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Ce qu’il reste de nous (nouvelles) suivi de Écriture du corps et fragilité dans quatre nouvelles d’Aude

Vich-Morency, Mélissa January 2017 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la fragilité des personnages en crise, à leur évolution psychologique et à leurs perceptions du corps dans l’espace. De tels personnages sont présents dans mon écriture, ainsi que dans les œuvres d’Aude (1947-2012), une écrivaine québécoise ayant publié six romans et cinq recueils de nouvelles. Dans la première partie de ce mémoire, je présente un recueil de six nouvelles, intitulé Ce qu’il reste de nous, composé de prose et de fragments poétiques. Dans chacun des textes, un personnage traverse une crise reliée à un problème corporel et se sert souvent de l’art pour tenter de la surmonter. Le recueil cherche à rendre différentes vulnérabilités humaines et les gestes posés par les personnages afin de se reconstruire physiquement et mentalement. La partie réflexive analysera les mouvements du corps et des lieux, tout autant que l’évolution psychologique des personnages dans quatre nouvelles d’Aude, issues de deux recueils publiés aux éditions XYZ : Banc de brume, ou La petite fille qu’on croyait partie avec l’eau du bain, publié en 1997, et Cet imperceptible mouvement, publié en 2006. L’analyse de composantes textuelles illustrant la perte ou la guérison des personnages est menée en fonction de la transformation corporelle et environnementale des protagonistes dans les nouvelles « Cet imperceptible mouvement que l’on appelle la vie » et « L’interdite ». Deux autres nouvelles, « Fêlures » et « Période Camille », permettront de montrer l’incidence de l’art et de la peinture sur la transformation du ou de la protagoniste.
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Tu nous as caché les rivières (roman), suivi de Rencontres spéculaires et incarnation : l'écriture du corps dans Son frère de Philippe Besson

Bergeron, Étienne January 2015 (has links)
Ce mémoire de maîtrise comporte deux parties. La première est constituée d’un travail de création littéraire intitulé Tu nous as caché les rivières. J’y explore comment le corps prend sens dans et par l’écriture en m’inspirant librement des enjeux présents dans le roman Son frère de Philippe Besson (la figure du frère, la maladie, le désir homosexuel et le rapport à l’enfance). Plus encore, c’est en me servant de ma propre expérience somatique que j’expérimente l’interaction (inhérente au geste créateur) entre le corps écrivant et les corps écrits. La seconde partie, essayistique, a pour titre Rencontres spéculaires et incarnation : l’écriture du corps dans Son frère de Philippe Besson. Je m’y intéresse à la dimension spéculaire de l’écriture du corps, c’est-à-dire comment l’« apparition » du corps d’un personnage (au sens phénoménologique) peut naître d’une rencontre entre son propre corps et celui d’autrui. En effet, de plusieurs manières, l’œuvre de Philippe Besson est marquée par le corps. Plus qu’un ensemble de représentations, les inscriptions multiples du corps dans ses romans nous invitent à dégager une poétique d’écriture où le corps est signifiant. Partout, l’expérience somatique des personnages est évoquée : celle avec soi-même et celle avec autrui. La rencontre et le face-à-face des corps, chers à l’écrivain, y sont donc éclairants, en ce sens qu’ils sont une occasion pour les personnages de se révéler à eux-mêmes, d’apparaître à la conscience du lecteur et de s’incarner. De cette observation est né mon désir d’entreprendre l’analyse de corps romanesques en tant que surfaces lisibles et modulables, construites selon un système de significations. Dans un premier chapitre, j’explore quatre types de rencontres spéculaires présentes dans le roman à l’étude : deux avec un soi-même différé, et deux avec autrui. Pour ce faire, je convoque la pensée de plusieurs philosophes, psychologues et sociologues, lesquels s’entendent tous quant à la difficulté à se connaître soi-même comme corps, et dont fait état l’expérience du phénomène du miroir, notamment. Dans un second chapitre, je m’éloigne de la fiction pour m’intéresser au contexte de production (poïétique), c’est-à-dire à la façon dont l’expérience somatique de l’écrivain sert de matériau (inconscient) dans l’acte d’écriture. Il y est donc question des incidences du vécu de l’écrivain sur celui de ses personnages, à la façon d’un dédoublement mimétique de soi.
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Le corps fantomatique dans Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et La Maison étrangère d'Élise Turcotte

Arvisais, Alexandra 08 1900 (has links)
Depuis la valorisation du corps comme site identitaire et comme langage autre dans la théorisation de l’écriture au féminin des années 1970, les représentations du corps, notamment du corps féminin, occupent la scène romanesque jusqu’à aujourd’hui. Dans cette perspective, le présent mémoire s’intéresse au corps fantomatique des héroïnes du Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et de La Maison étrangère d’Élise Turcotte. Le corps se fait littéralement hantise chez Duras et Turcotte : il est marqué d’absence, d’étrangeté, de fatigue et d’errance, ne trouvant plus de lieu d’être ni de repères à la suite d’un événement « traumatique », dans le cas de Lol, ou à la suite d’une séparation, dans celui d’Élisabeth. Les protagonistes sont sous l’emprise d’un sentiment d’étrangeté qui spectralise le corps en introduisant un décalage dans le rapport à soi et à autrui. Ce sentiment est causé en partie par une mémoire défaillante qui fragmente leur identité. C’est par un travail mémoriel que Lol V. Stein et Élisabeth tenteront de résoudre la hantise de leur histoire individuelle et familiale. Le texte fait écho à la corporalité fantomatique – mise en scène selon diverses représentations du corps dématérialisé – en se spectralisant à son tour par l’inscription des « blancs » dans l’écriture. Le processus d’effacement des corps sera mis en parallèle avec une spatio-temporalité elle aussi marquée par la hantise du passé. La spectralité apparaît, dans le récit contemporain au féminin, pour témoigner d’une identité (cor)rompue par la rupture ; celle-ci devient prétexte à une réflexion sur la manière d’habiter son corps et d’un être-au-monde à repenser. / The 1970s have seen the body become a stronghold of identity and offer a new language for the theorization of women’s writing. Since then, representations of the body, especially of the female body, have taken over the novel. In that perspective, this dissertation studies the ghostly body of two heroines in Le Ravissement de Lol V. Stein by Marguerite Duras and La Maison étrangère by Élise Turcotte. Their bodies are marked by absence, eeriness, tiredness and wandering, unable to fully exist within a world that has lost its bearings following a “traumatic event” for Lol and the end of a relationship for Élisabeth. The protagonists suffer from an eerie sensation that essentially “spectralises” the body by revealing a gap in their relationship to themselves as well as to others. This sensation is caused in part by a failing memory which breaks up their sense of self. Trying to work through these memory faults, both Lol and Élisabeth aspire to solve the dread of their personal and familial history which seems to be at the root of their ghostly, uncomfortable grasp on their own body. The text echoes back to the spectral corporeality – staged by different representations of the dematerialized body – through « blanks » left within the writing. The process by which the bodies seem to vanish or disappear can be closely associated with a particular spacio-temporality, itself tainted by a haunting past. Spectrality occurs, in women’s contemporary fiction, to express an identity compromised by the ending of a relationship ; this particular event becomes the pretext for a reflection about how one inhabits not only their body, but also the world it binds them to.
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« Dans le bouillonnement de la création » : Le monde mis en scène par Curzio Malaparte (1898-1957) / « Amidst a Seething Creativity » : The World as Staged by Curzio Malaparte (1898-1957)

Manzano, Aurélie 02 December 2011 (has links)
Journaliste, essayiste, prosateur, poète, romancier mais aussi à ses heures réalisateur, photographe ou architecte, Curzio Malaparte (1898-1957) reste, malgré un succès public durable qui dépasse largement les frontières italiennes, un oublié de l’histoire littéraire du XXe siècle. S’il suscite actuellement un regain d’intérêt c’est surtout dans la mesure où sa participation aux deux guerres mondiales ainsi que sa trajectoire du fascisme au communisme et au catholicisme en font le miroir des contradictions de son temps. Or, est-ce bien là son principal mérite ? La présente étude propose un parcours à la fois chronologique et thématique dans l’œuvre malapartienne en s’appuyant sur l’analyse du rapport entre l’univers et la page écrite. La curiosité insatiable que l’écrivain projette sur le monde qui l’entoure dégénère, au contact de l’événement-guerre, en plongée macabre dans les atrocités de l’histoire. Les pages cruelles et hallucinées de Kaputt (1944) ou de La pelle (1949) marquent l’apogée d’une écriture qui voudrait rendre compte de la réalité tout en refusant de s’en satisfaire. Face au visage décevant de l’histoire, Malaparte échafaude un rêve de « recommencement » à la fois individuel (grâce au « mythe de l’auto-engendrement ») et collectif (dans une perspective eschatologique), mais ne renonce jamais définitivement à poursuivre dans le monde cette quête désespérée de sens qui nous le rend si proche. / Curzio Malaparte (1898-1957) was not only a journalist, essayist, prose writer, poet and a novelist but also a director, photographer and architect when time permitted. Yet despite his success both in Italy and beyond, he remains largely unknown in 20th century literary history. If he is enjoying a resurgence in popularity today it is due to his involvement in two world wars as well as his trajectory from fascism to communism and onward to Catholicism, a mirrored contradiction to his era. Or does his significance lie therein ? This thesis follows both a chronological and thematic path through his work focusing on the relationship between the universe and the written page. The insatiable curiosity the writer projects on the world around him disintegrates into history’s most gruesome atrocities following the onset of war. The cruel and uncanny pages of Kaputt (1944) and La Pelle (1949) mark the culmination of a style of writing that tries to both account for and interrogate reality. In the disappointing face of history, Malaparte constructs a dream for a new beginning that is at once individual (thanks to the « myth of self-generation ») and collective (from an eschatological perspective), yet he never renounces definitively the pursuit of this desperate quest for meaning that brings him so close to us.
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Le corps fantomatique dans Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et La Maison étrangère d'Élise Turcotte

Arvisais, Alexandra 08 1900 (has links)
Depuis la valorisation du corps comme site identitaire et comme langage autre dans la théorisation de l’écriture au féminin des années 1970, les représentations du corps, notamment du corps féminin, occupent la scène romanesque jusqu’à aujourd’hui. Dans cette perspective, le présent mémoire s’intéresse au corps fantomatique des héroïnes du Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et de La Maison étrangère d’Élise Turcotte. Le corps se fait littéralement hantise chez Duras et Turcotte : il est marqué d’absence, d’étrangeté, de fatigue et d’errance, ne trouvant plus de lieu d’être ni de repères à la suite d’un événement « traumatique », dans le cas de Lol, ou à la suite d’une séparation, dans celui d’Élisabeth. Les protagonistes sont sous l’emprise d’un sentiment d’étrangeté qui spectralise le corps en introduisant un décalage dans le rapport à soi et à autrui. Ce sentiment est causé en partie par une mémoire défaillante qui fragmente leur identité. C’est par un travail mémoriel que Lol V. Stein et Élisabeth tenteront de résoudre la hantise de leur histoire individuelle et familiale. Le texte fait écho à la corporalité fantomatique – mise en scène selon diverses représentations du corps dématérialisé – en se spectralisant à son tour par l’inscription des « blancs » dans l’écriture. Le processus d’effacement des corps sera mis en parallèle avec une spatio-temporalité elle aussi marquée par la hantise du passé. La spectralité apparaît, dans le récit contemporain au féminin, pour témoigner d’une identité (cor)rompue par la rupture ; celle-ci devient prétexte à une réflexion sur la manière d’habiter son corps et d’un être-au-monde à repenser. / The 1970s have seen the body become a stronghold of identity and offer a new language for the theorization of women’s writing. Since then, representations of the body, especially of the female body, have taken over the novel. In that perspective, this dissertation studies the ghostly body of two heroines in Le Ravissement de Lol V. Stein by Marguerite Duras and La Maison étrangère by Élise Turcotte. Their bodies are marked by absence, eeriness, tiredness and wandering, unable to fully exist within a world that has lost its bearings following a “traumatic event” for Lol and the end of a relationship for Élisabeth. The protagonists suffer from an eerie sensation that essentially “spectralises” the body by revealing a gap in their relationship to themselves as well as to others. This sensation is caused in part by a failing memory which breaks up their sense of self. Trying to work through these memory faults, both Lol and Élisabeth aspire to solve the dread of their personal and familial history which seems to be at the root of their ghostly, uncomfortable grasp on their own body. The text echoes back to the spectral corporeality – staged by different representations of the dematerialized body – through « blanks » left within the writing. The process by which the bodies seem to vanish or disappear can be closely associated with a particular spacio-temporality, itself tainted by a haunting past. Spectrality occurs, in women’s contemporary fiction, to express an identity compromised by the ending of a relationship ; this particular event becomes the pretext for a reflection about how one inhabits not only their body, but also the world it binds them to.
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Écritures du corps dans la littérature sénégalaise. Esquisse d'une corporéité et implications plurielles : de Senghor à Ken Bugul / Writings of the Body in Senegalese Literature. Sketches of Corporeality and Plural Implications : From Senghor to Ken Bugul

Gomis, Aimé 21 October 2010 (has links)
L'identité constitue une des notions-clés des littératures africaines. Elle prend une résonance particulière chez Senghor et chez Ken Bugul ainsi que chez beaucoup d’écrivains sénégalais. Elle permet d’établir une passerelle épistémologique avec le corps. Ainsi, les discours sur le corps aident à comprendre les enjeux identitaires qui animent la tension dramatique des structures narratives. Par exemple chez Cheikh Hamidou Kane, le corps devient le motif d'une appréhension métaphysique de l'"esse". Dans les autobiographies de Ken Bugul, l’affirmation identitaire du Moi féminin relève tout simplement d’un caractère existentiel, surtout à un moment où les littératures sont marquées par les conflits de genres. Cependant, l’on convient que le débat sur l’identité et le corps a son importance dans le saisissement de la psychologie du personnage. Il a aussi son importance dans le conditionnement du sens, celui à travers lequel la société révèle ses vices tout comme ses vertus. C’est pourquoi d’ailleurs chez Sembène, Abasse Ndione, Sanou Lô, Marouba Fall, Seydi Sow ou encore El Hadji Momar Sambe, la résonance sociale du discours littéraire aide à rétablir les parcelles de sens auxquelles renvoie toute écriture du corps. Telle est l’ambition de cette thèse qui s’est voulue avant tout un échange comparatiste entre des textes dont la richesse est à rechercher dans leur proximité thématique. / Identity constitutes one of the fundamental themes of African literature. It takes on a resonance in the writing of Senghor and Ken Bugul as well as in the writing of many Senegalese writing. It allows the establishment of an epistemological footbridge with the body. Therefore, the discourses about the body help to understand what is at stake concerning identity which livens up the dramatic tension of the narrative structures. For example, in the work of Cheikh Hamidou Kane, the body becomes the motive for a metaphysical apprehension of the "esse". In Ken Bugul’s autobiographies, the affirmation of identity of the feminine "Me" refers to the existential condition, especially when the literatures show the conflicts of gender. However, we agree that the debate on identity and the body has its importance in the understanding in the psychology of the character. It also has its importance in the construction of meaning, through which society reveals its vices and virtues. Moreover, that is why in the works of Sembene, Abasse Ndione, Sanou Lô, Marouba Fall, Seydi Sow or still El Hadji Momar Sambe, the social implication of literary discourse fragments of meaning to which all writing about the body refers. The ambition of this thesis is to construct a comparative exchange between their richness of meaning.
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SŌMA ; suivi de, «Corps là, noué aux mots» : plasticité de l’écriture et voilement du je dans Dire II de Danielle Collobert

Lamoureux, Frédérique 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Sōma, c’est le temps de l’inscription de l’écrit sur et dans le corps, c’est le temps de la somatisation, de la révélation de l’affect comme symptôme, du corps qui réplique à la violence extérieure. C’est également un recueil de fragments qui se suivent comme tant de scènes et qui, à la manière d’un « corps sans organes », se lient les uns aux autres selon des connexions productives, « des circuits de conjonctions, des étagements et des seuils, des passages et des distributions d’intensité, des territoires et des déterritorialisations […] ». Un peu comme chez Collobert, l’aventure des fragments s’inscrit avant tout dans un parcours phénoménologique, dans les moyens que se donne le texte pour traduire l’expérience corporelle de la souffrance. Dans Sōma, la narration oscille entre le passé, temps de l’enfermement, de la maladie, des premiers balbutiements de l’écriture, et le présent de l’écriture, source de maux comme de soulagement, qui préside à la création du recueil. Grâce à l’enchevêtrement de ces deux temps narratifs, le je poétique explore les différents états du corps féminin souffrant, qu’il s’agisse de souffrance physique comme de souffrance psychologique. « Corps là, noué aux mots » : plasticité de l’écriture et voilement du je dans Dire II de Danielle Collobert interroge d’abord la plasticité à l’œuvre dans le recueil Dire II de Danielle Collobert. Grâce à une étude approfondie du concept de plasticité tel qu’explicité par la philosophe Catherine Malabou, qui emprunte la notion à Hegel, il nous est permis d’en dégager quelques fonctions : potentiel de donation et d’explosion de la forme, du corps et du sujet. Formellement à l’œuvre dans le recueil à l’étude, ces fonctions innervent et décrivent la nature scripturaire du passage de Dire I à Dire II et qualifient, avec justesse, les métamorphoses internes qui ont lieu dans Dire II. Ces fonctions s’incarnent concrètement grâce à un changement de paradigme textuel : la parataxe remplace la phrase longue, l’horizontalité laisse place à la verticalité, les vers deviennent de plus en plus hachurés, le sujet morphologique semble progressivement disparaître. Ce dernier point ouvre la réflexion sur le second pan principal de l’essai, soit, le voilement du je au sein du recueil. Intrinsèquement reliée à la question de la plasticité, l’apparition et la disparition du sujet poétique soulèvent celle de l’assujettissement, c’est-à-dire de la formation du sujet qui, elle aussi, s’inscrit sous le signe de la plasticité puisque le sujet poétique est en constant devenir, il n’est jamais stable, pareil et identique à lui-même. Les métamorphoses ainsi que les différents états du sujet mènent à une étude approfondie des liens qui existent entre celui-ci et son corps, dont la représentation hante le texte. Examinant les liens entre texte, sujet et corps, l’essai esquissera, notamment grâce à l’apport de Maurice Blanchot, Évelyne Grossman, Gilles Deleuze de Jacques Derrida, une pensée de l’écriture comme souffrance corporelle, de la souffrance comme inscription textuelle. / Sōma is the time of an inscription of the text on and in the body, it is the time of somatization, of the revelation of the affect as a symptom, of the body responding to external violence. It is also a collection of fragments which follow one another like so many scenes and which, like a body without organs, are linked to each other according to productive connections, " circuits of conjunctions, stages and thresholds, passages and distributions of intensity, territories and deterritorializations […]2 ". A bit like with Collobert, the adventure of fragments is first and foremost part of a journey towards a phenomenological writing, in the means that the text gives itself to translate the bodily experience of suffering. In Sōma, the narration oscillates between the past, a time of confinement, illness, the beginning of writing, and the present of writing, a source of pain and relief, which governs the creation of the collection. Through the entanglement of these two narrative tenses, the poetic subject explores the different states of the suffering female body, whether it is physical suffering or psychological suffering. " Body There, Tied to Words " : Plasticity of Writing and Veiling of the I in Dire II by Danielle Collobert first questions the plasticity at work in Danielle Collobert's Dire II. Thanks to an indepth study of the concept of plasticity as explained by the philosopher Catherine Malabou, who borrows the notion from Hegel, we are able to identify some functions: potential for donation and explosion of form, the body and the subject. Formally at work in the work under study, these functions innervate and describe the scriptural nature of the passage from Dire I to Dire II and aptly qualify the internal metamorphoses that take place in Dire II. These functions are concretely embodied thanks to a change of textual paradigm: the parataxis replaces the long sentence, horizontality gives way to verticality, the lines become more and more hatched, the morphological subject seems to gradually disappear. This last point opens the reflection on the second main part of the essay, that is, the veiling of the I within the collection. Intrinsically linked to the question of plasticity, the appearance and disappearance of the poetic subject raises that of subjugation, that is to say of the formation of the subject which, too, is inscribed under the sign of plasticity since the poetic subject is in constant evolution: it is never stable, the same and identical to itself. The metamorphoses as well as the different states of the subject lead to an indepth study of the links that exist between him and his body, the representation of which haunts the text. Examining the links between text, subject and body, the essay will sketch, thanks in particular to the contributions of Maurice Blanchot, Évelyne Grossman, Gilles Deleuze and Jacques Derrida, a thought of writing as bodily suffering, of suffering as textual inscription.
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« Quelque chose en moi n’a jamais été là » : écriture de la dépersonne dans Putain, Folle et À ciel ouvert de Nelly Arcan

Flipot Meunier, Gabrielle 08 1900 (has links)
Les trois premiers récits de Nelly Arcan présentent des narratrices (Putain, 2001 ; Folle, 2004) et des protagonistes (À ciel ouvert, 2007) habitées par un état d’absence à soi et au monde. Paraissant n’être jamais tout à fait là, elles ont en commun une présence au monde spectrale ainsi qu’un sentiment de vacuité dont émerge le désir de pousser à son paroxysme l’effacement de soi. C’est à ces personnages féminins dont la subjectivité paraît rompue d’emblée que s’intéresse ce mémoire, en proposant de qualifier cet état trouble de « dépersonne », terme employé par Marguerite Duras pour décrire l’héroïne de son roman Le ravissement de Lol V. Stein (1964) avec qui les personnages d’Arcan partagent plusieurs ressemblances mais aussi certaines divergences. Il s’agira d’interroger, dans une perspective féministe et à la lumière des concepts psychanalytiques de l’inquiétante étrangeté et du stade du miroir, les manifestations et conséquences de la « dépersonne » en postulant qu’elles s’articulent principalement autour du rapport qu’entretiennent ces figures féminines à leur corps-objet et à l’altérité. Il sera question du décalage entre la conscience et le corps que produit « l’acharnement esthétique » qui cristallise l’image d’un vide intérieur et inscrit sur le corps et dans la psyché le paradoxe spectral d’une présence/absence. De cette obsession du corps naît également une difficulté à se différencier de l’autre féminin, de sorte que se profilent l’inquiétante figure du double ainsi qu’une conception sérielle de la féminité, lesquelles compliquent un rapport à autrui déjà fragilisé par un besoin désespéré, chez ces personnages, d’être vues et désirées, comme pour éprouver leur propre réalité sans cesse remise en doute. / Nelly Arcan’s first three publications feature narrators (Putain, 2001; Folle, 2004) and characters (À ciel ouvert, 2007) afflicted by a state of absence from themselves and the world. Seemingly never quite there, they share a spectral presence, and a sense of emptiness from which emerges a desire to bring their self-effacement to its completion. This dissertation focuses on these female characters whose subjectivity seems fractured from the outset, proposing to name this troubled state “dépersonne”, a term used by Marguerite Duras to describe the protagonist of her novel Le ravissement de Lol V. Stein (1964), with whom Arcan’s characters share many similarities but also some divergences. From a feminist perspective, and in light of the psychoanalytical concepts of the uncanny and the mirror stage, this research will examine the manifestations and consequences of this “dépersonne”, postulating that they mainly revolve around these female figures’ relationship to their bodies and to others. It will analyse the offset between the conscience and the body that is produced by the relentless work the characters operate on their physical appearance, which is called by Arcan “l’acharnement esthétique” and which crystallizes the image of an inner void and inscribes on the body and psyche the spectral paradox of a presence/absence. This obsession also creates a difficulty in differentiating oneself from the feminine Other: this evokes the troubling figure of the double and a serial conception of femininity, both of which complicate a relationship to alterity that is already fragilized by a desperate need in Arcan’s characters to be seen and desired, as to test their own reality constantly called into question.

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