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Faire valoir sa légitimité : radicalité et banalité dans les mouvements des piqueteros en Argentine des années 1990 - 2007Rius, Pia Valeria 27 September 2010 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les formes d'engagement et des revendications de légitimité affirmés au tour des organisations de desocupados. Elle compare des militants avec les non militants observés dans leur même milieu social. Elle analyse deux mouvements de travailleurs desocupados (MTD) situés dans les villes de Berisso et Berazategui entre 2003 et 2007. Cette interrogation s'appuis sur une analyse ethnographique des liens établis entre membres et non membres, notamment parmi leurs proches et vecinos. Les parcours sont perméables sur le long terme entre engagement et retrait, division du travail entre familiers pour répartir les responsabilités privées, économiques et publiques. L'analyse porte sur le mouvement piquetero en tant qu'acteur politique, mais aussi, sur le mode de vie, les conceptions de l'activité et de la justice mises en œuvre par l'engagement dans ces organisations. Une première partie montre la manière dont les actions politiques des mouvements de desocupados sont imbriquées dans le vécu quotidien des acteurs. Se dégagent au fils des observations, des moments militants dans les milieux sociaux concernés. La seconde partie analyse la notion de travail et de l'activité étendue, également, à l'activité politique. Le travail demeure au centre des représentations de l'activité légitime, mais recouvre de nouvelles pratiques et de nouvelles formes d'activité radicalement opposées à la seule loi du marché. " Vivre en travaillant " peut devenir " vivre des productivos ". Enfin, le rapport à la parole des membres et non membres au sein du groupe signale une forme de publicité faite d'une confiance mutuelle, provisoire, qui étend la délibération aux lieux de travail.
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Les mobilités des populations à faibles revenus à Libreville : l'exemple des quartiers périphériquesBigoumou Moundounga, Guy Obain 19 September 2011 (has links) (PDF)
Cette étude se focalise sur les mobilités quotidiennes des populations à faibles revenus habitant les quartiers périphériques Nord et Est de Libreville, éloignés des services et des lieux d'emplois. En croisant les outils de la géographie des transports qui éclairent les enjeux sociaux, spatiaux et environnementaux des transports avec ceux de la géographie sociale, qui concernent les représentations de l'espace et leur appropriation par les populations, ce travail tente de renouveler les connaissances sur la manière dont les populations pauvres se déplacent. Il relativise la place importante très souvent accordée à la marche à pied dans les travaux portant sur les villes subsahariennes. Il se dégage de cette étude que les mobilités des plus démunis reposent davantage sur l'usage des modes motorisés, particulièrement les transports dit " suburbains ", plus disponibles et moins onéreux pour ces usagers.
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Qualification des interactions observables entre l'homme et les machines numériques dotées d'interfaces à modalités sensibles. Apports de l'éthologie humaine à l'étude des relations entre l'homme et les NTIC dans un contexte de recherches pluridisciplinairesGobert, Thierry 19 December 2000 (has links) (PDF)
Cette recherche a pour objet de déterminer et de qualifier les interactions observables entre l'homme et les ordinateurs, considérés comme des machines numériques dotées d'interfaces à modalités sensibles. Elle éclaire, en les approfondissant, les concepts de virtualité, de multisensorialité et d'interactivité avant d'expliciter l'intérêt, voire l'appétence, suscitée par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Le travail, qui a pour cadre les représentations collectives, analyse la titrologie du quotidien " Le monde " pendant cinq ans, des enquêtes par questionnaires, des entretiens semi-directifs et des observations participantes filmées. Il prend en compte la part de socialité dans les processus décisionnels observables lors de l'utilisation des ordinateurs en réseau ou non. Un échantillon de dix-sept sujets est notamment constitué pour être soumis à une observation éthologique, selon une méthodologie segmentée en trois phases. Dans un premier temps, un entretien d'observation permet d'appréhender, à l'aide du support verbal, les positionnements individuels liés aux TIC. Retranscrits et analysés avec le logiciel Alceste, les corpus recueillis déterminent l'élaboration, entre autres, de quatre classes d'utilisateurs. Ensuite, l'observation filmée des pratiques, d'abord commentées par le sujet en présence du chercheur, puis en situation solitaire, met en évidence l'importance des modalités sensibles et des proxémies comme facteurs de comportements spécifiques. Ces derniers sont rapprochés des conduites observées chez 24 jeunes sujets, âgés de 3 à 6 ans dans un jardin d'enfants. Cette démarche multidisciplinaire souligne l'intérêt d'un rapprochement entre SHS, sciences de l'information et de la communication, approches éducatives et éthologie sociale.
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Atelier culturel et hôpital psychiatrique : enjeux et retombées d'un dispositif de médiation culturelle au sein du programme " Culture à l'hôpital "Costes, Mylène 06 December 2010 (has links) (PDF)
Notre travail interroge les relations entre l'action culturelle et l'hôpital psychiatrique au sein du programme " Culture à l'hôpital ". Ce dernier s'inscrit dans la politique culturelle menée en direction des " publics empêchés ". Porteur d'enjeux multiples, tant du côté des ministères, des directions hospitalières, du personnel que des artistes, ce programme interroge, bouscule l'institution hospitalière et peut parfois être source de conflits. Son étude permet de mettre en évidence l'originalité d'un dispositif particulier : l'atelier culturel. Prenant en compte la logique de projet dans laquelle l'atelier s'intègre, nous interrogeons les effets que ce dispositif peut avoir sur l'institution hospitalière et ses acteurs.Notre étude s'est déroulée sur trois terrains (hôpital du Vinatier, Fondation Bon Sauveur d'Alby et hôpital de Montfavet). Nous avons mobilisé différents corpus : des entretiens, des conventions ainsi que des documents internes aux établissements hospitaliers (projets d'établissement, projets de service, documents de travail d'artistes).Les principaux résultats de la recherche concernent deux axes, l'un relatif au champ hospitalier, l'autre à celui de la médiation culturelle. L'atelier culturel est un nouveau dispositif communicationnel au sein de l'hôpital, il est l'élément tiers dans l'acte de médiation. L'objet artistique y est moins finalité que support de la relation dans la triade patients-soignants-artistes. Le sens donné à l'intervention artistique est redéfinit, le partage d'une expérience esthétique importe plus que la réalisation de l'oeuvre.Pour les personnes hospitalisées, l'atelier culturel représente un en-dehors dans le temps d'hospitalisation, un nouvel espace d'expression bénéfique tant sur le plan social qu'identitaire. L'atelier culturel permet de contrebalancer la rigidité du cadre institutionnel. Les rapports entre participants (patients, soignants) se voient " redistribués " le temps de l'atelier. Une fois ce dernier terminé, les retombées de ce dispositif perdurent au travers d'une modification des représentations sociales sur la maladie mentale, l'institution psychiatrique et ses acteurs. On assiste également à une réappropriation de l'expérience vécue par le personnel. Pour ces professionnels du soin, ce qui s'est déroulé en atelier peut être repris au sein des services, dans la perspective d'améliorer la prise en charge globale des patients. Par la même, il s'agit d'une quête de légitimité tant sur le plan identitaire que professionnel
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La co-construction d'un dispositif sociotechnique de communication: le cas de l'Internet Relay ChatLatzko-Toth, Guillaume 30 April 2010 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la dynamique sociotechnique à l'œuvre dans le développement d'un dispositif de chat via Internet : l'Internet Relay Chat (IRC). Elle montre qu'il est constamment co-construit par un ensemble d'actants humains et non humains organisés en réseaux sociotechniques appelés « réseaux IRC », parmi lesquels on ne peut distinguer de façon nette les usagers et les concepteurs du dispositif. La thèse s'attache à comprendre les modalités et les mobiles de cette co-construction. Située à l'intersection de deux champs d'étude : la sociologie de l'innovation – dans la perspective des Science & Technology Studies (STS) – et les études sur la communication médiatisée par ordinateur (CMO), notre problématique s'inscrit dans le sillage d'apports théoriques récents qui font valoir que le rôle des usagers dans la construction des dispositifs avait été sous-estimé, en particulier dans le cas des artefacts numériques, qui semblent offrir une plus grande « plasticité » à l'usage. Alors que l'idée d'un usager non seulement acteur, mais aussi contributeur des dispositifs techniques est de plus en plus fréquemment mise de l'avant aujourd'hui, nous constatons que la nature de cette contribution est souvent limitée au contenu. Le cas de l'IRC est intéressant en ce qu'il donne à voir la contribution des usagers à la structure même du dispositif. La recherche s'appuie sur un cadre conceptuel issu de trois approches théoriques en STS : la construction sociale des technologies, la théorie de l'acteur-réseau et le modèle « écologique » des mondes sociaux. Ces trois approches sont mises à contribution pour fournir les éléments d'une théorie de la co-construction qui, par rapport aux modèles classiques de l'innovation, redistribue la capacité d'agir entre les acteurs du développement d'un dispositif sociotechnique. Ainsi, les rôles de concepteur et d'usager s'avèrent être eux-mêmes co-construits dans le processus. Les concepts de communauté de pratique et d'arène d'habileté technique sont mobilisés pour expliquer les ressorts sociaux de l'engagement des acteurs dans cette co-construction. Au plan méthodologique, la recherche est une étude de cas portant plus spécifiquement sur la genèse et le développement de deux des principaux réseaux IRC : EFnet et Undernet. L'objet d'étude spécifique est constitué d'une série de controverses survenues entre 1990 et 2001 et ayant abouti à des sauts qualitatifs dans l'évolution de ces réseaux. Les méthodes mobilisées sont principalement l'analyse de discours et l'ethnographie en ligne, combinées aux techniques d'enquête sur les controverses sociotechniques propres aux STS. Concrètement, le protocole d'enquête a consisté en trois points : a) observation en ligne; b) étude de contenu et analyse de discours portant sur un corpus de documentation disponible sur le Web ainsi que sur les archives de quatre listes de discussion et de deux forums Usenet; et c) entretiens en ligne synchrones et asynchrones avec une douzaine d'acteurs clé du développement de l'IRC. Tandis que l'identification de moments critiques dans le développement du dispositif a permis de repérer des controverses et événements structurants, c'est leur analyse qui a fait ressortir la notion de service comme clé pour comprendre les modalités de co-construction du dispositif. Entendu initialement dans son sens courant (lié à la notion d'usager au sens de client), le service s'est peu à peu « traduit » sous la forme de programmes de plus en plus élaborés jusqu'à constituer des boîtes (presque) noires : les « robots » (bots) officiels ou services IRC. Sur EFnet, ce processus a été longtemps inhibé voire réprimé. Mais les usagers ont développé leurs propres réponses aux lacunes que comportait le protocole technique originel, notamment en créant leurs propres bots pour protéger leurs canaux. Par contraste, les promoteurs d'Undernet ont voulu se démarquer d'EFnet en plaçant le service aux usagers et l'implication de l'usager dans le dispositif au coeur de leur projet. Sur Undernet, le channel service est un concept hybride : c'est un service au sens organisationnel, et un service au sens technique de bot. Le flou définitionnel entourant la notion de service dans le discours des acteurs de l'IRC révèle son statut d'objet-frontière autour duquel s'articulent des « philosophies » du chat parfois divergentes au point de creuser des frontières techniques entre réseaux IRC et, par là même, entre communautés de pratique du chat.
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Vers une nouvelle méthodologie de mesure de la performance des systèmes de management de la santé-sécurité au travailCambon, Julien 09 November 2007 (has links) (PDF)
Plus qu'un effet de mode, le Système de Management de la Santé-Sécurité au Travail (SMS) est devenu un véritable outil de progrès pour les entreprises. Nombreuses sont d'ailleurs celles ayant récemment construit un tel dispositif de gestion pour mieux gérer les risques professionnels liés à leurs activités et limiter les accidents du travail et les maladies professionnelles sur le lieu de travail. Si la mise en place de ce système ne répond à aucune obligation règlementaire en France, force est de constater que plus de deux milles entreprises françaises ont volontairement décidé de l'adopter, vingt pour cent d'entre elles ayant déjà choisi de le certifier.Les méthodologies classiques destinées à mesurer la performance de ces systèmes semblent paradoxalement présenter quelques limites. Parmi elles, les audits du SMS (audits OHSAS 18001 ou ILO-OSH 2001 par exemple) ainsi que le Système International d'Evaluation de la Sécurité (SIES) apparaissent comme les plus intéressantes mais les techniques classiques de recueil d'informations qu'elles mettent en œuvre introduisent un certain nombre de biais dans le processus d'analyse. Partant de ce constat, ce travail de recherche propose une nouvelle méthodologie de mesure de la performance des SMS, construite à partir d'un modèle de performance reprenant des fondements normatifs, organisationnels et sociologiques de la sécurité. La méthodologie présente l'avantage, par rapport à celles existantes, de donner un poids particulièrement important à la vision du personnel sur le performance du système en place, de confronter sa vision à celle plutôt normative de l'auditeur, d'améliorer le processus de recueil d'informations en faisant participer l'ensemble du personnel et de proposer une réelle démarche de quantification de la performance. La méthodologie a pu être expérimentée sur deux sites industriels français.
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Penser l'alerte par les distances. Entre planification et émancipation, l'exemple du processus d'alerte aux crues rapides sur le bassin versant du VidourleCréton-Cazanave, Laurence 18 June 2010 (has links) (PDF)
En mobilisant l'exemple du processus d'alerte (PA) aux crues rapides comme une figure limite du modèle prévisionniste (Chateauraynaud et Torny, 1999), il s'agit de repenser le processus d'alerte comme un processus d'interprétation de l'environnement et d'élaboration du sens pour l'action, plutôt que comme un processus de diffusion d'un signal destiné à produire des comportements attendus. Sur la base d'un travail de terrain approfondi sur le bassin versant du Vidourle, incluant les acteurs départementaux, régionaux et nationaux impliqués dans l'alerte au crues rapides, une étude d'inspiration pragmatique du processus d'alerte permet de questionner la pensée classique de l'alerte et les conditions d'efficacité du processus. Il apparaît en effet que le processus d'alerte aux crues rapides est confronté à une question cruciale : comment produire un sens collectif et coordonner nos actions lorsque les pratiques des acteurs sont mues par des problématiques d'action spécifiques ? L'analyse des distances en jeu dans le processus d'alerte, et des technologies et stratégies de la distance mobilisées par les acteurs, nous permet de montrer que les pratiques de la distance qui permettent aux acteurs de conduire le processus d'alerte s'inscrivent dans une double temporalité et débordent en partie des procédures planifiées, ce qui amène à s'interroger sur la capacité de la planification de l'alerte à maîtriser les conditions de son efficacité.
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Vers une théorie de l'action associative : la praxis de l'éducation populaire : l'étude de cas de l'animation socioculturelle citoyenneGrelier, Francine 09 February 2010 (has links) (PDF)
L'éducation populaire est un apprentissage collectif à la compétence diagnostique, à l'argumentation rationnelle, à la réflexion critique sur la participation citoyenne pour que chacun puisse conscientiser son expérience sociale. Les animateurs socioculturels sont des généralistes de la relation pour dialoguer et de l'association pour agir ensemble avec une visée de renforcement ou de transformation du lien social. La relation des bénévoles et des professionnels est un assemblage délicat pour démultiplier la compétence collective de s'associer qui nécessite de partager des valeurs sur le projet politique. Le système de l'éducation nonformelle doit faire reconnaître sa visée éducative dans les socialisations intergénérationnelles, dans l'éducation permanente tout au long de la vie, dans la démocratie culturelle, dans la citoyenneté participative. L'association représente un espace d'autoformation sur un territoire de proximité : une situation d'écoute et de coopération, un débat sur les besoins des populations, une analyse critique de l'action sociale et politique, la construction de réponses alternatives. L'éducation du citoyen est une éducation à la discussion pour comprendre les problèmes et débattre des politiques envisagées pour y répondre. La posture de résolution de problèmes s'acquiert en évaluant, en expérimentant, en prenant des risques ensemble, et en délibérant pour choisir. La communauté réflexive et dialogique construit un savoir sur les contextes et une interprétation de la réalité pour produire du sens et dépasser les préjugés, l'évaluation de la situation permet de penser des actions pour essayer de modifier l'environnement et les interactions inégalitaires
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Vrais chômeurs et vrais sportifs : le sport face au chômage comme instrument disciplinaire ou support de tactiques identitaires : des catégories sociales en jeuLe Yondre, François 02 December 2009 (has links) (PDF)
Qu‟est-ce qu‟un vrai sportif ? Qu‟est-ce qu‟un vrai chômeur ? Voilà deux questions dont les réponses peuvent difficilement faire consensus. Les définitions des catégories du sport et du chômage sont plurielles, instables voire conflictuelles. En étudiant les pratiques sportives des chômeurs, ce travail vise à éclairer les rapports entre deux catégories sociales qui semblent être sans rapport. Autrement dit, quels sont les liens qui sont établis entre le sport et le chômage ? Une observation participante, au sein de deux stages de sport pour allocataires du RMI, a mis en exergue un registre de catégorisation institutionnel. En dépit de leur caractère d‟exception, ces stages de sport semblent être conçus dans une perspective d‟activation des individus. Le sport y est envisagé comme une activité contractuelle sollicitant la responsabilité de l‟individu. Il s‟agit là d‟un savoir sur le sport consubstantiel d‟un pouvoir qui s‟exerce d‟autant plus efficacement sur les stagiaires que ceux-ci sont davantage stimulés par la dynamique de groupe et la reconnaissance que contraints. Par ailleurs, ces stagiaires ont pour point commun d‟être situés dans une problématique de santé. Face à quoi le sport est une activité contractuelle visant à responsabiliser le rapport au corps et finalement à recouvrir une employabilité perdue. 59 entretiens semi-directifs (dont 21 avec des stagiaires, 22 avec des chômeurs pratiquant hors institution et 16 avec des chômeurs non-sportifs) ont été analysés selon une méthode structurale visant à faire émerger les catégories indigènes. De nombreuses équations catégorielles entre sport et chômage ont ainsi émergé, donnant lieu à une typologie de tactiques identitaires. Cette typologie met en lumière plusieurs formes de rapport entre l‟individu et l‟institution et, par extension, des mécanismes de construction sociale de la réalité
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« Les Sapeurs-pompiers, une identité temporelle de métier »Kanzari, Ryad 17 December 2008 (has links) (PDF)
« Les Sapeurs-pompiers, une identité temporelle de métier » Résumé Notre thèse a pour objet le travail des sapeurs-pompiers. Ce travail est soumis à une évolution notable. D'un côté, l'évolution récente du métier, avec la croissance des interventions de « secours à victimes » affaiblit l'image du pompier « héroïque » pour le transformer en « travailleur social ». D'un autre côté, les pompiers maintiennent leurs engagements professionnels et répondent aux attentes de la population en mobilisant des valeurs collectives. Nos analyses tentent de montrer les multiples facettes de ce travail d'urgence en variant les objets d'analyse : négociation et conflit à propos du temps de travail, interventions lors de la catastrophe "AZF", observation de la vie quotidienne des pompiers, analyse de leurs discours assistée par ordinateur. Notre thèse peut être résumée rapidement. Le travail d'urgence des sapeurs-pompiers est supporté par une identité temporelle de métier. L'identité des pompiers se construit autour de valeurs partagées, de représentations tout autant subjectives qu'imprégnées d'histoire de la profession. Le pompier reste pompier même en dehors de ses activités professionnelles. L'organisation formalisée des interventions est accompagnée d'une organisation collective non-formalisée, tributaire des évènements, mais qui renvoie à un ensemble de croyances et d'engagements orientés vers l'aide des victimes. Les temporalités de cette profession caractérisent bien cette identité particulière : des horaires peu communs, l'urgence des interventions, le refus de la distinction entre vie privée et vie professionnelle, une disponibilité permanente. Ces temporalités sont bien sociales. Elles transgressent les frontières établies entre les activités, les manières de classer et de mesurer l'effort des individus. Le métier de sapeurs-pompiers met en cause les cadres habituels d'analyse du travail. Ce métier de la « protection » des individus est en effet exercé à 85% par des non-professionnels. Les « volontaires » mettent en relief ce type d'engagement professionnel très particulier, à la limite d'un salariat classique, caractérisé par une vie associative et par une activité professionnelle complémentaire. L'identité temporelle de métier permet de déplacer le regard sur le travail, son organisation et sur sa finalité économique. Elle s'articule autour du don de soi, dans des collectifs soudés, en vue d'un service public de protection, du secours et de la solidarité sociale.
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