Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2001-2002 / Je commence par mon corps comme lieu de mémoire, de passages et de rites. Je commence par une relation de contact éveillée du mouvement entre les corps dans différentes situations de mise en espace. Ma pratique est donc fondée sur l'acte, l'expérience, et la mise en situation. À travers mes images contact, j'investigue une transitivité entre les corps, les choses et les sens. Dans cette transitivité, j'expérimente l'image en tant que sensation et durée. Mon mémoire intitulé Images-Contacts : expériences de transitivité est un exercice de réflexion éveillé par ma propre pratique. Je développe parallèlement des images et des actions liés au corps, aux objets et aux lieux. Je joins à ceux-ci des notes de vidéo, de journal, de descriptions de travail, de récits d'expériences. Les Images-Contacts sont donc des images singulières et plurielles, réelles et imaginaires, des images d'expériences concrètes, animées par un état de transitivité et par une relation de contact. Je renvoie profondément mes expériences à un rituel du corps. Elles me permettent d'imaginer d'autres corps, d'autres enveloppes, d'autres peaux, d'autres images-contacts ; d'autres formes changeantes et lieux passagers pour y habiter. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014

Le présent texte d’accompagnement de l’exposition de maîtrise en arts visuels intitulée « Le tambour métallique : paradigme instrumental d’un espace sonore temporaire » approfondit les différentes étapes qui ont amené le candidat à ce projet de recherche. Du travail d’atelier jusqu’au studio de son, ce texte témoigne de la recherche effectuée pour éclaircir le phénomène de la production sonore à travers l’étude des notions fondamentales d’acoustique. Il poursuit avec le récit de la réalisation d’une sculpture-instrument, origine du paradigme de recherche et rend enfin compte de la méthodologie utilisée afin de construire les séquences sonores du projet. De plus, les concepts sociaux et historiques qui conditionnent la nature des projets du candidat y sont exposés : de la persistance de la sensation d’ennui chez l’être humain, en passant par la volonté affichée des avant-gardes musicales de la première moitié du vingtième siècle, de renouveler la matière sonore de l’art musical, jusqu’à l’éclatement de la notion traditionnelle de la sculpture vers une spécificité multisensorielle. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2019

Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010 / Ce texte accompagne l'exposition intitulée Le Dimanche des objets, laquelle consiste en la présentation d'assemblages d'objets décoratifs domestiques dans un local commercial. Ce document constitue une réflexion sur mon travail artistique par l'étude de cette production. J'aborde la pratique du magasinage comme une forme de flânerie qui permet de se faire spectateur de la réalité matérielle. Cette pratique est à l'origine d'une collection d'objets Kitsch noirs et lustrés, principalement de céramique, que j'ai utilisés pour réaliser des assemblages. Mes oeuvres questionnent les objets de la vie quotidienne en tant que matière et remettent ainsi en cause notre perception de ces derniers. L'importance accordée à l'objet dans ma pratique sonde les frontières entre l'art et le design. Cette problématique, conjointe à des considérations sur le décoratif et sur le lieu de réception de l'oeuvre, embrouille notre appréhension des objets de ma création.

Ce mémoire décrit la création de six univers selon les possibilités de retrouver des similarités dans le microcosme comme le macrocosme. Ces assemblages se veulent trompeurs, c'est-à-dire que mes visuels suggèrent un sujet, mais ils ne représentent pas toujours ce que c'est en réalité. Je souhaite créer des mondes imaginaires. Dans chacune de ces fresques, il y a des tableaux, mais il est difficile de discerner les oeuvres peintes de celles qui sont imprimées.

Vivre, c'est aussi raconter sa vie. Le langage devient une trace de l'évolution qu'il nomme et transforme. Le corps humain, prisonnier d'une apparence qui en établit les frontières physiques, est le lieu de passage d'une multitude d'impulsions qui le modifient. La volonté y répond en découvrant le rôle qui lui convient. La mascarade qui se déploie est un défilé de prêtresses intimes. Ces dames sont la vie, les vies qui m'habitent. Elles se nomment Vyes. Déesses troublantes d'une mythologie individuelle qui s'incarne dans les fantasmes et les inquiétudes. Elles sont légion et uniques à la fois car elles deviennent autres quand leur chair se moule à l'empreinte de ce qui me tourmente. Une étrange beauté émane de leur disgrâce parfois presque obscène et qui pourtant me rassure. Car ma stratégie pour dompter l'angoisse est de l'apprivoiser et de me muer en elle pour la pousser jusqu'à ses ultimes retranchements. Je prends donc l'apparence de mes fantasmes et de mes angoisses dans le but d'extérioriser le monde qui m'habite. L'identité de mes vies se module en fonction des divergences crées entre la perception de mon individualité et ce que j'en projette.

Je travaille une imagerie parodiant le portrait documentaire, soutenue par une plastique inspirée tant par des images de mode que par la peinture. Dans mes travaux, au centre de l'image, se tient toujours un personnage, un homme agissant et opérant. Il ne se présente pas comme différent de quelqu'un aperçu au hasard dans la vie courante. Il en est une version mise en scène. Il me ressemble, mais il n'est pas moi. Il séduit en premier lieu et incite le spectateur à visiter l'image, à le regarder et à découvrir son histoire. Ma photographie vise la curiosité avant la pensée dans une esthétique de l'ambiguïté. Il s'agit d'une dramatisation visuelle qui met en jeu une vision à la fois personnelle et parodique de la condition masculine. Mes images ainsi obtenues veulent examiner les concepts de quotidienneté, de virilité, de séduction, de violence, de souffrance, de détresse, d'une certaine condition sociale et de certains clichés machistes. Cela dit, mon propos n'est pas guidé par des présupposés idéologiques et sociologiques, visant à installer la masculinité en contre-perspective des avancées féministes. Au contraire, mon souci est d'explorer la complexité de ce sujet, tant sur les plans personnel que général, par l'intermédiaire de la photographie numérique.

Ce mémoire constitue une analyse et une mise en contexte de mon évolution, en tant qu'artiste et en tant qu'homme, voulant expliquer ma démarche artistique ainsi que tout le questionnement découlant de la réalisation d'un corpus d'oeuvres lors de mes deux années à la maîtrise. Cette recherche questionne entre autres la nature de l'image identitaire, son symbolisme et mon processus de création amenant à une modification de cette même image. Ce texte présente donc une analyse personnelle face à l'ouverture occasionnée par l'appropriation et la création d'une image matière.

Ce texte est un accompagnement théorique de l'exposition Piscines, présentée au mois de juin 2008 à la Galerie des Arts Visuels de l'Université Laval. J'y traite de mon travail de création en explicitant les points théoriques et formels essentiels : la représentation et ses mécanismes, le factice et l'apport des traces du travail, le jeu et sa relation à l'art et au rite, et enfin, l'hétérotopie et son rapport à la problématique du fragment et de la totalité.

Québec Université Laval, Bibliothèque 2014

Après une séance de méditation, Ludovic atterrit au milieu d'un royaume étrange. Cette situation provoquera des rencontres hétéroclites et incitera le jeune homme à dialoguer avec des personnages inaccoutumés. À travers ce récit fantasmagorique, j'ai tenté d'amalgamer des images et des réflexions pour appuyer mon projet d'exposition Règne 32 et Refoulement. Plus précisément, ce texte porte un regard poétique sur le contexte actuel et questionne le pouvoir individuel de rendre intelligible la réalité.