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Lire Juan Benet : complexité structurale et difficulté de lecture dans Una meditación / Reading Juan Benet : structural complexity and comprehension difficultness in Una meditación

Martínez Duró, Manuel 06 December 2013 (has links)
La difficulté de lecture de Una meditación a été soulignée tant par la critique que par Juan Benet lui-même. Ce travail essaie de caractériser cette difficulté et, par ce biais, la spécificité de l’expérience de lecture du roman de Benet. Notre étude s’appuie sur la psycholinguistique de la compréhension des textes, qui nous permet de définir la norme de lisibilité implicite par rapport à laquelle Una meditación est jugé « difficile ». Nous étudions les deux aspects qui, par rapport à cette norme, constituent les principales sources de difficulté du texte bénétien : la disposition de la matière romanesque (au niveau du récit et de la phrase) et le système de référenciation des personnages. Sur le plan de la disposition, le récit et – à son échelle – la phrase se caractérisent par une forte discontinuité pourtant dissimulée, par un développement temporel de forme spirale, et par le brouillage des relations hiérarchiques entre les événements. Sur le plan de la référenciation, la notion de nom du personnage perd son sens traditionnel, car les noms sont peu employés, ambigus, multiples, ou inexistants ; mais c’est surtout l’omniprésence de la référenciation pronominale qui déroute le lecteur en lui exigeant implicitement de ne pas oublier un seul détail du texte. Nous analysons aussi la figure du narrateur et nuançons une lecture courante selon laquelle le texte serait le produit d’une remémoration. Nous concluons que la « difficulté » de Una meditación semble être au service d’une écriture qui, à travers l’indifférenciation des personnages et des histoires, dépasse la fiction et vise un portait générique de la nature humaine. / The difficult nature of Una meditación has been highlighted by both scholars and Juan Benet himself. This dissertation characterizes such a text complexity and thereby the singularity of the reading experience of Benet’s novel. Our work relies on the psycholinguistics of reading comprehension. This framework allows us to achieve a definition of standard readability to which Una meditación is implicitly compared when judged as “difficult”. We study the two features that revealed to be the main sources of reading difficulty in Benet’s text: the narrative and sentence structures, and the particular system of reference to the characters. At the level of the text structure, the narration and—at its own scale—the sentence are characterized by a strong discontinuity, however concealed; by a spiral temporal development; and by the scrambling of the hierarchy of the fictional events. At the level of character reference, the notion of name of the character loses its traditional meaning. Names are barely used or these are ambiguous, multiple, or inexistent. However it is above all the omnipresence of the pronominal reference that disconcerts the reader, implicitly imposing memorizing every detail of the text. We also analyze the figure of the narrator, and criticize a common reading of Benet’s novel in which the text is the produce of a recollection. We conclude that the “difficulty” of Una meditación is the result of a writing that, by means of the indiscernibility of the characters and their stories, goes beyond literary fiction and aims at a generic portrait of human nature.
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Femmes écrivains en Sicile aux XIXe et XXe siècles / Women Writers in the nineteenth and twentieth centuries in Sicily

Emmi, Cinzia Rosa 24 June 2017 (has links)
La thèse analyse l’évolution de l’écriture féminine en Sicile aux XIXe et XXe siècles, sur la base d’un corpus de 24 romans de femmes écrivains : Cecilia Stazzone, Rosina Muzio Salvo, Elvira Mancuso, Angelina Damiani Lanza, Adelaide Bernardini Capuana, Maria Messina et Goliarda Sapienza. Dans la première partie, selon une approche socio-littéraire et en utilisant des inédits ou des textes rares mis au jour, nous avons illustré cette production dans l’histoire littéraire et dans la réception (à l’époque et contemporaine), étant donné certains oublis puis redécouvertes ultérieures, grâce surtout à l’activité éditoriale de Leonardo Sciascia (Mancuso et Messina), à la connaissance du rosminien Giuseppe Pellegrino (Lanza) et au succès des traductions françaises (Sapienza). Dans la deuxième partie, nous avons indiqué comment ces femmes écrivains ont différemment représenté la condition féminine de leur époque, en utilisant pendant le Romantisme des modèles romanesques masculins, en développant pendant le Décadentisme des structures et styles personnels qui corrodaient la langue et les schémas constitués, et enfin en créant des formes résolument autres à l’époque contemporaine. Ce sont surtout les romancières de l’époque contemporaine qui ont contribué significativement au développement du genre romanesque au féminin, en particulier Sapienza qui a, de façon unique, modelé au féminin l’autobiographie, le roman-épopée et le roman-enquête. / In this doctoral thesis, we examine the evolution of women’s writing in the XIXth and XXth centuries in Sicily. We based on a corpus of 24 novels by seven women writers : Cecilia Stazzone, Rosina Muzio Salvo, Elvira Mancuso, Angelina Damiani Lanza, Adelaide Bernardini Capuana, Maria Messina and Goliarda Sapienza. In the first part, applying sociological Criticism and using unpublished and rare texts, we show how this production can be understood through the development of textual history and history of reception. There have been some omissions and also rediscoveries, especially thanks to Leonardo Sciascia’s editorial activity for Mancuso’s and Messina’s works, to the Rosminian philosopher Giuseppe Pellegrino for Lanza’s works and to the great success of Sapienza’s French translations. In the second part, we analyze the different forms how these women writers represented the female condition in each phase : during the Romantic age, they followed their contemporary writers’ models, while during the Decadent movement they invented a structure and a personal style so as to erode the linguistic and formal canons. In the contemporary period, they created their own patterns. The women writers of the twentieth century contributed to the development of the female novel, especially Sapienza, who elaborated a personal pattern for female expression in several genres : autobiography, epic and psychological inquiry.
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Le roman d'aventures littéraire de l'entre-deux-guerres français : le jeu du rêve et de l'action / The french literary adventure novel during the 1920's and the 1930's

Kawczak, Paul 17 March 2016 (has links)
La France littéraire du début des années 1920 connaît un engouement sans précédent pour le roman d'aventures. On ambitionne alors un roman d'aventures français qui renouvellerait le genre et égalerait les grandes réussites anglo-saxonnes : la France cherche ses Stevenson et ses Conrad ! Si l'histoire littéraire a retenu les noms de Blaise Cendrars, Pierre Mac Orlan, Joseph Kessel, André Malraux, Antoine de Saint-Exupéry, elle a longtemps passé sous silence cette « vogue du roman d'aventures », ainsi que la nomme alors la presse culturelle. Or, au lendemain de ce que Michel Raimond a décrit comme une « crise du roman », les aspirations aventurières du roman français offrent une réponse romanesque aux inquiétudes poétiques et philosophiques de la première moitiédu XXe siècle. Le roman d'aventures littéraire des années 1920-1930 est le point culminant d'une pensée littéraire qui, du symbolisme à l'existentialisme, n'a cessé de questionner les jeux et enjeux de l'action et du rêve dans le roman. Cette étude propose de retracer l'histoire de ces enjeux et d'examiner, de 1918 à 1939, du Chant de l'équipage de Mac Orlan aux Figurants de la mort de Roger de Lafforest, un ensemble de romans d'aventures qui tous partagent cette mystique moderne de l'aventure. / In the beginning of the 20's, literary France knows a craze for the adventure novel. After whatMichel Raimond called “la crise du roman” this new production of adventure novel offers ananswers to the poetical and philosophical questions of the first XXe century. From 1918 to 1939,from Pierre Mac Orlan's Le Chant de l'équipage to Roger de Lafforest's Figurants de la mort, thisstudy follows the history of the literary adventure novel and analyses a group of novels that allshare this modern adventurous mystic.
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Une « démocratie magique » : politique et littérature dans les romans de Vladimir Nabokov / A "Magic Democracy" : politics and Literature in Vladimir Nabokov's Novels

Edel-Roy, Agnès 19 November 2018 (has links)
Écrite d’abord en russe puis en anglo-américain, l’œuvre romanesque de Vladimir Nabokov (1899-1977), écrivain américain d’origine russe, fascine ses lecteurs, mais leur participation à l’achèvement de cette œuvre artistique a été singulièrement restreinte par sa réception. La publication de Lolita (1955) le transforme en précurseur du postmodernisme américain. Aboutissement de la quête moderne de l’autonomie de l’art et triomphe de l’autotélisme artistique, sa création se trouve alors interprétée en poétique « tyrannique » sur laquelle règne l’auteur en « dictateur absolu ». Vladimir Nabokov, pourtant, n’a cessé d’identifier dans l’Histoire et de combattre dans son œuvre deux questions politiques du vingtième siècle : celle de la soumission de l’art à l’idéologie (quelle qu’en soit le nom) et celle de la tyrannie (actualisée par les régimes politiques nazi et soviétique). Dès l’origine, sa création de langue russe, puis anglo-américaine, est synchronisée avec les conséquences, tant en Russie qu’en Occident, de la Révolution bolchevique, l’événement historique qui change le « partage du sensible » (Jacques Rancière) vingtiémiste. La nature autotélique de sa création, dont les caractéristiques sont à redéfinir en opposition aux formes artistiques prônant l’engagement de l’art, indique en réalité que Nabokov propose une nouvelle « politique de la littérature » (Jacques Rancière) de l’émancipation qu’il a lui-même appelée du nom de « démocratie magique » et fait d’elle un « art critique » dont l’effet politique passe par sa distance esthétique, incluant « dans la forme de l’œuvre la confrontation de ce que le monde est avec ce que le monde pourrait être » (Jacques Rancière). / Vladimir Nabokov (1899-1977), American writer of Russian origin, was the author of fiction written first in Russian and then in American English. His work has been a constant source of fascination for his readers, but their interpretation has been limited by its reception. Upon the publication of Lolita (1955), Nabokov is seen as a precursor of American postmodernism. His writings are interpreted as the climax of the modernist quest for artistic autonomy and a triumph of autotelic creation, and a poetic of “tyranny” is identified in his work, with the author reigning supreme as an “absolute dictator.”However, Nabokov had never ceased to be preoccupied with two political issues in 20th century History, which he continuously denounced in his writings: the issue of the submission of art to any kind of ideology and that of tyranny illustrated by the Nazi and Soviet political regimes. From the very beginning of his career, in his Russian texts and later in his American texts, Nabokov’s work examines the consequences of the Bolshevik Revolution, seen as the historical event that changes the “distribution of the sensible” (J. Rancière) in the 20th century. The autotelic nature of his work, whose features should be defined in opposition to aesthetic forms that celebrate the commitment of art, actually indicates that Nabokov defines a new “politics of literature” (J. Rancière) based on emancipation, which Nabokov calls “a magic democracy” and considers to be a “critical art” whose aesthetic effect is predicated on its distance, thus including “in the form of the work the confrontation between what the world is and what the world may become” (J. Rancière).

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