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Les feux de forêt comme processus sociaux plus-qu'humains. Une analyse des rapports dynamiques et enchevêtrés entre Atikamekw Nehirowisiwok, pompiers forestiers, feux et forêts au sein du NitaskinanGonzalez, Noémie 13 December 2023 (has links)
Les feux de forêt sont plus en plus fréquents et intenses ces dernières années, notamment en raison des changements climatiques. De nombreuses communautés autochtones se trouvent en milieu forestier et donc exposées à cet aléa. Dans ce contexte, il est pertinent de se pencher sur les dynamiques des rapports sociaux entre organismes de gestion des feux de forêts, communautés autochtones, forêts et feux. C'est ce que fait cette thèse à travers l'étude spécifique du paysage plus-qu'humain qui s'est constitué autour de trois feux de forêt qui ont menacé la communauté atikamekw de Wemotaci en 1977, 1997 et 2010. Au niveau théorique, cette recherche se place au croisement entre l'anthropologie des catastrophes (Oliver-Smith et Hoffman 2020) et les études autochtones, tout en se positionnant au sein de l'écologie politique (Akrich, Callon et Latour 2006; Tsing 2017; Berkes, Colding et Folke 2003a). La méthodologie déployée mobilise des approches relationnelles inspirées des méthodologies autochtones (Smith 2012; Kovach 2009; Wilson 2008; Absolon Minogiizhigokwe 2011) et les apports des féminismes autochtones (Green 2017a) afin de produire une recherche aux visées anticoloniales et anti-oppressives. L'analyse de ces trois situations de feux de forêt met en lumière une tension. D'une part, elle met en évidence des procédures et politiques officielles de gestion des feux de forêt et des urgences qui considèrent les Autochtones comme devant être pris en charge et les excluent souvent des processus décisionnels. D'autre part, elle documente comment les membres de la communauté atikamekw ont été actifs lors des situations de feu en protégeant leur village et en s'occupant de leurs évacué·e·s. L'analyse des rapports de pouvoir et des mécanismes d'exclusion ont montré que plusieurs dynamiques nourrissent ce processus d'exclusion : une approche biopolitique de la gestion des feux de forêt, une domination du savoir-expert et d'une épistémologie eurocentrée, une essentialisation de certaines différences entre Autochtones et non-autochtones cristallisée autour de la temporalité et de la relation au territoire, et enfin la présence d'une masculinité hégémonique dans le domaine de la lutte contre les feux de forêt. Pourtant cette recherche montre aussi que les Atikamekw Nehirowisiwok sont porteurs et porteuses d'une expertise propre en ce qui concerne la gestion des feux de forêt et des urgences, en lien avec la responsabilité de prendre soin du territoire et de la communauté. Cette analyse montre aussi comment le colonialisme patriarcal est présent lors des événements de feux de forêt connectant l'expérience des hommes et femmes atikamekw aux dynamiques genrées du domaine de la gestion des feux et au contexte colonial plus global qui lie communautés autochtones et institutions non-autochtones. Cette recherche permet également d'ouvrir une discussion sur les futurismes atikamekw et notamment les possibilités d'avenir qui ont émergé suite aux situations de feux, au-delà des systèmes d'oppressions mis en évidence. Ces résultats permettent d'imaginer une gestion des feux et des urgences différente qui laisserait place à diverses épistémologies et intègrerait les acteurs et savoirs locaux de manière significative dans ses processus. Cette recherche a l'originalité d'apporter une analyse genrée de situations de feux de forêt, en dialogue avec les féminismes autochtones. La place donnée aux entités non-humaines, y compris le feu iel-même, dans l'analyse de ce réseau multiacteur, permet également d'en arriver à la conclusion que les feux de forêt, et les catastrophes en général sont des processus sociaux plus-qu'humain dans lesquels des futurs peuvent être produits malgré les rapports de pouvoir qui s'y manifestent. / Forest fires have become more frequent and intense in recent years, particularly due to climate change. Many indigenous communities are located in forest areas and are therefore exposed to this hazard. In this context, it is relevant to examine the dynamics of social relationships between forest fire management organizations, Indigenous communities, forests and fires. This is what this thesis does through the specific study of the more-than-human landscape that was formed around three forest fires that threatened the Atikamekw community of Wemotaci in 1977, 1997 and 2010. At the theoretical level, this research is placed at the intersection of the anthropology of disasters (Oliver-Smith and Hoffman 2020) and Indigenous studies, while positioning itself within political ecology (Akrich, Callon, and Latour 2006; Tsing 2017; Berkes, Colding, and Folke 2003a). The methodology deployed mobilizes relational approaches inspired by Indigenous methodologies (Smith 2012; Kovach 2009; Wilson 2008; Absolon Minogiizhigokwe 2011) and contributions from Indigenous feminisms (Green 2017a) to produce a research with anti-colonial and anti-oppressive aims. The analysis of these three wildfire situations highlights a tension. On the one hand, it highlights official wildfire and emergency management procedures and policies that view Indigenous people as needing to be cared for and often exclude them from decision-making processes. On the other hand, it documents how Atikamekw community members were active during the fire situations by protecting their village and caring for their evacuees. The analysis of power relations and mechanisms of exclusion showed that several dynamics feed this process of exclusion: a biopolitical approach to forest fire management, a domination of expert knowledge and a Eurocentric epistemology, an essentialization of certain differences between Indigenous and non-Indigenous people crystallized around temporality and the relationship with the land, and finally the presence of a hegemonic masculinity in the field of forest firefighting. However, this research also shows that the Atikamekw Nehirowisiwok have their own expertise in wildifre and emergency management, linked to the responsibility of taking care of the land and the community. It also shows how patriarchal colonialism is present during wildfire events, connecting the experience of Atikamekw men and women to the gendered dynamics of the fire management field and to the broader colonial context that links Indigenous communities and non-Indigenous institutions. This research also opens up a discussion on Atikamekw futurisms and, in particular, the possibilities of futures that have emerged as a result of fire situations, beyond the systems of oppression that have been highlighted. These results make it possible to imagine a different kind of wildfire and emergency management that would leave room for various epistemologies and would integrate local actors and knowledge in a significant way in its processes. This research has the originality of providing a gendered analysis of forest fire situations, in dialogue with Indigenous feminisms. The place given to non-human entities, including fire itself, in the analysis of this multi-actor network, also allows us to conclude that forest fires, and disasters in general, are more-than-human social processes in which futures can be produced despite the power inequalities that are present.
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Gouvernance et bilan depuis 1994 de l'approvisionnement énergétique au Nunavik : quelle est la participation des Inuits?Harbour-Marsan, Ève 02 January 2025 (has links)
Énergie renouvelable, centrale diesel, transition énergétique, Nunavik, Arctique, Canada, Nord du Québec, Inuit, Autochtones, Premières Nations, cogestion, gouvernance, participation autochtone, milieux éloignés, développement régional, relations de pouvoir Le territoire du Nunavik, majoritairement habitée par les Inuits, est approvisionné en énergie à près de 100 % par des produits pétroliers. Depuis le développement hydroélectrique à la baie James et la suspension du projet Grande-Baleine, le contexte énergétique de cette région n’avait toujours pas été analysé en dépit des bouleversements sociopolitiques que ces projets avaient entrainés chez les Autochtones. Ce manque d’intérêt pour cette question est surprenant considérant l’intensité de l’activité minière qui est anticipée dans la vision du Plan Nord et des engagements répétés du gouvernement du Québec et d’Hydro-Québec à réaliser la conversion des centrales thermiques et à mener des projets en partenariat avec les Autochtones. Par une analyse géopolitique, l’objectif de cette recherche était de répondre à ces questionnements. Quels sont les projets énergétiques réalisés, valorisés et envisagés depuis 1994 pour le Nunavik? Comment les engagements et les orientations des gouvernements et d'Hydro-Québec, en matière d’énergie au Nunavik, ont-ils été mis en oeuvre? Les représentations et préoccupations de certains acteurs sont-elles davantage prises en compte dans les projets identifiés et réalisés? Quelle est la participation des Inuits dans les décisions? Les données proviennent d’entrevues semi-dirigées, une analyse de documents institutionnels, du cadre juridique et réglementaire, bonifié par un stage professionnel au sein du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec. Les résultats démontrent que la stratégie énergétique est tournée vers les énergies renouvelables de plus petite envergure, mais les grands ouvrages hydroélectriques ne sont pas pour autant délaissés. Les structures permettent aux Inuits d’être représentés dans les décisions, sans toutefois leur attribuer un réel contrôle. Il se dégage de notre analyse que l’expertise, le cadre législatif et des rivalités au sein même de la société inuite nuisent à une plus grande participation et autonomie des Inuits dans les projets. / Renewable energy, diesel power generation, Energy transition, Nunavik, Arctic, Canada, North of Quebec, Inuit, Aboriginals, First Nations, comanagement, governance, aboriginal participation, remote area, regional development, power relations The territory of Nunavik, mainly inhabited by the Inuit, is almost exclusively supplied by fossils energies. Ever since the hydroelectric development at James Bay and the suspension of the Grande- Baleine hydroelectric project, the energy sociopolitical environment in Nunavik had not been analyzed despite the socio-political upheaval that these projects had caused for Indigenous groups. The lack of interest in this issue is surprising considering the intensity of mining activity that is anticipated in the Plan Nord vision, and the repeated government and Hydro-Québec commitments to convert thermal power stations and to carry out projects in partnership with Aboriginal people. Carried out through a geopolitical analysis, the objective of this research was to answer the following questions. What are the energy projects developed, promoted and considered since 1994 for Nunavik? How the government and Hydro-Québec commitments and orientations, in regard to energy, have been implemented in Nunavik? Are the representations and concerns of certain actors more taken into account in the projects? How are the Inuit involved in decisions? Data are from from semi-structured interviews, institutional documents, the legal framework, improved by an internship within the Quebec Ministry of Energy and Natural Resources. The results show that the energy strategy is focused on smaller renewable energies, but large hydropower projects are not neglected. Structures allow Inuit to be represented in decisions without giving them real control. Our analysis reveals that the expertise, the legal framework and rivalries, within Inuit society, undermine the greater participation and autonomy of Inuit in projects.
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Les droits ancestraux des Innus : reconnaissance et contestation : analyse des discours sur l'altérité déployés lors d'une controverse à propos de négociations territorialesCook, Mathieu 23 July 2024 (has links)
Cette thèse s'intéresse à la controverse entourant les négociations territoriales entre quatre communautés innues du Québec (Mashteuiatsh, Essipit, Pessamit, Nutashkuan), le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada. Celle-ci a donné lieu à une commission parlementaire à l'hiver 2003. En nous inspirant entre autres de principes méthodologiques tirés de l'anthropologie interprétative, nous avons effectué une analyse de discours sur les mémoires remis lors de cette commission parlementaire. Les données textuelles tirées des mémoires ont aussi été mises en relation avec celles tirées d'autres écrits afin de décrire le contexte discursif dans lequel a évolué la commission. Plus précisément, cette étude traite des modes de symbolisation de l'altérité qui ont été déployés par les acteurs au moment de la controverse. Nous procédons d'abord à des observations sur les aspects performatifs de la présentation de soi, laquelle est déployée par les acteurs lorsqu'ils se prononcent publiquement sur la reconnaissance des droits ancestraux. Nous nous intéressons ensuite aux discours que les acteurs tiennent à propos des identités collectives (leur identité, celle des autres) ainsi que sur les relations entre groupes. Trois niveaux de discussion peuvent être identifiés à cet effet dans les contributions discursives de ces acteurs. Un premier a trait à l'identité même des protagonistes et donne lieu à des conceptions divergentes des différences/similitudes entre les autochtones et les allochtones. Un second niveau concerne l'organisation des rapports politiques entre groupes et implique notamment le gouvernement canadien, le gouvernement québécois et les éventuels gouvernements innus. Le troisième niveau de discussion est relatif aux caractéristiques des rapports sociaux tels qu'ils prennent forme dans le concret des interactions entre membres de collectivités différentes.
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La educacion intercultural bilingüe en Chile : experiencias cotidianas en las escuelas de la region mapuche de La AraucaniaTorres Cuevas, Héctor 06 September 2024 (has links)
Le paradigme dit de l’« éducation interculturelle bilingue » (ÉIB) est une approche éducative répandue dans plusieurs pays d’Amérique latine, dont le Brésil, le Mexique, l’Argentine, l’Équateur et le Pérou. Historiquement associée aux approches indigénistes d’assimilation linguistique où elle était vue comme une première étape dans le passage graduel vers des enseignements uniquement faits dans la langue nationale, l’ÉIB en est venue à être présentée, à tout le moins dans les discours officiels, comme un outil de reconnaissance et de promotion des langues et des cultures autochtones. La présente thèse étudie les dynamiques propres à un tel programme d’ÉIB, tel que mis en œuvre dans des communautés mapuche de l’Araucanie (Chili). Plus précisément, cette recherche a documenté l’expérience quotidienne liée à la participation à un tel programme. Pour ce faire, nous nous intéressons aux acteurs qui sont chargés de dispenser ces programmes, mais aussi, bien évidemment, à plusieurs qui sont, plus ou moins directement, les destinataires de ces programmes. Pour des raisons de complexités éthiques les élèves n’ont pas été recrutés comme des participants à la présente recherche, par contre. Il s’agissait, en somme, de comprendre comment l’ÉIB est négociée localement et, surtout, comment cette négociation intervient dans les rapports entre les Mapuches et un État chilien qui s’affirme dorénavant comme multiculturel. Nous avons organisé la thèse en trois parties, dans la première nous abordons les fondements théoriques, contextuels et méthodologiques de l’étude que nous avons située dans le cadre de l’anthropologie de l’éducation sur l’EIB en milieu autochtone. Dans la deuxième partie, nous présentons l’expérience quotidienne de l’ÉBI dans les écoles de l’Araucanie, en situant notre description à partir de ce que nous documentons ethnographiquement dans deux écoles en milieu mapuche. Dans la troisième et dernière partie, que nous intitulons « L’expérience de la Coordination régionale d’ÉIB : les actions de l’État multiculturel », nous analysons les processus mobilisés par le cadre institutionnel étatique qui est responsable de mettre en œuvre le programme d’ÉIB du Ministère d’éducation chilien. Concepts clés : éducation interculturelle bilingue, multiculturalisme, expérience quotidienne, école, l’Araucanie / The paradigm of the so-called «intercultural bilingual education» (IBE) is an educational approach that has been spread to several Latin American countries, such as Brazil, Mexico, Argentina, Ecuador and Peru. Historically associated with the indigenist approaches of linguistic assimilation, in which it was considered as a first step towards unilingual teaching in the national language, the IBE is now being presented, at least in the official speeches, as a tool for the acknowledgment and promotion of the native languages and cultures. This thesis offers documentary evidence and analysis of the specific dynamics of an IBE program, as applied in the mapuche communities of the Araucanía region of Chile. In this research, we describe the daily experience created by the participation in a program of this kind. This implies that we have been interested in the actors who are in charge of dispensing this program. We also consider the experience of actors who are more or less directly the receivers of these programs. Due to the ethical complexities of working with minors, students have not been included as part of the present research. In short, the point is to have an understanding of how the IBE is locally delivered and, especially, to see how this practice intervenes in the relationship between Mapuche people and the Chilean State, which now considers itself as multicultural. The thesis has been organized in three parts; in the first part, we cover the theoretical, contextual and methodological groundwork of the research, which we have located within the anthropology of education, especially as it pertains to IBE in Indigenous contexts. In the second part, we describe and discuss the daily experience of the IBE in schools of the Araucanía region, using ethnographic documentary evidence from two schools with predominantly Mapuche students. In the third and final part, which we call «the IBE Regional Coordination experience: the actions of the multicultural State», we analyze the processes of implementing IBE by looking at the articulations between the Chilean Ministry of Education and lower administrative levels. Keywords: intercultural bilingual education, multiculturalism, everyday experience, school, La Araucanía
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Étude sur les frontières identitaires des collectivités métisses au Canada depuis leur émergence jusqu'à aujourd'huiRousseau, Louis-Pascal 11 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2004-2005 / Ce mémoire aborde l'histoire des Métis au Canada sous un angle inexploré par l'historiographie, qui consiste à étudier les frontières identitaires de ce groupe dans leurs transformations historiques, depuis l'émergence des collectivités métisses au 18e siècle jusqu'à aujourd'hui. S'appuyant sur une analyse de sources missionnaires et de documents émis par l'État canadien et par les organismes métis eux-mêmes, il défend l'hypothèse que la configuration des collectivités métisses au Canada est en transformation constante, si bien que les ensembles de personnes considérés comme étant inclus ou exclus de ces collectivités ne sont pas les mêmes au fil du temps. Les collectivités métisses du Canada, prises dans un rapport de force historique entre les conceptions de l'identité métisse qu'elles génèrent elles-mêmes et celles que l'État tente de leur imposer, déplacent leurs frontières identitaires constamment, ce qui a pour effet parfois d'y intégrer et parfois d'en rejeter certains membres. Ce mémoire retrace précisément les étapes de ces transformations identitaires et explique comment, au fil du 20e siècle, les collectivités métisses en ont été réduites à se renvoyer à elles-mêmes l'image que l'État a d'elles. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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¿Luchas indígenas por la tierra en Yucatán? : estudio sobre neoliberalismo y apropiación de la identidad maya en la región ex-henequeneraMagana Canul, Rolando 13 December 2024 (has links)
Au Mexique, les conflits entourant la défense des terres et des ressources naturelles ont considérablement augmenté avec les gouvernements néolibéraux des trois dernières décennies. La plupart de ces conflits ont lieu dans des régions peuplées par des groupes autochtones dont les territoires sont riches en biodiversité. Tenant compte de cette situation, la thèse présentée ici aborde le lien entre les luttes contemporaines pour la défense des terres communes et l'appropriation de l'identité maya dans l'État du Yucatán. Cette recherche est basée sur la méthode ethnographique. Elle se centre sur l'analyse de deux cas de luttes qui se sont déroulées à Oxcum et à Chablekal entre 2005 et 2014. Ces ejidos sont situés en périphérie de Mérida, ville et capitale de l'État du Yucatán ; plus précisément, ils se situent au centre de la région ex-henequenera. D'une part, la thèse examine les facteurs structurels liés à l'émergence des luttes pour la terre dans les deux ejidos, notamment la fermeture de l'agro-industrie du henequen au début de la période néolibérale, la réforme agraire de 1992, l’application du PROCEDE et l’imposition récente de projets de type urbain. Ceux-ci entraînent la destruction de terres communes ou l’utilisation intensive des ressources naturelles au détriment des conditions socioéconomiques et du mode de vie des habitants. D’autre part, le travail explique les réactions des personnes touchées à Oxcum et à Chablekal en ce qui concerne la perte de terres communes. En d’autres termes, je décris la manière dont les ejidatarios et les résidents de chaque ejido ont organisé leurs luttes, telles que la formation des groupes, les demandes d’intervention des autorités de l’État, les alliances avec d’autres acteurs, les stratégies et les actions collectives entreprises. Un élément qui ressort de ces luttes est qu’elles remettent en question la vision économiciste dominante de la terre et des autres ressources naturelles. En outre, contrairement à l'idée voulant qu'une identité « métisse » prédomine dans cette région, les acteurs, qui constituent la base sociale de ces luttes, revendiquent leur droit au territoire en tant que membres d'un peuple autochtone, les Maya-Yucatèques, en élevant leurs demandes devant les instances juridiques agraires. Loin de la simple adoption de discours globaux ou de l'élaboration de récits nostalgiques sur le « passé autochtone », la thèse souligne que la réappropriation de cette identité repose sur l'importance accordée aux zones boisées (Kax). Celles-ci ont encore une importance sur les plans matériel et symbolique pour la grande majorité des Mayas modernes de la région ex-henequenera. / Conflicts over the land defense and natural resource protection have increased significantly in Mexico with the neoliberal governments of the last three decades. The majority of these conflicts take place in indigenous-inhabited regions that are rich in biodiversity. Taking the above into account, this thesis focuses on the connection between contemporary struggles for the defense of common lands and the appropriation of Mayan identity in the state of Yucatán. The research is based on ethnographic method whereby I analyze two cases of struggle that occurred in Oxcum and Chablekal between 2005 and 2014. These ejidos are located in the periphery of Mérida, Yucatán's main city and capital, in the center of the region known as ex-henequenera. On the one hand, the thesis examines the structural factors linked to the emergence of land struggles in both ejidos, including the closure of the henequen agro-industry at the beginning of the neoliberal period, the 1992 agrarian reform, the implementation of PROCEDE and the recent imposition of urban-type projects, resulting in the overexploitation of common land. On the other hand, the work accounts for the reactions of the affected people in Oxcum and Chablekal to the loss of common lands. I provide a detailed account of how ejidatarios and residents of each ejido organized their own struggles. Such description spans a wide range of topics from how the group's identity was built, what supporting strategies were expected from the state authorities, how the alliances were formed, to how the collective actions were carried out. One of the findings of this study is that the mentioned struggles are highly challenging the mainstream economic framework of land and the natural resources. Moreover, unlike the idea that a mestizo" identity prevails in this region, the actors who make up the social basis of these struggles claim their right to the territory as members of an indigenous people, the Maya- Yucatec, by raising their demands within the jurisdiction of the agrarian authorities. Far from the simple adoption of global discourses or the elaboration of nostalgic narratives on the “indigenous past”, the thesis emphasizes that the basis of this re-appropriation of identity lies in the importance that the forest (Kax) still represents at the material and symbolic level for the vast majority of the modern Maya of the ex-Henequen region. / Los conflictos en torno a la defensa de la tierra y los recursos naturales aumentaron de manera significativa con los gobiernos neoliberales de las últimas tres décadas en México. La mayoría de estos conflictos tiene lugar en regiones habitadas por grupos indígenas y ricas en biodiversidad. Teniendo en cuenta esta situación, esta tesis aborda el vínculo entre las luchas contemporáneas por la defensa de las tierras comunes y la apropiación de la identidad maya en el estado de Yucatán. La base de la investigación es el método etnográfico y se centra en el análisis de dos casos de lucha ocurridos en Oxcum y Chablekal entre los años 2005 y 2014. Dichos ejidos se sitúan en la periferia de Mérida, ciudad y capital del estado de Yucatán, es decir, en el centro de la región conocida como exhenequenera. Por un lado, la tesis examina los factores estructurales ligados a la aparición de las luchas por la tierra en ambos ejidos, entre los que sobresalen el cierre de la agroindustria del henequén en los inicios del periodo neoliberal, la modificación a la Ley agraria en 1992, la aplicación del PROCEDE y la imposición reciente de proyectos de tipo urbano que generan la devastación de las tierras comunes o el uso intensivo de los recursos naturales en detrimento de las condiciones socioeconómicas y las formas de vida de los pobladores locales. Por otro lado, el trabajo da cuenta de las respuestas de la gente afectada en Oxcum y Chablekal por la pérdida de las tierras de uso común. En otras palabras, se expone la manera en que los ejidatarios y pobladores de cada ejido organizaron sus respectivas luchas, tales como el inicio de la conformación de los grupos, las demandas de intervención de las autoridades estatales, las alianzas creadas con otros actores, las estrategias y las acciones colectivas emprendidas. Un elemento destacado en el análisis de estas luchas es que cuestionan fuertemente las visiones economicistas predominantes sobre la tierra y otros recursos naturales. Además, a diferencia de la idea de que en esta región prevalece una identidad “mestiza”, los actores, quienes integran la base social de estas luchas, reivindican su derecho al territorio como miembros de un pueblo indígena, el mayayucateco, al plantear sus demandas dentro de las instancias jurídicas agrarias. Lejos de la adopción simple de discursos globales o de la elaboración de narrativas nostálgicas sobre el “pasado indígena”, la tesis destaca que la base de esta reapropiación identitaria radica en la importancia que los montes (Kax) todavía representan a nivel material y simbólico para la gran mayoría de los mayas modernos de la región ex-henequenera.
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Émergence et évolution de la collaboration dans la planification forestière du Nitaskinan (Québec, Canada) 1990-2013Fortier, Jean-François 31 January 2025 (has links)
Cette thèse propose un nouvel éclairage sur le rôle grandissant des Premières Nations dans l’aménagement durable des forêts. À travers une approche qualitative et longitudinale, cette thèse se penche sur l’évolution de la collaboration dans le cadre de la planification forestière à partir de l’exemple des Nehirowisiwok (Atikamekw) et du secteur forestier québécois, de 1990 à 2013. Elle vise à mieux comprendre les facteurs et les conditions qui ont influencé l’évolution d’une gouvernance forestière plus collaborative. Cette thèse poursuit également comme sous-objectif l’identification et la caractérisation des interrelations entre les processus de collaboration à l’étude et d’autres processus afin de déterminer dans quelle mesure ces interrelations ont influencé leur développement dans le temps et l’espace ainsi que les efforts de collaboration. Au cours de la période à l’étude, les Nehirowisiwok se sont engagés dans une myriade de démarches et d’initiatives reliées à la planification forestière. Cette thèse fournit une analyse approfondie de trois processus s’étant déroulés à différents moments de la période à l’étude en examinant les dimensions clés de chaque processus. Les résultats montrent que les efforts de collaboration ont grandement été influencés par un contexte évolutif. On retrouve notamment la révision du régime forestier à la fin des années 1990, les jugements Haïda et Taku River en 2004 ainsi que l’adoption d’un nouveau régime forestier. Il a aussi été remarqué que les dimensions du processus de collaboration étaient interreliées. Par conséquent, lorsqu’une dimension du processus changeait cela pouvait entraîner un « effet domino » sur d’autres aspects du processus. Enfin, bien que la plupart des précédents auteurs s’entendent de plus en plus pour dire que la collaboration est un processus dynamique dans le temps, les résultats confirment que la collaboration évolue, mais en partie. Cette thèse met aussi en lumière l’interaction entre les effets et les conditions de la collaboration dans le contexte de la planification forestière. En effet, sans les apprentissages qui découlent des collaborations antérieures, la collaboration a tendance à livrer des résultats plutôt insatisfaisants. Cela arrive surtout lorsque les acteurs n’ont pas une histoire antérieure de collaboration. Donc, pour avoir des retombées immédiates satisfaisantes pour l’ensemble des parties concernées, les acteurs ont dû développer de nouvelles habiletés, apprendre le vocabulaire forestier, se familiariser avec les préoccupations de l’Autre, raffiner et développer de nouveaux outils et instruments, mais surtout, bâtir une nouvelle démarche commune envers laquelle ils ont confiance. En somme, les acteurs ne collaborent pas du jour au lendemain; ils doivent d’abord apprendre à collaborer avant de pouvoir collaborer efficacement. Les résultats ont aussi permis de développer une classification empirique des liens observables entre les processus de collaboration. Cinq grands ensembles de liens ont été observés : descendance, dédoublement, opposition, complémentarité et influence. Ces différents liens montrent que les processus de collaboration n’évoluent pas en vase clos et qu’ils peuvent avoir des effets significatifs sur leur environnement et les autres processus. Plus encore, ils illustrent que les processus de collaboration ne viennent pas seulement s’ajouter, compléter ou remplacer les processus existants tel que la littérature est souvent portée à les dépeindre. Enfin, à partir des conclusions de cette étude, de nouvelles questions se posent. Est-ce que la collaboration avec les Nehirowisiwok dans le cadre de la planification forestière a évolué de la même façon avec les Premières Nations présentes dans les autres régions du Québec? Quels seraient les facteurs et les conditions qui expliqueraient les différences et les similarités observables? Il serait aussi intéressant d’examiner comment la collaboration a évolué dans les autres domaines de la gouvernance forestière telle que l’octroi des permis de coupe (garanties d’approvisionnement), l’élaboration des politiques forestières, l’affectation du territoire, détermination des rôles et responsabilités en matière de gestion des feux de forêt et ainsi de suite. Enfin, il semble plus que jamais pertinent d’examiner comment et quand il demeure possible d’articuler la collaboration à d’autres mécanismes de gouvernance afin de pouvoir profiter pleinement de son potentiel en matière de gestion durable et équitable du Nitaskinan. / This thesis sheds new light on the growing role of First Nations in sustainable forest management. Through a qualitative and longitudinal approach, this thesis examines the evolution of collaboration between the indigenous Nehirowisiwok (Atikamekw Nation) and Quebec’ industrial and governmental actors in forest planning on Nitaskinan during the period 1990 to 2013. It aims to better understand the factors and conditions that influenced the evolution of collaborative forest governance. This thesis also aims to identify and characterize interrelations between the collaboration processes analyzed and others processes to determine how these relationships have influenced the development of collaborative efforts in time and space. During the study period, the Nehirowisiwok engaged in a myriad of approaches and initiatives related to forest planning. This study examines three distinct processes that took place at key stages during the period, analysing critical dimensions of each process. The results show that collaborative efforts were greatly influenced by a changing environment, particularly the revision of the forestry regime in the late 1990s, the Haïda and Taku River judgements in 2004 and the adoption of a new forestry regime in 2010. Importantly, although collaborative processes are distinct, the dimensions of these processes are intertwined. Changes in, or caused by, one process can have a “domino effect” on dimensions of the other collaborative processes. Finally, although most previous authors agree that collaboration is an emergent and dynamic process in time, the results indicate that these changes may be partial, rather than complete. This research highlights the interactions between the conditions for collaboration and the effects of this collaboration in the context of forest planning. Indeed, without the learning arising from previous collaborations, collaboration tends to deliver unsatisfactory results. This mostly happens when actors do not have a prior history of collaboration. Consequently, in order to obtain satisfactory and immediate benefits for all stakeholders (including the Nehirowisiwok), the actors had to develop new skills, learn the forestry vocabulary, become familiar with the concerns of the Other and refine and develop new tools and instruments. Particularly importantly, they need to build a new common approach in which they can trust each other. In short, the actors do not collaborate overnight; they must first learn to cooperate before they can collaborate effectively. The results also helped develop an empirical classification of links between collaborative processes. Five general sets of interrelations were observed: genealogical, duplication, opposition, complementarity and influence. These links show that collaborative process does not exist in isolation and can have significant effects on their environment and other processes. Moreover, they demonstrate that collaborative processes do not simply add to, supplement or replace existing processes, as is often portrayed in the literature. Finally, based on the findings of this study, new questions arise. Have other First Nations in Quebec experienced an evolution in collaborative forest planning, in the same way as the Nehirowisiwok? What are the factors and conditions that explain the differences and similarities observed? It would also be interesting to examine how collaboration has evolved in other areas of forest governance, such as the allocation of timber supply, the development of new forest policy, land use planning, or forest fire management. Finally, it seems more relevant than ever to consider how and when it is still possible to articulate collaboration to other governance mechanisms in order to take full advantage of its potential for sustainable and equitable governance of Nitaskinan.
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Mouvement paysan maya de 1847 au Yucatan : regard historiographique sur les origines de la guerre des castesGonthier, Karine 25 April 2018 (has links)
A la suite d'une revue de l'historiographie sur les conflits agraires et les insurrections indiennes paysannes, l'objectif de ce mémoire est d'effectuer un bilan historiographique sur les origines de la guerra de castas au Yucatan en 1847. De 1940 à 1965, les intellectuels dits progressistes soutiennent que ce sont les changements économiques et les nouvelles structures agraires, amenés par les idées de progrès au XIXe siècle, qui exercent une pression considérable sur les communautés indiennes du Sud et de l'Est de la péninsule. Durant la décennie 1970, plusieurs révisionnistes expliquent principalement le conflit, soit par une opposition sociale de classes, soit par une lutte ethnique entre les Blancs et les Indiens. De 1985 à nos jours, les post-révisionnistes s'intéressent majoritairement aux problématiques qui s'articulent autour des mentalités des insurgés et du rôle des leaders intermédiaires qui mobilisent la paysannerie tandis que quelques-uns pratiquent une approche holistique. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Harnessing the margins : negotiations over tourism development among the Hmong of Dong Van and Mèo Vac districts, Northern VietnamBilodeau, Simon 13 December 2023 (has links)
Ancré dans un terrain ethnographique de quatre mois dans les districts de Đồng Văn et de Mèo Vạc (province de Hà Giang, Vietnam), ce mémoire de maitrise vise à comprendre et documenter certains des processus par lesquels l'État vietnamien tente d'intégrer les Hmong - population marginale transfrontalière vivant dans le Massif Sud-Est Asiatique - à la nation, à l'économie de marché, et à l'État (plans culturel, économique et politique) à travers le développement du tourisme et comment ce peuple intègre, détourne et résiste à cette pression assimilationniste. J'adopte une perspective théorique dérivée de l'anthropologie politique de Clastres et de Scott, couplée à une critique du développement et de la modernisation, avec laquelle j'analyse l'agentivité singulière déployée par les populations Hmong locales qui voient leur vie socioculturelle et leurs moyens de subsistance graduellement transformés par la mise en valeur du territoire et de leur culture par le tourisme. Cette étude souligne la marginalisation des populations locales résultant du développement du tourisme de masse dans la région et dévoile le caractère intrinsèquement politique de ce développement qui vise à rendre profitable l'opération d'occuper les frontières du pays tout en « civilisant » les populations qui y habitent. Elle met aussi en relief les réponses locales variées allant de la coopération active à la résistance cachée de la part des Hmong qui utilisent les « armes des faibles » pour négocier de manière sélective leur entrée en sein de l'ensemble national, une entrée passant parfois - bien que rarement - par la participation à l'industrie touristique. Finalement, cette recherche plaide pour un développement local plus attentif à la réalité complexe des gens qui le vivent, mais qui ne possèdent que peu d'influence sur les projets dont ils sont la cible. / Anchored in a four-month ethnographic fieldwork in the districts of Đồng Văn and Mèo Vạc (Hà Giang Province, Vietnam), this master's thesis aims to understand and document some of the processes by which the Vietnamese state attempts to integrate the Hmong - a transborder marginal people living across the Southeast Asian Massif - into the nation, the market economy, and the state (culturally, economically, and politically) through tourism development, and how these people integrate, divert, and resist this assimilationist pressure. I adopt a theoretical perspective derived from the political anthropology of Clastres and Scott, coupled with a critique of development and modernization, with which I analyze the singular agency deployed by local Hmong people as they see their socio-cultural lives and means of subsistence gradually transformed by the mise en valeur of their territory and culture through tourism. This study highlights the marginalization of local people resulting from the development of mass tourism in the region. It also reveals the inherently political nature of this development, which aims to make the operation of occupying the country's borderlands viable while "civilizing" the people who live there. It further highlights the varied local responses ranging from active cooperation to covert resistance on the part of the Hmong, who use the "weapons of the weak" to negotiate their entrance into the national body selectively, sometimes - though rarely - through participation in the tourist industry. Finally, this research argues for a local development more attentive to the complex reality of the people who live it but who have little influence on the projects targeting them.
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La dynamique de communication entre Hydro-Québec et les Innus dans le cadre du projet de la RomaineFortin, Julie 20 April 2018 (has links)
Le mémoire porte sur la dynamique de communication entre Hydro-Québec et les communautés innues dans le cadre du projet de barrage hydroélectrique sur la rivière Romaine. Il y est question de la participation des Innus aux études d’impact, aux consultations gouvernementales, aux négociations menant à la signature des ententes sur les répercussions et avantages et à la gestion des fonds obtenus en guise de dédommagement. La participation des Innus est mesurée à l’aide de l’échelle de participation citoyenne de Sherry Arnstein (1969). Les résultats montrent que la participation des Innus est plus limitée au moment des consultations et plus importante à l’intérieur des sociétés conjointes, composées d’Innus et de représentants d’Hydro-Québec, et dont le rôle est de gérer les fonds. De plus, le financement de projets communautaires et les emplois au chantier contribuent à l’empowerment des Innus, mais de façon limitée et inégale pour chacune des communautés. / This thesis focuses on the dynamics of the communication between Hydro-Québec and Innu communities within the hydroelectric dam project on the Romaine River. It deals with Innu participation during the impact assessments, public hearings, negotiations leading to the signature of Impacts on Benefits and Agreements, and funds management within joint societies composed of Innu and Hydro-Québec representatives. At every step of the project, some power resources enhance Innu participation while others prevent it. These resources are material, informational and relational ones (Lemieux, 2001). Innu participation within La Romaine project is measured on Sherry Arnstein’s Ladder of Citizen Participation (1969). The results show that Innu participation is less important during the consultation activities and more important within the joint societies. Moreover, funding of community projects and jobs creation contribute to Innu empowerment, but in a limited and unfair way for each community.
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