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La sauvagerie de Thomas Hobbes: Amérique, colonie et Premiers Peuples chez le « fondateur » de la « science » politique moderneG. Poirier, Guillaume 21 December 2023 (has links)
Partant du contexte colonial canadien, la thèse souhaite déterminer la fonction de la figure du « sauvage américain » chez Thomas Hobbes. La thèse est ainsi divisée en deux parties. La première porte sur l'évolution du couple « sauvagerie et civilité » depuis l'Antiquité jusqu'à la modernité. On y fait un survol étymologique, discursif et mythologique en guise de contextualisation. Et on parcourt également le thème chez des auteurs allant de More et Machiavel à Bodin et Grotius, en passant par Vitoria, Las Casas, Sepúlveda, Botero, La Boétie et Montaigne. La seconde partie porte sur la figure proprement hobbesienne du « sauvage ». On y trouve le premier inventaire exhaustif de ses occurrences dans l'œuvre de Hobbes. L'étude tente ainsi de faire sens du caractère fondamentalement ambigu de cette figure, et ce, selon les axes épistémologique et politique. Sur le plan du savoir, la figure est confinée dans une agnotopie où elle est à la fois ignorante et ignorée. Sur le plan du pouvoir, elle est une figure à la fois purement apolitique et l'image du « petit gouvernement de famille » dont nous parle le Léviathan. Dans cette ambiguïté, qui est aussi celle de l'état de nature, on reconnait chez Hobbes l'effacement des structures politiques autochtones que décrivent clairement les récits coloniaux. Et on découvre aussi l'effacement du pouvoir de la mère qui est tenu sous silence dans la théorie du contrat, ce qui suggère, peut-être, un désir de contourner le problème des structures matrilinéaires. La conclusion synthétise ces ambiguïtés en faisant du « sauvage » hobbesien une figure liminaire jouant un rôle clé dans le récit de l'État souverain. On peut en effet reconnaitre dans ce récit un rituel discursif de passage où le sujet doit revêtir le déguisement du « sauvage » afin de produire la « civilité » du sujet moderne européen. Ce serait là la part sauvage qui se cache dans la doctrine de l'État moderne.
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Rapatriement des ancêtres autochtones : comparaison des processus au Canada et aux États-UnisForest-Ponthieux, Viviane 02 1900 (has links)
Considérant le contexte actuel entourant le rapatriement des ancêtres autochtones et des
besoins formulés par ces communautés de voir ce retour s’effectuer promptement, force
est de constater que les institutions québécoises ne répondent pas à ce besoin de manière
proactive. Les processus de rapatriement québécois sont rares, mais sont plus fréquents
au Canada et aux États-Unis. À l’aide d’une grille de critères d’analyse, je fais une
comparaison entre trois études de cas canadiennes et états-uniennes afin de déterminer
quels sont les éléments facilitants, les outils, les obstacles et les modes de résolution de
conflit qui permettraient de mettre en place nos propres processus de rapatriement
éthiques et décolonisées au Québec. Les approches diffèrent selon les deux pays : le
Canada a adopté une approche localisée centrée autour de la négociation, tandis que les
États-Unis ont plutôt adopté une approche rigide standardisée par des législations
fédérales, les lois Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA)
et National Museum of the American Indian Act (NMAIA). Quel type d’approche
correspondrait le mieux à notre contexte socio-historique? Celle rigide de type
NAGPRA ne répond pas aux besoins de flexibilité formulés par les Premiers Peuples.
Cependant, certains éléments des législations états-uniennes auraient grand avantage à
être adoptés puisqu’ils impliquent des changements nécessaires à la mise en place de
processus de rapatriement efficaces (organisation des collections, inclusion de savoirs
traditionnels, etc.). De plus, certains éléments juridiques autochtones pourraient être
implantés dans la constitution de processus de rapatriement, qui doit être conjointe. / Considering the current context surrounding the repatriation of Indigenous ancestors
and the needs expressed by these communities to see this return take place promptly, it
is obvious that Quebec institutions are not responding to this need in a proactive
manner. Cases of repatriation in Quebec are rare, but certain processes exist in Canada
and the United States. Using a grid of analytical criteria, I compare three Canadian and
American case studies in order to determine what are the facilitating elements, tools,
obstacles and methods of conflict resolution which can allow us to set up our own
ethical and decolonized repatriation processes in Quebec. The approaches differ
depending on the two countries: Canada has adopted a localized approach centered
around negotiation, the United States on the other hand has adopted a rigid approach
standardized by federal legislation, the Native American Graves Protection and
Repatriation Act (NAGPRA) and National Museum of the American Indian Act
(NMAIA). What type of approach would best fit our socio-historical context? The rigid
NAGPRA model does not meet the flexibility needs expressed by the First Peoples,
Inuits and Métis. However, certain elements of US legislation would greatly benefit
from being adopted since they involve changes necessary for the establishment of
effective repatriation processes (organization of collections, inclusion of traditional
knowledge, etc.). In addition, certain indigenous legal elements could be implemented
in the constitution of the repatriation process, which must be elaborated between equal
parties.
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Les représentations des Premiers Peuples et le colonialisme d’occupation dans les manuels scolaires d’histoire (1920-1960)Gaudreault, Benoit 04 1900 (has links)
Mon mémoire porte sur les représentations des Premiers Peuples dans les manuels scolaires d’histoire francophones, produits et utilisés au Québec entre 1920 et 1960, avec une attention particulière portée à ceux destinés aux jeunes du primaire. Cette recherche est au croisement des études sur le colonialisme québécois, de l’histoire de l’enfance et de l’étude des représentations. Plusieurs théories émanant des études visuelles, de l’altérité et des performances studies sont aussi mobilisées dans mon étude des manuels scolaires d’histoire.
En se positionnant à l’intersection de cette mosaïque d’historiographies et d’approches conceptuelles, mon mémoire répond aux questions suivantes : comment sont représentés les Premiers Peuples au Canada dans les manuels d’histoires francophones produits entre les années 1920 et 1960 et dans quelle mesure ces représentations sont en rupture avec la période précédente ? Comment sont mobilisées ces représentations dans l’imaginaire colonial québécois ? De quelle manière est reçue, appropriée et performée l’image coloniale de l’« Indien imaginaire » par les enfants ? Mon étude vient compléter une historiographie qui couvrira, dès lors, toute l’histoire des représentations des Premiers Peuples dans les manuels scolaires d’histoire depuis les débuts de l’instruction publique au Québec.
Le premier chapitre explore trois champs historiographiques sur lesquels mon mémoire s’appuie : l’histoire des enfants, le colonialisme d’occupation et les représentations des Premiers Peuples dans la culture populaire nord-américaine. Les chapitres deux et trois sont consacrés, dans l’ordre, à l’analyse des manuels scolaires d’histoire produit entre 1920 et 1950 et ceux entre 1950 et 1960. Je démontre que la figure de l’Indien est mobilisée par les auteurs des manuels des années 1920-1950 pour justifier la dépossession et les violences coloniales du passé, notamment par l’utilisation d’arguments politiques, moraux et généalogiques. Dans la série de manuels des années 1950, nettement plus nationaliste, les auteurs reprennent ces mêmes idées en appuyant toutefois plus fortement sur l’idée de la « mission civilisatrice » au point de nettoyer le récit historique québécois de sa violence originelle. De plus, j’établis que ces manuels montrent la prolongation du colonialisme dans le présent. Les Premiers Peuples ne disparaissent plus du récit après la Conquête, contrairement à ce qui était le cas dans les manuels d’histoire avant 1950, mais ils sont toujours sujets à un discours colonial qui les dénigre, les invisibilise et tente de justifier la dépossession de leurs terres. / My master’s thesis examines the representations of First Peoples in French-language history textbooks produced and used in Quebec between 1920 and 1960, with a particular focus on those intended for elementary school children. This research is at the crossroads of studies on Quebec colonialism, childhood history and the study of representations. Several theories emanating from visual studies, othering and performance studies are also mobilized in my study of history textbooks.
By positioning itself at the intersection of this mosaic of historiographies and conceptual approaches, my master’s thesis answers the following questions: how are the First Peoples in Canada represented in French-language history textbooks produced between the 1920s and the 1960s and to what extent are these representations at odds with the previous period? How are these representations mobilized in the Quebec colonial imagination? How is the colonial image of the ‘imaginary Indian’ received, appropriated and performed by children? My study contributes to a historiography exploring history of representations of the First Peoples in history textbooks since the beginning of public education in Quebec.
The first chapter explores three historiographical fields on which my dissertation draws: children's history, settler colonialism, and representations of First Peoples in North American popular culture. Chapters two and three are devoted, in order, to the analysis of history textbooks produced between 1920 and 1950 and those between 1950 and 1960. I show that the figure of the Indian is mobilized by the authors of the first period’s textbooks to justify the dispossession and colonial violence of the past, notably through the use of political, moral and genealogical arguments. In the latter period’s, more nationalistic series of textbooks, the authors reiterate these same ideas, but with a stronger emphasis on the idea of the ‘civilizing mission’ to the point of cleansing the Quebec historical narrative of its original violence. Furthermore, I argue that these textbooks show the continuation of colonialism in the present. First Peoples no longer disappear from the narrative after the Conquest, as was the case in history textbooks before 1950, but they are still subject to a colonial discourse that denigrates and invisibilizes them, while attempting to justify the dispossession of their lands.
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