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Le maintien de l'ordre à Toulouse du Directoire à la troisième République (1795-1884)

Becquet, Nicolas 12 December 2016 (has links)
Cette étude sur le maintien de l’ordre, centrée à la fois sur Toulouse (capitale méridionale) et sur le XIXe siècle ("Siècle des Révolutions"), pose avant tout la question des continuités et des ruptures relatives aux missions, aux moyens et aux acteurs de cette partie du service public. Entre acculturation politique du peuple, développement de la culture démocratique du pays (avec notamment l’instauration du suffrage universel masculin en 1848) et redéfinition de la place de l’individu en tant que membre du corps social et sujet de droit, le XIXe siècle fut une longue période de mutations politiques, institutionnelles, sociales, économiques, culturelles, religieuses, scientifiques, technologiques, etc., tous éléments qui contribuèrent, d’une manière ou d’une autre, à modifier profondément les rapports entre la société et l’Etat. L’ordre, la paix et la tranquillité publics étant autant de besoins fondamentaux indispensables à la pérennité et à la prospérité de toute société, l’évolution de la structure sociale, de ses attentes, de ses fonctionnements et de ses règles, soulève, dans le même temps, certaines interrogations quant à l’évolution des moyens et des modalités du maintien de l’ordre public. Mission éminemment régalienne, le maintien de l’ordre occupa une part importante de l’activité administrative au cours de ce siècle troublé. Activité dont résulta la production, tant au plan local que national, d’une importante documentation administrative, aujourd’hui consultable aux archives. L’étude et le dépouillement des sources historiques toulousaines permirent ainsi de montrer que, malgré l’éloignement de la ville-rose des turpitudes politiques et sociales parisiennes, la capitale méridionale n’en fut pas moins confrontée à de vives tensions qui, en bien des occasions, menacèrent l’ordre public local et, subséquemment, régional. Face à ces menaces et à l’instabilité chronique de la période étudiée (1795-1884), les acteurs, les moyens et les modalités du maintien de l’ordre semblent n’avoir que peu évolués, permettant ainsi de souligner l’important contraste entre d’un côté un siècle mouvant sous presque tous les rapports, et de l’autre, des enjeux et des moyens du maintien de l’ordre public qui, dans l’ensemble, furent frappés du sceau de la stabilité. / Le résumé en anglais n'a pas été communiqué par l'auteur.
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Une démocratie à l’épreuve des mouvements sociaux : le cas du Chili post-dictatorial de 1988 à nos jours / Social movements and democracy : the case of post-dictatorial Chile, 1988-2017

Di Méo, Marion 26 November 2018 (has links)
Cette thèse vise à rendre compte de l'évolution, au Chili, de la gestion des événements protestataires par les institutions en charge de l'ordre public depuis le retour à la démocratie en 1990. Il s'agit d'examiner la manière dont un pays autrefois gouverné par la répression encadre, une fois la démocratie retrouvée, les protestations de différents groupes de la société. La thèse interroge aussi l'existence d'un traitement différencié de la contestation en fonction du public mobilisé. L'enquête a été menée entre mars 2015 et mai 2017 et repose sur un matériau composé d'observations, d'entretiens, d'archives de presse. Ce travail est composé de trois parties. La première revient sur les éléments qui ont façonné le contexte politique chilien de la transition, largement défavorable à la contestation. Il s'agit également de s'intéresser aux caractéristiques et à la culture institutionnelle de la police en charge du maintien de l'ordre, en observant comment s'articulent le caractère militaire de cette institution et les fondements de la doctrine du maintien de l'ordre. Dans la seconde, les mobilisations des peuples autochtones et des étudiants chiliens sont longuement décryptées, en particulier la question de leur répertoire d'action et les interactions entre ces groupes, l'État chilien et les forces de l'ordre. La troisième partie est consacrée à la manière dont le passé récent du Chili devient l'enjeu de discours et de mobilisations, et s'intéresse de près à différentes journées de commémoration. Elle examine enfin les effets de la militarisation de la police sur le maintien de l'ordre, et sur les représentations du monde qui entourent ses pratiques professionnelles / This thesis aims to give an account of the evolution, in Chile, of the management of the protest events by the institutions in charge of public order since the return to democracy in 1990. It aims to examine the way in which a country once ruled by repression frames, once the democracy returned, the protests of different groups of society. The thesis also questions the existence of a differentiated treatment of the protest events according to the public mobilized. The investigation was conducted between March 2015 and May 2017 and is based on a material consisting of observations, interviews, press archives. This work is composed of three parts. The first examines the elements that have shaped the Chilean political context of the transition, which is largely unfavorable to collective action. It also analyzes the characteristics and the institutional culture of the police in charge of policing protest, by observing how are articulated the military character of this institution and the bases of the doctrine of protest policing. In the second, the mobilizations of the indigenous peoples and students of Chile are lengthily deciphered, in particular the question of their repertoire of action and the interactions between these groups, the Chilean State and the police forces. The third part is devoted to the way in which the recent past of Chile becomes the issue of speeches and mobilizations, and is closely interested in different days of commemoration. Finally, it examines the effects of police militarization on law enforcement, and on the representations of the world surrounding its professional practices
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Encadrer des "citoyens diminués". La police des Algériens en région parisienne (1944-1962)

Blanchard, Emmanuel 23 October 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse est consacrée à l'étude des pratiques des services de police active (police judiciaire, renseignements généraux, sécurité urbaine) à l'égard des " Français musulmans d'Algérie " émigrés en région parisienne entre 1944 et 1962. Ce gouvernement policier est analysé comme une modalité de l'inscription métropolitaine de la " situation coloniale ". Le répertoire d'action policier est étudié en regard de l'histoire des polices métropolitaines et des dispositifs appliqués à d'autres groupes de " citoyens diminués " (vagabonds, prostituées, homosexuels). Les matériaux analysés (archives de la Préfecture de police et de la Sûreté nationale, manuels de police, publications syndicales, enquêtes orales auprès de policiers retraités...) visent à rendre compte des techniques ordinaires des métiers de police et d'une " culture institutionnelle " appréhendées au travers d'une socialisation, de représentations et de pratiques partagées par les agents. La diversité des grades, des métiers et des services est replacée dans leurs relations de concurrence et de complémentarité, afin d'appréhender l'action des polices de cette époque. Les rapports et les confrontations de genre entre un groupe professionnel exclusivement composé d'hommes, garants des rapports sociaux de sexe, et des migrants, le plus souvent venus sans femme, font l'objet d'une attention particulière. La périodisation choisie et l'attention aux routines ou pratiques ordinaires favorisent la compréhension d'événements " hors norme ", tel le massacre du 17 octobre 1961. Celui-ci est intégré à l'histoire des dispositifs policiers (rafles, internement administratif...), à une sociologie des relations entre administrations policières et pouvoirs politiques et à l'étude des reconfigurations impériales intervenues au moment des décolonisations.
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Les peacelines de Belfast. Du maintien de l'ordre à l'aménagement urbain (1969-2002)

Ballif, Florine 05 May 2006 (has links) (PDF)
L'objectif de cette thèse est d'analyser le processus de cloisonnement urbain issu des Troubles à Belfast pendant les 30 dernières années. Face aux désordres incontrôlables de l'été 1969, l'armée érige une peaceline sur les limites des quartiers confessionnels. Elle se pérennise et des murs supplémentaires sont construits. Ils sont situés dans l'inner city de Belfast, lieu de résidence des communautés ouvrières catholiques et protestantes. Avec l'installation dans la durée de ce conflit de ‘faible intensité' et la recrudescence des conflits micro-locaux à partir des années 1990, la police érige d'autres murs. L'analyse de la presse locale et des interviews avec les forces de l'ordre et des représentants du ministère de l'intérieur sont les données qui ont permis de comprendre les conditions de pérennisation de ces structures et de leur intégration aux procédures de maintien de l'ordre. Les peacelines cloisonnent partiellement les enclaves résidentielles catholiques et protestantes. Elles sont prises en compte dans les opérations de rénovation urbaine depuis le début des années 1980. La banalisation des dispositifs de sécurité renforce la division. Cependant avec le processus de paix depuis 1994, les ‘interfaces', limites disputées entre les communautés, bénéficient des politiques urbaines des quartiers en difficultés et sont le lieu de nouveaux aménagements qui visent à restaurer la confiance. Des entretiens avec des responsables des politiques urbaines ont permis d'analyser les dynamiques contradictoires de ces territoires.
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Droit d'ingérence et concurrence militaire internationale en Méditerranée orientale : les puissances européennes et le maintien de l'ordre dans les Balkans, du traité de Berlin (1878) à la Première Guerre mondiale / Right of interference and international military competition in the Eastern Mediterranean : the European powers and law enforcement in the Balkans from the Treaty of Berlin (1878) to the First World War

Delaroche, Jean-Marie 10 December 2016 (has links)
Entre le traité de Berlin de 1878 et le déclenchement de la Première Guerre mondiale, les puissances européennes tentent d'empêcher les désordres balkaniques de compromettre la paix continentale et mondiale. Pour cette raison, et parce que leurs diplomates interprètent les violences balkaniques essentiellement comme des faits de brigandage et non comme l'expression de mouvements politiques indépendantistes, les puissances européennes vont imposer à l'empire ottoman de réformer les gendarmeries de ses provinces de Roumélie orientale, de Crète, de Macédoine et d'Albanie par le truchement de leurs propres officiers. Cette thèse d'histoire militaire se veut tout à la fois une histoire institutionnelle et une histoire des acteurs. Il s'agit en effet de savoir dans quelles conditions le modèle gendarmique occidental a pu être greffé et adapté aux réalités sociales et culturelles orientales au travers de l'action de quelques officiers européens chargés de collaborer les uns avec les autres et de se confronter à une réalité balkanique qui leur était souvent étrangère. Cette approche permet de renouveler l'étude du concert européen et de son grippage progressif en soulignant la méfiance réciproque des puissances les unes vis-à-vis des autres et l’ambiguïté des ordres que chacune d'elle donne à ses propres officiers. Elle permet également de saisir la dynamique des opérations d'ingérence internationale et la façon dont l’État cible peut chercher à s'y soustraire. Elle donne enfin à voir la difficulté d'une institution de maintien de l'ordre, dont les traditions administratives sont issues du modèle de l’État-nation français, à s'adapter à des sociétés politiques fragmentées et en construction afin d'assurer la protection de toutes les minorités. / Between the Treaty of Berlin of 1878 and the outbreak of the First World War, the European powers tried to prevent the Balkan disorders from compromising continental and world peace. For this reason, and because their diplomats interpreted the Balkan violences essentially as acts of brigandage and not as the expression of independentist political movements, the European powers imposed on the Ottoman Empire reforms of the gendarmeries of its provinces of Eastern Rumelia, Crete, Macedonia and Albania implemented by their own officers.This thesis of military history is both an institutional history and a history of the actors. One has tried to determin under what conditions the western gendarmic model could be grafted and adapted to the Eastern social and cultural realities through the action of a few European officers in charge of collaborating with each other and confronting the Balkan reality that was often foreign to them. This approach makes it possible to renew the study of the European concert and its progressive seizure by highlighting the mutual mistrust of the powers one against the other and the ambiguity of the orders that each one gave to its own officers.It also captures the dynamics of international interference and how the target state can seek to escape from it. Finally, it reveals the difficulty of an institution of policing, whose administrative traditions stem from the model of the French nation-state, to adapt to fragmented political societies under construction in order to ensure the protection of all minorities.
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Culture d'ordre et identités régionales : la gendarmerie dans les départements pyrénéens (1939-1944) / Cultures of order and regional identities : gendarmerie in the Pyrenean departments (1939-1944)

Nativité, Jean-François 02 December 2010 (has links)
Figurant parmi les études pionnières du chantier historique de la Gendarmerie nationale, ce travail s’efforce de revisiter sous l’angle méconnu des départements pyrénéens frontaliers de l’Espagne, la délicate question du rôle des forces de l’ordre durant la Seconde Guerre mondiale. L'interrogation centrale de cette thèse repose sur les bouleversements physiques et psychiques d'une police à statut militaire soumise à différents facteurs déstabilisants. En prenant d'une part comme base initiale la structure spécifique, le cadre juridique, les missions et l'état d'esprit qui constituent l'identité de la gendarmerie d'avant-guerre et d'autre part, le terreau politique, économique et psychologique pyrénéen, l'objectif est de croiser les données endogènes et exogènes liées à la restructuration de l'arme des années quarante, pour obtenir une typologie comportementale capable de répondre à trois types d’interrogations. Tout d’abord, comment les gendarmes stationnés dans les Pyrénées ont-ils vécu la campagne de 1939-1940 et quelle a été leur contribution à l’effort de guerre ? Puis, pendant la période de l’Occupation née de la défaite de la France, alors que la quasi-totalité de l’espace Pyrénéen reste en zone libre jusqu’au mois de novembre 1942, dans quelle mesure les gendarmes locaux ont-ils été concernés par les ordonnances prises par les vainqueurs ? Quelle a été la résultante des transformations voulues par le régime de Vichy et des nouvelles tâches imposées aux gendarmes en poste à la frontière espagnole ? Enfin, dans une région qui s’est longtemps présentée comme un territoire s’étant lui même libéré du joug de l’occupant, comment les gendarmes ont-ils passé le cap de la Libération et du rétablissement de la légalité républicaine ? À la faveur de la soudure symbolique de l’année 1939, la première partie de cette réflexion s’attache à rappeler et à définir la place de la gendarmerie en tant que corps militaire chargé du maintien de l’ordre, dans le contexte socio-historique pyrénéen. Ce bilan de compétences se veut avant tout comme un trait d’union reliant la chaîne des temps et servant de point d’encrage à la compréhension des métamorphoses postérieures. La seconde partie de ce travail est elle dévolue aux « chemins de l’abîme », cette trajectoire événementielle, qui de la chute de Barcelone à l’occupation totale des Pyrénées en novembre 1942, a fait subir à la gendarmerie locale des contorsions réglementaires, fonctionnelles et psychologiques auxquelles elle n’était pas préparée. Enfin pour finir, la dernière partie de cette étude est consacrée à la période allant de l’hiver 1942 à la fin du mois de novembre 1944, qui marque la résurgence et l’indépendance retrouvée de la Gendarmerie nationale. / Appearing among the first studies of the new historical building site of the national Gendarmerie, this work endeavours to revisit under the ignored angle of the frontier Pyrenean departments of Spain, the delicate question of the role of the police force lasting the Second World War. The central interrogation of this PhD rests on the physical and psychic upheavals of a police force with military statute subjected to various destabilizing factors. While taking on the one hand as bases initial the specific structure, the legal framework, the missions and the state of mind which constitute the identity of the gendarmerie of pre-war period and on the other hand, compost political, economic and psychological Pyrenean, the objective is to cross the endogenous and exogenic data related to the reorganization of the weapon of the Forties, to obtain a behavioural typology able to answer three types of interrogations. First of all, how the gendarmes stationed in the Pyrenees did live the countryside of 1939-1940 and which was their contribution to the effort of war ? Then, for the period of the Occupation born of the defeat of France, whereas the near total of Pyrenean space remains in free zone until November 1942, up to what point were the local gendarmes concerned with the ordinances taken by the winners ? Which was the resultant of the transformations wanted by the mode of Vichy and of the new tasks imposed to the gendarmes in post office at the Spanish border ? Lastly, in an area which was presented a long time in the form of a territory being even released to him of the yoke of the occupant, how did the gendarmes pass the course of the Release and the re-establishment of republican legality ? To the favour of the welding symbolic system of the year 1939, the first part of this reflexion attempts to point out and define the place of the gendarmerie as military body in charge of the maintenance of law and order, in the context Pyrenean socio-history. This assessment of competences wants to be before just like a feature of union connecting the chain of times and being used of point of inking for comprehension of the posterior metamorphoses. The second part of this work is it reserved for the "ways of the abyss", this event-driven trajectory, which fall of Barcelona to the total occupation of the Pyrenees in November 1942, subjected the local gendarmerie of the lawful, functional and psychological distortion with which it was not prepared. Finally to finish, the last part of this study is devoted to the period going of the winter 1942 at the end of November 1944, which marks the resurgence and the found independence of the national Gendarmerie.
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Quand la manifestation tourne à l'émeute : les affrontements violents entre forces de l'ordre et manifestants en Côte d'Ivoire

Doumbia, Nabi Y. 29 March 2016 (has links)
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Police et politique dans la gestion des foules : un cas d’étude

Tuzza, Simone 08 1900 (has links)
Cette thèse propose un regard nouveau sur la relation entre police et politique afin de combler un manque de connaissance sur la tâche la plus « politique » du travail de police : la gestion des foules. Pour ce faire, l’objectif de la recherche vise donc à répondre à une problématique principale que l’on peut synthétiser ainsi : comment la police perçoit-elle les demandes des autorités gouvernementales et dans quelle mesure les policiers adhèrent-ils à leur rôle lors de la gestion des foules ? Pour répondre à cette question centrale, des sous-questionnements ont été formulés visant à comprendre : a) le fonctionnement de la chaine de commandement lors la gestion des foules en Italie, b) en ce qui concerne la chaine de commandement et au niveau du terrain, comment la police interprète son mandat face au maintien de l’ordre public; c) si la police (cadres dirigeants et agents sur le terrain) et les autorités gouvernementales partagent la même vision de la gestion de l’ordre public (ou non); d) et, si les attentes des autorités politique sont satisfaites par la police dans le mandat de la gestion de l’ordre public. Il s'agissait donc, non pas de définir le phénomène analysé, mais de mettre en évidence certaines de ses dimensions, ou plutôt, celles qui apparaissent moins explorées dans la littérature sur le sujet. Afin de répondre à ces questions, ce travail avancera une lecture de la police qui s’éloignera à la fois du critère de l’autonomie et de celui de la filiation de la police au pouvoir étatique (Brodeur, 1984). Selon la perspective interprétative de ce texte, les institutions policières font partie intégrante de la société, participent à ses tentatives d'organisation politique et de gouvernance (Palidda, 2010 ; 2000) et agissent en tant qu’« entrepreneurs moraux », en accord et de concert avec les institutions politiques (Becker, 1966). Du point de vue méthodologique, cette étude s’appuie sur 14 entrevues individuelles avec des membres des forces de police italiennes et des politiciens, 189 transcriptions de témoignages de policiers et politiciens dans le cadre du procès contre les manifestants No Tav, ainsi que sur 77 articles de presse. Traitant du rapport entre police et pouvoir politique qui semble être présent lors du policing protest, cette recherche a pour but ultime de comprendre comment la police résout les multiples tensions qui parcourent sa profession et qui sont particulièrement prégnantes dans le cadre de mobilisations citoyennes d’envergure, entre maintien de l’ordre et respect de la liberté d’expression ; mais aussi entre une police au service des citoyens et une police politique. En d’autres termes, cette étude essaye de mettre en lumière la complexité et les interconnexions du rôle de la police face à la gestion des foules, et en rapport à la politique. Le fil rouge que ce texte fera progressivement apparaître est celui du lien privilégié II que le pouvoir politique instaure avec l’institution policière ainsi que le processus à l’origine de cette interaction. Pour ce faire, l’étude partira d'une analyse des différentes fonctions au sein de la chaîne de commandement de la police et en poursuivant la recherche de points de connexion avec l’univers politique – non seulement à l'intérieur des institutions policières, mais aussi à l'extérieur dans le cadre politique de référence où le lien entre police et politique trouve un terrain fertile, se nourrit et vienne se concrétiser –, axera l'analyse sur les aspects critiques que ce rapport amène au niveau opérationnel de la police. On constate que les exigences du pouvoir politique ont une influence directe dans les choix technico-opérationnels de la police, bien supérieure à ce que l’on aurait imaginé au départ. Cette étude dévoile une image relativement méconnue d’une police italienne qui doit se confronter aux enjeux des autorités gouvernementales afin de mener son mandat de maintien de l’ordre public. Autrement dit, la prétendue indépendance et la professionnalisation de la police italienne se révèlent inachevées et constituent un point sensible, surtout lorsqu'il s'agit d'analyser le fonctionnement du maintien de l'ordre public. Il s'ensuit que l'image de la police comme un organisme professionnel, indépendant et maître de ses propres choix opérationnels, doit être remise en cause, du moins en ce qui concerne le cas italien en question. / In order to fill a lack of knowledge about the most “political” task of police work: policing protest, this thesis proposes a new perspective on the relationship between police and politics. In order to do so, the objective of the research is to answer a main problem that can be summarized as follows: how do the police perceive the demands of governmental authorities and to what extent do police officers adhere to their role during policing protest? To answer this central question, sub-questions have been formulated to understand : a) the functioning of the chain of command during policing protest in Italy; b) with regard to the chain of command and at the field level, how the police interpret their mandate in relation to the management of public order; c) whether the police (both management and field agents) and government authorities share the same vision of public order management (or not); d) and, if expectations of the political authorities are met by the police in the mandate of public order activities. The aim was therefore not to define the phenomenon being analysed, but to highlight some of its dimensions, or rather, those that appear less explored in the literature on the subject. In order to answer these questions, this work will put forward a reading of the police which will move away from both the criterion of autonomy and that of the police's filiation to State power (Brodeur, 1984). According to the interpretative perspective of this text, police institutions are an integral part of society, participate in its attempts at political organization and governance (Palidda, 2010; 2000) and act as “moral entrepreneurs”, in agreement and in concert with political institutions (Becker, 1966). From a methodological point of view, this study is based on 14 face-to-face interviews with members of the Italian police force and politicians, 189 transcripts of testimonies of police officers and politicians in the trial against the No Tav demonstrators, as well as 77 press articles. Discussing the relationship between the police and political power that seems to be present during policing protests, the ultimate goal of this research is to understand how the police resolve the multiple tensions that run through their profession and which are particularly prevalent in the context of large-scale citizen mobilizations, between policing and respect for freedom of expression; but also between a police force at the service of citizens and a political police force. In other words, this study attempts to highlight the complexity and interconnections of the role of the police facing policing protest, and in relation to politics. The common thread that this text will gradually reveal is the privileged link that the political power establishes with the police institution and the process at the origin of this interaction. In order to do so, the study will start from an analysis of the different functions within the police IV chain of command and by continuing the search for points of connection with the political universe - not only within the police institutions, but also outside in the political frame of reference where the link between police and politics finds fertile ground, is nourished and comes to fruition -, the analysis will focus on the critical aspects that this relationship brings to the operational level of the police. It can be seen that the demands of political power have a direct influence on the technical-operational choices of the police, much more than one would have imagined at the outset. This study reveals a relatively unknown image of an Italian police force which must face the challenges of government authorities in order to carry out its mandate of maintaining public order. In other words, the alleged independence and professionalization of the Italian police is unfinished business and is a sensitive issue, especially when it comes to analysing the functioning of policing protest. It follows that the image of the police as a professional body, independent and in control of its own operational choices, must be called into question, at least as far as the Italian case in question is concerned.

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