L'évaluation et la notation des élèves font l'objet de débats actuels dans la communauté éducative (Rey & Feyfant, 2014). Les situations d’évaluation à l’école créent une « pression évaluative » et plusieurs ouvrages rapportent la tension et la peur que les élèves subissent. Les recherches sur le stress scolaire montrent que la détresse concernant les situations évaluatives est vue comme la première cause de l’anxiété et du stress à l’école. Outre les multiples problèmes de santé physique et mentale, ce stress peut produire un impact négatif sur les résultats scolaires.La question principale de notre recherche est : Est-ce que l’évaluation et la notation sont une source de stress chez les élèves et, si oui, perturbe-t-elle leur performance lors de la restitution des connaissances ? Nous avons conduit deux études expérimentales avec 126 élèves de collège en situation scolaire réelle, en faisant appel à des méthodes de la psychologie expérimentale et des neurosciences. Les résultats des deux expériences révèlent que lorsque les élèves de cette âge (11-12 ans) sont notés, ils subissent un stress important. Bien que ce stress n’altère pas la performance de façon majeure, il induit de moindres performances pour les objets les plus difficiles à catégoriser. Quand le temps de réponse est limité, les filles sont plus stressées par la notation que les garçons qui sont très stressés par le temps limité de réponse.Ces résultats posent une vraie question sur les finalités d’une évaluation des connaissances des élèves et jettent le doute sur ce qui est vraiment évalué : les connaissances acquises, ou les capacités des élèves à gérer le stress ? / The discussions on evaluation at school have been topical in the educational and academic community (Rey & Feyfant, 2014). Evaluating settings create a « test results pressure » and many studies report a constant fear which student feel in relation to such a pressure. Previous research reveals that assessments situations are the major source of school anxiety and stress in most western countries. Besides the important health and mental problem, ce stress may produce a negative effect on school results. The research question we try to find the answer is: if evaluations and assessments are a source of stress in young scholar students and if yes, in what way do they interfere with cognitive performance in situations of knowledge restitution.We conducted an experimental study in a real school context (n=126 students). We used the methodology and procedures of experimental psychology and neurosciences. The results of both experiments show that assessment situations are very stressful for the students of this age (11-12 y.o.). Even if the general performance was not much altered by the stress, the number of correct answers on very difficult pictures was inferior under stress. The girls were more stressed by the evaluating context, the boys were more affected by response time constraints. These results raise doubts as to whether an assessment context allows young school children to fully access to their personal resources and to show their real performance. One can doubt what is exactly assessed during evaluation: the true level of acquisition of school knowledge by students or, rather, their capacity to cope with stress induced by the evaluative pressure to perform well.

Le travail de thèse présenté ici s’intéresse au syndrome d’épuisement ou burnout chez l’adolescent, dans les liens qu’il entretient avec le stress scolaire, et par rapport à la pathologie dépressive. L’étude s’articule autour de deux axes. Le premier, quantitatif, aboutit à l’obtention de résultats statistiques quant aux liens qu’entretiennent entre elles les trois variables auprès d’un échantillon de 1006 lycéens. Le second, qualitatif et longitudinal, consiste en une vingtaine d’études de cas s’appuyant sur des entretiens semi-directifs et sur les tests projectifs du Rorschach et du TAT. Au niveau statistique, les trois variables démontrent un lien significativement positif. Le stress scolaire explique le burnout et le burnout explique la symptomatologie dépressive. Le burnout est médiateur entre le stress scolaire et la symptomatologie dépressive. Un syndrome d’épuisement « scolaire » est observé chez les lycéens. Il se différencie de la dépression par la nature exclusivement exogène de sa source pathogène qu’est le stress chronique scolaire. Il s’inscrit essentiellement dans le lien intersubjectif de travail. Le burnout n’est pas lié à une organisation ou structure psychique particulière. Les liens de ce syndrome à un facteur pathologique tel que celui de la dépression ont ainsi pu être identifiés, et permettent de dégager des pistes de prévention et/ou de prise en charge thérapeutique. / The present thesis investigates the links between burnout, academic stress and depression among adolescents. The study is based on two main approaches. In the first approach, quantitative and statistics results are obtained about the links between the three main variables within a sample of 1006 high school students. In the second approach, around twenty qualitative and longitudinal case studies are conducted using semi-directional interviews and projective Rorschach and TAT tests. Statistically, the three main variables show significant positives links. Burnout is explained by academic stress and depressive symptomatology is explained by burnout. Burnout is a mediator between academic stress and depressive symptomatology. A “school burnout” is indeed observed among high school students. It differs from depression by its exclusive exogenous pathogenic academic stress causality. It mainly roots on the work inter-subjective bonds. Burnout is independent from a specific psychic organization or structure. Burnout and depression links have thus been identified, allowing to consider prevention and/or therapeutic perspectives.