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Des premières communautés villageoises au sociétés complexes sur le littoral méridional du CamerounGouem Gouem, Bienvenu 19 May 2011 (has links)
Ce travail est le résultat de recherches réalisées d’abord dans le cadre d’un programme d’archéologie préventive (2001-2004), puis d’une bourse doctorale à l’ULB entre 2004 et 2010 (Introduction générale). Les sites étudiés sont localisés dans la région de Kribi (côte camerounaise) et sont essentiellement composés de fosses, qui sont très certainement les vestiges des premières entités villageoises ayant habité la zone forestière atlantique du Cameroun vers ca. 3000BP (Chap. 1). La méthodologie adoptée varie sensiblement selon les deux programmes (Chap. 2). Le matériel analysé, surtout la céramique (Chap. 3, 4 et 5), a été récolté au cours des fouilles de sauvetage et programmées et a permis de définir une chronoséquence générale entre ca. 1000 BC et ca. AD 1000 (Chap. 6) qui comprend trois traditions céramiques : la Tradition de Bissiang (période de Transition Âge de la Pierre/Âge du Fer, Cal 1000-400 BC), le Groupe de Mpoengu (Âge du Fer I, Cal 400-50 BC) et la Tradition de Bidjoka (Âge du Fer II, Cal AD 0-1000). Cette dernière tradition est aussi contemporaine de l’apparition de sociétés complexes sur la côte méridionale camerounaise et ses environs, dont les sites se caractérisent surtout par la présence de ce qui semble être des structures funéraires, dans lesquelles on trouve de nombreux objets en fer (parures, armes, etc.) disposés de manière particulière et généralement associés à de poteries carénées décorées.
Une étude comparative de la chronoséquence de la zone côtière a été faite avec celles déjà établies pour les zones avoisinantes, notamment au centre du Cameroun et dans les pays voisins (Chap. 7). Ce rapprochement a permis de conclure, entre autres, à une parenté culturelle entre la Tradition de Bissiang et celle d’Obobogo identifiée dans la région de Yaoundé (zone de forêt mixte). Enfin, l’ensemble des études comparatives a aussi conduit à faire quelques spéculations sur le peuplement de l’Afrique Centrale forestière depuis environ 3000 BP (Conclusion générale).
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Les structures en creux du site mésolithique d'Auneau "le Parc du Château" (Eure-et-Loir) : nouveau bilan et implications concernant le mode de vie des dernières populations de chasseurs-collecteurs en Europe / The Mesolithic pits at "Le Parc de Château" in Auneau (Eure-et-Loir - France) : a new report and its relationship with the latest European hunter-gatherer way of lifeVerjux, Christian 30 January 2015 (has links)
Ce travail s'appuie sur un nouveau bilan concernant les 70 structures en creux mésolithiques du site du « Parc du Château » à Auneau (Eure-et-Loir), datées entre 8 000 et 5 500 ans avant J.-C. Leurs fonctions variées — sépultures, dépôts intentionnels de restes animaux, foyers en fosse, calages de poteau, extraction, stockage, dépotoirs — évoquent des installations d'une certaine durée. Une enquête étendue à une bonne partie de l'Europe permet de recenser plus d'une centaine d'autres sites mésolithiques livrant des structures analogues, parfois en grand nombre. Il en ressort une image très éloignée de la vision traditionnelle de ces sociétés (cf. chasseurs-collecteurs très mobiles aux campements temporaires sommairement aménagés). Deux types de structures retiennent particulièrement l'attention : les fosses destinées au stockage alimentaire enterré (cf. silos) laissent envisager une consommation différée de fruits à coque (noisettes, glands) permettant de s'affranchir des cycles saisonniers ; les fosses-dépotoirs attestent, quant à elles, une gestion des déchets évoquant des installations durables. On en déduit que le développement de stratégies de subsistance adaptées à un riche environnement post-glaciaire a pu favoriser la sédentarisation de certains groupes de chasseurs-collecteurs stockeurs dès le Mésolithique moyen — bien avant donc les premiers contacts avec les populations néolithiques. L'apparition des premiers cimetières en Europe constitue un autre indice très évocateur d'une restriction de la mobilité, également perceptible à travers certains impacts anthropiques sur le milieu et divers types d'équipement (outillage lourd, vannerie, pirogues, pêcheries). / Our research leans on new analysis about the Mesolithic pits discovered during the excavation at "le Parc du Château" in Auneau (Eure-et-Loir; France). These 70 pits date between 8.000 and 5.500 cal. BC. Their various functions — i.e. graves, faunal hoards, pit-hearths, post-holes, extraction, storage, rubbish dumps — evocate long duration settlements. A European survey links to record more than 100 sites With such features, sometimes very numerous. These new data provide an original pattern, quite different from the traditional models of very mobile hunter-gatherer and short time encampment. Two kinds of features seem to be especially significant: food storage pits (similar to silos) may have allowed a delayed consumption of nuts (hazelnut or acorn) providing the bulk of food during the season of scarcity; rubbish pits indicate waste management linked to long term dwellings. From our point of view new subsistence strategies related with rich post-glacial environmental resources may allow some storing hunter-gatherer groups to adopt a sedentary way of life Since the middle Mesolithic — i.e. several millennia before the first interactions with Neolithic populations. The emergence of actual cemeteries in Euro e at the same period reveals also decreasing mobility evidence likewise some anthropogenic impacts on the environment and various equipment such as heavy lithic tools, basketry, pirogue, fishery, and so on.
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Perspective d'un développement rural durable : le cas des Hmongs du LaosBouapao, Lytou January 1994 (has links)
Sustainable development is an evolutionary process in which all ethnic groups live in harmony with a healthy environment. For approximately forty years, Laos has been subjected to many disruptions. Minority groups, like the Hmong, have felt the full impact of the numerous socio-political and economic changes that took place in the country. The Hmong, in particular, who live in mountainous regions and practice slash and burn agriculture, have suffered from economic and social inequality policies practiced by previous governments. The progressive transformation of their methods of land use, their mode of production and their migrant lifestyle must clearly be understood before any attempt at a sedentary lifestyle with a view to a sustainable development be undertaken. The underprivileged Hmong aspire to better living conditions comparable to those of people living in the plains.
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Perspective d'un développement rural durable : le cas des Hmongs du LaosBouapao, Lytou January 1994 (has links)
Résumé : Le développement durable est un processus d'évolution dans lequel toutes les ethnies coexistent en harmonie avec un environnement sain. Depuis une quarantaine d'années, le Laos a connu de nombreux bouleversements. Des groupes minoritaires, dont les Hmongs, ont subi les contrecoups des changements socio-politiques et économiques. Les Hmongs, qui habitent les régions montagneuses et qui pratiquent l'agriculture itinérante, sont particulièrement touchés par des inégalités économiques et sociales malgré la politique d'égalité ethnique. Les transformations progressives de leur méthode d'utilisation du sol, de leur mode de production et de leur mode de vie itinérants en sédentarisation durable deviennent fondamentales et cruciales. Les Hmongs défavorisés aspirent fortement à de meilleures conditions de vie tout comme les populations qui vivent dans les plaines. En effet, les Hmongs, qui habitent dans les régions de Lakhasipsong et de Longsan, province de Vientiane, s'adaptent aux nouvelles conditions de transformation socio-économique, soient la sédentarisation du mode de production et du mode de vie. On peut affirmer que le développement rural et communautaire permet la sédentarisation des Hmongs et que ces derniers sont aptes à s'adapter à la vie moderne. La méthode d'enquête par entrevue sur la base d'un sondage employée sur le terrain nous a permis de découvrir les caractéristiques de développement durable autant socio-économique que politique dans la province de Vientiane avec application particulière aux Hmongs. Les résultats de l'enquête démontrent que les stratégies de sédentarisation sans relocalisation et avec relocalisation sur l'initiative soit personnelle soit gouvernementale ont fait leurs preuves. Des changements dans les modes de production et de vie ont non seulement permis une meilleure utilisation du sol, une augmentation de la production et une amélioration des conditions de vie mais aussi une meilleure préservation de l'écosystème.||Abstract : Sustainable development is an evolutionary process in which all ethnie groups live in harmony with a healthy environment. For approximately forty years, Laos has been subjected to many disruptions. Minority groups, like the Hmong, have felt the full impact of the numerous socio-political and economic changes that took place in the country. The Hmong, in particular, who live in mountainous regions and practice slash and burn agriculture, have suffered from economic and social inequality policies praticed by previous governments. The progressive transformation of their methods of land use, their mode of production and their migrant life style must clearly be understood before any attempt at a sedentary life style with a view to a sustainable development be undertaken. The underprivileged Hmong aspire to better living conditions comparable to those of people living in the plains. More precisely, the Hmong, who live in Lakhasipsong and Longsan in the province of Vientiane, adapt to their new conditions of social and economic transformation by fixing into place their mode of production and their lifestyle. We can state that the rural community development taking place allows an effective sédentarisation for the Hmong and, that they are able to adapt themselves to modem life. The survey method by interview and randown sampling on the ground permits us to discover elements of farming development within the socio-economic as well as political life in Vientiane province with a particular application to the Hmong. The survey results in showing that settling down strategies without relocation or with relocation on personal or governmental initiative are truly operational. Changes in the mode of production and life style have not only permitted a better land use, an increased production and a better life style but also, a better conservation of the environment.
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Contexte socio-culturel et domestication des céréales au Proche-Orient / Socio-cultural context and cereal domestication in the Near EastGarel, Jean-Renaud 15 October 2015 (has links)
Les céréales domestiques, blé et orge, sont apparues sur plusieurs sites éloignés du Proche-Orient à partir de précurseurs sauvages originaire d'Anatolie. Cette thèse propose que la domestication de ces céréales est le résultat de quatre étapes successives et indépendantes: 1) au Natoufien ancien, une sédentarisation a augmenté la fertilité en rapprochant les naissances. Ceci a créé un nouveau besoin en aliments de sevrage qui a rendu les céréales indispensables comme ressource alimentaire. La croissance démographique a fait évoluer la structure sociale des communautés des groupes familiaux à des groupes locaux; 2) au Natoufien récent, la crise environnementale du Dryas récent a obligé certaines communautés à combler leurs besoins en céréales avec les premières mises en culture. Ces communautés ont réussi à maintenir leur vie sédentaire, leur population et leurs capacités technologiques en rigidifiant leur structure sociale en chefferies; 3) au PPNA, une expansion coloniale des communautés qui ont survécu au Dryas récent a transplanté les céréales sauvages dans l'ensemble du Proche-Orient en les adaptant à des sols et des climats nouveaux; 4) au PPNB, la recherche d'une plus grande productivité et un heureux hasard ont fait apparaître les céréales domestiques sur quelques sites. La domestication des céréales au Proche-Orient est donc le résultat d'un processus évolutif qui a modifié à la fois le contexte socio-culturel des communautés humaines et leur relation aux céréales. / Domestic cereals, wheat and barley, appeared at several distant sites in the Near East from wild progenitors from Anatolia. This thesis suggests that domestication of these cereals was the result of four successive and independant steps: 1) during early Natufian, sedentarisation raised fertility by decreasing the time inteval between consecutive births. This created a new need for weaning foods, so that cereals became a necessary part of subsistance. The increase in population led the social structure of communities to evolve from family groups into local groups; 2) during late Natufian, the Younger Dryas environmental crisis forced some communities to meet their needs for cereals by initiating their first cultivations. These communities could remain sedentary and maintain both their population and their technological potential by rigidifying their social structures into chiefdoms; 3) during PPNA, a colonial expansion of communities that survived the Younger Dryas transplanted wild cereals throughout the Near East and adapted them to new soils ans climates; 4) during PPNB, the search for an increased productivity and some chance led to the appearance of domestic cereals at some sites. Cereal domestication in the Near East thus appears as resulting from an evolutionary process which modified both the socio-cultural context of human communities and their relationship to cereals.
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De la mobilité à la sédentarisation: gestion des ressources naturelles et des territoires par les éleveurs Mbororo au nord du CamerounKossoumna Libaa, Natali 28 November 2008 (has links) (PDF)
La remise en cause du système d'élevage mobile impose la sédentarisation des éleveurs. L'objectif de la recherche entreprise vise à comprendre les évolutions et les conditions de durabilité des systèmes de gestion des ressources naturelles et des territoires actuellement mis en œuvre par les éleveurs Mbororo sédentarisés. Nous partons de l'hypothèse que les Mbororo se sédentarisent parce que l'environnement agro-pastoral et socio-économique n'est plus adapté au système d'élevage mobile. La thèse a été menée à Laïndé Ngobara et Ndiam Baba au Nord du Cameroun. Notre méthodologie s'appuie la cartographie à ces différentes échelles, l'enquête semi-directive et le suivi d'un échantillon de 27 familles d'éleveurs réalisé sur un cycle annuel. Les résultats montrent que la fixation de l'habitat des éleveurs est une réalité mais qu'ils s'efforcent de maintenir leur système d'élevage basé sur la transhumance d'une grande partie du bétail. Les territoires sont organisés autour de l'habitat avec une distinction nette entre espace agricole et espace pastoral pendant l'hivernage. La gestion et l'utilisation de l'espace réservé au pâturage reste un problème entre les éleveurs et les agriculteurs. Pour la transhumance, les éleveurs adoptent des stratégies individuelles pour accéder aux petits espaces de pâturages. La fumure organique est valorisée pour l'agriculture. Les éleveurs sont autosuffisants en céréales et en lait. Ils diversifient leurs sources de revenus et dégagent un solde financier. La poursuite de la pratique de la transhumance s'impose pour une bonne valorisation des ressources fourragères au niveau de la région. Une forte implication de l'Etat et des ONG est nécessaire pour la bonne gouvernance des territoires pastoraux et la sécurité des éleveurs.
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Pour une géographie nomade. Perspectives anthropogéographiques à partir de l'expérience des Touaregs Kel Ewey (Aïr – Niger).Gagnol, Laurent 30 October 2009 (has links) (PDF)
Cette recherche vise à aborder épistémologiquement, empiriquement et théoriquement la question du nomadisme et de la sédentarisation, en tant qu'elle est paradigmatique du traitement de l'ailleurs en géographie. Le questionnement central s'articule autour d'une compréhension anthropogéographique renouvelée du nomadisme, qui ne le réduit pas à une opposition figée à la sédentarité en le reléguant dans le particulier et la marginalité. Pour ce faire, deux investigations complémentaires sont mises en œuvre. Il est mis au jour un des fondements oubliés de l'imaginaire disciplinaire, la doctrine chorologique, bloquant l'émergence d'une anthropogéographie. Il est aussi analysé de façon micro-géographique l'expérience territoriale et géohistorique des Touaregs Kel Ewey, mise en perspective avec le contexte géopolitique actuel, marqué notamment par les problématiques du développement et de la décentralisation. L'objectif final est de poser des jalons vers l'élaboration d'une géographie nomade.
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Dynamiques comparées de l'urbanisation en milieu tribal (Tunisie et Mauritanie)Bisson, Vincent 03 December 2005 (has links) (PDF)
La sédentarisation des nomades du monde arabe reconfigure les territoires et engendre de nouveaux espaces de négociation, parallèlement à la remobilisation des solidarités tribales ('açabiyyât) dans les anciennes localités. La comparaison de quatre villes, Douz et Kébili en Tunisie, Kiffa et Tijikja en Mauritanie, remet en cause l'opposition culturelle entre nouveaux pôles de sédentarisation et vieilles cités oasiennes. Dans un État "fort" (la Tunisie), les 'açabiyyât sont détribalisées, mais le droit coutumier est instrumentalisé. On assiste à un repli des communautés sur des enclaves foncières, et la ville de tribu est une ressource patrimoniale à défendre et à se partager. À l'inverse, dans un État "tribal" (la Mauritanie), on assiste à une ascension en direction de l'État. La tribu est sans impact spatial majeur au sein de l'espace urbain, mais la ville est érigée en étendard d'un néo-tribalisme en quête d'État à ponctionner.
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Coexistence des référentiels étatique et inuit dans l'aménagement nordique : une double-ordonnance en constant renouvellementChartrand Breton, Marie-Pier 24 April 2018 (has links)
Depuis les débuts de la sédentarisation des communautés inuit du Québec, au cœur du 20e siècle, une pluralité et une diversité d’acteurs sont intervenus en matière d’aménagement et d’habitation. Au fil du temps, la coexistence des référentiels étatique et inuit a généré des singularités spatiales et organisationnelles sur le territoire. Ce mémoire expose, selon trois périodes clés, le dialogue entre les deux référentiels qui fait montre du rapport mouvant entre l’État et les Inuit. Le partage des responsabilités en matière de planification, relatif à ces trois périodes distinctes, amène une réflexion quant à l’intégration de la culture inuit dans les plus récents aménagements territoriaux. La planification urbaine, la morphogenèse et les pratiques citoyennes explorées dans la municipalité de Kuujjuaq sont les outils utilisés pour révéler le dialogue entre le cadre institutionnel et les pratiques locales. L’étude amène à constater que le décalage entre les référentiels évolue vers une forme de compromis attenant à la prise en charge locale incomplète. / Since the beginning of the settlement of Inuit communities in Quebec in mid-20th century, many diverse stakeholders have intervened in planning and housing. Over time, the coexistence of governmental and inuit references frameworks have generated spatial and organizational particularities. This master thesis, organized into three key periods, presents the dialogue between these two frames of reference, which shows the shifting relationship between the state and Inuit. The division of responsibilities in terms of planning for these three distinct periods leads to a reflection on the integration of inuit culture in more recent territorial developments. Urban planning, morphogenesis and civic practices explored in the municipality of Kuujjuaq are used to grasp this dialogue between the institution and local practices. The evolution of the gap between frames of reference in the form of compromise due to the incomplete current local undertakings is recognized.
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Le foncier rural et le développement en Mauritanie : perspective historique : l'Afṭûṭ de Mbûd à l'heure du barrage de Fum-LägläytäKamara, Cheikh Saad Bouh 11 April 2018 (has links)
La population de la Mauritanie est composée d'éléments d'origines diverses. Le brassage de tous ces acteurs a donné naissance à une société où la culture et surtout la religion islamique constituent les forces d'unité. Cette société est hiérarchisée. L'attachement à une origine, souvent liée au Prophète de l'Islam ou à ses compagnons arabes, justifie le rang que s'arrogent les dirigeants. La force militaire constitue également un moyen d'accès à la haute sphère sociale. Les Bizan étaient essentiellement des éleveurs nomades ce qui est de nature à provoquer d'énormes déplacements saisonniers contribuant ainsi à une refonte presque constante de la carte d'occupation spatiale. Les guerres inter-tribales ont également contribué aux nombreux changements de sites. Mais avec la colonisation nous avons remarqué un passage du nomadisme à la sédentarisation. Une révision de l’organisation économique des Maures fut amorcée. L'activité agricole, vieille mais qui ne bénéficiait que de peu d'intérêt de la part des Maures, connut une nette recrudescence. Le foncier s'est alors trouvé propulsé au milieu des changements socioéconomiques. Le principe musulman de YIhya (la vivification) et les lois qui s'y rattachent étaient les principales réglementations foncières des Maures. L'élimination, par le colonisateur, de la turbulence et de l’influence des tribus guerrières permit une fixité durable produisant une marqueterie qui, dans la plupart des cas, a survécu à l'époque coloniale. L'État mauritanien indépendant a maintenu le statu quo où les référents pré-colonial et surtout colonial sont fortement présents. Au début des années quatre-vingt, « une réforme foncière et domaniale » fut envisagée. Mais les critères de propriété sont extrêmement confus. Est-ce la nomadisation, la domination militaire ou politique ou l'exploitation effective du sol qui doit constituer le critère d'appropriation ? La loi musulmane (avec la vivification) tout comme la réglementation foncière coloniale (avec la mise en valeur) ont favorisé l'exploitation effective comme critère probant de l'appropriation du sol. Or, ce critère d'appropriation est insuffisant puisque le caractère collectif du droit à la terre ne contribue guère à l'identification du propriétaire. Les propriétaires sont-ils les Acbid et Hratine, acteurs principaux du défrichage et de la mise en valeur; les chefs de tribus qui, par leur influence politique, militaire ou religieuse ont contribué au maintien de la mainmise du groupe sur le sol; ou la tribu entière au nom de laquelle les terrains de culture ont été enregistrés depuis l'époque coloniale tel qu'observé à Mbûd-Fum-Lâglâytâ ? La hiérarchisation de la société ne contribue pas à l'identification réelle d'un propriétaire attitré. Le foncier se révèle alors un élément d'un ensemble socio-politique et économique en pleine mutations. En Aftût, le statut social de l'individu détermine son statut de propriétaire du sol. Et cette propriété procure à son auteur un prestige socio-politique capable de le hisser au rang d'interlocuteur valable auprès des décideurs du pays. Les enjeux sociaux se mêlent aux enjeux politiques, le tout baignant dans une espèce de refonte des anciennes structures. Expropriation, promesses de compensation, rationalisation, individualisation, privatisation sont désormais des termes fréquents en milieux officiel et rural où l'hostilité de la nature et les exigences du développement semblent dictes les choix. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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