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Cancer et fin de vie : la question du sens : représentations de la maladie et fonction des théories étiologiques profanes / Cancer and end of life : the quest for meaning : representations of the sickness and function of profane etiological theoriesPeyrat-Apicella, Delphine 24 November 2017 (has links)
À partir de la distinction opérée par G. Canguilhem (1966) entre la maladie du malade et celle du médecin, nous avons considéré les récits, constructions personnelles et représentations des patients relatifs à leur maladie cancéreuse et coexistants avec les théories scientifiques médicales. Ces éléments représentent un travail psychique d’élaboration qui peut donner naissance à un « roman de la maladie » (Gori, Del Volgo & Poinso, 1994). Cette quête de sens, que nous considérons comme un fondamental de l'existence, peut être mise à mal lorsque l’événement-maladie fait trauma pour le psychisme du patient, entravant alors l'historicisation de son vécu. Mais quid de cette quête à l'approche de la fin de vie ? Comment envisager et donner un sens à l'innommable, l'irreprésentable de sa propre mort (Freud, 1915)? Notre recherche vise à explorer l’évolution des processus d’élaboration en lien avec une mise en sens de l’événement-maladie, des représentations du cancer et de la mort et des processus défensifs mis à l’œuvre pour faire face à ce vécu effractant, entre deux groupes de patients, respectivement en phases curative et palliative de leurs traitements. Une première partie quantitative de notre travail a pour but d’objectiver sur le plan statistique, à l’aide d’outils psychométriques (IPQ-R et DSQ-40), des différences entre les deux groupes (composés de quarante-cinq patients chacun). La seconde partie, qualitative, consiste en une étude clinique et projective (Rorschach et T.A.T.), à partir de la rencontre avec dix patients (cinq de chaque groupe), des processus psychiques à l’œuvre face à la maladie somatique grave et à sa potentielle évolution létale. Notre questionnement touche ainsi à l'étude du « roman de la maladie » après le diagnostic et éventuellement au moment de l'approche de la fin de vie. La maladie grave peut sidérer l'appareil psychique et faire trauma dans certains cas, laissant dans certains autres des possibilités d'élaboration, malgré les représentations de cette pathologie associées socialement à la mort. Mais qu'en est-il lorsque la mort n'est plus affaire de représentation et prend valeur de réalité inéluctable (au sens d'une impossibilité de maintenir cette réalité inconsciente) ? / Starting with the distinction made by G. Canguilhem (1966) between the illness of the patient and the illness of the medical doctor, we have considered the narratives, patients’ personal constructions and representations regarding their cancer, co-existing with the medical and scientific theory. These elements are a psychical work of elaboration that can give birth to “a novel of the illness” (Gori, Del Volgo & Poinso, 1994). This quest for meaning, which we consider fundamental to any existence, can be tested when the illness-event creates a trauma in the psyche of the patient, hindering the elaboration of its history. What about this quest as the end of life approaches? The inconceivable of one’s own death (Freud, 1915) ?Our research explores the evolution of the elaborative processes linked to the quest of meaning of the illness-event, of the representations of cancer, of death and the defenses in place to deal with this frightening experience, comparing two groups of patients, respectively in curative and palliative phases of their treatment. Firstly, a quantitative part of our work is objectified statistically with psychometric tools (IPQ-R and DSQ-40), showing differences between the two groups (each group containing 45 patients). The second part is qualitative with clinical and projective data (Rorschach and T.A.T.) issued from 10 patients (5 of each group), showing the psychical processes of patients facing severe somatic illness and its potential lethal evolution. Our research investigates the “novel of the illness” after diagnosis and at the eventual approach of the end of life. Severe illness can freeze the psyche and be traumatic at times, leaving in certain cases elaborative capabilities, despite the social representation of the pathology associated with death. But what when death is no longer a matter of representation and becomes an undeniable fact (when it is impossible of maintaining this reality unconscious) ?
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