and lower living quarters and food. They were also set apart with their dedicated uniforms. Extra-European seamen are massively recruited from 1849 onwards until further restrictions from 1905 and the interwar years especially. Some of them settled in interracial dockside areas, which were often run-down, overpopulated and physically segregated from the rest of the city. They may stay in boarding-houses that acted as buffers between native and metropolitan cultures or be taken in charge by the local missionaries. Some of them settled in their own houses and began interracial relationships with local white women, which periocally arouse hostility from the local white men.
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Cartes et constructions de territoires impériaux dans le nord de la péninsule indochinoise, 1885-1914 / Maps and construction of imperial territories in Northern Indochinese Peninsula, 1885-1914

Rugy, Marie de 18 November 2016 (has links)
Ma thèse porte sur les savoirs cartographiques en situation coloniale, au nord de la péninsule indochinoise. J'y envisage la manière dont des espaces frontaliers, disputés par des États coloniaux et nationaux, ont été représentés et construits, entre 1885 et 1914, par les différents acteurs en présence: empires britannique, français et chinois, royaume de Siam, populations locales. L'enjeu est de dépasser les histoires nationales afin de proposer une étude croisée des politiques géographiques britannique et française clans des marges impériales. Ce croisement révèle trois processus centraux. Tout d'abord, il montre que la cartographie des confins constitue un observatoire de la production des territoires et de la définition des entités étatiques et coloniales. Il montre égalemen1 le rôle de la cartographie au service des relations internationales dans un contexte de forte compétition. Enfin, il permet de lire les relations entre politiques géographiques impériales et pratiques de terrain : par-delà la manichéenne opposition entre « savoirs traditionnels » et «sciences modernes » se dessine une riche dialectique entre savoirs coloniaux et savoirs vernaculaires. / My dissertation offers a connected history of Northern lndochinese Peninsula during the early years of colonization (1885-1914). I discuss the link between cartography and the empire and question the construction of the imperial territories through maps. I see how the border areas that were disputed by the colonial and national States have been represented and constructed, between 1885 and 1914, by the different actors: British, French and Chinese empires, Siam realm, local peoples. I argue the central value of a spatially marginalized territory, for which Willem van Schendel has spoken of a "geography of ignorance". Mostly unknown from the Europeans, inhabited by ethnic minorities, it is actually a border space. Looking at the empires from their borders is a good way of studying the central imperial politics. Besides, cartography plays a role in the international relations in a context of high competition. Finally, there are links between the different cartographies at that lime, which show the rote of cartographic knowledge in the colonial encounter in Burma and in Vietnam as well.
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Martin Bertrand, du Maroc à l’Indochine : microhistoire d’un « tirailleur métropolitain » (1943 -1951)

Dehouck, Jacques 08 1900 (has links)
Cadet sans terre d’une famille paysanne des Hautes-Alpes, Martin Bertrand (1915-2008) échappe au séminaire en s’engageant dans la garde républicaine mobile qui le conduira à Casablanca, au Maroc, où il sera stationné dès 1941. Mobilisé en 1943 à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord, il est affecté à l’encadrement d’une unité coloniale marocaine. Avec « ses » tirailleurs, il participe à la campagne d’Italie, au débarquement en Provence, à la libération de l’Alsace et à l’occupation de l’Allemagne. Après avoir regagné le Maroc pour quelques années, son bataillon est déployé de 1949 à 1951 à Tourane, en Indochine, où l’administration coloniale française tente de reprendre le contrôle de la région. Durant chacune de ses longues absences, Martin Bertrand écrira quasi quotidiennement à son épouse, Hélène, originaire d’une famille de colons espagnols installés en Algérie. Par l’analyse de cette correspondance, ce mémoire de maîtrise propose d’intégrer l’expérience de Martin Bertrand, sous-officier d’un régiment colonial, au sein d’une histoire impériale plus large; celle d’une France qui mène ses troupes au front de ses dernières guerres coloniales et qui déstabilise, dans ce processus, l’ordre qui régit la fonction et la position de chaque soldat. Ainsi, en faisant parler les mots intimes de Martin Bertrand au prisme du contenu de sources plus officielles, telles que les rapports militaires sur le moral des hommes, ce mémoire rend compte à la fois de la complexité des hiérarchies sociales et raciales qui établissent les rapports entre les sous-officiers français et la troupe « indigène » tout autant qu’il explore les questionnements identitaires plus personnels d’un petit cadre. / Deprived of his land inheritance like many youngest-born of peasant descent, Martin Bertrand (1915-2008) eventually fled life as a seminarian in the French High-Alps by enlisting in the Mobile Guard and then being stationed in Casablanca, Morocco in 1941. Following the Anglo–American invasion of French North Africa, he was drafted in 1943 to lead a Moroccan colonial recruit unit. With “his” tirailleurs, he took part in the Italian campaign, the Provence landing, the liberation of Alsace, and the occupation of Germany. After the War, he returned to Morocco only to be deployed 3 years later with the same battalion to Tourane, Indochina where the French colonial administration attempted to retake control of the region. During each one of his long absences, Martin Bertrand wrote almost daily to his wife Hélène, descendent of Spanish settlers established in Algeria. By analyzing these letters, this master’s thesis proposes to integrate Martin Bertrand’s experiences, in his functions as a non-commissioned officer in a colonial regiment, into a broader imperial story where France led her armies through her last colonial wars and destabilized the colonial order under which each soldier was governed. Furthermore, this study compares Martin Bertrand’s private letters with more official sources like troop morale reports which allows for an analysis of the complex social and ethnic hierarchies between French non-commissioned officers and “indigenous” troops. At the same time, it explores the deeper questionings of a military intermediary’s self-identity.

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