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L'expression de la conscience mythique chez Paul Claudel et Gatien LapointeMorissette, Jean-François 13 April 2018 (has links)
Le présent mémoire vise à démontrer que le projet des Cinq Grandes Odes de Paul Claudel et de l'Ode au Saint-Laurent de Gatien Lapointe est de retrouver, grâce à la parole poétique, une conscience mythique du monde, telle que définie par le philosophe Georges Gusdorf. Ces deux œuvres partagent en effet cette dimension fondamentale : enraciner l'être et la parole au cœur d'une expérience cosmogonique du langage et du réel. Nous expliquerons de manière plus générale ce qui fonde la spécificité de la parole poétique et en quoi elle rend possible l'expression de la conscience mythique. Cette réflexion préliminaire alimentera notre lecture de l'Ode au Saint-Laurent et des Cinq Grandes Odes. Nous tenterons de saisir les enjeux d'une poésie qui, chez Claudel comme chez Lapointe, puise la source de sa connaissance et son mouvement créateur au sein d'un imaginaire mythique.
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Albert Camus et son engagement dans la Résistance : étude des valeurs éthiques défendues dans Combat, Lettres à un ami allemand et La PesteSadler, Nadine 18 April 2018 (has links)
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, Camus comptait parmi les intellectuels engagés qui avaient défendu les droits de l'homme pendant l'Occupation allemande. Camus écrivit des articles pour le journal Combat, dans lesquels il incitait le peuple français à résister collectivement contre les forces de l'ennemi. Témoignent également de son engagement, les quatre Lettres à un ami allemand, écrites pendant l'Occupation, et dans lesquelles il justifie les raisons de son engagement dans la Résistance. Après avoir documenté l'histoire de la Résistance en France, l'objectif du présent mémoire est de procéder à une analyse sémiotique des valeurs défendues par Camus dans ses articles tirés de Combat et dans ses lettres publiées dans le recueil Lettres à un ami allemand. Dans un deuxième temps, le mémoire interroge la possible mise en fiction de ces mêmes valeurs dans son oeuvre romanesque La Peste. Il s'agit d'examiner, par le moyen d'une analyse sémiotique, les valeurs véhiculées par le /faire/ des différents personnages.
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Identités et exotisme : représentations de soi et des autres dans la presse coloniale française au XIXe siècle (1830-1880)Demougin, Laure 08 August 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017-2018 / Identités et exotisme : représentations de soi et des autres dans la presse coloniale française au XIXe siècle (1830-1880) Sur les territoires colonisés par la France paraissent des journaux locaux qui suivent le développement national de la presse : entre 1830 et 1880, l’époque est médiatique et le journal est un support important des publications littéraires. Dans les colonies, les périodiques contiennent ainsi des textes adaptés à leurs territoires respectifs, mais publiés toujours selon la même structure, ce qui permet une comparaison entre les différentes stratégies conduisant à l’élaboration d’identités coloniales. Ces textes, par leur diversité et leurs évolutions, représentent une sorte de chaînon manquant entre la littérature des récits de voyage et la littérature coloniale qui se définit au tournant du XXe siècle : interrogés et étudiés sous cet angle, ils prennent valeur de corpus signifiant. Ils montrent en effet le rôle identitaire de cette littérature médiatique adaptée aux colonies : en adaptant l’exotisme aux conditions coloniale, en faisant varier le critère d’altérité et par bien d’autres moyens encore, la presse locale fonde en partie une attitude coloniale qui se retrouve, mutatis mutandis, dans l’empire colonial français. C’est également la raison pour laquelle le corpus médiatique colonial du XIXe siècle se trouve être au centre de connexions avec les textes de la littérature coloniale ainsi qu’avec les problématiques de l’écriture postcoloniale : lieu de publication, de nouveauté, de tentatives identitaires et d’essais génériques, le journal colonial a produit entre 1830 et 1880 des mécanismes d’écriture appelés à se développer par la suite. / Identities and exoticism : representations of self and others in the french colonial press in the 19th century (1830-1880) Local newspapers were published in French colonial areas following the same evolution as the national newspapers: between 1830 and 1880, media-rich times, the press represents a significant publishing-platform for literary texts. Colonial newspapers contain texts adjusted to their respective geographic areas, but keep the same structure regardless, thereby allowing the comparison between the strategies leading to the building of colonial identities. The diversity and the different evolution pathways of these texts may then be considered as the missing link between the travel narratives and the early-20th century defined colonial literature. As such, they can undoubtedly be considered as a significant corpus of colonial times. These texts reflect the identity role this colonial-area adjusted media literature had: by adapting exoticism to the colonial conditions, by varying the criterion of alterity and by many other ways, local press founds, partially, a colonial attitude that can further be found, mutatis mutandis, in the French colonial empire. This is also the reason the 19th-century colonial-media corpus is at the crossroads of both colonial literature and postcolonial writing problematics: as a place for publication, novelty, identity essays, and literary genre essays, the colonial newspaper witnessed the creation, between 1830 and 1880, of writing mechanisms that would eventually develop later on.
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L'émancipation par le langage : une étude stylistique et sémiotique d'Adieu Gary Cooper et de L'angoisse du roi Salomon de Romain GaryLeblanc-Rochette, Joseph 31 August 2018 (has links)
Ce mémoire propose de mettre en lumière les particularités langagières des protagonistes d’Adieu Gary Cooper et de L’angoisse du roi Salomon de Romain Gary et les implications de celles-ci tant sur le plan diégétique que sur celui de la lecture. En examinant d’abord, par le biais de la sémiotique, Jean et Lenny, les protagonistes des deux romans, et en questionnant ensuite les caractéristiques propres à leur langage, cette étude tentera de dégager le métadiscours des deux romans portant sur le pouvoir des mots (chapitre 1). Elle cherche également à comprendre comment les deux protagonistes, en transformant le parler normatif, réussissent à accepter l’échec de leurs programmes narratifs et à quitter des situations oppressantes (chapitre 2). Ultimement, l’analyse en arrive à montrer que c’est par un effet de contamination du langage des autres que les personnages finissent par se sortir de positions aliénantes (chapitre 3). Alors que la critique s’est essentiellement concentrée sur les aspects thématiques de l’oeuvre garyenne, cette recherche souligne l’intérêt d’une étude stylistique pour les romans portant la signature de « Romain Gary ».
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Proust : entre transcendance et immanenceMorissette Beaulieu, David 07 May 2019 (has links)
Ce mémoire a pour ambition d’explorer une tension, celle de l’immanence et de la transcendance, qui traverse l’ensemble de l’oeuvre phare de Proust : À la recherche du temps perdu. L’hypothèse de ce travail est que cette tension structure non seulement la pensée philosophique et esthétique de Proust, mais également son imaginaire et son style d’écriture. Cette étude s’attarde donc à analyser les principaux thèmes sur lesquels se construit ladite tension.
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Le personnage-enfant à la recherche de l'utopie féminine : une analyse du personnage-enfant dans Les petits enfants du siècle (1961) et La porte du fond (1988) de Christiane RochefortKakish, Shereen 12 April 2018 (has links)
Notre mémoire intitulé « Le personnage-enfant à la recherche de l'utopie féminine » se proposera d'examiner la manifestation de la figure du personnage-enfant dans Les petits enfants du siècle et La porte du fond de Christiane Rochefort. Nous nous intéressons à la fonction que remplit ce personnage romanesque, en tant que narrateur et personnage principal de l'intrigue, dans les deux romans de Rochefort. Sous cet angle, nous examinerons la relation qui se noue entre le personnage-enfant et son lecteur, ainsi que les stratégies de narration des personnages-enfants de Rochefort. Ce jeune personnage va remplir différentes fonctions dans le texte ainsi qu'il va orienter la réception du lecteur. En effet, mettre en scène un personnage-enfant provoque une adhésion immédiate du lecteur, puisqu'il constitue le garant d'une certaine naïveté et d'une certaine vraisemblance Cette analyse s'appuiera sur les théories de sociocritique que développe Edmond Cros dans son ouvrage La sociocritique pour montrer comment le social influence le littéraire, c'est-à-dire, comment le milieu social va influencer la figuration et le discours narratif du personnage-enfant dans la littérature. En effet, l'univers fictionnel telle que créé par Rochefort est un univers structuré qui nous a transmis une certaine vision du monde d'un certain groupe social à travers la fiction. Dans cette perspective, nous étudierons la relation que noue ce jeune personnage avec sa société s'urbanisant et se trouvant en pleine mutation. De plus, nous examinerons le rapport qui lie le personnage-enfant à sa famille dont le rôle s'affaiblit de plus en plus et aux adultes qui l'entourent. D'ailleurs, le contexte social et la représentation de l'espace vont influencer la personnalité du personnage-enfant et, par conséquent, sa vision utopique de monde.
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Du portrait chez Sainte-Beuve au pastiche chez Proust : un parcours historique et poétiqueTurmel, Émilie M. 23 April 2018 (has links)
Le présent mémoire porte sur la critique littéraire telle que pensée et pratiquée par Charles-Augustin Sainte-Beuve ainsi que son disciple infidèle Marcel Proust, et ce dans une perspective poético-historique. Il tente de montrer que la critique proustienne n’est pas radicalement opposée à la critique beuvienne, qu’elle ne se positionne pas absolument « contre » elle comme l’ont compris plusieurs lecteurs de Contre Sainte-Beuve, mais qu’elle la prolonge en la corrigeant. Plus précisément, et pour mettre en évidence cette filiation, ce mémoire compare la forme de prédilection de la critique beuvienne, le portrait littéraire, à son pendant proustien, le pastiche.
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Les romans dialogués d'Amélie Nothomb : enjeux romanesques, narratifs et génériquesParadis, Catherine 11 April 2018 (has links)
L'objet de ce mémoire est d'explorer les enjeux romanesques, narratifs et génériques des romans dialogues d'Amélie Nothomb, Hygiène de l'assassin, Péplum et Cosmétique de l'ennemi. Il s'agit donc de cerner une forme de roman jusqu'ici peu approfondie, et d'étudier et de situer l'œuvre d'une jeune auteure belge à la fois idolâtrée par le public et boudée par la critique universitaire. Le premier chapitre propose d'analyser les romans dialogues d'Amélie Nothomb comme s'il s'agissait de romans traditionnels, c'est-à-dire en s'attardant sur les éléments romanesques, mais en portant une attention particulière aux liens que ces éléments entretiennent avec la forme afin de faire ressortir les particularités du roman dialogué sur le plan de l'histoire. Le deuxième chapitre étudie la narration des romans à l'étude et met en évidence le renversement des rôles qui s'opère dans le roman dialogué, alors que la narration est principalement absorbée par le dialogue. Le dernier chapitre, enfin, révèle un certain nombre d'enjeux narratifs qui découlent de l'usage du discours direct, ainsi que les enjeux génériques de ces textes situés au carrefour de trois traditions littéraires. Nous nous sommes inspirée de différentes théories et réflexions littéraires sur le dialogue romanesque, et nous en avons élargi la portée pour les appliquer au dialogue du roman dialogué afin d'en dévoiler les particularités et offrir une vue d'ensemble de cette forme hybride telle qu'elle est exploitée par Nothomb.
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L'insertion des "français parallèles" dans les romans de Frédéric Dard (San Antonio), Réjean Ducharme et Ahmadou KouroumaRoullier-Gall, Sophie 16 April 2018 (has links)
Ce que nous nommons "français parallèles" sont des langues dont la formation se fait parallèlement à la langue française académique et dont le principal ancrage est l'oralité. Nous pouvons considérer ces langues comme des excroissances du français, auquel elles sont intimement liées. Le présent mémoire vise à étudier l'intégration des "français parallèles" dans les oeuvres de trois auteurs francophones : San-Antonio (Frédéric Dard), Réjean Ducharme et Ahmadou Kourouma. Bien que le rapport à la langue française et le contexte d'écriture chez ces trois auteurs soient très différents, nous établirons des comparaisons entre les modalités de captation des "français parallèles" par exemple, ou entre les effets qu'un tel procédé a sur le littéraire, ou encore entre les discours sur la langue que le tout engendre. L'audace des auteurs dans leurs façons d'appréhender la langue nous révèle la puissance de l'écrit et de l'oral, contraints, ici, à coexister pour nous révéler le plein potentiel de cet outil dont nous usons chaque jour : la langue française. La réflexion que nous mènerons nous conduira aussi à penser le dialogue entre les langues, dialogue à la fois révélateur des lacunes linguistiques, et fécond puisqu'il donne naissance à un imaginaire linguistique novateur. Ce contact entre les langues au sein d'oeuvres littéraires est bénéfique, laissant penser que la littérature est l'avenir des langues.
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Figurations d'un récit ambigu : éthique de la responsabilité chez Annie Ernaux, Élise Turcotte et Ken BugulGendron, Karine 16 March 2024 (has links)
357581\u Ma thèse part du constat de la mise en scène abondante et répétée de différents types de récits (radiophoniques, journalistiques, littéraires, oraux, visuels) dans les univers narratifs de trois auteures contemporaines d’expression française : Annie Ernaux (France), Élise Turcotte (Québec) et Ken Bugul (Sénégal). Les figures du récit répertoriées dans leurs oeuvres rendent visibles les failles, les incertitudes et l’incomplétude de l’acte communicationnel qui en découle. Ma thèse s’est articulée autour de cette première question : pourquoi ces auteures mettent-elles en scène un récit défaillant puisqu’ambigu par le moyen même du récit ambigu que constitue l’oeuvre? Mon hypothèse a été d’y voir une forme d’éthique narrative : plutôt que de simplement relancer le constat postmoderne de la fin de l’autorité des récits (Lyotard), ces auteures se demanderaient quel récit écrire dans ce contexte et comment le faire. En montrant toute forme de récit comme étant fondamentalement ambigu, Ernaux, Turcotte et Bugul exposeraient en même temps aux lecteurs leurs propres productions narratives sous cette lumière, endossant ce caractère incontournable de leur récit et explorant par l’écriture ses limites, ses forces, ses enjeux et les moyens de sa prise en charge. Elles mesureraient ainsi la nature et l’ampleur de leur responsabilité quant aux effets potentiels de leurs récits sur autrui, forme d’éthique narrative que prône la philosophe américaine Judith Butler. Or, comment passer de l’analyse des figures du récit dans les oeuvres à la qualification de l’éthique narrative des auteures ? L’éthique littéraire se conçoit le plus souvent en regard des thématiques déployées dans les oeuvres, sans égard au travail poétique et énonciatif de l’écrivain, qui pourtant infléchit le sens donné à cette thématique. À ce propos, Altes et Daunais rappellent que le dessein de l’oeuvre ne repose que rarement sur une volonté d’intervention directe dans la société. Plusieurs chercheurs sur l’engagement littéraire contemporain (Gefen, Blanckeman, Bouju, Semujanga) avancent que les intentions d’un auteur relèvent d’un second degré perceptible dans le travail formel de l’oeuvre. Ma thèse situe donc l’éthique littéraire dans l’horizon d’une éthique narrative telle que conçue par Ricoeur, s’inscrivant dans la narration même de l’oeuvre, et portant les marques d’une réflexion de l’auteur quant à la forme idéale guidant sa conduite du récit en fonction de ses effets potentiels et imprévisibles sur autrui. Pour extraire des oeuvres cette éthique narrative, j’ai effectué une étude figurale de type longitudinale en analysant l’ensemble du corpus en prose des écrivaines choisies, afin de discerner les figures du récit récurrentes, les effets de système dans l’oeuvre complète et leur rapport avec la démarche auctoriale d’ensemble. Parmi les trois catégories principales de figures du récit (« récit-exposé », « récit-imposé », « récit-suggéré ») identifiées, celle du « récit-suggéré », récit le plus ambigu, est systématiquement idéalisée. Elle se démarque par son interprétation coopérative, sa constante réappropriation par autrui et son inachèvement souhaité. Elle provient généralement d’un personnage énonciateur intranquille qui souhaite rendre infiniment modifiable sa production narrative en regard de ses effets futurs imprévisibles. Se dégage alors un imaginaire du récit favorisant son ambiguïté et engendrant une problématisation de la responsabilité toujours partielle de son énonciateur. L’esthétique et les procédés textuels des oeuvres des trois auteures (intra-intertextualité, symbolisme, contradictions contrôlées des versions autobiographiques, réitération des thèmes par des genres et des styles variés) confirment que l’idéalisation figurée du récit ambigu renvoie aussi à leur pratique narrative, qui pourtant reste plus intelligible que ce que l’idéal chercherait à atteindre.
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