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La poétique du voyage dans la poésie lyrique et les textes de voyage de Victor Hugo sous la monarchie de Juillet / The poetics of the voyage in the lyric poetry and the travel texts of Victor Hugo under the Monarchy of July

Nakano, Yoshihiko 09 October 2017 (has links)
Les lecteurs de Victor Hugo s'accordent à penser qu'il est un regardeur. Mais de quel regardeur s'agit-il ? Pour ce poète qui voyage, l'action de voir constitue, plus qu'un goût, un principe esthétique et poétique. Si Hugo s'attache à un beau paysage, c'est en vue d'en faire resurgir ce qui, tout en échappant au regard, prend la forme d'une pensée. Pour le dire autrement, le réel visible est, pour lui, tant régi par la Vérité cachée qu'il ne cesse de mettre en jeu l'existence du sujet. L'évocation d'un paysage est en ce sens la véritable pierre de touche du sujet : le paysage représente, comme inévitablement, le moi qui essaie de participer aux réseaux de l'univers. C'est pourquoi notre étude avait pour objet en particulier les paysages du voyage et de la poésie, afin d'examiner un moi et des moi intertextuels chez Hugo. La relative rareté des études sur le je en voyageur s'explique par une tradition critique qui le considère comme une incarnation immédiate d'un moi unique de l'auteur. Toutefois, on ne saurait trop souligner que, malgré les apparences, le je dans les textes de voyage est protéiforme non moins que le je poétique. Cette thèse dont les réflexions s'articulent autour des regards hugoliens vise ainsi à montrer la complexité du moi de Hugo, et à apporter une lumière nouvelle sur ses poèmes lyriques / Victor Hugo's readers agree that he is a viewer. But what viewer is it? For this poet who travels, the action of seeing constitutes, more than a fondness, an aesthetic and poetic practice. If Hugo attaches to a beautiful landscape, it is in order to bring out the truth escaping the gaze. To put it another way, the visible reality is, for him, so governed by the hidden truth that it emphasise the existence of the subject. The evocation of a landscape is in this sense the true touchstone of the subject: the landscape represents, as inevitably, the ego that tries to participate in the principle of the universe. This is why our study was particularly concerned with landscapes of travel and poetry, in order to examine an ego or egos intertextual in Hugo. The relative rarity of the studies on the traveler is explained by a critical tradition which considers him an simple embodiment of an ego of the author. However, it can not be over-emphasized that, in spite of appearances, the I in the travel texts is protean no less than the poetic I. This thesis whose reflections are articulated around the Hugo's landscapes aims thus to show the complexity of the ego of Hugo, and to bring a new light on his lyrical poems
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SŌMA ; suivi de, «Corps là, noué aux mots» : plasticité de l’écriture et voilement du je dans Dire II de Danielle Collobert

Lamoureux, Frédérique 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Sōma, c’est le temps de l’inscription de l’écrit sur et dans le corps, c’est le temps de la somatisation, de la révélation de l’affect comme symptôme, du corps qui réplique à la violence extérieure. C’est également un recueil de fragments qui se suivent comme tant de scènes et qui, à la manière d’un « corps sans organes », se lient les uns aux autres selon des connexions productives, « des circuits de conjonctions, des étagements et des seuils, des passages et des distributions d’intensité, des territoires et des déterritorialisations […] ». Un peu comme chez Collobert, l’aventure des fragments s’inscrit avant tout dans un parcours phénoménologique, dans les moyens que se donne le texte pour traduire l’expérience corporelle de la souffrance. Dans Sōma, la narration oscille entre le passé, temps de l’enfermement, de la maladie, des premiers balbutiements de l’écriture, et le présent de l’écriture, source de maux comme de soulagement, qui préside à la création du recueil. Grâce à l’enchevêtrement de ces deux temps narratifs, le je poétique explore les différents états du corps féminin souffrant, qu’il s’agisse de souffrance physique comme de souffrance psychologique. « Corps là, noué aux mots » : plasticité de l’écriture et voilement du je dans Dire II de Danielle Collobert interroge d’abord la plasticité à l’œuvre dans le recueil Dire II de Danielle Collobert. Grâce à une étude approfondie du concept de plasticité tel qu’explicité par la philosophe Catherine Malabou, qui emprunte la notion à Hegel, il nous est permis d’en dégager quelques fonctions : potentiel de donation et d’explosion de la forme, du corps et du sujet. Formellement à l’œuvre dans le recueil à l’étude, ces fonctions innervent et décrivent la nature scripturaire du passage de Dire I à Dire II et qualifient, avec justesse, les métamorphoses internes qui ont lieu dans Dire II. Ces fonctions s’incarnent concrètement grâce à un changement de paradigme textuel : la parataxe remplace la phrase longue, l’horizontalité laisse place à la verticalité, les vers deviennent de plus en plus hachurés, le sujet morphologique semble progressivement disparaître. Ce dernier point ouvre la réflexion sur le second pan principal de l’essai, soit, le voilement du je au sein du recueil. Intrinsèquement reliée à la question de la plasticité, l’apparition et la disparition du sujet poétique soulèvent celle de l’assujettissement, c’est-à-dire de la formation du sujet qui, elle aussi, s’inscrit sous le signe de la plasticité puisque le sujet poétique est en constant devenir, il n’est jamais stable, pareil et identique à lui-même. Les métamorphoses ainsi que les différents états du sujet mènent à une étude approfondie des liens qui existent entre celui-ci et son corps, dont la représentation hante le texte. Examinant les liens entre texte, sujet et corps, l’essai esquissera, notamment grâce à l’apport de Maurice Blanchot, Évelyne Grossman, Gilles Deleuze de Jacques Derrida, une pensée de l’écriture comme souffrance corporelle, de la souffrance comme inscription textuelle. / Sōma is the time of an inscription of the text on and in the body, it is the time of somatization, of the revelation of the affect as a symptom, of the body responding to external violence. It is also a collection of fragments which follow one another like so many scenes and which, like a body without organs, are linked to each other according to productive connections, " circuits of conjunctions, stages and thresholds, passages and distributions of intensity, territories and deterritorializations […]2 ". A bit like with Collobert, the adventure of fragments is first and foremost part of a journey towards a phenomenological writing, in the means that the text gives itself to translate the bodily experience of suffering. In Sōma, the narration oscillates between the past, a time of confinement, illness, the beginning of writing, and the present of writing, a source of pain and relief, which governs the creation of the collection. Through the entanglement of these two narrative tenses, the poetic subject explores the different states of the suffering female body, whether it is physical suffering or psychological suffering. " Body There, Tied to Words " : Plasticity of Writing and Veiling of the I in Dire II by Danielle Collobert first questions the plasticity at work in Danielle Collobert's Dire II. Thanks to an indepth study of the concept of plasticity as explained by the philosopher Catherine Malabou, who borrows the notion from Hegel, we are able to identify some functions: potential for donation and explosion of form, the body and the subject. Formally at work in the work under study, these functions innervate and describe the scriptural nature of the passage from Dire I to Dire II and aptly qualify the internal metamorphoses that take place in Dire II. These functions are concretely embodied thanks to a change of textual paradigm: the parataxis replaces the long sentence, horizontality gives way to verticality, the lines become more and more hatched, the morphological subject seems to gradually disappear. This last point opens the reflection on the second main part of the essay, that is, the veiling of the I within the collection. Intrinsically linked to the question of plasticity, the appearance and disappearance of the poetic subject raises that of subjugation, that is to say of the formation of the subject which, too, is inscribed under the sign of plasticity since the poetic subject is in constant evolution: it is never stable, the same and identical to itself. The metamorphoses as well as the different states of the subject lead to an indepth study of the links that exist between him and his body, the representation of which haunts the text. Examining the links between text, subject and body, the essay will sketch, thanks in particular to the contributions of Maurice Blanchot, Évelyne Grossman, Gilles Deleuze and Jacques Derrida, a thought of writing as bodily suffering, of suffering as textual inscription.

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