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Fécondité, réseaux familiaux et scolarisation des enfants en milieu urbain au Burkina FasoBougma, Moussa 12 1900 (has links)
La baisse de la fécondité permet aux couples d'investir davantage dans la scolarité de chacun de leurs enfants (évidence dans les pays occidentaux, d’Asie et d’Amérique latine). Ce postulat est l’un des arguments clés des politiques de planification familiale en Afrique subsaharienne. Pourtant, la plupart des études sur l'Afrique ont trouvé une corrélation nulle ou même une relation positive entre le nombre d'enfants dans un ménage et leur niveau de scolarité. Ces résultats mitigés sont généralement expliqués par des solidarités familiales et des transferts de ressources qui pourraient réduire la pression occasionnée par une descendance nombreuse sur les ressources du ménage, et des problèmes méthodologiques inhérents à plusieurs recherches sur la région. L’objectif principal de cette thèse était d’apporter une contribution à une meilleure compréhension des aspects méthodologiques et substantiels relatifs aux liens entre fécondité et scolarisation. Spécifiquement, la thèse visait à évaluer 1) le rôle des réseaux familiaux dans la scolarisation des enfants, 2) la simultanéité des décisions portant sur le nombre d’enfants et leur scolarisation, 3) l’impact causal du nombre d’enfants sur leur scolarisation, et 4) à comprendre les perceptions des parents sur l’école et les coûts et bénéfices de l’éducation des enfants, et dans quelle mesure ces perceptions sont prises en compte dans leurs stratégies reproductives. Quatre articles ont été rédigés en utilisant quatre sources de données complémentaires : l’Observatoire de population de Ouagadougou (OPO), l’enquête Demtrend, l’enquête santé de base et une enquête qualitative, toutes adossées à l’OPO.
Dans le premier article, il est ressorti que les familles de grande taille bénéficient d’un appui plus fréquent des réseaux familiaux pour la scolarisation. De plus, les réseaux familiaux seraient en mesure de compenser l’effet négatif d’un nombre élevé d’enfants sur la scolarisation, mais seulement pour une partie de la population qui exclut les plus pauvres. Ainsi, les solidarités familiales de soutien à la scolarisation des enfants sont loin d’être généralisées. Le deuxième article a montré que les enfants dont les mères ont intentionnellement limité leur fécondité avaient de meilleures chances de scolarisation que ceux dont les mères ont connu des problèmes d’infécondité secondaire et n’ont pas atteint leur nombre d’enfants désiré. Par conséquent, les aspirations scolaires ne sont pas indépendantes des décisions de fécondité et l’hypothèse de fécondité naturelle n’est plus tenable dans ce contexte. Le troisième article a révélé, contrairement à la plupart des études antérieures sur l’Afrique subsaharienne, un effet négatif net de la taille de la fratrie sur le niveau d’éducation atteint des enfants, effet qui se renforce d’ailleurs au fur et à mesure que l’on avance dans le système éducatif. Dans le quatrième article, le discours des participants à l’enquête qualitative a indiqué que l’émergence de cette relation négative entre le nombre d’enfants et leur scolarisation dans les quartiers périphériques de Ouagadougou est intimement liée aux changements dans les coûts et bénéfices de l’éducation des enfants qui font reposer dorénavant de façon presque exclusive les dépenses scolaires sur les parents biologiques. / Lower fertility allows couples to invest more in each of their children’s schooling, a phenomenon that has been observed in Western rich countries, Asia and Latin America. This postulate is a key rationale of family planning policies in sub-Saharan Africa. Yet most studies on Africa have found no correlation or even a positive relationship between the number of children in a family and their educational attainment. These mixed results are usually explained by African family solidarity and resource transfers that might reduce pressures on household resources occasioned by many births, and methodological problems that have afflicted much research on the region. The main objective of this thesis was to contribute to a better understanding of the methodological and substantive aspects relating the links between fertility and schooling. Specifically, the thesis has assessed 1) the role of family networks in the schooling of children, 2) simultaneous decisions on the number of children and their education, 3) the causal impact of the number of children on their schooling and 4) parents' perceptions on the school and the costs and benefits of child schooling and how these perceptions are taken into account in their reproductive strategies. Four articles were written from four complementary sources of data: the Ouagadougou population Observatory (OPO), the Demtrend survey, the Baseline Health Survey and a qualitative survey; all of these surveys are based on the OPO study population.
In the first article, the results show that large families receive more support of family networks for schooling than small families. In addition, family networks would be able to offset the negative effect of a high number of children on schooling, but only for a part of the population that excludes the poorest. Thus, the family solidarity for the schooling is far from universal. The results of the second article show that children whose mothers intentionally limited their fertility have better schooling than those with subfecund mothers who could not attain their desired family size. Therefore, fertility is not independent to schooling aspirations; the assumption of natural fertility is not tenable in this context. The third article show, in contrast to most prior studies on sub-Saharan Africa, a net negative effect of sibship size on the level of schooling achieved by children, one that grows stronger as they progress through the educational system. In the fourth article, the discourse of respondents collected by a qualitative survey indicate that the emergence of this negative relationship between the number of children and their schooling in the outskirts of Ouagadougou is closely linked to perceived changes in the costs and benefits of children's schooling. In present day Ouagadougou, school expenses appear to fall almost exclusively to biological parents.
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Changements démographiques et inégalités éducatives à OuagadougouLachaud, James 08 1900 (has links)
Depuis plusieurs décennies, des études empiriques réalisées sur plusieurs pays développés ou en émergence ont montré que la baisse de la taille de la famille favorise l’investissement dans l’éducation des enfants, expliquant qu’un nombre élevé d’enfants a un effet d’amenuisement des ressources familiales. Les retombées positives de la baisse de la fécondité sur l’éducation sont largement étudiées et connues. En dépit des résultats controversés des premières études portant sur les pays de l’Afrique de l’Ouest, les récentes études empiriques tendent à confirmer l’effet positif de la baisse de la taille de la famille dans le contexte africain, du moins en milieu urbain. Par contre, jusqu’à présent, très peu d’études semblent intéressées à analyser la répartition de ces retombées entre les enfants, et encore moins à comprendre comment ces dernières affecteraient la structure des inégalités éducatives existantes.
Notre étude s’intéresse à explorer la potentielle dimension démographique des inégalités socioéconomiques, notamment les inégalités éducatives dans le contexte de la baisse de la fécondité. Elle vise à apporter des évidences empiriques sur le lien entre la réduction de la taille de la famille et les inégalités éducatives au sein des ménages dans le contexte d’Ouagadougou, Capitale du Burkina Faso, qui connait depuis quelques décennies la chute de la fécondité. Elle analyse aussi l’effet de cette réduction sur la transmission intergénérationnelle des désavantages éducatifs. Pour ce faire, nous proposons un cadre conceptuel pour comprendre les mécanismes par lesquels la relation entre la réduction de la taille de la famille et les inégalités éducatives se tisse. Ce cadre conceptuel s’appuie sur une recension des écrits de divers auteurs à ce sujet. Par la suite, nous procédons à des analyses empiriques permettant de tester ces liens en utilisant les données du projet Demtrend collectées. Les résultats empiriques sont présentés sous forme d’articles scientifiques.
Les conclusions du premier article indiquent que la relation entre le nombre d’enfants de la famille et l’éducation varie selon le contexte socioéconomique. En effet, pour les générations qui ont grandi dans un contexte socioéconomique colonial et postcolonial, où le mode de production était essentiellement agricole et l’éducation formelle n’était pas encore valorisée sur le marché du travail, la relation est très faible et positive. Par contre, pour les récentes générations, nous avons observé que la relation devient négative et fortement significative. De plus, les résultats de cet article suggèrent aussi que la famille d’origine des femmes a une incidence significative sur leur comportement de fécondité. Les femmes dont la mère avait un niveau de scolarité élevé (et étaient de statut socioéconomique aisé) ont moins d’enfants comparativement à celles dont leurs parents avaient un faible niveau de scolarité (et pauvres). En retour, leurs enfants sont aussi les plus éduqués. Ce qui sous-tend à un éventuel effet de levier de la réduction de la taille de la famille dans le processus de transmission intergénérationnelle des désavantages éducatifs.
Le second article fait une comparaison entre les ménages de grande taille et ceux de petite taille en matière d’inégalités éducatives entre les enfants au sein des ménages familiaux, en considérant le sexe, l’ordre de naissance et les termes d’interaction entre ces deux variables. Les résultats de cet article montrent que généralement les enfants des familles de petite taille sont plus scolarisés et atteignent un niveau d’éducation plus élevé que ceux des grandes familles. Toutefois, les filles ainées des petites familles s’avèrent moins éduquées que leurs pairs. Ce déficit persiste après avoir considéré seulement les ménages familiaux monogames ou encore après le contrôle de la composition de la fratrie. L’émancipation des femmes sur le marché du travail résultant de la réduction de la taille de la famille et la faible contribution des pères dans les activités domestiques expliqueraient en partie cette situation. Malheureusement, nous n’avons pas pu contrôler l’activité économique des mères dans les analyses.
Finalement, dans le cadre du troisième et dernier article, nous avons examiné l’effet d’avoir été confié par le passé sur les inégalités éducatives au sein de la fratrie, en comparant ceux qui ont été confiés aux autres membres de leur fratrie qui n’ont jamais été confiés. Dans cet article, nous avons considéré l’aspect hétérogène du confiage en le différenciant selon le sexe, la relation de la mère avec le chef du ménage d’accueil et l’âge auquel l’enfant a été confié. Les résultats montrent qu’avoir été confié dans le passé influence négativement le parcours scolaire des enfants. Cependant, cet effet négatif reste fort et significatif que pour les filles qui ont été confiées après leurs 10 ans d’âge. Un profil qui correspond à la demande de main-d’œuvre en milieu urbain pour l’accomplissement des tâches domestiques, surtout dans le contexte de la baisse de la taille de la famille et l’émancipation des femmes sur le marché du travail. / The relationship between the family size decline and children human’s capital investment has been well-studied for several decades. In most developed and emergent countries, several studies showed that the reduction in family size seems to increase the investment in the children’s education, arguing the dilution effect of each additional child on family resources. More recently, empirical studies shows this reduction tends also to improve substantially schooling levels in Sub-Saharan Countries, mostly in urban areas. Nevertheless, little is known about the distribution of these potential benefits neither how that may affect existing educational inequalities, particularly in the context of urban sub-Saharan Africa.
Our study focuses on exploring the demographic dimension of educational inequalities in the context of Ouagadougou, Capital of Burkina Faso, where the fertility transition is actually ongoing. More precisely, this study seeks to understand the effect of reduction in family size on intra-family inequalities in education and secondly, on the reproduction of educational inequalities over time and generations. For that purpose, we developed on one hand a conceptual framework to understand the mechanism by which reduction in family could influence on education inequalities. Secondly, we have undertaken empirical analysis to test our hypotheses. The empirical results are presented in three scientific papers, which based on data from the Demographic Surveillance System and Health and Dentrend project.
Findings from the first paper suggest that the relationship between the family size and education has shifted over time, according to the socioeconomic context. Indeed, the generations that are grown in a socioeconomic context where formal education was not valued in the labor market and the economic contributions of children were substantial as farm laborer, the relationship was very low, positive, and not statistically significant. By contrast, for recent generations, we observed that the relationship is negative and highly significant. In addition, the results of this paper also suggest that the family of origin impacts on the women’s reproductive behavior. Those whose original family was not poor and well-educated have smaller families. In turn, their children are also more educated. That suggests a potential leverage effect of the reduction in family size on the intergenerational transmission of socioeconomic disadvantages, particularly in terms of education.
The second paper takes a look at intra-family inequalities in education in Ouagadougou. Do all the children in a family benefit equitably from the improved conditions brought about by limiting their number? The results suggest that generally smaller families allow more investment in children’s education. Nonetheless, oldest girls are less educated than their peers. The deficit remains even after considering only monogamous family households or after controlling the composition of the sibling. The absence of the mothers at home eased by the reduction in family size and the men’s failure to share household chores could explain this situation. Unfortunately, we were unable to control for economic activity of mothers.
Finally, in the last paper, we evaluated the net impact of having been fostered in the past on the education of young adolescents (16-20 years old), comparing those who have been fostered to their sibling who has never been fostered. In this article, contrary to previous studies, we have considered the heterogeneous aspect of fostering by differentiating by sex, the mother's relationship with the host household and the age at the time of fostering. The results show a negative impact of child fostering on education, even after controlling for the endogeneity problem. However, this negative effect is greater on girls. The life’s conditions of fostered girls in host household could explain this differential effect.
Finally, in the third and final article, we examined the effect of having been entrusted the education of children, comparing those who have been entrusted to other members of their siblings who have never been entrusted. In this article, contrary to previous studies, we have considered the heterogeneous aspect of fostering by differentiating by sex, the mother's relationship with the host and the ages at which the child has been entrusted. The results show that having been given in the past adversely affects the schooling of children. However, after considering some interacting variables, this negative effect remains strong and significant only for adolescent girls. These girls seem to fit the profile of additional hands for household chores, which are needed due the demographic deficits consequent to the reduction in family size in urban areas.
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Essays on education and family planningOuili, Idrissa 09 1900 (has links)
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Human capital inequalities : family structure matters / Inégalités de capital humain : de l'importance de la structure familialeLe Forner, Hélène 03 September 2019 (has links)
Ces dernières décennies, la famille a connu des changements majeurs dans la majorité des pays de l’OCDE. D’une part, le taux de fertilité a baissé ; d’autre part, le nombre de séparation a fortement augmenté. Cette thèse se propose d’étudier les effets de ces changements de la structure familiale sur le capital humain des individus, en l’envisageant comme une nouvelle source d’inégalités. Dans un cadre micro-économique, cette thèse mobilise les outils économétriques pour les appliquer à de larges bases de données. Les trois chapitres de cette thèse présentent des résultats nouveaux sur l’effet de la séparation parentale et de la taille de la famille sur le capital humain de l’individu. Le premier chapitre porte sur l’effet de la séparation parentale en France sur la réussite professionnelle des individus, et montre un effet négatif de la séparation parentale sur le niveau d’étude et la position sociale de l’individu. En s’appuyant sur des données américaines, le second chapitre s’intéresse aux mécanismes expliquant cet effet, et en particulier, sur les changements du temps passé avec les parents. Ainsi, 30% de l’effet de la séparation parentale sur le développement socio-émotionnel des enfants serait expliqué par la baisse du temps passé avec au moins un parent présent. Le troisième chapitre considère un autre aspect de la structure familiale : la taille de la famille. Nous trouvons que l’arrivée d’un troisième enfant dans la famille diminue les compétences socio-émotionnelles des autres enfants, en particulier chez les filles. / Family has known great transformations in the last decades in a large number of OECD countries. On one hand, fertility rates have decreased. On the other hand, the number of separations has increased sharply. This thesis asks whether these major changes of family structure affect child’s human capital, being a new source of inequalities. Using very large datasets and micro-econometric methods, the three chapters present original empirical evidence on whether parental separation and family size impact individual’s human capital. The first chapter studies the effect of parental separation in France on individual’s achievement, and find a negative effect of parental separation on individual’s educational attainment and social position. Using an American dataset, the second chapter asks whether this effect is driven by changes in time spent with parents, and find that 30% of the effect of parental separation on socio-emotional skills is explained by the decrease in time spent with at least one parent present. The third chapter accounts for another aspect of family structure: the number of children. Using a British dataset, we find that having a second sibling in the United Kingdom decreases the child’s socio-emotional skills, especially for girls.
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