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Extreme atrocity in armed conflict

Brzezinski, Marek 12 1900 (has links)
La violence en temps de guerre prend parfois des formes extrêmes. Non seulement les belligé-rants tuent fréquemment un grand nombre de civils, mais leurs atrocités vont parfois au-delà du seul meurtre pour inclure des actes de cruauté tels que la mutilation, le viol, la torture publique ou encore les abus des corps humains. Si des cas individuels de ce type de violence se produisent probablement dans presque tous les conflits et peuvent s’expliquer par la psychopathie, le sa-disme, ou un processus de « barbarisation » inhérent à la guerre, ni la psychologie individuelle ni les conditions propres à la lutte armée ne peuvent expliquer pourquoi l’ampleur de ce type d’actes spécifiques varie d’une organisation sociale à une autre. Dans certains groupes armés, les atrocités extrêmes demeurent des cas isolés. Dans d’autres, cependant, nombre de combattants font de telles pratiques une part intégrante de leur « répertoire de violence ». Comment expliquer cette variation ? Dans cette thèse, je propose une série d’arguments théoriques permettant d’expliquer, au moins en partie, pourquoi la violence en temps de guerre prend parfois la forme d’atrocités extrêmes. Je définis les « atrocités extrêmes » comme des actes de violence caractérisés par une cruauté manifeste et publique. Je soutiens que ces types d’actes émergent souvent dans un contexte de guerre irrégulière ; des conflits caractérisés par une impor-tante asymétrie des capacités militaires, l’utilisation de tactique de guérilla, et, par voie de consé-quence, un contrôle territorial hautement fragmenté. Dans ce contexte, je montre que les atrocités extrêmes découlent souvent de deux proces-sus alternatifs. Le premier processus implique un modèle de prise de décision « du haut vers le bas, » via lequel des dirigeants organisationnels adoptent des tactiques centrées sur la violence extrême à des fins stratégiques. L’objectif premier est souvent de dissuader les civils de collabo-rer avec l’ennemi dans les territoires contestés. Le deuxième processus implique l’émergence d’atrocités extrêmes en tant que « pratique de guerre ». Ici, les techniques de cruauté émergent au niveau des unités militaires, sans découler d’ordres venus d’en haut. Je soutiens qu’une telle émergence est plus probable dans les unités militaires présentant tant un niveau élevé de cohésion sociale qu’une faible discipline. Dans des conditions de guerre irrégulière, ces unités peuvent dé-velopper des normes informelles légitimant la violence extrême comme moyen de venger les pertes au combat. Ces arguments sont développés et testés dans ma thèse à l’aide d’une variété de matériaux empiriques disséminés dans trois articles qui ont été ou seront bientôt soumis pour publication. Le premier article (chapitre 2) définit le concept d’atrocité extrême et utilise des données venant de quatre guerres civiles pour vérifier la plausibilité d’une série d’explications tirées de la littérature sur la violence envers les civils. Le deuxième article (chapitre 3) analyse l’utilisation des décapita-tions par les groupes djihadistes. Je montre que seule une minorité de ces groupes utilise ce type de violence de manière récurrente et que la variation peut être expliquée par le contexte straté-gique dans lequel les organisations mènent leurs opérations et par la nature de leurs liens transna-tionaux. Le troisième article (chapitre 4) se concentre sur l’émergence des atrocités extrêmes en tant que « pratique » au sein des forces de sécurité étatiques, en utilisant l’exemple des mutila-tions commises par les soldats américains au cours de la guerre du Vietnam. Ce cas démontre spécifiquement comment les atrocités extrêmes peuvent se généraliser malgré leur interdiction au niveau du commandement. Enfin, le chapitre 5 montre que les idées théoriques développées dans mes articles ont une application plus large, en utilisant une base de données originale sur les atro-cités extrêmes perpétrées dans les guerres civiles entre 1980 et 2011. / Wartime violence sometimes takes particularly extreme forms. Not only do belligerents frequent-ly kill large numbers of civilians, but violent atrocities sometimes go beyond killing to include acts of overt cruelty such as mutilation, rape, public torture, and the abuse of human remains. While individual instances of such violence likely occur in almost all wars, and might be ex-plained by a certain prevalence of psychopathy or sadism among combatants, or by a process of “barbarization” inherent in war, neither individual psychology nor universal wartime conditions can explain why armed actors seem to vary in the extent to which they perpetrate such violence. In some armed groups, episodes of extreme atrocity remain isolated cases. In others, in contrast, large numbers of combatants appear to adopt such practices as an established part of their “reper-toire of violence.” What explains such variation? In this dissertation, I develop and test a series of explana-tions that help account for variation in the occurrence of “extreme atrocities” within and across conflicts. I define extreme atrocities as acts of physical violence characterized by the public dis-play of overt cruelty, and argue that the occurrence of such violence is closely connected to the context of irregular warfare, that is, of warfare characterized by pronounced asymmetry in mili-tary capabilities and fragmented territorial control. Within this context, I show that there are two common pathways towards extreme atrocity. The first involves a process of “top down” decision making, whereby organizational leaders adopt extreme forms of violence for strategic ends. Among the most important of these is the imperative to deter civilian collaboration with the ene-my in contested territories. Because of the terror they inspire, extreme atrocities can usefully serve this purpose, at least under certain conditions. A second pathway involves the “bottom up” emergence of extreme atrocities among rank-and-file combatants as an unordered “practice of war.” Such emergence, I argue, is more likely in military units with high levels of social cohesion but low levels of discipline. Under conditions of irregular warfare, such units can develop infor-mal norms that endorse extreme violence as a means of avenging combat losses. These arguments are developed and tested in my dissertation using a variety of different empirical material, most of which is presented in three articles that have been or are soon to be submitted for publication. The first article (Chapter 2) defines the concept of “extreme atrocity” and uses violence data from four civil wars to probe the plausibility of a series of explanations of such violence derived from the literature on civilian victimization. The second article (Chapter 3) further develops the idea that irregular warfare creates strategic incentives for the top-down adoption of extreme violence, focusing specifically on the use beheadings by jihadist groups. I show that variation in the use of beheadings among jihadist groups can be explained by a combi-nation of local strategic context and transnational ties. The third article (Chapter 4) focuses on the emergence of extreme atrocity as a “practice” among state security forces, using the example of mutilations perpetrated by American soldiers during the Vietnam war to show how extreme forms of violence can become widespread despite being unambiguously prohibited by military policy. Finally, Chapter 5 shows that the theoretical ideas developed in my articles have broader application. Using original data on extreme atrocities perpetrated in civil wars between 1980 and 2011, I show that the patterns in perpetration of such violence by state security forces and rebel groups are consistent with the theories of top-down adoption and bottom-up emergence of ex-treme atrocity described above. This thesis contributes to our understanding of wartime violence by explicitly theorizing a hitherto neglected dimension of violence, and developing and testing explanations that can ac-count for variation in its occurrence at multiple different levels.
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Témoins de l'horreur, images de terreur : pour un portrait du sujet actuel

Bergeron, Catherine 11 1900 (has links)
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