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La motion transubjective : un mouvement d’autoréalisation de soi impulsé par la méthode du psychodrame existentiel / The Transubjective motion : a movement of one’s being selfrealization triggered by the existential psychodrama method

Gal, Corinne 21 October 2017 (has links)
Cette thèse montre comment le travail thérapeutique, en psychodrame existentiel de groupe, permet un accès direct à « l’être-du-patient », sans sacrifier du temps au démêlage des représentations. Dans ce cadre, la motion individuelle sollicitée se transforme, via l’intersubjectivité, pour se loger « entre » (aida) les membres du groupe. Elle y prend une forme transubjective qui s’amplifie par résonnance, pour délivrer une tonalité climatique singulière au groupe. J’ai nommé cette nouvelle dynamique : motion transubjective. Fonctionnant rythmiquement sur les pôles « ouverture-fermeture », la motion transubjective ouvre à l’espace corporel du Sentir, du « sens commun », et favorise un ajustement apaisé des patients au monde qui les entoure.Pour servir la thèse et modéliser ce concept, trois recherches-actions sont présentées (menées auprès de différentes populations : travailleurs sociaux, personnes atteintes de V.I.H. et personnes souffrant de psychose). Elles révèlent la valeur opératoire de la motion transubjective, au cœur même de l’intersubjectivité humaine, que cette dernière soit celle des foules, celle qui tient en contact les membres d’un groupe ou l’aida que créent ensemble le thérapeute et son patient. Enfin, ces trois recherches-actions concourent, en psychologie clinique, à la modélisation d’un processus émergent d’autoréalisation de soi, dans la rencontre avec le monde, qui se déploie dans la sphère de la corporalité.Outre la proposition d’un outil groupal -le psychodrame existentiel- cette thèse en discute les conditions de mise en œuvre (en termes de dispositif d’intervention clinique) afin d’en comprendre les leviers thérapeutiques. / This thesis shows how therapeutic work, in an existential psychodrama group, enables the therapist to access directly to “the-patients’-being”, without spending some time unravelling representations. In this context, the individual motion is triggered. Then, it transforms, via intersubjectivity, to place itself “between” (aida) the members of the group. There, it turns into a transubjective form which expands through resonance to deliver a peculiar climatic tone to the group. I have named that new dynamism: transubjective motion. As it functions dynamically according to the “opening-closing” poles, the transubjective motion permits the opening to the Feeling body space to the “common sense” space, enabling the patient to have a pacified relationship to the world around.In order to demonstrate our thesis and to model the concept, three researches-actions are presented (they were conducted among different populations: social workers, persons suffering from H.I.V and psychotic patients.) They reveal the operational value of the transubjective motion, situated at the heart of human intersubjectivity, whether it reveals itself in a crowd, between the members of a group, or the aida created by the therapist and his/her patient. Finally, those three researches-actions contribute, in clinical psychology, to the modelling of an emergent process of one’s being selfrealization through the relationship to the world around, expressing itself in the area of corporality.Beyond proposing a group therapy method -the existential psychodrama- this thesis analyses the conditions for its implementation (in terms of clinical intervention experience) in order to understand its therapeutic efficiency.
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Nouvelles perspectives sur la clinique du cancer : le corps, la psychothérapie, et les états crépusculaires dans la maladie grave / New perspectives on clinical cancer : body, psychothérapies and crepuscular states in serious disease

Milleur, Yannick 01 December 2015 (has links)
Les patients atteints de cancer traversent des conditions d’existence extrêmes demandant un cadre spécifique de prise en charge psychothérapique. Le cancer et les soins anticancéreux indispensables, forment pourtant la situation cancéreuse envahie par les logiques processuelles du cancer, violentes. Cette situation peut être un raz de marrée dans la vie d’un sujet, emportant les convictions les plus établies et les bases narcissiques-identitaires et du caractère les plus ancrées. Le sujet présente un risque majeur d’effondrement. De plus, la puissance du traumatisme actuel puise ses racines dans la reviviscence de traumatismes primaires restés jusque là éteints. Leur retour a lieu sous la forme de sensations hallucinatoires induisant des états de corps et des états de perception du monde extérieur psychiquement irreprésentables. Le sujet se vit et s’éprouve alors passivement, sans pouvoir s’affecter véritablement. Mortifères, la pesanteur, l’inertie et la douleur dominent ou au contraire, le sujet se sent à vif, hypersensible, envahi, persécuté, au risque de l’éclatement. Le monde s’articule alors essentiellement sur cette bipolarité que vient recouvrir la défense opératoire radicale de la blancheur. Elle jette son dévolu sur le monde, les relations, les objets, les affects, le corps du sujet. Parfois, rien ne touche ce dernier dont la psyché s’est resserrée autour de son noyau archaïque aux limites psyché-soma. Le cancer éradique la subjectivité, subtilisant le principe actif des logiques de l’originaire. Cet état de mélancolie blanche parfois durable, n’est que l’une des phases d’une processualité mélancolique polymorphe. Cette dynamique domine la vie du sujet selon deux tendances à la proto-mélancolie et à la proto-manie, qui remplacent le monde affectif par une propension à l’inertie ou à la psychomotricité. Le travail de mélancolie vise la relance des capacités d’identification en impasse. Nous allons étudier les modalités spécifiques du transfert et en particulier la mobilisation essentielle d’un transfert formel de base. Il fonctionne à partir de l’activation originaire en double de signifiants formels alors partagés par le thérapeute et son patient. Des mouvements de léthargie et d’excitations psychocorporelles peuvent gagner le clinicien et plonger la relation thérapeutique dans des états crépusculaires, relatifs au cancer et au retour des traumatiques primaires. Nous verrons comment le but premier de la psychothérapie vise l’utilisation psychique – et non l’éradication – de l’objet-cancer, comme moyen de forger les conditions de viabilité du cadre : permettre la mise en représentation des états de corps, rétablir la symbolisation, l’imagination et le recours aux fantasmes inconscients. Ce sont là les bases indispensables d’une psychothérapie auprès des patients atteints de cancer. / Cancer patients experience extreme conditions of existence requiring a specific form of psychotherapy. The cancer and essential anticancer treatments together form the cancerous situation, invaded by the cancer’s violent, processual logic. This situation can constitute a sea change in the subject’s life, sweeping away their most firmly held convictions and the most deeply rooted foundations of their narcissistic identity and character. The subject is at major risk of suffering a breakdown. In addition, the ‘actual’ trauma draws strength from the revival of primary traumas up until now extinguished. Their return takes the form of hallucinatory sensations producing states of body and perception of the external world psychologically unrepresentable. The subject sees and experiences themself passively, without really being capable of feeling affected. Deadly dullness, inertia and pain dominate or, on the contrary, the subject feels vividly alive, hypersensitive, invaded and persecuted, at the risk of bursting. The world essentially revolves around this bipolarity, which the radical operational defence system covers in whiteness. It throws its mantle over the world, relationships, objects, affects and the subject’s body. Sometimes nothing can touch the subject at all, and their psyche is reduced to its archaic core, at the edge of psyche-soma. The cancer eradicates subjectivity, steeling away the active principle of primal logic. This sometimes lasting state of white melancholy is but one phase in a polymorphic melancholic processuality. This force dominates the subject’s life, with a tendency either to proto-melancholy or proto-mania, which replace the affective world by a propensity to inertia or psychomotricity. The aim of melancholy work is to revive the deadlocked capacity for identification. We will examine the specific use of transference and, in particular, the key implementation of a basic formal transference. This works based on the dual primal activation of formal signifiers shared by the therapist and their patient. The therapist may be subject to motions of lethargy and psychocorporal excitations, plunging the therapeutic relationship into crepuscular states, relative to the cancer and to the return of primary traumas. We will look at how the principle aim of psychotherapy is the psychological use, and not eradication, of the cancer object, as a means of forging the conditions rendering the therapeutic context feasible: allow the representation of states of body, restore symbolisation, imagination and recourse to unconscious fantasy. Together, these form the essential basis of psychotherapy for cancer patients.

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