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Analyse critique de la thèse des relations internes du mouvement de l'écologie profonde

Cardinal, Hugo 12 1900 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d'évaluer la plausibilité de la thèse ontologique des relations internes présente dans le mouvement de l'écologie profonde. Selon cette thèse ontologique, chaque organisme entretient avec l'autre une relation interne, c'est-à-dire une relation constitutive de l'identité de ses relata. Il sera défendu dans ce mémoire qu'il n'y a pas suffisamment de relations internes entre les êtres vivants pour justifier la thèse ontologique des relations internes. Deux éléments seront clarifiés pour atteindre cette conclusion. Premièrement, il sera exposé que tous les principaux penseurs du mouvement souscrivent à la thèse des relations internes et qu'il existe un critère permettant d'évaluer cette thèse ontologique. Deuxièmement, il sera précisé que les relations internes présentes dans le mouvement de l'écologie profonde correspondent à des relations de dépendance ontologique au plan de l'identité, qui se distinguent des relations causales au sens où la dépendance ontologique est synchronique tandis que la dépendance causale est diachronique. L'établissement de ce critère distinguant les deux types de relation permettra d'évaluer la thèse des relations internes et de montrer qu'il n'y a pas suffisamment de dépendance ontologique pour que la thèse soit justifiée. / The aim of this work is to assess the plausibility of the ontological thesis of internal relations present in the deep ecology movement. According to this ontological thesis, each organism maintains an internal relationship with the other, i.e. a relationship constitutive of the identity of its relata. It will be argued in this dissertation that there are not enough internal relations among living beings to justify the ontological thesis of internal relations. Two elements will be clarified in order to reach this conclusion. Firstly, it will be stated that all the main thinkers of the movement subscribe to the thesis of internal relations and that there is a criterion for evaluating this ontological thesis. Secondly, it will be clarified that internal relations as construed in the deep ecology movement correspond to relations of ontological dependence, more precisely identity-dependence, which are distinguished from causal relations in the sense that ontological dependence is synchronic whereas causal dependence is diachronic. Establishing this criterion for distinguishing the two types of relationship will enable us to evaluate the internal relations thesis and show that there is not enough ontological dependence for the thesis to be justified.
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L'eau de l'art contemporain : une dynamique d'une esthétique écosophique / Water of Art : a dynamic of ecosophical aesthetics

Marty, Patrick 19 December 2014 (has links)
L’eau est porteuse d’aspects différents de consciences, tout en étant un espéranto planétaire. Doit-on parler des artistes de l’eau ? ou bien de l’eau des artistes ? Quel que soit le point de vue que l’on considère, il se dégage une synergie de pensées oeuvrant à une réflexion consensuelle et paradigmatique. Cette recherche propose une nouvelle lecture de l’interaction de l’élément naturel avec la place qu’il occupe dans l’art contemporain ; comment l’eau dans l’art contemporain devient, grâce à sa puissance évocatrice, l’Eau de l’Art, une source inépuisable d’adaptabilité transculturelle qui se fait l’écho d’une nécessaire métamorphose. L’eau est devenu un médium parmi tant d’autres. L'eau, matière naturelle par excellence, se retrouve utilisée indifféremment par un peu tous les courants artistiques actuels notamment dans des vidéos, des performances, des sculptures, en architecture ou dans des expériences à la frontière de l’art et des sciences cognitives. On peut examiner trois aspects de la culture de l'eau : en tant que vecteur à la fois d'une culture enracinée, et d'une éthique de l'Universel commun, la force symbolique de l'eau dans l'histoire de l’art, et l'actualité écologique, scientifique et psychologique. L’eau couvre tous les champs du possible, et rend accessible les moindres recoins de la pensée, aussi bien la part d’ombre que la lumière de la psyché humaine. Elle accompagne et interagit sur les non dits des sociétés, car elle contient leurs savoirs ; elle est la matrice de leur philosophie, leur sociabilité, leur géographie (compréhension de l’espace et des milieux de vie), leur communication, leur histoire, leur langage. L’Eau de l’Art dynamise ainsi une esthétique écosophique en puisant dans la poésie du temps. / Water is a messenger of various aspects of consciousness, while being a global Esperanto. Should we talk about artists of water? Or the water of artists? Whatever point of view one considers, a synergy of thoughts emerges involving a consensual and paradigmatic vision. This research proposes a new reading of the interaction of the natural element with its role in contemporary art; how water in contemporary art becomes, with its evocative power, Water of Art, an inexhaustible source of crosscultural adaptability that echoes a necessary metamorphosis. Water has become a medium among many others. Water, a natural material par excellence, is used interchangeably by almost all the current artistic trends, including video, performance, sculpture, architecture and experiences on the frontier of art and cognitive science. There are three aspects of the culture of water: as a vector of both an ingrained culture and the Universal ethic; the symbolic force of water in art history; and the ecological, scientific and psychological information. Water covers all possible fields, and allows access to every corner of the mind, the dark side as well as the light of the human psyche. It supports and interacts on the unspoken aspects of society because it contains their knowledge; it is the matrix of their philosophy, their sociability, their geography (understanding of space and living environments), communication, history, language. Therefore, Water of Art adds a dynamic to ecosophical aesthetics in drawing from the poetics of time.
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Pour une ontologie de l'écologie. Penser les fondements philosophiques de la conversion écologique / For an ontology of ecology. Thinking the philosophical foundations of ecological conversion

Priaulet, Isabelle 17 December 2018 (has links)
Cette thèse entend poser les fondements philosophiques d’une « conversion écologique » en éclairant la dimension ontologique de la crise écologique. Tout en s’inscrivant dans le sillage de l’Encyclique Laudato Si’, où le Pape François lance un vibrant appel à la conversion écologique, l’auteur s’efforce de penser les enjeux proprement philosophiques liés à cette notion. En s’appuyant sur des auteurs tels que Heidegger et Hans Jonas, la première partie de la recherche montre la nécessité d’une véritable « conversion » face au péril métaphysique que représente la technique envisagée ici comme dévoiement de notre « être-au-monde ». Dans un contexte marqué par la résurgence du catastrophisme, l’auteur entend ici souligner la dimension humaniste qui constituait l’horizon de la pensée de ses fondateurs (Günther Anders, Jacques Ellül) tout en confrontant leur vision à celle du « Principe Espérance » porté par Ernst Bloch.La seconde partie de la thèse consiste à poser les fondements éthiques et religieux du concept de conversion. De la metanoia platonicienne aux thérapies de l’âme stoïciennes et épicuriennes, l’auteur explore la place de la connaissance de la nature (physis) dans le « retour à Soi » (epistrophè) de ces sagesses grecques. Peut-on voir en elles la source d’une véritable « conversion écologique » par laquelle il s’agirait autant de convertir notre regard sur la nature que d’être converti par elle ? Si oui, quelles en seraient les modalités ? Dans cette perspective, quels sont les apports de la metanoia chrétienne par rapport à la metanoia platonicienne ? En quoi la « conversion des sens » portée à la fois par la mystique franciscaine et la « prière du cœur » des Pères neptiques dans le monde orthodoxe, constitue-t-elle une étape capitale pour penser la conversion écologique comme conversion du corps et du cœur ? Pour mener à bien cette analyse, l’auteur emprunte la méthode phénoménologique afin de mettre en lumière les liens entre conversion et réduction.La dernière partie, plus spécifiquement consacrée à l’écologie contemporaine, s’appuie sur les modalités de la conversion écologique esquissées avec les penseurs grecs et chrétiens pour penser une transformation profonde de notre « affect du monde ». En s’appuyant sur les notions merleau-pontiennes de « chair du monde » et de « monde brut », l’auteur cherche à penser une « empathie universelle » comme socle d’une nouvelle éthique environnementale. A travers une relecture merleau-pontienne de deux grands courants de l’écologie que sont l’écologie profonde (deep ecology) et la wilderness, l’auteur jette les bases d’une ontologie relationnelle dans deux directions. La première envisage la conversion écologique comme un approfondissement du Soi. Dans le sentiment de la wilderness, c’est autant la nature vierge à l’extérieur de nous que le « monde brut » au plus intime de nous-même, qu’il s’agit de préserver pour ouvrir la voie à une expérience transformante du monde telle que la décrit Henri-David Thoreau dans Walden ou la vie dans les bois. La seconde vise un élargissement du Soi par lequel la réalisation de Soi devient indissociable, par un mouvement d’identification, de celle de notre environnement, jusqu’à faire l’expérience charnelle de ce « Soi écologique » dont nous parle Arne Naess en écho à la « chair du monde » merleau-pontienne et aux théories de la Gestalt dont s’inspirent les deux auteurs. Conscient des limites de la pensée occidentale pour cheminer vers cette non - dualité, clé d’une empathie universelle, l’auteur montre, dans la dernière partie de son analyse, l’influence de la pensée bouddhique sur la deep ecology et explore une spiritualité de la résonance avec le bouddhisme zen japonais incarné dans la figure de Maître Dogen, jusqu’à penser une « échologie de la Joie ». / This thesis is an attempt to provide the philosophical foundations for an ecological conversion while revealing the ontological aspects of the ecological crisis. Following the path described in the Laudato Si’ encyclical letter, where Pope François launches a vibrant call for ecological conversion, the author seeks to adress the philosophical issues in relation to this notion. Refering to philosophers such as Heidegger and Hans Jonas, the first part of this research accounts for the necessity of a true ecological conversion to face the metaphysical « peril » represented by the technical way of mind which leads to an unauthentic « being-in-the-world ». As catastrophism rages, the author underlines the humanistic aspect of its founders’ thought (Gûnther Anders, Jacques Ellûl) while confronting their vision to Ernst Bloch’s « Principle of Hope ».The second chapter of the thesis aims at laying down the ethical and religious foundations of the concept of conversion. From Plato’s metanoia to stoïcian and epicurian soul therapies, the author explores the importance of the knowledge of nature (physis) in the process of epistrophè (return to one’s « Inner Self »). Can these therapies be considered as the roots of a true ecological conversion throughout which we could not only modify the way we look at nature but also be transformed by it? If the answer is yes, what would the terms be? From this perspective, what is the specificity of Christian metanoia compared to Plato’s? To what extent can the doctrine of the “spiritual senses” experienced by both the Franciscan mystic and the neptical Fathers’ « Prayer of the heart » - be considered a crucial step to a living experience of ecological conversion that appeals to our body and heart? To carry out this research, the author relies on the phenomenological methodology, evidencing the links between conversion and reduction.The last part, more specifically dedicated to modern ecology, relies on the definitions of ecological conversion outlined with greek and Christian authors to think through a deep change in our « affect for the world ». Refering to Merleau Ponty’s notions of « flesh of the word » and « wild being », the author endeavours to develop the concept of “universal empathy” as the corner stone of environmental ethics. Through a merleau-pontian interpretation of two major ecological schools of thought, wilderness and deep ecology, the thesis provides tools for elaborating a relational ontology based on two concepts. The first one, called deepening of the Self, refers to the wilderness. The author shows that what has to be preserved is not only territories such as natural reserves but the “wild being” in the innermost part of ourselves so as to enable us to be transformed by nature itself through this experience of wilderness described by famous authors such as Henri-David Thoreau in Walden life in the woods… The second one, called “enlargment of the Self” refers to the experience described by Arne Naess as identification to other living beings as a source of self-realization, echoing the merleau-pontian “flesh of the word”.Aware of the limits of western thought to reach this universal empathy based on non-duality, the author points out, in a conclusive paragraph, the influence of the buddhist way of mind on Arne Naess’s deep ecology, explores a spirituality of the resonance with the world through zen buddhism embodied by Master Dogen, and goes as far as thinking an “echology of Joy”.

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