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Dynamiques et mutations d'une figure d'autorité : la réception de Solon aux Ve et IVe siècles avant J.C. / The reception of Solon in the fifth and fourth centuries B.C.

Psilakis, Catherine 13 June 2014 (has links)
Au VIe siècle avant J.-C., Solon a joué un rôle politique important à Athènes. Législateur, il a établi des lois. Législateur, mais aussi poète : des fragments poétiques qui vont du poème complet à un simple vers nous ont été transmis grâce à des auteurs postérieurs. Jusqu’à présent, les études sur Solon ont, pour la majeure partie, cherché à mieux cerner le législateur athénien d’une part, à comprendre la pensée postulée dans les poèmes d’autre part. Ces démarches visent toutes deux à enrichir notre connaissance lacunaire du VIe siècle avant J.-C. Le scepticisme appliqué aux sources de la tradition indirecte, qui nous apporte des informations sur Solon, a ouvert de nouvelles perspectives. Le projet que nous proposons s’inscrit dans cet héritage. Nous nous intéressons aux auteurs des Ve et IVe siècles avant J.-C. pour analyser, dans la lettre du texte, ce qu’ils disent de Solon et surtout, la manière dont ils le disent. Ainsi, il sera possible de saisir les dynamiques de transmission, de mutation et d’appropriation de cette figure d’autorité chez chacun des auteurs de notre corpus, car tirée à hue et à dia, la figure de Solon a servi des causes fort différentes. Puisque la tradition conditionne fortement les interprétations de la poésie solonienne et l’étude de son action politico-législative, il était nécessaire de revenir à la source même de toutes ces interprétations. Dès lors, il sera possible d’enrichir notre connaissance de l’histoire politique et intellectuelle de l’Athènes démocratique du IVe siècle, mieux comprendre le rapport qu’elle entretient avec son propre passé, mais aussi saisir comment se construit une argumentation politique et une idéologie propre à une société donnée à un moment précis de son histoire. / In the 6th century B.C., Solon played an important role in the city of Athens. As a lawgiver, he established laws for the Athenians. But he was also a poet : Solon's poetic fragments – entirely poems or a single verse – have been passed on later by authors. Up until now, scholars have tried, on the one hand to understand the reforms of the lawgiver and one the other hand to study his poems. Both of these approaches aim to improve our incomplet knowledge about the 6th century B.C. But the sources of the indirect tradition have been submit to skepticism. This allows new and fresh perspectives for Solonian studies. The scope of my PhD Thesis follows this skeptic approach : I will analyze most of the authors of the 5th and 4th centuries B.C., what they say and do about Solon. It will allow us to thus understand the dynamics of transmission, of mutation and of appropriation which occur to this authoritative figure in each text of the corpus. Because tradition heavily influences all the interpretations of Solonian poetry and reforms in the field of politic and legislation, it requires us to go back to the first sources of these various interpretations. I hope this study will help us increase our knowledge of the political and intellectual background of the Athenian Democracy of the 4th century B.C., and clarify which kind of connexion exists between the polis and its own past. Last but not least, this study contributes to understand how a political argumentation and a democratic ideology can be shaped by forensic discourses.
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Esthétique de la musique en Chine médiévale : idéologies, débats et pratiques chez Ruan Ji et Ji Kang / The Aesthetics of Music in Medieval China : Ideologies, debates and practices in Ruan Ji and Ji Kang

Gary, Julie 16 December 2015 (has links)
Dans la Chine du IIIè siècle, les mutations politiques et intellectuelles considérables survenues après l’effondrement des Han favorisent l’éveil d’une conscience inédite de l’individu, ainsi que l’émergence de nouvelles tendances philosophiques (le néo-taoïsme de l’Étude du Mystère) et l’apparition d’une activité artistique en rupture avec la tradition qui s’est imposée durant quatre siècles d’hégémonie confucéenne. La musique, qui occupe une place d’élection dans la vie des lettrés, voit évoluer le statut et la pratique auxquels elle était jusqu’alors confinée, l’outil moralisateur au service de la concorde sociale s’affirmant désormais comme une distraction libre et privée, affranchie de ses finalités politiques et civilisatrices. Notre travail prend pour objet les conceptions de la musique qui ont vu le jour dans ce contexte de l’avènement esthétique et d’une valorisation sans précédent des émotions individuelles. En nous concentrant plus particulièrement sur Ruan Ji 阮籍 (210-263) et Ji Kang 嵇康 (223-262), figures de proue de la pléiade des Sept Sages de la Forêt de Bambous et éminents poètes, philosophes et musiciens, nous avons cherché à étudier la réflexion esthétique qui s’élabore dans leurs écrits autour des questions de l’origine et la nature de la musique, de ses fonctions morales et sociales, de son utilisation politique ou macrobiotique, de ses vertus éthiques ou diététiques, ou encore de son lien aux émotions. L’analyse textuelle est complétée par celle de pratiques ou de gestes musicaux : le sifflement chez Ruan Ji, la cithare chez Ji Kang, qui donnent corps aux discours et illustrent leur mise en œuvre concrète dans la vie de ces auteurs. De sorte que l’esthétique ne se définit plus seulement comme un discours, mais aussi comme un ethos, et que l’effort d’affranchissement de la musique est contemporain d’une d’émancipation des sujets mêmes de l’expérience esthétique. / In third-century China, the huge political and intellectual mutations occurring after the collapse of the Han dynasty result in the awakening of a new self-consciousness of man and the emergence of new philosophical trends (the so called Dark Learning), or also an artistic activity breaking off with four centuries of Confucian orthodoxy. Music, which occupies a privileged position in the life of literati, evolves as well, as far as its traditional status and practice are both concerned. No more considered a tool of moralization for the sake of civilized order or social harmony, it becomes a private and free distraction, emancipated from political or any other pragmatic purpose. The conceptions of music appearing in this context of nascent aesthetics provide the subject matter of our research. Focusing on Ruan Ji 阮籍 (210-263) and Ji Kang 嵇康 (223-262), two leading figures of the well-known literati group “the Seven Sages of the bamboo grove” who were also famous poets, thinkers and musicians, we attempt to examine their aesthetic thought throughout their main writings on music, concerning issues such as the origins and nature of music, its moral or social functions, its political or macrobiotic use, its ethical or dietetic virtues, and also its relation to man’s emotions. The textual analysis is completed by the study of musical practices or gestures (Ruan Ji’s whistling, Ji Kang’s playing the zither), that illustrate the effective application of their ideas in concrete life. Therefore, aesthetics does not only consist in a mere discourse, but becomes a kind of ethos, in which the emancipation of music is inseparable from that of the individual himself, through his aesthetic experience.

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