Spelling suggestions: "subject:"aphilosophie environnementales"" "subject:"etphilosophie environnementales""
1 |
Philosophie de l'Anthropocène : interprétations et épistémologie / Philosophy of the Anthropocene : interpretations and epistemologyFederau, Alexander 03 June 2016 (has links)
Depuis plusieurs décennies, une partie de la communauté scientifique observe et dénonce l’ampleur des changements environnementaux anthropogéniques. Un concept récent est issu de ces inquiétudes, qui cristallise l’idée d’une transformation planétaire durable : c’est l’Anthropocène, la proposition de définir une époque géologique nouvelle, faisant suite à l’Holocène, et qui affirme que l’homme est désormais une force géologique. Ce travail avance que l’Anthropocène pousse le dualisme moderne entre la nature et l’homme dans ses derniers retranchements. Dans la première partie, les débats actuels des géologues autour de l’Anthropocène sont examinés, ainsi que les concepts précurseurs à l’Anthropocène. Les multiples dimensions de la « force géologique » sont présentées, ainsi que les conséquences pour la protection de l’environnement. La seconde partie est interprétative. Une typologie des différentes lectures de l’Anthropocène est donnée. Les modalités de la collaboration nécessaire entre les sciences naturelles et les sciences humaines sont examinées. La question du dépassement du dualisme est analysée, en particulier par le renouvellement du rapport au temps que l’Anthropocène impose. Enfin, il est montré en quoi l’Anthropocène nous demande d’adapter nos représentations planétaires. Il n’existe pas de consensus sur la signification de l’Anthropocène, qui est une bénédiction pour les uns, l’annonce d’une catastrophe pour les autres. La thèse offre un regard philosophique et une interprétation originaux sur une question controversée d’une grande actualité. / For several decades, part of the scientific community has observed and denounced the magnitude of the anthropogenic environmental change. A recent concept has emerged from these concerns, which crystallises the idea of a lasting planetary transformation: the Anthropocene, the proposal to define a new geological epoch that ends the Holocene, and in which the human being has become a geological force. This work assumes that the Anthropocene brings modern dualism between man and nature to its extreme limits. In the first part, the actual debates from geologists on the Anthropocene are discussed, as well as the precursors. The multiple dimensions of the Ôgeological forceÕ are presented, as well as the consequences for the protection of nature. The second part is interpretative. A typology of different understandings of the Anthropocene is given. The modalities of interdisciplinary work between natural and social sciences are examined. The question of how it is possible to overcome modern dualism is analysed. A special question is to understand how the Anthropocene gives a new meaning to our understanding of time. Finally, it is shown how and why the Anthropocene asks us to adapt our planetary representations. There is no consensus on the meaning of the Anthropocene, which is a blessing for some, the announcement of a disaster for others. The thesis offers a philosophical look and original interpretation on a controversial issue of great news.
|
2 |
Analyse critique de la thèse des relations internes du mouvement de l'écologie profondeCardinal, Hugo 12 1900 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d'évaluer la plausibilité de la thèse ontologique des relations internes présente dans le mouvement de l'écologie profonde. Selon cette thèse ontologique, chaque organisme entretient avec l'autre une relation interne, c'est-à-dire une relation constitutive de l'identité de ses relata. Il sera défendu dans ce mémoire qu'il n'y a pas suffisamment de relations internes entre les êtres vivants pour justifier la thèse ontologique des relations internes. Deux éléments seront clarifiés pour atteindre cette conclusion. Premièrement, il sera exposé que tous les principaux penseurs du mouvement souscrivent à la thèse des relations internes et qu'il existe un critère permettant d'évaluer cette thèse ontologique. Deuxièmement, il sera précisé que les relations internes présentes dans le mouvement de l'écologie profonde correspondent à des relations de dépendance ontologique au plan de l'identité, qui se distinguent des relations causales au sens où la dépendance ontologique est synchronique tandis que la dépendance causale est diachronique. L'établissement de ce critère distinguant les deux types de relation permettra d'évaluer la thèse des relations internes et de montrer qu'il n'y a pas suffisamment de dépendance ontologique pour que la thèse soit justifiée. / The aim of this work is to assess the plausibility of the ontological thesis of internal relations present in the deep ecology movement. According to this ontological thesis, each organism maintains an internal relationship with the other, i.e. a relationship constitutive of the identity of its relata. It will be argued in this dissertation that there are not enough internal relations among living beings to justify the ontological thesis of internal relations. Two elements will be clarified in order to reach this conclusion. Firstly, it will be stated that all the main thinkers of the movement subscribe to the thesis of internal relations and that there is a criterion for evaluating this ontological thesis. Secondly, it will be clarified that internal relations as construed in the deep ecology movement correspond to relations of ontological dependence, more precisely identity-dependence, which are distinguished from causal relations in the sense that ontological dependence is synchronic whereas causal dependence is diachronic. Establishing this criterion for distinguishing the two types of relationship will enable us to evaluate the internal relations thesis and show that there is not enough ontological dependence for the thesis to be justified.
|
3 |
Pour un design individuationniste : une nouvelle condition de l'individu pour une reconsidération du monde à travers la déconstruction du cercle égo/écophagique dans un contexte de crise climatique et civilisationnelle : l’avènement du designer auctor?Mistral, Christophe 05 1900 (has links)
Dans un contexte de crise environnementale et civilisationnelle, les approches sociétales des disciplines du design dénotent l’importance des recherches en design pour une pensée écologique et écosystémique du monde, au travers de la notion de coercition par des dispositifs. Que la cible soit l’usager, le consommateur, le citoyen, le designer lui-même ou les disciplines du design, des stratégies agissant dans le sens d’une émancipation, d’une libération, d’un dé-assujettissement, d’un soulèvement des individus peuvent se percevoir au travers de nouvelles visions, de nouvelles utopies, de chartes et de manifestes.
Or, les résultats escomptés, tant sur nos écosystèmes que sur les comportements individuels et collectifs demeurent limités. Toute tentative de régulation des flux de production et de consommation se heurte aux enjeux contemporains d’un capitalisme se renouvelant dans l’accaparement et la marchandisation des critiques qui lui sont destinées. La composante destructrice de ce capitalisme, sur lequel le design s’est appuyé jusqu’à présent, semble corrélée aux comportements consuméristes se catalysant dans l’affirmation d’un sujet individuel, consommateur de ressources. Afin de masquer la terreur fondamentale de sa subjectivité nue, l’individu est devenu écophage dans la mesure où il renouvèle sa condition de sujet individualisé en devenant consommateur de subjectivations. Incidemment, la singularité promise par l’accès aux désirs d’émancipation individuelle s’est transformée en coercition : l’individualisation s’est mutée en servitude volontaire selon un processus égophage. Le système mortifère de ces deux phénomènes phagiques est au cœur du territoire de la thèse qui, proposant de saisir la problématique à partir d’un changement de paradigme de l’individu au travers de son processus d’individuation, offre des pistes de solutions pour le design.
Ainsi, le design qui a accompagné, promu et esthétisé le modèle destructeur du consumérisme, doit envisager aujourd’hui une remise en question de son rôle sociétal. Mais pour expérimenter des voies divergentes qui changent nos manières de concevoir le monde, il doit travailler sur l’entendement de l’individu lui-même sur ce monde. Rendre le monde habitable, soit repenser une habitabilité du monde, se révèle être aussi une position coloniale de l’humanité privant l’humanité de réflexions sur son rapport de dépendance au monde.
Dans ce nouveau cadre, le rôle d’un design sentinelle peut s’appuyer sur trois stratégies entrevues dans les recherches et pratiques actuelles : 1) une résistance aux dispositifs en évaluant les contraintes sociétales aux dispositifs ; 2) une pratique discrète pour se soustraire au mercantilisme ; 3) une objectivation des individus. Dès lors, le design doit provoquer un changement de paradigme de l’individu, au travers de l’individuation. La relecture du proto design, du design contemporain, de la philosophie et de la critique esthétique soutient l'hypothèse que l’individuation soulève les enjeux d'un design sociétal en révélant, avec l’aide de la pensée complexe, des dispositifs à l'œuvre sur l'individu dont le dénominateur commun est la dialectique sujet/objet. Cette remise en cause implique une décolonisation de la pensée pour une nouvelle réflexion de son rapport de dépendance au monde, autrement que par des processus de subjectivation qui la stipulent. L’habilitation de l’humain à modifier et à détruire selon ses désirs l’environnement est-elle encore viable ? De fait, cette dépendance à la dialectique sujet/objet devrait s’inverser par une ouverture dialogique permettant au design de transition de muter vers une transition du design, le design devant se transformer face aux dispositifs qui le contraignent.
Avec la réalisation de contre-dispositifs individuationnistes basés sur l’objectivation, de nouvelles vertus – telles que la reconnaissance et la considération – pourraient favoriser un nouveau rapport objectivé de l’individu. Dans ce cadre, le positionnement traditionnel du design éviterait les dispositifs selon une nouvelle disposition transversale, ce qui permettrait non seulement d’échapper mais aussi de montrer ces dispositifs. Les facteurs d’émancipation de l’individuation – tels que critique, objectivation, actualité et révolte – sont à même d’émanciper un design vecteur d’individuation et de transformation de l’individu. Le design individuationniste pourrait alors adopter une nouvelle posture a-morale en engageant un processus d’objectivation pour devenir un design non plus social mais sociétal.
Afin de déjouer ce système écophagie/égophagie, la thèse propose un changement de paradigme de l'individu et de sa relation au bien commun, en envisageant des nouvelles vertus de transcendance à travers le concept de probriété, dérivé de facteurs de natalité, de considération et de reconnaissance. De la substitution de l’individuation à l’individualisation émerge une nouvelle téléologie. Axée sur une pédagogie de la déconstruction des dispositifs, cette nouvelle vision du design permettrait d’enseigner les conditions ontologiques et épistémologiques qui l’ont vu naître. Avec une discipline individuationniste du design, décolonisée de l’économie, se tisse une pensée de l'habitabilité et de l'appropriation du monde qui reconnait et réconcilie la finitude de la terre et de l'humain. / In a context of environmental and civilizational crisis, the societal approaches found in design disciplines point to the importance of design research for an ecological and ecosystemic way of thinking about the world, through the notion of coercion by apparatus. Whether the target is the user, the consumer, the citizen, the designer herself or the design disciplines, strategies to emancipate, liberate, de-subjugate and uplift individuals can be seen in new visions, utopias, charters, and manifestos.
Yet the expected results, both on our ecosystems and on individual and collective behavior, remain limited. Any attempt to regulate production and consumption flows comes up against the contemporary challenges posed by a capitalism that is renewing itself by monopolizing and commodifying the criticisms it receives. The destructive component of this capitalism, on which design has hitherto relied, seems to be correlated with consumerist behavior catalyzed by the assertion of an individual, resource-consuming subject. In order to mask the fundamental terror of its naked subjectivity, the individual has become an ecophagus insofar as it renews its condition as an individualized subject by becoming a consumer of subjectivations. Incidentally, the singularity promised by access to the desires of individual emancipation has been transformed into coercion: individualization has mutated into voluntary servitude through a process of egophagy. The mortifying system of these two phagic phenomena lies at the heart of the thesis, which proposes to grasp the problem from the point of view of a paradigm shift of the individual through its individuation process, offering possible solutions for design.
Thus, design, which has accompanied, promoted and aestheticized the destructive model of consumerism, must today consider questioning its societal role. But to experiment with different ways of thinking about the world, we need to work on our own understanding of the world. Making the world habitable, i.e. rethinking the world's habitability, is also proving to be a colonial position for humanity, depriving it of the opportunity to reflect on its dependent relationship with the world.
Within this new framework, the role of sentinel design can be based on three strategies identified in current research and practice: 1) resistance to apparatus by assessing societal constraints on them; 2) discreet practice to avoid commercialism; 3) objectification of individuals. From then on, design must provoke a paradigm shift in the individual, through individuation. A re-reading of proto-design, contemporary design, philosophy and aesthetic criticism supports the hypothesis that individuation raises the stakes of societal design by revealing, with the help of complex thinking, apparatus at work on the individual whose common denominator is the subject/object dialectic. This questioning implies a decolonization of thought, for a new reflection on its relationship of dependence to the world, other than through the subjectivation processes that stipulate it. Is human empowerment to modify and destroy the environment at will still viable? In fact, this dependence on the subject/object dialectic should be reversed by a dialogical opening that enables transitional design to mutate into a transition of design, with design transforming itself in the face of the apparatus that constrain it.
With the realization of individuationist counter-apparatus based on objectification, new virtues - such as recognition and consideration - could foster a new objectified relationship of the individual. In this framework, the traditional positioning of design would avoid apparatus in a new, transversal way, allowing these apparatus to be not only escaped, but also shown. The emancipatory factors of individuation - such as critique, objectification, actuality, and revolt - are capable of emancipating design as a vector of individuation and transformation of the individual. Individuationist design could then adopt a new, a-moral stance, engaging in a process of objectification to become not social but societal design.
In order to outmaneuver this ecophagy/egophagy system, this thesis proposes a paradigm shift of the individual and its relationship to the common good, by envisaging new virtues of transcendence through the concept of proberty, derived from factors of natality, consideration and recognition. A new teleology emerges from the substitution of individuation for individualization. Based on a pedagogy of apparatus deconstruction, this new vision of design would teach the ontological and epistemological conditions that saw its birth. With an individuationist discipline of design, a design auctor, decolonized from the economy, weaves a way of thinking habitability and appropriation of the world that recognizes and reconciles the finitude of the earth and the human.
|
Page generated in 0.3492 seconds