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La causalité imaginaire chez Spinoza / The Imaginary Causality in SpinozaKim, Eunju 04 July 2012 (has links)
La notion de cause est l’alpha et l’oméga de l’Éthique. Mais elle apparaît principalement de manière oblique : à travers « l’idée d’une cause extérieure » qui accompagne les passions dérivées. La cause, imaginée de façon assignable, n’est en fait plus assignable. L’individu étant complexe, il est difficile de démêler ce qui lui arrive de l’extérieur, de ce qui est produit par l’intérieur. Dans la passion, on se modifie à son insu pour devenir un sujet de ce qui lui arrive, et comprend la cause de ce changement sous la forme d’un récit. Cette dynamique imaginaire, nous l’appelons « causalité imaginaire » et nous l’expliquons en termes mécaniques. Nous dégageons d’abord l’essentiel de la mécanique spinoziste : la positivité ontologique de chaque idée (nature agissante) ; la multiplicité des référentiels qui se croisent en une seule et même nature (enveloppement) ; et le concept d’individu originairement composé (emboîtement des individus). La coexistence de ces référentiels autour d’un seul, voilà ce qui constitue la structure de la causalité imaginaire, et la variation de leur proportion, son contenu effectif. Conformément à cette structure, nous appliquons le « conatus », principe d’autoconservation, en premier aux idées ou affects, pour montrer que le désir, essence actuelle de l’homme, est un complexe d’affects qui, individus eux-mêmes, médiatisent l’influence des autres. Il en résulte que la causalité imaginaire est la causalité mécanique elle-même, relative aux individus complexes. Enfin, tout en nous référant à la causalité psychique freudienne, nous tentons d’esquisser un nouveau concept d’Inconscient, comme rapport sans sujet ou structure sans centre. / The notion of cause is the alpha and omega of Ethics. But it appears mostly in an oblique way: through "the idea of an external cause" that accompanies the derived passions. The cause, imagined assignable, is actually no more assignable. As the individual is complex, it is difficult to disentangle what is happening in it from the exterior, from what is produced by the interior. In passion, one is modified unwittingly to become a subject of what happens to him, and understand the cause of this change under the form of a story. This imaginary dynamics, I call it "imaginary causality" and explain it in mechanical terms. I establish first the key features of Spinoza’s mechanics: the ontological positivity of each idea (acting nature); the multiplicity of referential frames that intersect at a single nature (envelopment); and the concept of the individual as originally composed (nesting individuals). The coexistence of these referential frames around only one of them, this is precisely what constitutes the structure of imaginary causality, and the variation of their proportion, its actual content. In accordance with this structure, I apply "conatus", self-preservation principle, to ideas or affects at first, to show that desire, actual essence of a man, is a complex of affects which, as individuals themselves, mediate the influence of others. It turns out that imaginary causality is the very mechanical causality, concerning the complex individuals. Finally, while I refer to Freudian psychic causality, I attempt to outline a new concept of the unconscious: as relation without a subject or structure without a center.
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