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La Fête paradoxale sur la scène britannique contemporaine / The Paradoxical Party on the British Contemporary StageAlliot, Julien 18 November 2016 (has links)
Depuis sa naissance au cœur des célébrations païennes ou religieuses du Moyen Âge anglais, le théâtre britannique a toujours entretenu des liens privilégiés avec la fête. Cette affinité élective entre le dramatique et le festif fait ici l’objet d’une réflexion esthétique reposant sur un corpus de pièces contemporaines où sont représentées toutes sortes de célébrations. En effet, qu’il s’agisse d’anniversaires, de Noëls, ou de retrouvailles entre amis, le topos festif perdure sur les scènes britanniques de la seconde moitié du XXe siècle (The Birthday Party fut joué à Londres en 1958) jusqu’au début du XXIe siècle, avec des pièces comme Jerusalem de Jez Butterworth (2009) ou In the Republic of Happiness de Martin Crimp (2012). Or, après l’expérience traumatique de la Seconde Guerre mondiale et les crises protéiformes qui ont affecté le monde au cours des dernières décennies, la rémanence de la fête sur scène a de quoi étonner. Il convient cependant d’observer que lorsque le phénomène festif se change en objet de représentation, il donne l’occasion aux dramaturges de déployer une poétique carnavalesque où l’excès cohabite avec le manque, la légèreté avec la gravité, pour finalement mettre le monde et les formes traditionnelles sens dessus dessous. Éminemment transgressive et volontiers caractérisée par la pénurie, le manque, voire la violence ou la mort, la fête paradoxale devient le lieu privilégié d’une exploration éthique et esthétique des limites du figurable. Elle offre dès lors un paradigme fécond pour rendre compte du renouvellement des formes dramatiques contemporaines. / British theatre and festivities have always been closely linked. From the moment the first plays were performed during medieval festivals to present-day representations of parties in which people binge drink or use drugs, it might even be argued that the celebratory mood has never left the stage. This intimate connection between the dramatic and the festive is investigated here from an aesthetic point of view, through a corpus of contemporary plays representing celebrations. Be they birthdays, anniversaries, Christmases or reunions, the festive motif is a recurring one in the second half of the twentieth century, with plays like The Birthday Party (1958), and on into the twenty-first century, with Jez Butterworth’s Jerusalem (2009) or Martin Crimp’s In the Republic of Happiness (2012). Considering the traumatic experience of the Second World War or the protean crises that have subsequently affected the world, we might expect parties to disappear from the stage altogether; yet, this is not the case. In fact, we find that when the festive phenomenon is turned into an object of representation, it allows dramatists to put forward a poetics of excess characterised by exuberance and transgression. Not only does this carnivalesque energy turn the world upside down, it also subverts traditional dramatic forms. Oscillating between lack and excess or lightheartedness and gravity, sometimes verging on scarcity, violence or even death, the paradoxical party becomes the epitome of an aesthetic and ethical exploration of the limits of the representable. It thus offers a fruitful paradigm to account for the renewal of dramatic forms on the contemporary stage.
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L'écriture en spectacle : collage et réécriture dans le théâtre de Tom Stoppard / Turning writing into a show : collage and rewriting in Tom Stoppard’s playsDu Verger, Jean 20 May 2016 (has links)
L’œuvre dramatique de Tom Stoppard est souvent considérée comme caractéristique du postmoderne. Les techniques d’écriture qui régissent le texte théâtral de Stoppard, étudiés dans cette thèse, participent à une véritable mise en scène de l’écriture. Ils sont aussi, selon nous, un moyen de détourner et parodier les codes du postmoderne. Collages, fragments et réécriture, caractéristiques de l’œuvre de Stoppard, traduisent aussi une vision patrimoniale de la littérature, et permettent une approche originale et critique du postmodernisme, renouvelant ainsi le discours sur le moderne. La présente étude se propose tout d’abord de montrer comment, à travers les références aux œuvres picturales de Magritte et Duchamp, Stoppard met en scène le signe. Puis, elle cherche à mettre en évidence la manière dont Stoppard utilise le collage et l’emprunt musical pour construire et structurer certaines de ses pièces. Elle envisage enfin le collage comme l’expression d’une herméneutique littéraire et philosophique, en examinant notamment l’influence de l’écriture de James Joyce sur le processus scripturaire du dramaturge. Le théâtre, seule forme d’expression artistique qui peut emprunter à tous les autres arts (Beaux-Arts, musique et littérature), est le lieu idéal où se déploient le foisonnement, la complexité et la richesse de l’écriture de Stoppard. Mais l’utilisation de citations et de fragments n’implique pas la fragmentation du sens : le théâtre de Stoppard, loin d’être l’expression d’une vision détachée du monde, propose aussi une véritable réflexion ontologique et politique sur notre société. / Tom Stoppard’s plays have often been viewed as the epitome of the postmodern. The writing techniques which inform Stoppard’s dramatic texts and which are studied in the present thesis play an essential part in the way in which the playwright stages his own writing process. This study also postulates that those techniques stand as a means of subverting and parodying the codes of the postmodern. The collages, fragments and rewriting which inform Stoppard’s works, reflect a patrimonial conception of literature and allow for an original approach and critique of postmodernism thus renewing the discourse on the modern. While considering the various references to the works of Magritte and Duchamp, the present study seeks to unveil the way in which Stoppard stages the sign. It will then shed light on the way in which Stoppard uses musical collages and quotations, which dot the playwright’s work, to shape and construct some of his plays. Finally, this dissertation will envisage collage as the expression of literary and philosophical hermeneutics as it examines James Joyce’s crucial influence on the playwright’s writing technique. Theatre stands probably as the only form of art which can borrow from all the other forms of art (painting, sculpture, music and literature). As such, it is the ideal locus for Stoppard’s subtle and complex writing techniques to proliferate. However, using quotations and fragments does not necessarily imply a fragmentation of meaning. Far from conveying a detached view of the world, Stoppard’s dramatic works provide the audience with an ontological and political thought-provoking view on our contemporary society.
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