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Description de l'expérience de stigmatisation liée au poids corporel au sein du couple adulteGravel, Élissa 13 December 2023 (has links)
Plusieurs personnes peuvent être victimes de stigmatisation en raison de leur poids (Wang & al., 2004), la stigmatisation étant rattachée à diverses répercussions au plan biopsychosocial (Puhl & Heuer, 2009). Des études rapportent que les expériences de stigmatisation liée au poids sont associées à une plus grande internalisation des stigmas (O'Brien & al., 2016; Carels & al., 2020; Pudney & al., 2020, Lillis & al., 2010). Des auteurs soulèvent que la stigmatisation par rapport au poids, à l'instar de l'internalisation des stigmas liés au poids, affecte le bien-être émotionnel (Carr et al., 2007). Le partenaire amoureux a été identifié comme source primaire de stigmatisation liée au poids (Falkner & al. 1999). À cet effet, les résultats de certaines études portant sur bien-être émotionnel et la satisfaction conjugale suggèrent que vivre des expériences de stigmatisation liée au poids venant du partenaire, ainsi que le fait d'internaliser les stigmas reçus, sont liés à un plus faible bien-être émotionnel chez les membres d'un couple, ainsi qu'à une moins bonne qualité de la relation conjugale (Eisenberg & al., 2017; Sheets & Ajmere, 2005; Evans et Stukas, 2007; Cohn, 2020; Carels & al., 2020). L'objectif de la présente étude est d'examiner l'effet médiateur des émotions négatives ressenties envers le partenaire dans la relation entre la stigmatisation liée au poids et les conflits au sein du couple, pour les hommes et les femmes, et de vérifier la présence d'une possible implication de l'internalisation des stigmas en tant que modérateur dans ce modèle. Trente-neuf couples d'individus âgés de 18 à 55 ans ont pris part à deux visites en laboratoire pour compléter des questionnaires en ligne et remplir, entre les visites, un journal quotidien en ligne pendant deux semaines comprenant des questions sur les expériences de stigmatisation liées au poids, les émotions négatives envers le partenaire et les conflits avec le partenaire. La grandeur et le poids de chaque participant ont également été mesurés lors des visites. Des analyses de régression linéaire ont été effectuées pour vérifier l'effet médiateur des émotions négatives sur la relation être la stigmatisation liée au poids et les conflits conjugaux. Chez les hommes, un effet indirect significatif a été trouvé entre la stigmatisation liée au poids et les conflits conjugaux via les émotions négatives. Chez les femmes, l'effet indirect est significatif lorsque le modèle prend en compte le rôle modérateur de l'internalisation des stigmas liés au poids entre l'expérience de stigmatisation et les émotions négatives. La stigmatisation liée au poids corporelle de la part du partenaire devrait être davantage investiguée et adressée en présence de conflits conjugaux.
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La stigmatisation liée au diabète et l'engagement en recherche des immigrants appartenant aux minorités ethnoculturellesOuedraogo, Johanne 24 December 2024 (has links)
Cette étude exploratoire à devis multi-méthode a pour objectif principal de documenter le vécu de la stigmatisation liée au diabète chez les immigrants appartenant aux minorités ethnoculturelles, et d’explorer les relations entre cette stigmatisation et l’engagement des immigrants en recherche (étude qualitative à visée descriptive). Elle a également comme sous objectif de valider un outil de mesure en français de la stigmatisation liée au diabète afin de mieux orienter les interventions de santé et les recherches futures (étude quantitative transversale). Nous avons mené des entrevues semi-structurées et administré une échelle de stigmatisation préalablement traduite en français, auprès de 30 immigrants vivant avec le diabète. Les résultats montrent que le vécu de la stigmatisation liée au diabète est bien réel chez les immigrants. Toutefois, les immigrants n’ayant que peu de notions sur comment ils peuvent contribuer à la recherche, il est difficile de retracer un lien entre ces deux concepts. Cependant, des barrières spécifiques à l’engagement en recherche des immigrants ont été énoncées, ainsi que des recommandations pour y remédier. Nos résultats ont également permis de proposer à la littérature un nouvel outil en français pour mesurer la stigmatisation liée au diabète tout particulièrement chez les immigrants. / 355192\u
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La stigmatisation basée sur le poids et les comportements alimentaires au sein du coupleTalbot, Marie-Ève 24 January 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 23 janvier 2024) / La stigmatisation liée au poids est un phénomène qui gagne en prévalence ces dernières années, suscitant l'intérêt de plusieurs chercheurs. Cette expérience aversive peut être perpétrée par différents individus, dont le partenaire amoureux, qui serait d'ailleurs l'une des plus fréquentes et intenses sources de stigma quotidien lié au poids (Vartanian & al., 2014). Malgré son importance, l'effet du stigma perpétré par le partenaire amoureux a été peu documenté dans la littérature (Puhl, & Brownell, 2006; Schmidt & al., 2022; Vartanian & al, 2014). La présente étude s'intéresse à la stigmatisation liée au poids perpétrée dans la relation amoureuse et aux processus menant à la compulsion alimentaire des deux partenaires amoureux, via l'effet médiateur des émotions négatives ressenties à l'égard du partenaire sur ce lien. L'étude s'intéresse également à la façon dont ces associations diffèrent selon la présence ou non d'un surpoids ou d'obésité chez la femme. Pour ce faire, 58 couples issus de la population générale ont été recrutés. Deux modèles d'interdépendance acteur-partenaire (APIM; Kenny & al., 2006) ont été réalisés; un regroupant les couples où la femme ne présentent pas de surpoids (n=40; Indice de masse corporelle (IMC; kg/m²) <25) et l'autre regroupant les femmes présentant un surpoids ou de l'obésité (n=18; IMC ≥ 25). Dans son ensemble, les résultats démontrent des patrons d'associations différents entre le stigma et la compulsion alimentaire chez les partenaires amoureux, selon l'absence ou la présence de surpoids ou d'obésité de la femme. Chez les couples où la femme présente un surpoids ou de l'obésité, les résultats révèlent que l'expérience de stigma vécue par la femme est associée à sa compulsion alimentaire et à celle de son conjoint, via les émotions négatives qu'elle vit à l'égard de son partenaire. Dans le modèle où la femme ne présente pas de surpoids, l'expérience de stigma vécue chez la femme n'est pas associée à sa compulsion alimentaire, alors que l'expérience de stigma vécue par l'homme est liée à sa compulsion alimentaire, via les émotions négatives ressenties à l'égard de sa partenaire. Ces résultats font ressortir le processus différencié de la réponse à la stigmatisation au sein des couples selon la présence de surpoids ou d'obésité chez la femme. Ils ajoutent à la littérature existante sur le sujet, en donnant un portait différencié des processus pouvant lier l'expérience de stigma perpétrée quotidiennement dans le couple et la compulsion alimentaire dans un contexte dyadique.
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Reconnaissance et stigma de la population générale concernant le trouble d'accès hyperphagique : impact des caractéristiques du répondantRoy, Marie-Pier 26 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 15 novembre 2023) / Le trouble d'accès hyperphagique (TAH) est un trouble des conduites alimentaires (TCA) reconnu de façon officielle dans le DSM-5 depuis 2013. Bien que ce trouble soit l'un des TCA les plus prévalents, il est méconnu par la population en général. De plus, les stigmas entourant cette problématique semblent plus importants que pour les autres TCA. En effet, le TAH est souvent identifié comme étant moins sévère que les autres TCA et les gens vivant avec ce dernier sont souvent perçus comme étant responsables de leur condition. De façon importante, la littérature montre que certaines caractéristiques propres aux répondants de la population générale pourraient exercer une influence sur la reconnaissance et les stigmas entretenus par rapport aux TCA en général. Toutefois, plusieurs de ces caractéristiques n'ont pas été encore étudiées exclusivement en relation avec le TAH. Ainsi, c'est dans ce contexte que la présente étude s'intéresse à mieux documenter la reconnaissance et les stigmas de la population générale envers le TAH en fonction de caractéristiques sociodémographique et psychologique propres aux répondants. Mille cent quarante-sept (1147) participants (âge M = 35.2; Femmes : n=1773; Hommes : n=198) de la population générale ont rempli des questionnaires en ligne suite à la lecture d'une vignette clinique présentant un TAH afin d'évaluer la relation entre leurs caractéristiques personnelles et leur reconnaissance du TAH de même que leurs attitudes stigmatisantes envers le TAH. Les résultats démontrent que certaines caractéristiques propres aux participants telles que le genre, l'âge, le revenu, le niveau d'éducation, le niveau d'intériorisation des préjugés par rapport au poids, le niveau de stigma envers le poids et le niveau de familiarité avec le TAH sont reliées à la reconnaissance du TAH ou à l'ampleur des stigmas entretenus envers cette condition. Aussi, de façon concrète, à l'aide d'une vignette, il a été démontré que les participants qui reconnaissent le TAH et qui entretiennent moins de stigmas envers la condition ont des attitudes plus favorables concernant les difficultés rencontrées par une personne vivant avec un TAH. La présente étude est une des premières à examiner l'association de plusieurs caractéristiques personnelles des répondants de la population générale avec la reconnaissance et les stigmas, et ce exclusivement chez le TAH. Ces résultats nous permettent d'identifier les populations cibles (ex. : les hommes, les gens plus âgés) pour lesquels des programmes d'éducation ainsi que de sensibilisation face au TAH doivent être développés. Ce genre de programmes visent l'augmentation des connaissances et la diminution des stigmas envers le TAH pour diminuer les impacts négatifs sur les gens vivant avec un TAH.
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L'expérience des femmes avec les jeux de hasard et d'argent : parcours de vie et identitéBérubé, Elsa 02 February 2024 (has links)
Sur le plan populationnel, il semble que 30 % des personnes qui s'adonnent aux jeux de hasard et d'argent (JHA) et qui développeraient des difficultés sur ce plan seraient des femmes (Kairouz, Nadeau et Paradis, 2014). Bien que ces dernières démontrent une pratique active de JHA, qui s'avère parfois problématique, peu d'études portent spécifiquement sur la population de femmes joueuses (Kairouz, Nadeau et Paradis, 2014). La réalité des femmes demeure souvent diluée au profit de nombreuses études menées majoritairement auprès d'hommes et davantage associée à une pratique de JHA masculine. Afin de pallier cette absence de données relatives au vécu des femmes joueuses et de mieux comprendre les spécificités lies à leur expérience, ce mémoire vise à comprendre 1) comment les trajectoires du parcours de vie des femmes joueuses influencent ou ont été influencées par leur trajectoire de jeu et 2) comment ces femmes négocient leur identité de joueuse à l'intérieur de leur parcours de vie. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 12 femmes joueuses âgées de 18 ans et plus, ayant reçu de l'aide au cours des 18 derniers mois pour des difficultés en lien avec leurs habitudes de JHA. Les résultats obtenus révèlent une diversité de parcours de vie des participantes ainsi que la présence de quatre types de trajectoires spécifiquement liées à la trajectoire de jeu : familiale et relationnelle, de maternité, conjugale et professionnelle. Il ressort des résultats que les trajectoires sont dynamiques, interreliées et qu'il existe une influence mutuelle entre la trajectoire de jeu et les diverses trajectoires des joueuses. Sur le plan identitaire, certaines femmes agiraient en discontinuité à leurs valeurs pouvant mener à une confusion au sein des diverses dimensions identitaires. Les participantes auraient d'ailleurs tendance à rejeter leur identité de joueuse par la mise en valeur d'une identité positive d'elles-mêmes.
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Le vécu de personnes assistées sociales au sujet du processus de reconnaissance des contraintes sévères à l'emploiBaillargeon, Esther 13 December 2023 (has links)
L'assistance sociale, au Québec, est articulée selon la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles (2005). Cette Loi prévoit différents programmes dont les conditions d'accès sont principalement liées au niveau d'employabilité de la personne prestataire. Plusieurs enjeux découlent de cette classification en fonction de l'employabilité : pauvreté, démarches administratives parfois difficiles, non-reconnaissance des contraintes à l'emploi pour certain-e-s, stigmatisation, etc. La présente recherche vise à mettre en lumière le parcours vécu par les personnes assistées sociales qui ont eu à effectuer des démarches pour se faire reconnaitre des contraintes sévères à l'emploi. À partir de leur perspective, nous tentons de cerner comment ces démarches, qui sont parfois longues et laborieuses, ont affectés leur parcours de vie. Les données ont été recueillies à l'aide d'entretiens semi-dirigés réalisés auprès de neuf personnes assistées sociales et trois intervenant-e-s. Ces données ont par la suite été analysées au regard de la théorie des étiquettes revisitée afin de mieux saisir dans quelle mesure le processus de reconnaissance des contraintes sévères à l'emploi contribue au processus de stigmatisation des personnes assistées sociales. Plus largement, cette recherche vise à poser un regard critique sur la catégorisation des personnes assistées sociales en fonction de leur aptitude à l'employabilité.
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Jeunes adultes psychiatrisés : construction identitaire et blessures institutionnellesDeblois, Dominique 16 August 2024 (has links)
Pour les jeunes adultes, l'épreuve de la maladie mentale infléchit leur parcours individuel, le faisant dévier de manière significative. Une rupture se dessine entre l'avant et l'après, induisant des changements dans leur perception du monde et dans la manière dont le monde les perçoit. Dans une société de plus en plus normative, obnubilée par la quête insatiable d'un modèle inatteignable, comment se positionne celui ou celle à qui l'on a apposé l'étiquette de personne marginale, anormale et malade ? Les jeunes adultes psychiatrisés (JAP) doivent naviguer dans un processus développemental parallèlement à la recherche, souvent vaine, de services adaptés à une nouvelle symptomatologie liée à leur trajectoire psychiatrique. Conséquemment, la construction identitaire des jeunes adultes demeure fortement caractérisée par des enjeux d'autonomisation et de responsabilisation. Cela se complexifie pour les JAP, notamment à travers les différentes trajectoires institutionnelles auxquelles ils et elles sont confrontées. Ces expériences se décrivent à travers les différentes trajectoires de soins, volontaires ou non. Lorsqu'ils sont non volontaires nait une interpénétration des systèmes de soins, qui deviennent à la fois psychiatriques, légaux et judiciaires. La question qui se pose est la suivante : comment les trajectoires institutionnelles des jeunes adultes psychiatrisés et judiciarisés influencent-ils la construction de leur identité ? La recherche tentera de préciser ces conséquences en les mettant en relief avec le discours expérientiel des JAP. Leur contribution permettra de mettre en perspective les lacunes des différents systèmes institutionnels avec le vécu des JAP interviewés. L'inadéquation entre les besoins des JAP et les services en santé mentale au Québec ou ailleurs ainsi que les conséquences négatives des mesures judiciaires de soins sur les personnes atteintes de maladie mentale ont été largement documentées. En outre, la démonstration des manifestations fréquentes de discrimination et de stigmatisation des personnes psychiatrisées n'est plus à faire, tout comme les enjeux spécifiques aux JAP. Ce que la présente recherche apporte est le discours de l'intérieur, celui des JAP eux-mêmes. La recherche a permis de faire ressortir deux éléments singuliers dans la construction identitaire de ces derniers. En effet, il émerge que cette quête identitaire se fait en parallèle avec leur quête de services. De plus, dans le discours des JAP interviewés, deux types de formes identitaires ressortent, soit le « bon » et le « mauvais » malade. Le premier, internalise l'étiquette de malade et les traitements qui en découlent; le deuxième refuse d'accepter en bloc les soins et se voit pousser plus encore vers cette marge de la société où le risque d'être la cible de moult mesures coercitives est augmenté. En somme, pour la pratique, tout comme pour ces personnes, il est intéressant d'observer ces conséquences et de tenter d'en atténuer les effets négatifs sur leur construction identitaire. En fait, il est impératif de revisiter nos pratiques afin de les rendre déstigmatisantes et en phase avec les besoins réels des JAP. / For young adults, the ordeal of mental illness inflects their individual trajectory, causing it to deviate significantly. A break occurs between the before and the after, leading to changes in the way they perceive the world and the way the world perceives them. In an increasingly normative society, obsessed by the insatiable quest for an unattainable model, how does the person who has been labeled marginal, abnormal and sick fit in? Young Psychiatrized Adult (YPA) must navigate a developmental process in parallel with the often-fruitless search for services adapted to a new symptomatology linked to their psychiatric history. In any case, the period of identity construction for young adults remains strongly characterized by issues of empowerment and responsibility. This becomes even more complex for YPA, particularly through the different institutional trajectories they are confronted with. These trajectories can be described in terms of different care paths, voluntary or involuntary. In the case of involuntary care, there is an interpenetration of care systems. They become simultaneously psychiatric, legal, and judicial. The question is: how do the institutional pathways of young adults in psychiatric and legal care influence the construction of their identity? The research will attempt to clarify these consequences by highlighting them in the experiential discourse of the YPA. Their contribution will enable us to put the shortcomings of the various institutional systems into perspective with the experiences of the YPA interviewed. The mismatch between the needs of YPA and mental health services in Quebec and elsewhere, and the negative consequences of judicial care measures for people with mental illness, were widely documented. The frequent manifestations of discrimination and stigmatization of psychiatric patients are also well documented, as are the issues specific to YPA. What the present research brings to the table is an insider's view, the one of the YPA themselves. The research has brought to light two singular elements in the identity construction of YPA. Indeed, it emerges that this quest for identity runs in parallel with their quest for services. Moreover, in the discourse of the YPA interviewed, two types of identity emerged: the "good" and the "bad" patient. The first, is the one who internalizes the label of sickness and the treatments that go with it, and the second, is the one who refuses to accept care in full and is pushed further to the margins of society, where the risk of being the target of numerous coercive measures is increased. In brief, for practitioners as well as for the YPA, it is interesting to observe these consequences and try to mitigate the negative effects on their identity construction. In fact, it is imperative to revisit our practices in order to make them destigmatizing and in phase with the real needs of YPA.
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Le rétablissement et les représentations sociales de la dépression chez des personnes souffrant ou ayant souffert d'un épisode dépressif : un projet piloteOuellet, Alexandra 12 December 2024 (has links)
L’étude avait pour objectif principal de caractériser comment le concept de représentation sociale de la dépression s’imbrique, évolue ou influence le rétablissement chez des personnes souffrant ou ayant déjà souffert d’un épisode dépressif en élaborant le profil de deux groupes de personnes. Cette recherche a été menée auprès de 25 participants, 12 se déclarant rétablis et 13 se considérant avancés dans leur processus de rétablissement. La collecte de données s’est faite à l’aide de questionnaires quantitatifs évaluant la dépression, l’autostigmatisation, le rétablissement et la disposition à l’espoir. L’étude comprenait également une portion qualitative au moyen de la méthode des réseaux d’associations et de questions ouvertes au sujet de l’expérience de la dépression. Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les représentations sociales de la dépression sont connotées majoritairement négativement, mais que celles du groupe composé des individus se considérant rétablis comprenaient toutefois une plus grande part de mots positifs comparativement aux mots neutres. Un épisode de dépression laisse des traces considérant la persistance de certains symptômes, notamment les difficultés cognitives et de sommeil. En ce qui a trait au rétablissement, il demeure que sa définition est assez personnelle. L’élément le plus déterminant du rétablissement soulevé par les participants est le soutien de leurs proches, mettant en lumière l’importance de l’accueil de l’entourage lors du dévoilement d’un trouble mental. De plus, la disposition à l’espoir est la variable la plus corrélée au rétablissement et en serait donc un vecteur important. Enfin, par rapport à la stigmatisation, notons que les personnes vivant ou ayant vécu une dépression présentent un haut degré d’autostigmatisation, notamment en ce qui a trait à la honte, à l’autoblâme et à l’inadéquation sociale, et ce, sans égard à leur avancement dans leur rétablissement. Il est toutefois encourageant de constater que les participants expérimentent peu d’inhibition à chercher de l’aide / This study had for principal goal to characterize how the concept of social representation of depression fit in, evolve or influence the recovery of people who are suffering or suffered of a depressive episode by elaborating the profile of two groups of persons. This research have been led close by 25 participants, 12 of whom stating they have fully recovered and 13 who considered themselves as advanced in their recovery process. The data collection have been made with quantitative questionnaires that evaluated depression, self-stigma, recovery and hope dispositional. The study also included a qualitative part by the associative network method and by open questions about their episode of depression. Overall, the results point out that the social representations of depression are connoted mainly negatively but those of the group composed of individuals who considerate themselves recovered include a greater part of positive words comparatively of neutral words. Regarding recovery, it remains that its definition is quite personal. The most determinant element of recovery that the participants have recalled is the support of their relatives, which bring out the importance of the openness of the entourage during the unveiling of a mental disorder. Furthermore, the hope dispositional is the most correlate variable with recovery. Therefore, the hope of getting better would be an important vector of recovery. Finally, regarding stigmatisation, the persons living or having lived a depression show a high level of self-stigmatisation, especially regarding shame, self-blame and social inadequateness, regardless of their advancement in their recovery. However, it’s encouraging to note that the participants do not experience much help seeking inhibition.
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Pratiques d'empowerment auprès des travailleuses du sexe : l'expérience du Projet L.U.N.E.Bernard, Audrey 12 December 2024 (has links)
Selon plusieurs, la stigmatisation constitue la principale difficulté vécue par les travailleuses du sexe (TDS). Considérant que les pratiques d’empowerment paraissent prometteuses pour surmonter les obstacles liés à la stigmatisation, les auteurs suggèrent de documenter les mécanismes associés à la réussite de ce type de pratiques auprès des TDS. Alors que les voix des TDS manquent dans les écrits, cette étude explore le point de vue des participantes et des alliées du Projet L.U.N.E., un groupe d’appartenance, de reconnaissance et de défense des droits « par et pour » des TDS. S’appuyant sur une démarche de théorisation ancrée, cette recherche qualitative et exploratoire documente les processus transformateurs par lesquels les pratiques d’empowerment permettent d’engendrer des retombées. En cohérence avec l’orientation pragmatique et interactionniste de la recherche, une attention est portée à « ce qui fonctionne » pour renverser la stigmatisation. À partir d’entretiens semi-dirigés menés auprès de 9 TDS et 5 alliées, cette étude identifie sept processus transformateurs: 1) Valoriser les TDS en redéfinissant leur image ; 2) Offrir un projet structurant qui permet de « faire de l’ordre dans sa vie » ; 3) Soutenir l’inclusion sociale des TDS en leur offrant un point d’ancrage ; 4) Favoriser la collectivisation en rassemblant les TDS; 5 ) Agir sur les rapports de pouvoir pour faciliter la participation ; 6) Intervenir pour améliorer les conditions de vie ; 7) Renforcer les connaissances et les compétences. Ce mémoire relève également quatre zones de tension inhérentes aux pratiques d’empowerment : l’ambivalence entre identification et distanciation par rapport au travail du sexe ; la conjugaison entre norme et marginalité, le passage du je au nous et le partage du pouvoir entre alliées et TDS. Tout en offrant une meilleure compréhension du processus d’empowerment, ce mémoire dégage des pistes pour améliorer l’intervention auprès des TDS. / According to some researchers, stigmatization is the main problem experienced by sex workers (SWs). Considering that empowerment practices seem promising for overcoming barriers related to stigmatization, the authors suggest documenting mechanisms associated with the success of this kind of practice among SWs. Although SWs’ voices are generally absent from the literature, this study explores the perspectives of the participants and allies of Projet L.U.N.E., a group set up to improve belonging, recognition and advocacy for and by SWs. Based on a grounded theory approach, this qualitative, exploratory study documents the transformative processes whereby empowerment practices create benefits. In accordance with the project’s pragmatic, interactive orientation, attention is focused on “what works” to overcome stigmatization. Based on semi-structured interviews with 9 SWs and 5 allies, this study identified seven transformative processes: (1) enhance SWs’ status by redefining their image ; (2) provide a structuring project that allows them to “get their lives on track” ; (3) support SWs’ social inclusion by giving them an anchor point ; (4) support collectivization by bringing SWs together ; (5) act on relationships of power to facilitate participation ; (6) act to improve living conditions ; and (7) upgrade knowledge and skills. This thesis also reveals four areas of tension inherent in empowerment practices: the ambivalence between identification and distancing in relation to sex work; the relationship between norms and marginality; the transition from “I” to “we”; and power sharing between allies and SWs. This thesis provides a better understanding of the empowerment process and also suggests ways to improve interventions with SWs.
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L'usage de substances chez les femmes en situation d'itinérance : une réaction aux oppressionsMercure, Jennifer 08 January 2025 (has links)
Au Canada, le phénomène de l'itinérance est de plus en plus présent (Latimer & Bordeleau, 2019). La réalité des femmes qui se retrouvent en situation d'itinérance demeure souvent dans l'ombre du phénomène global (Bellot et Rivard, 2017; Fournier et Mercier, 1996; Gélineau *et al*., 2015; Nations Unies, 2005). Les causes de l'itinérance sont multifactorielles et cette recherche s'intéresse directement à un aspect souvent associé à l'itinérance : l'usage de substances psychoactives (SPA). Selon les études portant sur le sujet, l'usage de substances peut être à la fois perçu comme un facteur précipitant à l'itinérance ou comme une réaction au contexte d'itinérance (Zerger, 2002; Gélineau et Beauvilliers, 2008; CRDM-IU, 2015). En donnant la parole aux femmes qui vivent en contexte d'itinérance, ce mémoire vise à comprendre plus finement leur rapport aux substances psychoactives. Six femmes en situation d'itinérance hébergées dans un refuge de la région de Québec ont pris part à un entretien semi-dirigé. Les résultats démontrent que, sur le plan individuel, le maintien de la consommation chez ces femmes repose sur des rationalités fortes et compréhensibles compte tenu des contextes dans lesquels elles se trouvent. D'un point de vue structurel, cette recherche met en exergue l'impact des oppressions découlant notamment du genre, de la classe et du sanisme dans la trajectoire de vie des femmes, et ce, dès l'enfance. Ces oppressions alimentent, par le fait même, leurs raisons de consommer. Les résultats obtenus révèlent également que ces différents niveaux d'oppression participent à la stigmatisation, à l'exclusion et à la revictimisation de ces femmes, teintant au passage, leur rapport à elles-mêmes ainsi que leur rapport aux substances. / In Canada, the phenomenon of homelessness is increasingly present (Latimer & Bordeleau, 2019). The reality of women who find themselves in a situation of homelessness often remains in the shadow of the overall phenomenon (Bellot and Rivard, 2017; Fournier and Mercier, 1996; Gélineau et al., 2015; United Nations, 2005). The causes of homelessness are multifactorial, and this research mainly focuses on an aspect regularly linked with homelessness: the use of psychoactive substances. According to studies on the subject, substance using can be perceived as both a precipitating factor in homelessness and as a reaction to the reality of homelessness (Zerger, 2002; Gélineau and Beauvilliers, 2008; CRDM-IU, 2015). By giving the opportunity to homeless women to speak up, this thesis aims to increase understanding of their relationship with psychoactive substances. Six women in homeless situation housed in a community shelter in the Quebec region took part in a semi-directed interview. The results demonstrate that, on an individual level, the maintenance of substances using among these women is based on strong rationalities which are understandable given the contexts in which they find themselves. From a structural point of view, this research highlights the impact of gender, class and sanism oppressions on the life trajectory of these women since childhood. These oppressions become, in turn, their reasons for substances using. The thesis results also reveal that these different levels of oppression contribute to the stigmatization, exclusion and revictimization of these women, thereby coloring their relationship with themselves as well as their relationship with substances.
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