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Du jugement en éthique appliquée : étude sur la co-appartenance de la subjectivité, de la santé et de l'éthique dans le jeu auto-référential de la créativitéQuintin, Jacques 13 April 2021 (has links)
"Thèse présentée à l'Université Laval comme exigence partielle du doctorat en philosophie offert à l'Université de Sherbrooke en vertu d'un protocole d'entente avec l'Université Laval." / Du jugement en éthique appliquée. Étude sur la co-appartenance de la subjectivité, de la santé et de l’éthique dans le jeu auto-référential de la créativité. Comment pouvons-nous penser un événement singulier caractérisé par la temporalité qui concerne notre existence? Pour y parvenir, nous dégagerons une anthropologie tirée d’une lecture de l’histoire de la philosophie qui nous permettra de penser l’être humain com m e un être créatif, plus particulièrement un être créatif de soi. Cette création de soi, cette autopoièse, nous la nommerons 1 ’ auto-référentialité (avec un a) pour marquer l’ouverture, un changement enraciné dans la totalité. Ainsi la totalité ou l’identité sera une reprise de soi en intégrant le changement. Le sujet n’est jamais ainsi le même quoiqu’il demeure toujours identique, c’est-à-dire un soi créateur en faisant l’exercice du jugement auto-réfléchissant qui est un jugement sans concept s’exerçant à partir du réel singulier. Pour mieux cerner le travail de la créativité dans le jugement, nous procéderons par variations eidétiques autour de la subjectivité et de chacun de ses modes (le corps, l’agir, le sentir et le dire), de l’épistémologie, de la métaphore, de l’herméneutique, de la dialectique, de l’intersubjectivité, de la santé et de l’éthique. Cette variation eidétique nous permettra de montrer que les lois de la subjectivité, de la santé et de l’éthique sont les mêmes. Elles sont celles de la créativité où quelque chose de nouveau émerge à partir du jugement auto-réfléchissant. C’est pourquoi, au cœur de la créativité, ce qui se joue, est un processus herméneutique qui relance constamment la créativité du jugement auto-réfléchissant. C’est le caractère auto-référential de la créativité et du jugement auto-réfléchissant. Devant les événements singuliers, nous devons exercer davantage un jugement auto-réfléchissant qu’un jugement déterminant. Si un tel jugement pose du nouveau, c’est également un jugement qui exerce une libération envers nos anciens jugements dans lesquels nous sommes empêtrés en raison de leurs succès antérieurs. Alors ces questions que l’éthique met de l’avant sont des portes d’entrée pour ressaisir notre existence créatrice; notre subjectivité. Alors le jugement en éthique appliquée apparaît comme un acte de création de soi, de santé et de valeur.
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Le vieillissement normal, le vieillissement pathologique et la question de la fonction biologiqueBrousseau, Jérôme 21 December 2018 (has links)
Dans un contexte où plusieurs sphères de la vie ne se rapportant pas directement aux questions de santé (la performance sportive et intellectuelle, la contraception et l’apparence physique) sont aujourd’hui médicalisées, nous croyons qu’il importe d’examiner les critères permettant de légitimer l’intervention médicale sur le vieillissement. Dans ce mémoire, nous faisons l’hypothèse que l’approche naturaliste en philosophie de la médecine réussirait à rendre compte de la distinction entre le normal et le pathologique à partir de critères naturels et objectifs, permettant ainsi de rendre unanime la prise en charge médicale et de surpasser un certain relativisme des valeurs. Pour la vérifier, nous étudions dans ce mémoire trois propositions, chacune reposant sur trois champs d’études distincts : l’épidémiologie, la physiologie et la biologie évolutive. Premièrement, nous analysons le critère de l’inévitabilité, proposé par les architectes des études longitudinales américaines sur le vieillissement et repris aujourd’hui en gériatrie, définissant le vieillissement normal comme tout changement lié à l’âge considéré comme inévitable et le plus fréquemment observé. Notamment fondée sur l’épidémiologie, nous concluons, d’une part, que cette approche ne sait faire l’impasse sur le rôle des valeurs grâce aux critiques de Canguilhem et Sedgwick, et, d’autre part, qu’elle s’éloigne de la notion de facteurs de risque caractéristique de l’épidémiologie qui tend à remettre en question le dualisme normal/pathologique. Ensuite, nous pensons que la théorie biostatistique (BST) de Christopher Boorse constitue une approche naturaliste plus prometteuse que la précédente. Cependant, le vieillissement constitue un cas limite pour la BST puisqu’il résulte davantage d’une transition épidémiologique que de l’évolution. En effet, Boorse ne veut pas faire reposer ses notions de design et de classes de référence sur des changements environnementaux soudains, voulant plutôt que le fonctionnement normal relève d’un design significatif de l’histoire évolutive d’une espèce. Plus récemment, Boorse, suivant indirectement la proposition de Caplan, tend à considérer le vieillissement comme pathologique puisqu’il ne présenterait aucune fonction sélectionnée. Finalement, nous pensons que la position d’Arthur Caplan voulant que le vieillissement soit pathologique faute de fonction sélectionnée reprend quelques erreurs de l’adaptationnisme méthodologique en confondant l’explication de l’origine évolutive d’un trait et sa fonction. Nous analysons ainsi la proposition de Caplan à l’aune des différentes théories de la fonction biologique, des débats en biologie de l’évolution sur le vieillissement et des critiques de l’adaptationnisme. En conclusion, nous pensons qu’il est difficile de soutenir une position naturaliste de la distinction entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique. Une telle compréhension dichotomique semble au final moins prometteuse qu’une notion continuiste fondée, par exemple, sur les facteurs de risque. Nous proposons une étude plus approfondie des perspectives continuistes et de la possibilité que le vieillissement soit une exaptation, présentant des avantages au niveau écosystémique. Si cette hypothèse s’avérait valide, alors nous pourrions objectivement limiter l’intervention biomédicale en vue de prolonger la vie au nom d’une santé écosystémique. / Is aging a normal or a pathological process? To affirm the former leads to another question: how can we distinguish normal aging from its pathological deviations? This question is important since several domains in society, which are not directly concerned with matters of health and disease, are nevertheless subjected to medical intervention. Athletic and intellectual performance, or contraception and physical appearance, for instance, are all in the remit of medical interventions based on values such as productivity, youth, and fear of death. Naturalism in philosophy of medicine asserts that the distinction between health and disease can be based on natural criteria alone. With the prospect of delineating the scope of legitimate medical interventions, naturalism also hopes to avoid cultural relativism where health and disease are seen as context-dependant value judgments. This dissertation focuses on three approaches, each based on a different scientific field, namely: epidemiology, physiology and evolutionary biology. First, I consider the criterion of inevitability used in geriatrics and developed in the context of two of the most significant longitudinal studies of aging in North America. According to these studies, normal aging boils down to inevitable physiological change through time, which is based on statistical mean in an aging population. This kind of assumption has been notably criticized by the French philosopher George Canguilhem, and I conclude that it ultimately rely on value judgment. Secondly, I introduce the Biostatistical Theory (BST) of Christopher Boorse. In this naturalist theory, Boorse considers old age as a reference class of uniform functional design. According to the BST, a normal function is a statistically typical contribution of a part or process to their individual survival and reproduction. Yet, aging and old age are borderline cases for the BST because they are mostly the result of the twentieth-century epidemiological transition. For Boorse, the design and reference class need to be evolutionarily significant, and not based on sudden environmental changes. More recently, Boorse tends to consider aging as pathological, indirectly following Arthur Caplan’s assumption, because it has no selected functions. Finally I argue that Caplan’s assumption reprises methodological adaptationism which confuses the explanation of the evolutionary origin of a trait and its function. To support it, I analyze his arguments in light of the functional theories, the debates around the evolution of aging and the criticism of adaptationism. I assume from there the possibility that aging is an exaptation, having a function at other levels of biological organization namely at the ecosystem level. For example, ecosystem health could objectively delineate the premises of biomedical intervention to postpone aging and death. I generally conclude that a naturalist approach of normal and pathological aging is hard to defend. I think that digging deeper into a continuist approach could prove fruitful, while the notion of risk factor in epidemiology could open new ways to understand health and disease in aging.
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L'humanité à l'épreuve de la génétique et des technosciencesWautier, Jacqueline A. 29 April 2005 (has links)
Il s’agit de montrer que les technosciences, rencontrant l’humanitude comme leur condition de possibilité et leur moteur propulsif, risquent d’actualiser une potentialité aporétique associée à une enclave organique perméable et à une maintenance identitaire inscrite dans le devenir - associée à une intériorité se dépliant en extériorité et à un monisme substantiel s’exprimant dans la dualité (en soi, comme soi et hors de soi). Pour ce faire, nous observons et confrontons :les techniques (des PMA aux manipulations d’embryons, des diagnostics génétiques aux thérapies géniques, du clonage à la transgenèse) à l’individu, l’individu à ses latitudes (en ce compris par la voie d’une «consultation» des personnes souffrantes, des scientifiques et de la population dite «générale») et celles-ci à l’humanitude. <p>Par ailleurs, nous définissons l’individu d’une indéfinition :où l’homme est point de convergence (entre divers états, plans et déterminants) et force d’émergence (hors ses donnés) - équilibre en construction incessante et incessible. Où sa spécificité tient à l’occupation corporelle et pensée d’un espace et d’un temps :équilibre en soutenance entre stase et métabolisme, non-soi et soi, subordinations et libérations, centralisations identitaires et extériorisations identifiantes. Par suite, toute intervention pesant en déséquilibre sur ces articulations devrait être évitée – en principe. En principe car, du fait de la multiplicité et de la diversité des intervenants, du fait même de leur liberté et des incertitudes plurielles, il y aura toujours pression ou déséquilibre. Néanmoins, il importe de mesurer l’acte aux conditions de la liberté et de l’humanité :conscience, autonomie, libre disposition de soi, sensibilité, émotivité, souci, malléabilité principielle (contre une assignation à demeure spécielle ou existentielle) et réappropriation essentielle (contre un déterminisme global – une appropriation par tiers). Et il convient de préserver le lien du corps et de l’esprit :où l’esprit transcende le corps qui le forme et l’informe – selon une mise à distance au sein d’une unité (et d’une unicité). <p>Or, nous constatons que l’humanitude, prise en charge par les techniques qu’elle produit, édifie un domaine existentiel caractérisé par une biographie de l’arrachement ou du désinvestissement. Et que l’homme, être de l’entre-deux défini par la négation de tout Etat advenu, produit un processus technique propre à l’extraire de cet «entre-deux». Déjà, l’individu libère ses tendances dispersives et ses tendances confusionnelles :mise à distance de l’entité corporelle (en sa force référentielle ou définitoire), identité décisionnelle et puissance volitive plus dispersive que centralisatrice. Où donc néoténie, imparfaite assignation, distanciation et in-essentialité ouvrent à la liberté tout en autorisant l’incorporation du non-soi, l’opérativité de la volonté et l’évanescence des états de l’organisme et de la psyché (de la personnalité comme tout identitaire). Cependant, si les techniques font exploser ces équilibres, reste la dissipation :où le «soi serait amené à se reconnaître comme pure et simple concept construit. Dans ce contexte, tout s’abandonne aux modifications. Et l’homme de jouer avec le donné et le donné en lui - donné qui est lui mais se décompose dorénavant en fonds «sacral» de puissances, en substrats géniques, mnésiques et morphologiques modelables et en constituants interchangeables. Semblable attitude recouvre une fuite hors de la condition humaine :tantôt vers «autre chose», tantôt vers un alignement démissionnaire sur un Décideur Transcendant. Et pour la première fois aussi globalement et intensément, instinct et volonté de survivre se soumettent à leur propre négation :pour qu’il subsiste «quelque chose plutôt que rien» dans le futur lointain, l’espèce conspire à sa propre fin. Pour la première fois (première fois aussi proche d’une réalisation), l’individu aspire à une dispersion de conscience, à une évanescence personnale et à une fin de l’Histoire sous couvert d’une histoire sans fin et d’un devenir incessant – gardant du devenir la seule processualité mécanique. Le danger est alors considérable car l’homme sort de l’animalité dans le champ où s’entrechoquent libre arbitre et déterminisme, références identitaires et décentrages, appartenances et abstractions. Car cet animal-là exprime sa spécificité à l’extérieur de l’enceinte biologique mais à partir d’une densité individuale :dans l’élaboration sociale et culturelle. Dès lors, quand l’existence précède l’essence et face aux possibles technoscientifiques, il importe de préserver l’homme d’une existenciation illusoire et d’une personnalisation évanescente. Et de pondérer la totalité individuale de ses dimensions temporelles :où l’individu est un être perpétuellement devenant ;où l’existence crée, investit et signifie une durée ;où l’identité est continuité d’unicité en devenir ;où l’humanité est construction d’Histoire et invention de sens. Cela oblige l’individu à se soutenir eu égard à des doubles nœuds référentiels :anthropique et autobiographique, culturel et familial, spirituel ou décisionnel et charnel ou factuel, symbolique et opératoire, autoréférentiel et relationnel. Mais aussi, en matière éthique, entre principe et casuistique, idéal et exception, collectif et individuel.<p>Doubles nœuds contestés par les techniques. Aussi, face à l’opérativité croissante de celles-ci, nous nous interrogeons sur ce qu’il pourrait advenir de la condition humaine et des conditions de possibilité de l’homme - considéré ici comme individu (spécimen défini en ses spécificités) au milieu du monde, conscience (sensible et émotionnelle) en situation d’interrelation, et subjectivité (volitive) face à ses semblables. <p> / Doctorat en philosophie et lettres, Orientation bioéthique / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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